• La coopérative Railcoop envisage notamment l’ouverture d’une ligne Rennes - Toulouse.La coopérative Railcoop envisage notamment l’ouverture d’une ligne Rennes - Toulouse. (Photo archives Vincent Michel/Le Mensuel de Rennes)

    La coopérative Railcoop, qui a en projet l’ouverture de lignes ferroviaires en France, sur les rails de Réseau ferré de France - notamment une ligne Rennes - Toulouse en 2023 - a atteint le capital social nécessaire à l’obtention de la licence ferroviaire voyageurs. Elle vient, en effet, de franchir le palier d’1,5 million d’euros de capital souscrit, condition nécessaire à l’obtention de la licence d’opérateur ferroviaire voyageurs. De l’argent collecté auprès de 6 000 particuliers, mais aussi des collectivités locales impliquées dans le développement du train. La coopérative va pouvoir déposer son dossier auprès du ministère en charge des transports et à obtenir son certificat de sécurité ferroviaire (Le Télégramme du 29 décembre). 

    À lire sur le sujet Railcoop veut toucher la Bretagne

    En juin 2022, Railcoop compte lancer son premier service voyageurs entre Bordeaux et Lyon. Première Société Coopérative d’Intérêt Collectif dédiée au ferroviaire, Railcoop entend concevoir des services ferroviaires adaptés aux besoins de tous les territoires et de relier les grandes villes entre elles sans passer par Paris, en desservant les gares des petites villes.

     

    source: https://www.letelegramme.fr/

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  • Mobilisation syndicale, situation sociale & enjeux politiques… Laurent Brun secrétaire général de de la CGT Cheminots répond aux questions de Fadi Kassem, co secrétaire national du PRCF.
    Un entretien réalisé le 26 février 2021 pour www.initiative-communiste.fr

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    Fadi Kassem : chers amis chers camarades bonjour, et bonjour à Laurent Brun

    Laurent Brun : Bonjour !

    Fadi Kassem : Merci beaucoup à Laurent Brun syndicaliste cheminot d’avoir accepté de répondre à quelques questions  pour Initiative Communiste le journal du Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF). Merci beaucoup Laurent, d’autant plus que c’est vrai que ces dernières semaines ont eu lieu de nombreuses manifestations dans de nombreux secteurs. On peut penser à la santé c’était le 21 janvier dernier, EDF le 28 janvier, l’éducation nationale le 26 janvier il y avait même eu une interprofessionnelle le 4 février.

    Et  ce que l’on constate c’est que la macronnie,  elle poursuit sa politique d’attaques contre les travailleurs et bien sûr sa politique de soutien au patronat qui licencie à tour de bras. Et étant  donné toutes ces manifestations qui ont eu lieu on peut se demander si finalement la solution ne passe pas par le «  et en même temps dans  la lutte ». Qu’en penses tu ?

    Laurent Brun : Bien sûr l’objectif, c’est d’atterrir là dessus : «  générale »  comme on le dit de manière très politique.

    La difficulté c’est de savoir un peu ce qu’on est capable de mobiliser aujourd’hui parce que il y a beaucoup de mobilisations comme tu le disais mais ça touchait essentiellement le secteur public. Et la difficulté qu’on voit c’est que dans le privé – si on prend les grèves qui ont lieu l’année dernière et qui ont eu  lieu en début d’année – c’est beaucoup d’ de taille moyenne qui sont mobilisées. En fait, les vingt ou trente grands groupes français qui font la valeur ajoutée dans le pays c’est à dire qui déterminent  si vraiment on les étrangle au niveau économique ou pas. Ces vingt ou trente groupes là on en est on n’a quasiment pas de mobilisation et quasiment pas de

    Grève. Ils sont pas touchés en dehors évidemment de l’ usine qui ferme parce qu’ils en ont décidé. Mais en dehors de ça il n’y a pas de mobilisation. Donc je pense que la cible ça doit être de se mobiliser tous ensemble mais pour y arriver il faut qu’on identifie vraiment quelles sont les raisons qui nous en empêchent.

     L’une des raisons je pense c’est la difficulté à être implanté dans les grandes entreprises, les grands groupes privés. Et puis probablement aussi on a besoin d’un effort pour déconstruire un peu les stratégies capitaliste qui nous écartent de la lutte. Dans ces stratégies là il ya pour une par l’institutionnalisation. Parce qu’avec la création des CSE on encore éloigné les instances de représentation du personnel. Mais c’est aussi tout le toute la stratégie de discussion en centrale et plus usine par usine avec des délégués centraux qui sont très peu en lien avec les organisations syndicales en fait un peu électron libre.  Et puis après il ya toute la stratégie d’éclatement des unités de production avec la sous-traitance et tout çà où là aussi syndicalement on a du mal à faire la jonction entre les donneurs d’ordre et les « sous-traitants ».

    Donc moi je pense que vraiment il faut qu’on ait un travail militant pour s’implanter dans ces grandes boîtes parce qu’ensuite tout le reste du tissu économique suivra dans une mobilisation importante. Mais si on n’arrive pas à déclencher – et c’est un peu ce qu’on a vu pendant la grève des retraites –  il y avait les cheminots il y avait la RATP,  il y avait l’Energie il y avait des profs mais dans les grands groupes de la métallurgie de la chimie les choses comme ça on était à la peine quoi.  Donc on a vraiment besoin de travailler sur ces boîtes là et évidemment le tous ensemble c’est là c’est la cible.

    Fadi Kassem : Je te remercie pour cette première réponse qui est claire et qui effectivement souligne un problème qui est assez juste que  tu évoques . Il y a des luttes parfois qui existent dans le privé mais elles sont souvent circonscrites et c’est pas évident parce que pour mobiliser etc, on en parle pas beaucoup.  Et comme tu le dis le plus dur c’est de faire cette jonction. Justement à raison tu évoquais le secteur public où il y a de nombreuses luttes comme dans le secteur privé, et non seulement il ya cette jonction qui est difficile mais il y a aussi la jonction avec les perspectives politiques qui demeure très insuffisante. D’où cette deuxième question : il ne faudrait œuvré pour qu’est lieu outre la jonction que tu as évoqué privé & public fort logiquement cette jonction entre les luttes dans le secteur privé dans le secteur public et les perspectives politiques afin de combattre à la fois le pouvoir Macroniste qui s’en donne avec cœur joie et aussi de conjurer un spectre qui malheureusement monte celui du faux rassemblement national ?

