• Le 15 septembre 2012, l’association la Libre Pensée 23 a inauguré dans le cimetière de la Courtine (23) une stèle sur laquelle est inscrit en russe « À bas la guerre ! ».

    Pendant l’été 1917, alors que la révolution russe a commencé, l’armée française écarte du front quelques 10 300 soldats russes venus combattre dans les tranchées. Ces soldats réclament leur retour au pays.

    Cantonnés au camp militaire de la Courtine, les mutins refusent de rendre leurs armes et s’organisent en soviet. Après plusieurs semaines de négociations, l’armée française bombardera le camp militaire jusqu’à la reddition des soldats.

    Une histoire dans l’Histoire qui refait surface…presque un siècle après les faits.

    Extrait du Magazine du plateau 205, !" d'octobre 2012

     

     

    source: https://vimeo.com/52186928

    Partager via Gmail Yahoo!

    votre commentaire
  • Communiqué de la Fédération Nationale de la Libre Pensée

    Affaire du Burkini : Manipulations politico-médiatiques pour un projet totalitaire (fnlp 2/09/2016)

    Affaire du Burkini : Manipulations politico-médiatiques pour un projet totalitaire

     

    Affaire du Burkini : Manipulations politico-médiatiques pour un projet totalitaire (fnlp 2/09/2016)La Fédération nationale de la Libre Pensée n’a pas voulu s’exprimer dans la précipitation sur la fameuse affaire du Burkini sur les plages pour laisser le délire médiatico-politique aller jusqu’à son terme. Il faut parfois laisser du temps au temps. En matière d’inepties juridiques, de bêtise politique, de billevesées et de borborygmes en tout genre, l’été étant propice aux festivals, cela a été une véritable fête. On a même du mal à partager celui qui a tiré le Mickey du ridicule en cette occasion.

    A la manière de Victor Hugo

    Décernons  toutefois une mention particulière à Eric Ciotti qui ne sait plus quoi faire pour se distinguer et marcher sur les terres du Front National. Selon la presse : « Seul Manuel Valls trouve grâce à ses yeux, pour le fait d'avoir salué la décision des maires ayant interdit le port du "burkini". Mais contrairement au Premier ministre, Éric Ciotti souhaite maintenant légiférer sur le sujet et ne pas s'en tenir là. "Aujourd'hui, voir sur une plage en plein soleil une femme prisonnière d'un tissu, ce n'est pas pour moi le signe de la liberté", juge-t-il. "La France est menacée par le communautarisme, par l'islamisme radical. Le burkini, c'est le drapeau du radicalisme. La République est testée", conclut-il. »

    Victor Hugo aurait pu dire, s’il l’avait connu : « Ciotti, diminutif de chiottard. Quand il parle, cela sent toujours mauvais pour la démocratie. » Si le Burkini est le drapeau du radicalisme, le string serait-il celui du socialisme ?

    La Libre Pensée est aux côtés de la Ligue des Droits de l’Homme pour la défense des libertés

    Dès le début de cette sinistre farce, la Libre Pensée a été entièrement d‘accord avec les responsables de la LDH qui ont agi avec détermination et efficacité contre les arrêtés municipaux prohibant le droit de se vêtir comme on veut sur les plages. Fallait-il interdire le Burkini et rendre obligatoire le string et les seins nus sur les plages ? Voici où on en est arrivé dans la médiocrité du débat politique.

    Un après l’autre, les arrêtés municipaux liberticides rejoindront la grande poubelle des incongruités juridiques. Il est piquant d’ailleurs de constater qu’à cette occasion, au mépris des principes les plus élémentaires de l’Etat de droit, les « Tenants de l’Ordre républicain » appellent à ne pas respecter la décision du juge des référés du Conseil d’Etat du 26 août 2016 ayant annulé celle du juge des référés du Tribunal administratif de Nice et ainsi suspendu l’arrêté du Maire de Villeneuve-Loubet interdisant le port de cette tenue.

    A « gauche », la palme revient sans nul doute à Manuel Valls qui s’est, une fois de plus, montré comme un parfait totalitaire, doublé, comme Nicolas Sarkozy, d’un parfait clérical jésuite. Ils sont « laïques » quand il s‘agit de l’Islam. Ils s’abreuvent d’eau bénite quand il s’agit de l’Eglise catholique : l’un va s’agenouiller au Vatican pour la canonisation de deux papes et l’autre, toujours en train de faire des signes de croix chrétienne compulsifs au Latran ou ailleurs. Ce sont des cléricaux.

    Ils sont aussi totalitaires au fond d’eux-mêmes. Ils entendent régenter les corps et les consciences à leur profit et dicter leurs conduites aux citoyennes et citoyens. C’est sous le Concordat bonapartiste de 1801 qu’on a interdit aux femmes de porter le pantalon, c’est dans la Grèce des colonels qu’on a interdit la mini-jupe et les cheveux longs. Quand un gouvernement vous interdit de vous vêtir comme bon vous semble dans les rues ou sur les plages, la dictature n’est jamais bien loin.

