• La résistante communiste Raymonde Tillon-Nédelec est décédée (OF.fr-17/07/2016-20 h 14)

    La résistante communiste Raymonde Tillon-Nédelec est décédée (OF.fr-17/07/2016-20 h 14)En 2006, Raymonde Tillon, lors de la remise d'un tableau représentant son mari au lycée Charles Tillon, à Rennes.

    La résistante communiste Raymonde Tillon-Nédelec est décédée à l'âge de 100 ans, a annoncé ce dimanche l'Elysée, François Hollande saluant cette "femme engagée" qui était "la dernière survivante" des 33 premières femmes élues députées en 1945. Le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, a également rendu hommage à "son esprit de liberté, sa soif de justice et sa lutte contre l'arbitraire sous toutes ses formes".

    « J'écris ton nom, Liberté ». Ce vers d'Éluard est le titre du livre de mémoires qu'a publié en 2002 Raymonde Tillon, l'épouse de l'ancien chef de la résistance communiste et de l'ancien ministre de De Gaulle, Charles Tillon (1897-1993). Mme Tillon, qui était revenue vivre à Rennes où son mari était né, avait à cette occasion rencontré notre confrère Eric Chopin. Voici l'article qu'il avait rédigé à l'époque :

    L'héroïque liberté de Raymonde Tillon

    La perte de ses parents à l'âge de 4 ans, la déportation à Ravensbrück, l'exclusion du PCF au plus fort du stalinisme d'après-guerre : la vie de Raymonde Tillon a été marquée par les épreuves. Et quelles épreuves... Ce destin exceptionnel forgé dans la douleur mais riche de grandes joies, Mme Tillon le raconte dans un livre autobiographique.

    Femme et « fidèle secrétaire » de Charles Tillon, cette grande figure historique née du côté des Lices en 1897, Raymonde Tillon a pris à son tour la plume pour « évoquer sept décennies de luttes et d'espoir » en dénonçant d'entrée de jeu « le stalinisme à la française qui a bien existé ».

    Engagée très jeune dans les Jeunesses communistes puis au sein du PCF, Raymonde Tillon s'est mobilisée sur le front syndical (CGT) entre les deux guerres, au temps du Front Populaire. Avec son premier mari, Charles Nédelec (1907-1944), elle ne ménage pas son énergie au service de la cause ouvrière. Mais la seconde guerre mondiale la met rudement à l'épreuve. Déportée à Ravensbruck en avril 1944, Raymonde Tillon réussit à s'extirper de l'horreur en mai 1945. « Quand je suis revenue à Paris, pesant à peine 35 kg, j'ai appris le décès de mon mari, mort d'épuisement dans la Résistance ».

    « Fraternité brisée »

    Raymonde Tillon met, au lendemain de la Libération, son idéal communiste au service des institutions. Vivant à Marseille, elle devient conseillère générale, puis députée de la Constituante avant d'entrer à l'Assemblée nationale où elle fait la connaissance d'un certain Charles Tillon, député PCF d'Aubervilliers, ancien mutin de la Mer Noire, chef de la Résistance communiste FTP et ministre de De Gaulle de 1944 à 1947.

    Ils unissent leur destin familial (deux enfants naîtront de leur union, qui s'ajoutent aux deux garçons de Charles, lui aussi veuf) et vont faire face ensemble à l'écroulement de leur idéal communiste au début des années 50.

    « Le parti nous en a fait voir »

    Le stalinisme fait des ravages. Ils se démarquent des positions du PCF « qu'ils ne comprennent pas ». C'est l'époque des « Procès de Moscou à Paris » », titre d'un des livres de Charles Tillon. « Le Parti nous en a fait voir mais nous avons résisté ». Le couple Tillon s'exile en Provence. La « fraternité est brisée ». Pour avoir protesté contre l'invasion soviétique en Tchécoslovaquie, Charles Tillon est finalement exclu du PCF en 1970. Les enfants ayant grandi, les Tillon reviennent vivre au pays (à La Bouëxière, près de Rennes) avant de repartir pour Marseille où le géant Charles Tillon s'éteint le 13 janvier 1993.

    Raymonde Tillon a choisi en juillet dernier de revenir vivre « là où Charles est né ». C'est à dire à Rennes. Le rapatriement des cendres de son époux est en préparation. Raymonde Tillon est soulagée d'avoir dit « ce qu'elle avait, elle, à dire ». Mais foin de nostalgie. Raymonde Tillon fait « une confiance extraordinaire à la jeunesse ».

    Éric CHOPIN.

    « J'écris ton nom, Liberté », de Raymonde Tillon, aux éditions Du Félin. Collection Résistance-Liberté-Mémoire. 212 pages. Préface de Germaine Tillion. Postface de Charles-Louis Foulon.

    source: ouest-france.fr 17-07-2016 (20 h 14)

    « Le coup d’État en Turquie a bien réussi, par Djordje Kuzmanovic (lescrises.fr-18/07/2016)Déclaration du Parti communiste de Grèce sur le Sommet de l'OTAN : Des déclarations en faveur de la paix avec des décisions pour la guerre.(lien-pads.fr- 11/07/2016) »
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