• "La crise que subit la Grèce ne se serait pas produite sans l'euro" (Yanis Varoufakis Ministre grec des finances)

    Le ministre des Finances grec, Yanis Varoufakis, estime dans le quotidien belge L'Echo qu'aucun "prêt ne pourra résoudre le problème" de la Grèce, car elle ne manque pas de liquidités. Elle est "tout simplement insolvable".

    Sa parole se fait plus rare ces derniers temps. Pourtant le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, a accordé une interview au quotidien belge L'Echo, paru ce samedi. L'entretien a eu lieu deux jours avant la dernière échéance de la Grèce vis-à-vis du FMI, finalement repoussée grâce à une astuce d'Athènes, qui a regroupé tous ses paiements en une fois, et repoussé ainsi le délai au 30 juin. Le ministre a d'ailleurs botté en touche sur les questions concernant ce remboursement.

     

    Sur les problèmes rencontrés par son pays, il est catégorique. Son analyse, selon la journaliste qui l'a rencontré: "la Grèce ne souffre pas d’un manque de liquidités, elle est tout simplement insolvable. Et aucun prêt ne pourra résoudre le problème". Yannis Varoufakis estime que "c’est comme si un de vos amis, incapable de rembourser son prêt hypothécaire, demandait une nouvelle carte de crédit et déclarait que le problème est résolu."

    La Grèce n'aurait "absolument pas" dû entrer dans l'Europe

     

    Il reconnaît les dysfonctionnements qui ont cours en Grèce, " "L’immunité fiscale des puissants, la corruption, l’oligarchie inefficace…". Mais il considère que les difficultés rencontrées aujourd'hui par son pays sont "entièrement" dues à son entrée dans la zone euro. "La crise que nous subissons depuis sept ans ne se serait tout simplement pas produite. En 2008, nous aurions eu une petite secousse, comme la Bulgarie, et aujourd’hui, nous connaîtrions depuis trois ou quatre ans une croissance rapide", assure-t-il.

     

    A ceux qui reprochent à la Grèce d'avoir menti sur sa dette pour entrer dans l'Europe, il demande comment peuvent-ils croire que les "Européens soient aussi naïfs?". Imaginer que les gouvernements grecs de l'époque ont pu flouer leurs futurs partenaires est "hypocrite". Il estime d'ailleurs que son pays n'aurait "absolument pas" dû entrer dans l'euro. Mais vu que sa crise est entièrement créé par cette entrée, c'est à l'Europe de trouver une solution.

    "J'aime bien rencontrer Wolfgang Schaüble"

     

    Le ministre, ancien universitaire, s'imaginait-il à un tel poste lorsqu'il donnait des cours à l'Université d'Essex en Grande-Bretagne? "Je n’aurais même pas pu l’imaginer l’an dernier!", s'amuse-t-il. Il se qualifie ainsi de "politicien réticent". Un gage de sérieux selon celui qui juge que "tous ceux qui se montrent enthousiastes envers le pouvoir politique devraient en être écartés."

     

    A la presse, qui suppute une mise à l'écart du ministre trublion lors des dernières négociations à Bruxelles, il répond qu'il n'y est pas allé car son homologue, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schaüble, n'y était pas non plus. D'ailleurs contrairement à ce qu'on pourrait croire, le tenant de la rigueur et celui qui s'oppose le plus ouvertement à lui n'est pas un interlocuteur honni par Yanis Varoufakis. C'est même le contraire: "J’aime bien le rencontrer parce que lui aussi, il appelle un chat un chat. Alors quand nous discutons, c’est très civilisé et très respectueux. Nous ne sommes pas d’accord, mais je sais que je peux croire ce qu’il dit".

    "Ils vont essayer de t'avoir"

    Il fustige en revanche les autres acteurs des négociations entre la Grèce et ses créanciers, "des bureaucrates non élus qui parlent du point de vue de leur institution, et ensuite nous passons des heures pour trouver un accord sur un communiqué de presse".

     

    Il balaie en outre d'un revers de la main les rumeurs de désamour entre lui et le Premier ministre Alexis Tsipras. Ce dernier lui aurait dit "écoute, ils vont essayer de t’avoir, de semer la zizanie entre nous, parce que tu es incontournable. S’ils réussissent à t’abattre, ils m’auront, moi aussi".

     

    source: http://bfmbusiness.bfmtv.com/monde/la-crise-que-subit-la-grece-ne-se-serait-pas-produite-sans-l-euro-896158.html

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