     

     

    Un régime en crise et aux abois

    Il faut à tout prix tenter de cacher la profonde exaspération sociale qui s’est exprimée depuis des mois et qui a vu des millions de salariés manifester et se mettre en grève avec leurs syndicats unis jusqu’au bout. Le spectacle autour du Burkini ne vise qu’à brouiller les cartes pour tenter de cacher la formidable résistance à la tentative de mise en place d’un nouvel ordre corporatiste. Ordre qui a été mis en échec par la classe ouvrière unie avec ses organisations syndicales. On le verra encore prochainement.

    Pendant ce temps-là, à l’université d’été du MEDEF, on disserte sur les moyens de soumettre les salariés aux CDD à vie. La « gauche » et la « droite » se retrouvent ensemble pour accéder aux désirs du patronat, de l’Union européenne et du FMI pour tenter d’exploiter encore plus les travailleurs et accroitre leurs profits.

    La mise en scène de l’affaire du Burkini est, à la fois, une tentative d’enfumage médiatique et aussi la volonté d’opposer entre eux les citoyens sur des affaires religieuses, pour mieux escamoter les véritables problèmes sociaux. L’Histoire a toujours montré que rien ne valait une guerre des religions pour faire passer les plans et besoins des puissants et des gouvernants.

    Dans cette course à l’échalote dans la xénophobie et la satisfaction des besoins du patronat, la représentation politique est en train d’exploser et cela ira de mal en pis, car la Résistance s’exprime à chaque pas. Toutes les tentatives de cléricaliser l’Islam par la mise en place d’une structure bonapartiste est vouée à l’échec, toutes tentatives de céder aux désirs de l’Eglise catholique de revenir sur le devant de la sphère publique et aux affaires  se heurtera à la volonté du mouvement laïque de défendre la Séparation des Eglises et de l’Etat.

    La force de la démocratie, héritière de 1789 ; la force du mouvement laïque, héritier de 1905 et du Serment de Vincennes ;  la force du mouvement social, héritier de 1871, 1917, 1936, 1945 ne se laissera pas renverser comme cela. La Libre Pensée prendra toute sa place, rien que sa place dans ce mouvement de résistance.

    Paris, le 1er Septembre 2016

    source: fnlp.fr

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • En direct avec Michel Tubiana,

     

    Président d’Honneur de la Ligue des Droits de l’Homme

     

    A propos de l’affaire du Burkini

     

    La Libre Pensée :   L’actualité récente a été marquée par ce que l’on a appelé le « Burkini ».  Plusieurs municipalités ont pris des arrêtés clairement liberticides avec une forte consonance sous-jacente  xénophobe. Quelle est l’analyse de la Ligue des Droits de l’Homme ?

    Michel Tubiana : Ces arrêtés ont trois points communs : établir un lien entre les actes de terrorisme et une forme de pratique culturelle ou religieuse de l’Islam, prétendre imposer une doxa culturelle et religieuse, même si elle n’est en apparence ici que vestimentaire, affirmer que les personnes qui pratiquent l’Islam ne peuvent pas être des Français comme les autres. D’où, ensuite, ce qui est dans le prolongement direct de ces arrêtés, s’en prendre au port du « voile » dans l’espace public. Le tout dans un contexte de surenchère électorale partagée par les auteurs de ces arrêtés et le Premier ministre par exemple…

    LP : Pour la LDH, les rues, les plages, les piscines, les magasins, les cinémas font-ils partie de la sphère ou de l’espace public dans lesquels devrait s’appliquer la laïcité ?

    MT : A l’évidence, non. Appliquer pleinement la loi de 1905, c’est exiger que l’autorité publique, à tous les niveaux, soit dégagée, y compris dans sa représentation, de toute forme ou allégeance religieuse. Le reste relève de la liberté individuelle de chacun sur laquelle la puissance publique n’a pas à intervenir, sauf à faire respecter les règles qui permettent de vivre ensemble et à chacun de s’exprimer dans le respect de l’ordre public. Cette « extension du domaine de la laïcité » n’est pas seulement un travestissement éhonté de la volonté de Jaurès et de Briand et de la lettre et de l’esprit de la loi de 1905, elle porte en elle toutes les atteintes aux libertés individuelles imaginables. En soutenant que l’espace public devrait être « neutre », au-delà de l’imbécilité de cette affirmation, c’est notre capacité commune à s’exprimer librement, à être comme nous entendons être qui, demain, sera soumise à la volonté de tel ou tel. Etre laïque, c’est au contraire, favoriser le débat dans l’espace public et donc l’expression des opinions de toute nature dans les limites que j’ai déjà évoquées. Y compris, s’il s’agit de formuler des critiques contre le signifiant de ce vêtement de bains tant décrié. Défendre le droit de ces femmes à s’habiller comme elles le veulent, ce n’est pas s’abstenir de critiquer cet aspect des choses. Mais pour que la critique vaille, faut-il d’abord que leur droit soit respecté. Pour tout dire, cette vision du corps des femmes n’est pas du tout la mienne ; Mais, je n’ai aucune raison, surtout aucune légitimité à vouloir régenter leur esprit.

