• La croisade de Mellionnec (22) contre le passe sanitaire (LT.fr-10/08/21-17h24)

    « Folavoine », l’épicerie de Mellionnec, continuera d’ouvrir. Mais Camille Chiron et les autres salariés ne serviront plus de boisson. Lundi, les bars et cafés ont fermé leurs portes, symboliquement.« Folavoine », l’épicerie de Mellionnec, continuera d’ouvrir. Mais Camille Chiron et les autres salariés ne serviront plus de boisson. Lundi, les bars et cafés ont fermé leurs portes, symboliquement. 

    Depuis lundi 9 août, les trois bars et cafés de Mellionnec (22), village de 400 habitants, sont fermés. Ils refusent d’appliquer le passe sanitaire. Ils s’en expliquent.

    L’affiche est placardée en plein milieu de la devanture. Impossible de la louper : « Le contrôle social n’est pas notre métier : bar fermé ! » À Mellionnec (22), le bar de l’épicerie « Folavoine » fait grève. Et il y a comme de l’écho dans ce village de 400 habitants. À quelques mètres de là, la librairie « Le temps qu’il fait » affiche une grande banderole : « Trois cafés veulent mieux que passe ». Son café est fermé pour protestation, comme l’« Unic-k’fé » (*), le seul véritable bar de la commune. Chacun a décidé de fermer, sans concertation.

    « On veut une égalité d’accès aux bars, sans discrimination »

    Cette épidémie soudaine a un nom : le passe sanitaire. À l’instar d’une cinquantaine de bistrots, ils ont signé le communiqué commun, le 3 août dernier, dénonçant l’application de la mesure. Et sont en colère. « C’est révoltant ». Camille Chiron, salariée, mène la fronde à « Folavoine » commerce géré par une Société coopérative d’intérêt collectif (Scic). Ce passe, elle ne l’appliquera jamais. « Ce n’est pas mon métier de faire du contrôle, en tant que bar. D’autant plus pour appliquer une décision étatique qu’on nous a imposée. On n’a pas eu le choix. C’est aux forces de l’ordre de faire ces contrôles ! »

    La partie bar de Folavoine, à Mellionnec, est momentanément fermée, pour fermer contre le pass sanitaire.La partie bar de « Folavoine », à Mellionnec, est momentanément fermée, pour protester contre le passe sanitaire.

    Question d’éthique. La jeune femme milite pour « une égalité d’accès aux bars, sans aucun tri fait à l’entrée sur des conditions sanitaires. Je n’ai pas choisi d’être gendarme et ce n’est pas un hasard ! Ce n’était pas mon plan de vie ». Et d’ajouter : « On ne veut pas que nos clients soient séparés entre vaccinés et non vaccinés, triés, discriminés, surtout dans un petit village. Ils nous soutiennent d’ailleurs. »

    Une manifestation ce mercredi soir

    Pour se faire entendre, baisser le rideau était sa seule option. « On ne veut pas se mettre dans l’illégalité en ne respectant pas les lois. Mais on ne veut pas, non plus, appliquer une loi qui nous paraît injuste », tonne-t-elle. Camille Chiron en veut à un gouvernement qui, selon elle, manque de pédagogie. « Ce passe sanitaire, c’est une obligation cachée sous chantage. Et faire du chantage à la place de la pédagogie… J’ai du mal à l’admettre. Ce n’est pas très compliqué d’organiser des conférences dans tous les villages pour expliquer, calmement, la covid et ses enjeux. Quand l’État fera-t-il de la pédagogie ? »

    Les trois cafés de Mellionnec, village de 400 habitants, partent en guerre contre le pass sanitaire. Lundi, ils ont fermé leurs portes, symboliquement.Fini les cafés, cookies et autres tisanes et limonades locales à la librairie de Mellionnec. Ses gérants refusent d’imposer leur passe sanitaire à leurs clients.

    Elle l’assure, l’impact sera davantage social qu’économique pour « Folavoine ». « N’oublions pas que le bar n’est qu’une petite partie de notre chiffre d’affaires. On va tenir. En revanche, dans un village, un bar, c’est vital. C’est un lieu de rencontre, de socialisation, censé brasser plein de gens différents. Ce qu’empêche clairement ce passe sanitaire. » L’« Unic-k’fé », lui, baissera complètement le rideau pendant un mois. « Je plains ceux qui doivent rester ouverts, en étant contre ce passe sanitaire, observe-t-elle. C’est horrible. Mais ont-ils le choix ? Il faut bien gagner sa vie… »

    Et les commerçants ne sont pas les seuls à se rebeller. Ce mercredi, un groupe de citoyens rencontre des conseillers municipaux. À 18 h, un pique-nique de protestation est prévu sur la place de la Mairie. « Combien de temps peut durer cette fermeture ? Le moins longtemps possible ! Ça fait beaucoup, en trois ans d’existence… Ce qu’on espère, c’est que plein de gens se révolteront partout en France et que le gouvernement se rendra compte que ce n’est pas aux commerçants de jouer les gendarmes. »

    * Sollicité à plusieurs reprises, il n’a pas répondu à nos questions.

     

    Alexandre Mazel

    source: https://www.letelegramme.fr/

    « Pass sanitaire : que font les syndicats ? (GJ Brest-11/08/21) Beaucoup d’eau … et de capitalisme : le PC belge souligne les tragiques conséquences de l’euro austérité (IC.fr-10/08/21) »
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