• Ligne Quimper-Brest : il manque encore 14 millions (OF 5/04/2016)

    Ligne Quimper-Brest : il manque encore 14 millions (OF 5/04/2016)

    La ligne Quimper-Brest va-t-elle s’éteindre à petit feu ? Usagers et cheminots s’inquiètent. La Région fait le forcing pour obtenir 14 millions de l’État. Indispensable pour réparer la voie.

    Presque deux heures pour atteindre Brest !

    Quel avenir pour la liaison ferroviaire Quimper-Brest ? Les voyageurs qui l’empruntent sont les premiers à dénoncer la situation actuelle (lire cicontre). Aujourd’hui, il faut s’armer de patience avant de monter dans le TER roulant sur cette voie unique. Quatre allers-retours quotidiens sont assurés. Depuis fin 2015, le temps moyen de parcours (en fonction des arrêts) est d’1 h 50. Gabriel André, conducteur de train sur la ligne, responsable CGT, raconte : « De Quimper à Quéménéven, on roule à 80 km/h. Après, une portion de 4 km permet d’atteindre 110 km/h. De Châteaulin à Landerneau, 60 km/h. Ça paraît très long ! De Landerneau à Brest, on pousse à 140 km/h. » Il n’y a pas si longtemps, il fallait 1 h 14. Pourquoi ce ralentissement ? La base de la voie, sur laquelle repose le ballast, les traverses et les rails, a vieilli. La SNCF a choisi de ralentir la vitesse pour des raisons de sécurité.

    Des travaux pour sauver l’existant

    On se frotte les yeux en comparant la situation avec un projet présenté en 2013. À l’époque, le temps de parcours était annoncé à une heure, grâce à un doublement d’une partie de la voie. Mieux, on devait passer de six à douze allers-retours quotidiens. Deux éléments on fait capoter le projet. Tout d’abord un éboulement sur les voies, en janvier 2013, près de la gare de Morlaix, qui a mobilisé les fonds prévus pour ce chantier. Au même moment, une étude technique montre que la modernisation-amélioration coûterait 110 millions, et non 70 comme prévu. En 2015, on repart sur un projet plus modeste. Il s’agit de sauver l’existant, pour 70 millions. Durée du trajet prévisionnel : 1 h 15 en moyenne. Début des travaux annoncés pour fin 2016, début 2017. Avec un an de fermeture de la ligne pendant ces travaux…

    « Délai bien court… »

    Les cheminots CGT estiment que la fermeture provisoire de la ligne durant les travaux sera préjudiciable au retour des passagers (146 500 voyages en 2014). Plus grave, le syndicat s’inquiète du financement du chantier. « Il manque encore l’argent de l’État ! » constate Gabriel André, au retour d’un comité d’établissement qui s’est tenu à Rennes fin mars. Selon la CGT, SNCF Réseau a déposé un appel d’offres dit conservatoire. « J’ai compris que c’était une façon de dire aux entreprises que la SNCF n’est pas certaine de réaliser des travaux. » Quoi qu’il en soit, le doute persiste. « À huit mois des travaux, le délai me semble bien court avant de lancer le chantier. »

     « Nous en faisons un projet prioritaire »

    Que dit la Région ? Gérard Lahellec, vice-président chargé des transports, confirme que le financement n’est pas encore bouclé. « La Région et le Département apportent 19 millions chacun. SNCF Réseau, 18 millions. Nous attendons de l’État 14 millions. Cette somme, nous ne l’avons pas encore. » Pour autant, ce n’est pas la panique. « Nous en faisons un projet prioritaire. J’ai bon espoir de voir l’ensemble des partenaires au rendez-vous. L’État, jusqu’aux services du Premier ministre, n’est pas insensible à nos arguments. » La semaine dernière, l’élu régional a plaidé la cause devant le préfet de région. Pour montrer la bonne volonté des collectivités, Région et Département seraient prêts à rajouter deux ou trois millions à la facture qui a un peu gonflé. Du côté de SNCF Réseau, on contredit l’information de la CGT. « Nous avons déposé un appel d’offres classique. » Mais il reste une ultime étape pour que les opérations soient confirmées. « Les instances de gouvernance (de SNCF Réseau) prendront la décision dans les prochaines semaines. »

    Jean-Pierre LE CARROU.

     

     « Qui veut noyer son chien… »

    Ligne Quimper-Brest : il manque encore 14 millions (OF 5/04/2016)André-François Gheerbrant a eu l’occasion d’utiliser la liaison Quimper-Brest au mois de mars. Il a écrit au PDG de la SNCF, Guillaume Pépy, pour lui faire part de son agacement. J’ai pris, avec mon épouse, le train pour aller de Quimper à Landerneau (83 km). Nous avons mis 1 h 35 à l’aller et 1 h 25 au retour. Nous avons été frappés du non-entretien de cette ligne. Qui veut noyer son chien, dit qu’il a la rage… C’est l’impression que donne la SNCF pour cette ligne. La voie est de plus en plus mauvaise, on limite la vitesse, les temps de trajet deviennent rédhibitoires, les usagers l’abandonnent, on met des cars en service, et, faute de clients pour le train, on ferme la ligne ! C’est exactement l’inverse qu’il faut faire : entretenir la voie pour qu’elle retrouve ses performances du passé, voire mieux. Il faudrait mener, c’est certain, la rénovation de cette voie. Je me doute que, d’un seul coup, l’investissement serait trop important, mais si l’on programmait ne seraitce que 20 - 25 km par an de rénovation, en commençant par les parties les plus mauvaises, on finirait par arriver à quelque chose au bout de quelques années. Mon épouse et moi-même faisons des allers-retours Quimper-Brest environ quatre fois par an, nous ne le ferions sûrement pas en car. L’intérêt de cette ligne est multiple. C’est la seule ligne reliant le nord Finistère au sud Finistère. Aux heures de pointe (notamment pour les lycéens et étudiants), le train est le seul transport de masse possible : plus de 200 passagers d’un coup, dans des conditions de transport beaucoup plus confortables que les trois cars qu’il faudrait mettre en face. Touristiquement, la voie n’est pas inintéressante, en passant par la Bretagne profonde, avec notamment de jolies vues sur Châteaulin ou Landerneau… Historiquement, il faut avoir du respect pour le travail des hommes qui ont construit cette voie difficile dans les années 1860, avec des viaducs impressionnants, celui de Daoulas notamment.

    Source : Ouest-France  5/04/2016

    « Des paysans bio en soutien au mouvement Nuit Debout (Bastamag 5/04/2016)Rennes. Une première Nuit debout, sur l'esplanade Charles-de-Gaulle (OF.fr-5/04/2016) »
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