    Laurent Brun : je pense que c’est quelque chose qui fait beaucoup débat en fait dans les boîtes et dans les organisations syndicales cette question de la jonction avec le politique.

    Parce que tout le monde a bien conscience que les grèves qu’on mène contre les grandes réformes par exemple c’est des grèves défensives. Et que des grèves offensives par exemple sur la réduction du temps de travail sur des choses comme ça on a pas menée beaucoup depuis longtemps.

    Et même les grandes victoires auxquelles on fait référence, par exemple la dernière 95, en vérité c’était déjà une lutte défensive ;  et donc pour arriver à une lutte offensive, il faut avoir pour perspective de reprendre le stylo qui écrit la loi et donc de forcément reprendre le pouvoir.

    C’est une question. Après la difficulté de la période c’est qu’en fait, il ya deux façons d’aborder les choses :

    • il ya ceux qui considèrent qu’il faut une organisation politique qui fasse le lien avec l’activité syndicale
    • et puis il ya le débat un peu de repli auquel on est confronté et qui existe aussi, qui est de dire ben il faut qu’en gros « tous ce qui est vaguement progressiste s’agglomère pour que on souffle un peu et qu’on arrête de nous attaquer ». C’est un peu l’espoir qui avait au moment de l’élection de Hollande. Avec le vote utile qui a fonctionné à plein avec beaucoup de syndicalistes qui disaient  « bon bah on n’en attend rien mais au moins onv a souffler un peu pendant cinq ans après après Sarkozy ». Puis en définitive on n’a rien soufflé du tout parce que la conception politique de dire c’est l’homme qui fait la stratégie politique et donc il est  étiqueté de gauche donc ça va être mieux que les autres,  en fait une conception erronée. Le rapport de force il n’était pas en notre faveur – et en plus je ne parle pas de la nature on va dire du parti socialiste – mais donc on avait très peu de rapport de force. Donc s’imaginer que simplement parce que on allait changer le président ça allait résoudre notre problème c’était une illusion. Et je pense que cette illusion elle est encore très présente. Ce n’est pas étonnant puisqu’avec ce qu’on prend dans la tête dans les entreprises,  évidemment, ce qu’on aimerait c’est que ça s’arrête quoi.

    Mais ça ne s’arrêtera pas par  l’opération du Saint-Esprit. Donc effectivement il faut qu’on arrive à retrouver une ré-articulation efficace entre la construction du rapport de force dans l’entreprise et la perspective politique de prise du pouvoir.

    Moi il ya un pays en Europe où je trouve que c’est quelque chose qui fonctionne pas trop mal, c’est en Belgique avec le parti du travail de Belgique. Je  trouve qu’ils articulent assez bien les deux choses et c’est vrai qu’en France on est encore un peu marqué parles batailles entre le PS et le PC sur le contrôle des outils syndicaux, sur un certain nombre de choses mais petit à petit ça, ça s’affranchit et on voit bien qu’il y a besoin de construire une perspective. Par contre il faut essayer de ne pas la construire sur le petit bout de la lorgnette parce que, là  par exemple on va y être confrontés. Les prochaines présidentielles d’abord, c’est dans un an et avant ça on aura peut-être des choses à faire. Et puis de toute façon les prochaines présidentielles si c’est avec un Jadot avec un je ne sais qui c’est qui pourrait ressortir du chapeau, on va se retrouver dans la même situation c’est-à-dire avoir l’illusion que les choses vont s’améliorer et puis en fait dans la réalité de la gestion du pouvoir être confrontés à des trahisons tout de suite parce que il ya eu ambiguïté.

    Donc la jonction avec le politique elle est nécessaire

    Et puis elle est nécessaire aussi sur une chose dont on ne parle pas souvent : c’est que les forces syndicales, pour être militant syndicaliste et pour développer un syndicalisme de lutte  il faut y passer du temps, de l’énergie et pour cela il faut avoir des convictions. Si on n’a pas de conviction politique, finalement on n’a pas besoin d’y passer sa vie il suffit de bouger les curseurs de participer à deux trois réunions et ça règle les choses. Donc on a besoin aussi dans les organisations syndicales de gens qui sont formés politiquement :  je sais que ce n’est pas toujours très bien entendus dans mon organisation syndicale qu’on le dise aussi franchement que ça mais oui moi j’ai besoin de militants syndicaux qui ont encore une conception politique de la société qui leur permettent de ne pas se faire piéger par les patrons, quand  il ya un plan social ou un truc comme ça de réagir correctement et de ne pas s’embringuer dans les négociations sur le poids des chaînes des choses comme ça.

    On a besoin de politique pour avoir des perspectives et on a besoin de politique pour que dans le dans le mouvement social, dans la conduite du  mouvement social on puisse le faire  correctement aussi.

    Fadi Kassem : Ce que tu dis est très intéressant parce que dans le fond tu évoques d’un modèle qui a existé un moment en France c’est à l’époque où le communiste et la CGT justement avaient ce lien qui était très organique dans le fond et on revient effectivement qu’à partir du moment où ce lien a été rompu avec  des responsabilités des deux côtés, malheureusement ça devient difficile à partir de là de reconstruire des perspectives. Iil s’agit pas dire d’ailleurs qu’elles ne peuvent pas exister, simplement c’est très intéressant de voir ce modèle là. C’est d’autant plus intéressant ce que tu soulignes au sujet de la Belgique où effectivement la répression syndicale est très forte.