     

    LP : Il est quelque peu  surprenant que des hommes politiques comme Nicolas Sarkozy, Eric Ciotti, Marine Le Pen et d’autres aussi à « Gauche » se déclarent très laïques quand il s’agit des musulmans, mais plus du tout quand il s’agit de l’Eglise catholique. On a même vu Nicolas Sarkozy faire des signes de croix chrétiens dans l’exercice de sa fonction présidentielle. Comment expliquez-vous cette schizophrénie politique ?

    MT : Je ne vois là rien de surprenant ! Ces personnes n’ont jamais été laïques ! Historiquement, comme aujourd’hui, elles ont toujours été attachées à une vision chrétienne de la France, à laquelle elles ont fini par ajouter le terme « judéo » pour tenter de relativiser le vieil et solide antisémitisme chrétien qui a eu sa part de responsabilité dans la destruction des juifs d’Europe. Aujourd’hui, l’ennemi principal c’est l’Islam, les musulmans, etc…Ils ne font que reproduire les mêmes schémas d’exclusion, avec leurs variantes contemporaines et héritières du colonialisme.
    En fait, la laïcité est utilisée, ici, comme le féminisme, comme un paravent pour tenter de justifier l’exclusion de plusieurs millions de personnes en raison de leur altérité et de leur situation sociale.
    Et comme ce « soutien » à la laïcité va de pair avec l’accusation de favoriser le communautarisme, un mot à ce propos. Là encore, cessons d’employer des mots à tort et à travers. Le communautarisme, c’est d’abord édicter un dispositif légal dans lequel des droits seraient reconnus à des individus selon leur appartenance à une communauté. Au-delà des droits spécifiques qui résultent de situations spécifiques (congés de maternité, situation de santé, de handicap, etc), je mets au défi de trouver dans notre législation une disposition qui fasse dépendre l’exercice d’un droit de l’appartenance à une communauté.
    Le reste, c’est la tendance naturelle de tout groupe humain à se reconnaître en une communauté dont la nature est, par hypothèse, diverse : la communauté des libres penseurs, des amateurs d’andouillette, etc. En l’espèce, nous accuser de favoriser le communautarisme en se battant pour le droit de ses femmes à s’habiller comme elles le veulent à la plage, revient à ignorer que les replis identitaires qui existent ont d’abord pour cause les discriminations infligées au nom de la République. De plus, je persiste à penser qu’il vaut mieux que ces attitudes soient publiques et fassent donc l’objet d’un débat public plutôt que d’y ajouter un enfermement dans la sphère la plus privée.

    LP : Que pensez-vous de l’attitude de Manuel Valls qui se déclare « laïque intransigeant » quand il s’agit de l’Islam, mais plus du tout quand il va au Vatican assister à la canonisation de deux papes ?

    MT : J’ai déjà eu l’occasion de dire que l’actuel Premier ministre était un dangereux pyromane. Je me contenterai maintenant de dire que c’est un homme dangereux. Sa conception des choses, son paternalisme colonial à l’égard des musulmans (la bienveillance de la République à l’égard des musulmans !). son mépris des libertés publiques et individuelles, tout cela fait que sous les oripeaux de la « gauche », il enfourche toutes les antiennes les plus appropriées pour diviser la société entre « bons et mauvais Français ». En cela, avec les thématiques qui sont les siennes, avec ses interrogations sur la compatibilité de l’Islam et de la République, Manuel Valls fait furieusement penser à la SFIO de Guy Mollet. On sait dans quelle faillite morale et institutionnelle, elle nous a entraînée.

    LP : Comment la LDH envisage l’avenir juridique de ces arrêtés liberticides, le Conseil d’Etat ayant jugé en référé, mais par encore sur le fonds ?

    MT : la Ligue des Droits de l’Homme poursuivra l’abrogation des arrêtés qui ne seraient pas retirés d’office par les maires. J’observe à ce propos deux choses. La première est que ces maires qui font de la « résistance » sont ceux qui passent leur temps à dénoncer l’absence d’autorité de l’Etat, autorité qu’il s’empresse d’abaisser en méprisant la décision du Conseil d’Etat. La deuxième est la complicité avérée du Ministre de l’Intérieur avec ces Elus car c’est à lui, et non aux associations, qu’il incombe de faire respecter cette décision ce qu’il s’abstient volontairement de faire. Le ministre des cultes a ainsi choisi son camp… Enfin, nous réfléchissons à agir sur le terrain pénal sur la base de la discrimination à raison d’une pratique religieuse, mais aussi, et peut-être surtout, sur la base de l’article 432-4 du Code pénal qui réprime les atteintes aux libertés par des agents publics.

     

    LP : Mon cher Michel, merci d’avoir répondu à nos questions.

    Propos recueillis par Christian Eyschen

     
     

     

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique