Tous aux abris hier, dans les administrations en charge du périlleux dossier de Notre-Dame-des-Landes. Une fuite, dans Le Canard Enchaîné, a fait le bonheur des adversaires du futur aéroport. Elle montre que le préfet des Pays de la Loire, Henri-Michel Comet, a été pris à contre-pied par ses propres services.

En septembre 2014, il avait demandé une note à ses experts de l'environnement concernant l'impact de l'actuel aéroport sur la réserve naturelle voisine du lac de Grand-Lieu. Allonger la piste, augmenter les cadences d'atterrissage (plutôt que faire Notre-Dame-des-Landes) ne risquerait-il pas de faire fuir les hérons, aigrettes et autres animaux de cette zone Natura 2000 ?

L'urbanisation romprait l'équilibre

« Au contraire », lui a répondu la Direction régionale de l'environnement (Dreal), dans un avis de deux pages, que Ouest-France s'est procuré. Cet avis, signé « pour le directeur » par le chef du service Ressources naturelles et paysages, affirme que la zone tampon créée par la piste préserve la quiétude des lieux menacée par l'expansion urbaine.

Il dit que les oiseaux sont habitués aux avions, très prévisibles pour eux. Que même avec une piste agrandie, ils ne survoleraient pas la réserve en dessous de 300 m d'altitude, la limite interdite. Et qu'un transfert vers Notre-Dame-des-Landes risquerait plutôt de remettre en cause ce bel équilibre.

C'est l'opposé de ce qu'a argué Manuel Valls un an plus tard, en novembre 2015, à l'Assemblée nationale, pour justifier son engagement en faveur du transfert : « L'actuel aéroport est au contact de trois zones Natura 2000, il n'est donc pas souhaitable de l'étendre. Si on veut être cohérent avec le rendez-vous de la Cop 21, alors il faut poursuivre les travaux. »

On comprend donc l'embarras provoqué, hier, par cette fuite. Le préfet a renvoyé la balle vers le directeur adjoint de la Dreal, Philippe Roulaud. Lequel a expliqué qu'il ne s'agissait que d'une « note interne », demandée par le préfet avant une visite au lac de Grand-Lieu. Une note « très, très sommaire », « partielle », « peu scientifique » et « rédigée très rapidement ».

Bref, le fautif est à l'étage du dessous. Nous avons tenté, hier, de joindre le chef de service auteur de la note, grand connaisseur des oiseaux... Aux abris, lui aussi.

Lire l'intégralité de l'avis de la Dreal ci-desssous

François CHRÉTIEN.

Source: ouest-france.fr

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