    Le fait que tu évoque des perspectives politiques ça amène justement une autre question que tu as un petit peu d’effleuré d’ailleurs a raison,  à savoir dans le fond si c’est pour avoir de nouveau un espèce de projet d’union de la gauche dont on parle beaucoup en ce moment qui serait en particulier compatible avec l’Union Européenne, inutile de dire que ce sera certainement une fausse alternative au faux duel Macron Le Pen. Parce qu’en face que pendant ce temps là ça mobilise politiquement comme tu le disais. Donc dans le fond cette espèce d’union de la gauche qui serait compatible avec l’UE –  tu parlais de Yannick Jadot par exemple- est-ce que ça te semble en ce moment une vraie solution , du moins une solution à minima, pour le mouvement populaire, ou est ce qu’il ne faut pas dire clairement dire « il est temps d’en finir avec l’Union Européenne »  tu parlais justement des chaînes, et donc notamment de celles de l’Union européenne, pour aussi ouvrir la voie vers une perspective politique, à savoir, le Socialisme ?

    Laurent Brun : Moi je pense que le débat sur l’union, l’union de la gauche, il est absolument tordu. Mais je le comprends parce que je suis syndicaliste cheminot la SNCF la situation c’est quoi : on a arrête pas de nous supprimer des effectifs, on n’a plus le recrutement au statut donc le statut est en train d’être démembré, la boîte est en train d’être démembrée… On a l’impression que tout se casse la gueule socialement parlant et cela installe une ambiance qui est vraiment compliquée.

    Pour résister à ça justement il y a intérêt à être sacrement politiquement clair dans sa tête pour savoir où on va. Donc je comprends qu’un certain nombre de syndicalistes soient sur l’idée « Oulla oulla vivement que ça s’arrête » et donc « si on peut trouver une solution pour que ça s’arrête c’est vachement bien ». Mais la solution elle ne pourra pas être aussi simple que simplement grossir, masquer les divergences, faire élire quelqu’un et puis j’ai ensuite tout se passe bien. Parce que masquer les divergences d’abord les divergences elles ré-émergent à chaque fois qu’il ya un arbitrage politique parce que on est dans une situation où il ya des contradictions. Par exemple si on avait un pouvoir politique qui disait il faut relancer le service public ferroviaire mais aujourd’hui il ya une entreprise publique telle qu’elle a été organisée par les réformes avec des cadres tels qu’ils ont été installés-  importés des grandes écoles de commerce etc. – qui sont dans une logique de sabotage par rapport à ce genre de truc. Donc  il y a toujours des confrontations des contradictions et qui font qu’à un moment donné le pouvoir politique – quand on a gommé les  divergences  – et bien ces divergences  ré émergent à ces moments là. Il ya des gens qui veulent aller au bout et il ya des gens qui tout de suite seront sur le compromis, l’abandon et même le recul et est du coup ça apparaît comme une trahison. Car plus les gens ont eu de l’espoir plus ils s’estiment trahis quand ces éléments-là ré émerge mais en vrai ce n’est pas une trahison : c’est juste la nature qui reprend le dessus les conceptions idéologiques de ces groupement là.

    Donc moi je pense qu’on n’a pas besoin d’union à gauche aujourd’hui – dans la perspective on verra bien plus tard – mais aujourd’hui ce n’est pas le sujet : le sujet c’est qu’on a besoin de confrontations d’idées. On a besoin de controverses à gauche, de  conflits d’idées j’entends. Pour percer les choses à la fois pour essayer de démasquer les positions aussi de des uns et des autres, pour clarifier le la nature du débat, puis aussi pour susciter le débat à la base car quand il ya des débats nationaux entre les partis, de la confrontation, de la controverse, ça alimente aussi la discussion à la machine à café. Et cela créé de la discussion politique dans l’entreprise. Donc moi je pense qu’on a besoin de favoriser au contraire la confrontation d’idées aujourd’hui.

    Dans la confrontation d’idées, il y a un débat  sur l’union européenne ça c’est clair. Nous on a adopté des orientations au niveau de la fédération des cheminots on souhaite que toutes les directives, en fait tout ce qui nous concerne en gros soit effacé. Pour cela il n’y a pas 36 solutions voilà. On n’a pas été plus loin syndicalement parlant parce que c’est que ce n’est pas que notre rôle et puis parce qu’en plus les débats sont quand même intenses là-dessus mais l’Union Européenne c’est une question. Aujourd’hui on l’a vu dans la crise la crise sanitaire, ça n’apporte rien au niveau de la réponse collective par rapport mêmes à des grands enjeux comme la vaccination, la recherche scientifique ou les choses comme ça alors que ça pourrait être des lieux naturels de coopération mais ça ne l’est pas parce qu’en fait l’institution n’est pas faite pour ça. Et en dehors de ça par contre on continue à faire pression pour diminuer les moyens de l’hôpital ou des choses comme ça qui sont complètement délirante dans cette période.  Pour ne citer que ça parce qu’on a aussi les copains de l’énergie qui se bat contre la dérégulation de l’énergie. Tous les grands réseaux nationaux ce soit les télécoms l’énergie les transports sont en train d’être découpés sur la logique que « les réseaux c’est les monopoles naturels » mais comment est ce qu’on impose la concurrence dans un monopole naturel, et bien il faut le découper en petits morceaux dont certains vont être de la responsabilité de l’Etat parce qu’on ne peut pas trop faire autrement, mais dont on va pouvoir en privatiser une partie. Ca c’est directement impulsé par l’Union Européenne.

    Ensuite, moi je pense que l’Union Européenne c’est une condition nécessaire mais ce n’est pas suffisant.

    Il ya aussi plein d’autres débats :  il faut qu’on discute de la question de la propriété des entreprises. Aujourd’hui on nous parle de nationalisations, même le MEDEF par de nationalisations : donc il ya des moments où ça les arrange bien il ya des moments où ils sont vent debout contre parce que la logique politique qu’ils portent, elle est cohérente. Quand il ya des pertes et quand il ya des difficultés faut que ce soit assumé parla collectivité par contre pour le reste vous laisser le bénéfice et le profit.

    On besoin on a besoin de discuter de ça car y compris syndicalement parlant quand on revendique  une par exemple ou une nationalisation temporaire une nationalisation partielle,  il ya des concepts ont été créés et  qui sont implantés : nationalisations partielles je ne sais pas trop ce que c’est, ou temporaire c’est pareil ça veut dire quoi ? Qu’est ce qu’on va chercher au travers de ça

    Il y a des débats à mener sur la propriété, sur le les processus de régulation : nous on y est confrontés en permanence. A gauche il ya énormément de débat sur le sujet : est-ce que la régulation c’est par le marché ou par la démocratie ? et donc est ce que c’est la concurrence,  la mise en concurrence avec les appels d’offres et  avec ces choses-là ? ou alors est ce que au contraire c’est une logique politique donc des monopoles, de l’attribution directe, des débats dans la population sur ce dont on a besoin et comment y répondre etc. Là dessus il y a énormément d’ambiguïté et je pense qu’on gagnerait à percer en fait l’ambiguïté sur ces sujets. Moi je ne suis pas non plus dans le truc de dire est-ce qu’il faut dire qu’ils ne sont pas à gauche ou qu’ils sont à gauche : en fait le tampon je m’en moque un peu, la question c’est dans quel sens vous poussez. Et effectivement Jadot je l’ai vu – bien sûr il en faut pas  focaliser sur lui  – mais je l’ai vu dans quelques débats, il n’y a pas d’ambiguïté en fait, il est il est complètement pro capitaliste, il est dans la logique de marché, dans la logique du système. Donc, en fait on va se retrouver du coup avec une gauche qui va jouer sur les curseurs, on va mettre un peu plus de subventions là-dessus, on va créer une ou deux gratuités, et là dessus on va modifier quelques éléments réglementaires au niveau de l’environnement, mais sur le fond du système on va rien changer. Par conséquent, on sera de nouveau dans la frustration, on tombera de nouveau sur des entreprises qui seront liquidées parce que les capitalistes exportent leur capital en Europe et au delà de l’Europe et que donc liquident leurs lois leurs avoirs en France et ils laissent des centaines de salariés dans la misère. De ça, il faut qu’on en débatte et peut-être que ça se réglera pas du coup dans le cadre de la présidentielle de 2022. Ce qui est difficile de se dire en fait, c’est peut-être qu’on va souffrir encore moins  cinq ans de plus. Malheureusement, si on veut arriver à régler les choses sur le long terme et bien il faut essayer de prendre le les problématiques par le bon bout. Je pense donc qu’il faut mener ces débats là et l’union européenne en est un.

    Fadi Kassem :  Tu viens de souligner deux points très intéressants parce que d’une part les temporalités c’est à dire qu’effectivement nous sommes pris à la fois sur le feu du court terme avec 2022 et l’idée peut-être ce serait que puisse émerger une alternative malgré tout même si elle ne serait pas très médiatisée ou même si elle faisait un très bon score mais au moins qu’elles puissent faire porter une sorte d’alternative en quelque sorte rouge tricolore comme tu viens de le dire : c’est à dire et c’est l’autre point important que tu as évoqué, tu as opposé  à raison la démocratie au marché parce que dans le fond le marché c’est la dictature du Capital c’est aussi simple que cela. C’est vrai qu’il ya cette perspective de court terme et puis,  tu as aussi raison de le rappeler, de long terme, parce que dans le fond, on est là aussi pour reconstruire les outils qui ont été élaborés il ya cent ans – 1920 et 1921 il faut rappeler ce qui s’était passé avec la CGTU. Donc ce que tu évoques, ce qui est intéressant de voire, c’est  que les discussions progressent, y compris est je t’avais posé la question dessus sur l’Union Européenne,  mais à raison également sur les nationalisations que l’on pourrait qualifier la de démocratiquement planifiées.  Car c’est ça aussi finalement qui est en jeu. Donc de ce que tu dis il semble quand même, et cela même si ce n’est pas toujours évident, les discussions avancent dans la clarification, la clarté ; le « tous ensemble en même temps dans la lutte » ça ne peut marcher comme tu le disais la raison que dans la clarté. 

    Laurent Brun : En tout cas il faut se forger des outils pour faire avancer ces débats là parce que par exemple dans la période, je trouve assez ennuyeux qu’on ne parle pas du fonctionnement de l’économie alors je vois, et je les comprends en plus,  qu’il ya des mobilisations par exemple contre  l’implantation d’Amazon et des choses comme cela. Je comprends la logique, c’est-à-dire qu’Amazon aujourd’hui tels que ça se développe c’est un outil de d’exploitation mais il y en a plein d’autres des outils d’exploitation,  n’importe quelle grande surface qui implante une base logistique ça fonctionne pas trop différemment d’Amazon. Par contre moi ce que je trouve extrêmement intéressant c’est que par exemple dans cette crise du Covid-19, on voit que justement la grande distribution, les Auchan Carrefour etc, et aussi Amazon du côté dématérialisé informatique,  en fait c’est les outils extraordinaires de structuration de l’économie et de réponse aux besoins.  Alors aujourd’hui ça répond mal aux besoins puisque ça va chercher très très loin des choses produites pour les vendre –y compris de mauvaise qualité – à tout le monde etc. Mais c’est les outils qui, si on se les appropriait, qui deviendraient des outils extraordinaires pour structurer l’économie. Donc  l’appropriation collective des moyens de production c’est pas simplement les chemins de fer, c’est pas simplement l’énergie – même s’il faut mener ce débat en ce moment parce que c’est d’actualité aussi – mais c’est aussi de se dire bah tiens ces outils-là qui ont structurés la réponse à la crise et qui l’ont mal structuré en plus ça –  c’est quand même la leçon qu’on peut avoir :  je parle pas des labos et de  l’industrie pharmaceutiques – c’est grands outils là qui ont mal structuré la société, et bien dans nos discussions entre nous on se rend compte que il ya déjà des solutions des fois de bon sens qui  – cela sans même être spécialement vraiment des pointus dans ces domaines là où on aurait un peu des idées. Peut-être que s’il y avait une gestion démocratique de ces outils, de ces grands outils de production là on aurait moins souffert dans cette crise et on souffrirait moins dans cette crise.

    Et sur tout le reste aussi ! On parle de l’environnement : nous par exemple on a fait une proposition au niveau de la CGT qui était d’imposer aux grands logisticiens un taux de transport par le rail. En-effet,  ces grands logisticiens, que ce soient les grandes surfaces,  la Poste ou Amazon, ils ont des grands entrepôts logistiques et entre ces grands entrepôts logistiques ils massifient les flux de transports Si eux  décident de passer sur le rail, on a réglé une grosse partie de la pollution du transport. Mais eux ils ne décident pas ça puisque le plus rentable pour eux c’est d’aller au plus polluants. Donc ils le font sans vergogne. Mais si demain on disait,  finalement on vous laisse plus faire comme vous voulez et soit on vous impose, soit on vous reprend carrément la propriété,  c’est nous qui pourrions déterminer ces éléments. Comme cela, on répondrait à la problématique sociale, à la problématique sanitaire,  à la problématique environnementale par ce biais là.

    Ca c’est des débats, qui  je trouve dans la période sont relevés par cette crise. Si on pouvait avoir une campagne présidentielle qui au lieu de se focaliser sur « gnagna l’immigration » et « gnagnagna je sais pas quoi », et qu’on puisse avoir ce genre de débat là dans la société  et bien ce serait sacrément positif !  

    Fadi Kassem : Oui et je crois que ce soit au niveau syndical comme tu l’a rappelé, au niveau politique comme on essaye de le faire modestement au PRCF et d’autres également eh bien nous ferons tout pour que ces termes du débat – dans le fond la lutte des classes, disons le clairement, n’ayons pas peur des mots, l’affrontements avec les forces du grand Capital,  l’appropriation des grands moyens de production tu l’as dit … – soient finalement au cœur du débat pour la présidentielle de 2022. Et pas que : que ça devienne des éléments vraiment structurants du débat politique et syndical que tu évoquais.

    Un grand merci, vraiment un très grand merci à Laurent pour nous avoir accordé de ton temps.  Nous serons probablement amenés à nous revoir par la suite dans la rue pour les mobilisations, qui risquent de continuer et qui d’ailleurs ont toujours lieu signalons le : nombre d’entreprises du privé ou du secteur public sont en lutte !

    Et bien avec les camarades de la CGT vous êtes fortement mobilisés – et au sein du PRCF nous avons des camarades qui se mobilisent tout autant et tous les autres travailleurs également : parce que finalement ce n’est que « tous ensemble et en même temps et dans le même sens » que nous pourrons gagner.

    Un grand merci Laurent merci beaucoup à et tous les spectateurs auditeurs amis et camarades et au plaisir de vous retrouver très bientôt.

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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  • Dans un commentaire publié sur sa page Facebook, le leader des syndicalistes cheminot alerte sur la situation.

     

    Pour redonner l’espoir à gauche, pour écarter les fascistes et leurs idées du pouvoir, pour reprendre le stylo qui fait la loi des mains des capitalistes, il ne suffira pas de s’attrouper ou de s’unir dans une liste ou derrière un candidat.

    Il faut reconstruire une véritable idéologie de la transformation sociale.

    Il ne s’agit pas seulement de distribuer quelques subventions, de baisser le prix d’un service municipal ou d’instaurer une gratuité sur tel ou tel élément.

    Il faut transformer la manière de gérer, mener des luttes pour changer les règles, s’approprier collectivement des outils jusque-là privés pour investir de nouveaux champs d’intervention.

    Sans cela, le pouvoir de gauche n’est qu’un simple gestionnaire. Et lorsque l’argent vient à manquer pour satisfaire l’ensemble des besoins, on reprend la vieille logique de la trahison « on n’a pas le choix ». Mitterrand n’a pas eu le choix du tournant de la rigueur. Jospin n’a pas eu le choix de la privatisation d’Air France et de l’abandon des LU. Hollande n’a pas eu le choix de la loi travail ou du CICE pour la compétitivité… mais aujourd’hui, la ville de Lyon n’a pas le choix (voir article en lien ci-dessous), la région Occitanie n’a pas le choix de reprendre en gestion directe des lignes de chemin de fer, le printemps marseillais n’a pas le choix de remettre en cause le droit de grève dans les cantine… et donc la classe ouvrière prendra le choix d’aller à la pêche les jours d’élection car au final, ça sert à quoi des élus qui n’ont pas le choix.

    Il va nous falloir un grand moment d’autocritique et d’analyse sur nos pratiques de gestion si nous voulons sortir de la défiance généralisée.

    Et les arguments du style « c’est mieux que la droite », ou encore « ils ont fait ça, mais ils ont aussi fait telle bonne mesure » n’ont strictement aucun poids. D’ailleurs ils nous conduisent d’échec en échec.

    Non vraiment, il faut réfléchir à une véritable autre manière de faire. Sinon le pire est à venir.

    Je sais très bien qu’on ne fait pas toujours ce que l’on veut, qu’on ne peut pas en un clin d’œil changer le système qui par bien des aspects contraint les choix, et que les rapports de forces ne nous sont pas toujours favorables. Mais je ne peux plus supporter les élus qui expliquent qu’ils ont mené une bataille simplement parce qu’ils ont eu une discussion soutenue avec un préfet, un employeur ou un ministre. Une discussion, ça n’est pas une bataille ! sauf peut-être pour la CFDT. Une bataille c’est un ensemble d’actions qui visent à mobiliser la population ou une fraction de celle-ci, à appuyer sur les contradictions de l’adversaire (y compris quand on est dans un exécutif ou il est majoritaire), à le forcer à se dévoiler publiquement pour être soumis au jugement collectif… Quand on mène une vraie bataille et qu’on est battu, on peut dire qu’on n’a pas le choix. Mais quand on a juste mené des discussions, on peut dire qu’on a fait le choix. De se ranger du côté du système.

    Bref. Le syndrome de la gauche plurielle est encore bien présent.

    Certain considèreront que je suis un gauchiste. Pourtant, je continue d’être discipliné et d’aller voter « pour le moins pire ». Mais j’en ai marre. Et surtout, des milliers de nos concitoyens ne nous bousculent pas avec des coups de gueule comme je peux le faire, ils se contentent de nous ignorer et de ne plus voter du tout, de ne plus se battre. C’est peut-être plus agréable pour l’esprit de certain qui peuvent tranquillement affirmer que le peuple n’a rien compris ou qu’il faut « faire de la politique autrement » tout en continuant à tout faire pareil. Mais c’est tout aussi dramatique. Et il faudra bien un jour qu’on en tire des leçons.

    Si nous voulons reconstruire une organisation de masse et un rapport de force plus conséquent, il faut reconstruire une véritable idéologie de la transformation sociale. Et vite.

    Laurent BRUN le 12 février 2021 sur sa page facebook personnelle
    source: https://www.initiative-communiste.fr/
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  • Pour la Cour suprême britannique, les chauffeurs Uber sont des « travailleurs » salariés (LT.fr-19/02/21-19h51)Après ce revers, la plateforme, qui n’est pas rentable à l’échelle mondiale, pourrait n’avoir d’autres choix que d’augmenter ses tarifs au Royaume-Uni.

    Coup de tonnerre pour Uber et les plateformes numériques : la Cour suprême britannique a estimé, vendredi, que les chauffeurs pouvaient être considérés comme des « travailleurs ». Le modèle économique d’Uber, au Royaume-Uni, pourrait être chamboulé.

    La plus haute juridiction britannique a donné tort à Uber à l’unanimité, mettant un terme à cette affaire lancée en 2016.

    Cette décision signifie que les chauffeurs Uber, qui étaient jusque-là des travailleurs indépendants, devraient avoir droit par exemple à un salaire minimum et à des congés payés, ce qui pourrait même faire boule de neige pour l’ensemble des plateformes numériques et la « gig economy », l’économie des petits boulots au Royaume-Uni.

    Uber avait saisi la Cour suprême après avoir perdu à plusieurs reprises devant des tribunaux. La compagnie estimait que les chauffeurs sont des travailleurs indépendants, choisissant leurs horaires et lieux de travail, et collaborant parfois à plusieurs applications en même temps.

    « Nous respectons la décision de la Cour », a réagi Jamie Heywood, patron d’Uber pour l’Europe du Nord et de l’Est. « Nous sommes décidés à faire plus et nous allons consulter tous nos chauffeurs en activité au Royaume-Uni pour comprendre les changements qu’ils veulent voir ».

    Uber, qui devrait en dire plus sur ses intentions dans les semaines à venir, assure que la décision ne prévoit pas que tous les chauffeurs soient automatiquement reclassés comme travailleurs.

    « La victoire que nous méritons »

    La justice aura donné à chaque fois raison à un groupe d’une vingtaine de chauffeurs qui estimaient avoir droit au statut de travailleur, compte tenu du temps passé connectés à l’application et du contrôle exercé par le groupe par exemple sur leur évaluation.

    La Cour suprême a estimé « qu’en se connectant à l’application Uber à Londres, un chauffeur dans le cadre de la plainte est considéré comme un travailleur en entrant dans un contrat ». Les deux chauffeurs Uber qui ont commencé la première plainte, James Farrar et Yaseen Aslam, ont déclaré vendredi être « ravis » et « soulagés ».

    Cette décision de la Cour suprême fait que les chauffeurs qui ont porté la plainte pourront se tourner vers un tribunal pour obtenir des indemnisations. En théorie, d’autres chauffeurs pourront alors demander à la justice d’obtenir le statut d’employé.

    « Nous avons eu la victoire que nous méritons. Être chauffeur Uber peut être stressant », souligne Mark Cairns, un conducteur à Londres depuis cinq ans.

    Pour Sadiq Khan, maire de Londres, ville où le permis d’exercer d’Uber a été prolongé de 18 mois en septembre dernier après des questions sur la sécurité, « c’est une décision qui fera date »». « Les travailleurs de la gig economy méritent les mêmes droits que les autres », selon lui.

    La plateforme, qui n’est pas rentable à l’échelle mondiale, pourrait n’avoir d’autres choix que d’augmenter ses tarifs au Royaume-Uni.

    « Pour Uber, il s’agit d’un nouveau revers au moment où il ressent les effets de la pandémie », qui dope ses activités de livraisons de repas Uber Eats mais plombe ses activités de voitures avec chauffeurs, souligne Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.

    Bientôt Deliveroo ?

    Le syndicat GMB a qualifié la décision de « victoire historique ». Un de ses représentants, Mick Rix, a estimé sur Twitter qu’il s’agissait d’un nouveau « clou dans le cercueil de ceux qui cherchent à exploiter la gig economy ».

    La décision pourrait faire tache d’huile pour l’ensemble des plateformes numériques.

    Les livreurs de la plateforme de livraisons de repas Deliveroo tentent devant la Cour d’appel de Londres de pouvoir bénéficier d’une convention collective.

    De son côté, Uber explique avoir fait évoluer ses pratiques depuis le début de cette affaire.

    Les chauffeurs peuvent désormais choisir quand et où ils conduisent et avoir accès gratuitement à des assurances maladie, ainsi qu’à des indemnisations pour des congés parentaux.

    Uber avait pour projet de mettre en place en Europe ce qu’elle a proposé en Californie.

    Cet État américain avait fait passer une loi qui devait forcer la plateforme à embaucher ses dizaines de milliers de chauffeurs en Californie. Mais les électeurs ont approuvé lors d’un référendum en novembre la « Proposition 22 », solution formulée par Uber selon laquelle les conducteurs sont indépendants mais reçoivent des compensations.

     

    source: https://www.letelegramme.fr/

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  • fonctionnaires

    Plus 20,79 %. C’est le niveau d’augmentation du point d’indice qui serait nécessaire pour retrouver le niveau de rémunération des fonctionnaires correspondant à celui de janvier 2000, selon une publication de la fédération Force ouvrière de la fonction publique de ce mardi 2 février. Le syndicat évalue l’inflation sur cette période à 33,3 %. Or depuis 2010, les différents gouvernements ont gelé le point d’indice, à l’exception de l’année 2016 qui a précédé l’élection présidentielle. Une décision encore reconduite l’été dernier et annoncée aux syndicats par Amélie de Montchalin. Du coup, même avec une inflation faible, la rémunération des fonctionnaires calculée en euros constants baisse chaque année.

    Force ouvrière n’est pas le seul syndicat à mettre en avant cette perte de pouvoir d’achat dans la fonction publique. En 2018, la CGT faisait de même et arrivait au même constat. Une réalité que confirme et explique régulièrement l’Insee dans ses études. Selon les syndicats, le manque à gagner chaque mois s’élève à plus de 300 € par mois pour des fonctionnaires de catégorie C, dont les traitement ne sont pas très élevés. Pour ceux de catégorie B ou A, la perte est plus importante, comprise entre presque 500€ et 900€.

     

    source: https://rapportsdeforce.fr/

     

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  • Ce 14 janvier, les travailleurs de l’Énergie seront de nouveau en  pour défendre le bien commun des travailleurs, le service public de l’Énergie. Courageusement les travailleurs du secteur de l’énergie, dans la production à EDF et l’ex GDF, la CNR et la SHEM, mais également dans la distribution à ENEDIS, ERDF et GRDF, ont engagé un puissant mouvement de résistance contre le plan Hercule de démantèlement d’EDF et du service public de distribution de l’énergie en France. Un plan qui est directement dicté par la commission européenne au gouvernement français, qui avec le patronat d’EDF est bien décidé à l’appliquer avec zèle. Un plan qui vient parachever le démantèlement au profit de la privatisation du service public de l’Énergie. Il faut rappeler que c’est bien l’Union Européenne qui a imposé la libéralisation du secteur de l’Énergie, la transcription des différentes directives européennes du paquet énergie se sont traduites de la façon suivante au court des 20 dernières années :

    • EDF-GDF, entreprises publiques a statut d’EPIC, transformées en société anonyme sous Sarkozy en 2004.
    • EDF entre en bourse / 15% de son capital est privatisé.
    • GDF est bradé en 2006, depuis transformé en ENGIE, contre la promesse faite par Sarkozy… 
    • la Loi NOME impose en 2010 à EDF de vendre à prix bradé son  electronucléaire  pour que les concurrents privés d’EDF puissent s’implanter sur le marché français…. en vendant l’électricité produite par EDF.
    • En 2018 le gouvernement Macron met en concurrence les concessions des barrages hydroélectriques dont l’essentiel sont à EDF.

    Le plan Hercule Clamadieu prévoit de scinder EDF en 3 entités EDF Bleu (les centrales nucléaires), EDF Vert (distribution et les énergies recouvrables hors hydroélectricité) et EDF Azur (les barrages et centrales hydraulique), dont la Commission Européenne a imposé qu’elle soit mise en concurrence.

    L’image contient peut-être : 1 personne, texte qui dit ’La cgt ÉNERGIE MARSEILLE SERVICE PUBLIC DE L ENERGIE TOUS EN GREVE CONTRE HERCULE ET CLAMADIEU JEUDI 17 RDV 10H30 CONSEIL REGIONAL PORTE 'AIX MARSEILLE seille APPEL A 4H DE GRèVE MINIMUM AG SITE CANTINI 8H00 GRDF AG SITE MERLAN 8HO0 ENEDIS EDF’

    Renault Henry, leader du syndicat CGT de l’Energie à  a accepté de répondre aux questions d’Initiative Communiste pour expliquer la lutte engagée et ses revendications, ainsi que les propositions portées par la 


    Peux-tu te présenter ainsi que ton syndicat ?

    Je m’appelle Renault Henry, je suis secrétaire général du syndicat « Energie Marseille », je représente l’ensemble des personnels qui sont à GRDF, EDF… On représente l’ensemble des salariés du secteur de l’énergie, statutaires ou non, sur le territoire de Marseille.

    Les travailleurs des Industries électrique et gazière, notamment à EDF, ENEDIS ou GRDF ont massivement participé aux journées d’action le 26 novembre et 10 décembre. Quelle est la raison principale de cette grève ?

    Actuellement on est focalisé sur 3 sujets : le dossier HERCULE au niveau d’EDF et d’Enedis, le projet de la RE 2020 et l’avenir de la centrale de Gardanne (lire ici), en tant que collègue des industries électriques, c’est des personnels statutaires qui vont être victime de licenciement.

    Comment est-ce que vous luttez à votre niveau ?

    A notre niveau, cela va des rassemblements devant des institutions comme la préfecture, la mairie, la région comme en décembre. On essaye de faire aussi des actions médiatiques comme sur les autoroutes, ou on va au contact avec les usagers : l’impact est fort, car ils sont directement concernés.

    L’image contient peut-être : plein air et nature

    Ce plan HERCULE  n’est pas une surprise  mais c’est bien la conclusion planifiée de longue date des ordres données par l’Union Européenne.
    En tant que syndicaliste sur le terrain, quelle est ta vision de tout ce processus
     ?

    Ces 10 dernières années, on a vu le processus de l’intérieur, depuis qu’EDF GDF a explosé en plein d’entreprises, on a vu la dégradation au quotidien, que ce soit sur la priorisation du service rendu à l’usager, que ce soit sur l’investissement sur le réseau pour acheminer le gaz/électricité. Concrètement pendant 65 ans, on a vu une entreprise nationalisée, qui est devenu une des plus grande entreprise au monde, par exemple le pack nucléaire a été développé en France, le réseau électrique aussi, les technologies françaises étaient exportés vers l’étranger. Tout cela s’est arrêté il y a 15 ans, au profit de l’économie et du profit.

    Personnellement, j’ai été embauché en 2000, à la fin d’EDF/GDF, et je me rappelle d’être entré dans une entreprise ou le service public était imprégné dans tout le personnel, pour le bien du consommateur, pour que l’électricité et le gaz soient bien acheminés dans tous les foyers français.
    Aujourd’hui la priorité c’est de faire du profit. Tous les services techniques que l’on connaissait au service du consommateur ont disparu, cela a été externalisé ! Aujourd’hui c’est une entreprise portugaise qui vient raccorder l’électricité entre les maisons et les poteaux électriques par exemple. On se sert de la misère des autres pays, avec des salariés précaires, pour faire le travail. Il n’y a que la mise en service qui est faite par ENEDIS /GRDF, ainsi que des petits travaux mineurs.

    Pareil pour EDF, il faut voir ce qu’est devenu le fournisseur : à Marseille il y a EDF commerce, c’est des centre d’appels où les agents des IEG du service public doivent vendre n’importe quoi, comme des assurances, des services… Cela a été complètement dénaturalisé. Le personnel a perdu ses repères et ce travail n’est pas celui d’un agent EDF : c’est une catastrophe, il n’y a pas un seul secteur qui a été épargné. De plus entre 2000 et 2020, on a perdu 20.000 emplois, l’électricité a augmenté de 30% en prix, le gaz de 8% alors que les services pour les usagers se sont dégradés.

    On est donc passé d’une entreprise intégrée qui vendait de l’énergie au meilleur prix d’, avec un réseau optimal reconnu et envié dans le monde entier à un éclatement en plus 150 entreprises. Sous couvert d’écologie on fait passer toutes les réformes capitalistes, qui ne sont pas écologiques et qui détruisent de l’emploi et du savoir faire.

    Est-ce que pour les consommateurs, cette ouverture à la concurrence, s’est traduite par une baisse des prix ? Par une amélioration du service ?

    Absolument pas, c’est complètement l’inverse. Les usagers payent plus et ont moins. Pour prendre un exemple, avant en cas de fuite de gaz, GDF intervenait en moins de 30 minutes dans 75% des cas. Aujourd’hui c’est plusieurs entreprises qui imposent des chiffres et dans 95% des cas l’intervention est fait dans le double de temps : 1 heure.
    Les zones d’intervention ont largement été agrandies, les agents mettent beaucoup plus de temps pour intervenir. Alors que le prix du gaz a largement augmenté.

    La colère était déjà très forte avec une grève historique de plus de 10 semaines et 150 sites occupés en 2018 (lire ici notre reportage sur le site des calanques à MarseillePour les travailleurs des IEG (industries électriques et gazières), qu’est- ce que cela signifie en termes de condition de travail ? En terme de rémunération et de suppression d’emplois ? En terme de risque pour le statut des personnels des IEG ? ().

    On se base déjà sur la suppression de 20.000 emplois que l’on a subit. Encore 800 emplois vont être supprimés dans les 3 ans et dans d’autres boites aussi. Les suppressions de postes vont continuer et progressivement on va être dans la mouise. Les employés qui vont partir à la retraite ne seront pas remplacés. Notre régime des retraite est bénéficiaire, et nous cotisons aussi pour le privé. On est une des plus grosses caisses de retraite de France. Demain si on n’est plus que 50.000 a travailler et qu’on a 200.000 camarades à la retraite, nos caisses vont devenir déficitaires et on va nous supprimer encore plus de postes, comme cela a été le cas avec les cheminots. Il faut donc lutter pour stopper le carnage.     

    La CGT FNME revendique un “service public unifié de l’énergie”, avec une renationalisation  complète et une structuration en EPIC. Est ce bien cela ? Pouvez vous l’expliquez ?

    La CGT veut revenir a un programme progressiste de l’Energie que l’on a appelé PPE, on veut un retour à la nationalisation de l’énergie, car pour nous c’est un bien commun. Sans énergie on revient à la bougie, sans compter de l’importance de l’énergie dans l’écologie actuelle.
    Il faut bien comprendre qu’aujourd’hui, l’énergie est indissociable de l’écologie, car c’est l’énergie qui pollue la planète. L’énergie provoque le CO2, si il y a une maitrise publique, on pourra efficacement agir pour être efficace en terme d’écologie. On revendique donc le retour d’un service public, des moyens de production, de distribution, des centrales hydraulique mais également de la vente. Et on inclut la dedans tout ce qui touche l’écologie, comme les parcs éoliennes par exemple. Aujourd’hui on vend l’énergie comme on vend des packs de bières en grande surface, et nous on est contre ça, tout simplement.

    Le modèle de l’entreprise publique assurant le service public de l’énergie est interdit par l’Union Européenne. On voit pour la SNCF avec le paquet ferroviaire et la réforme ferroviaire de Macron en 2018, pareil pour les PTT avec  France Telecom qui a été privatisée ainsi que l’actuelle privatisation de La Poste. Même ordres, même causes, mêmes effets. N’est-il pas urgent de briser les chaines de l’Union Européenne pour sauver et reconstruire nos services publics avec un  progressiste au service de tous les travailleurs, à l’opposé totale de la “concurrence libre et non faussé” inscrite dans le marbre du traité de Rome instituant l’Union Européenne ?

    C’est une question compliquée qui me dépasse un peu, mais c’est bien à cause de la commission européenne que l’on en est la. Aujourd’hui il y a 2 solutions : soit on change l’Union Européenne soit on en sort. Pourquoi pas l’Europe, mais si les peuples sont dans la dèche et l’énergie est une marchandise comme une autre, c’est pas bon. Pour la sortie de l’Europe, ce n’est pas mon domaine, mais en tant qu’être humain, je suis contre l’Europe tel que l’on la connait aujourd’hui, c’est n’est une Europe qu’orientée vers le capitalisme et non vers les peuples. On n’est pas contre les autres pays, mais contre le fonctionnement de l’Union Européenne.


    un entretien réalisé par JBC BC D Vlador, illustration Initiative Communiste


     
     
     
     
    source: https://www.initiative-communiste.fr/

     

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  • Les  de la seule  d’Île de France, la raffinerie de Grandpuits détenue par  et située en Seine-et-Marne, ont décidé ce 4 janvier de se mettre en  reconductible. La raison est simple : il s’agit de défendre l’ et 700 emplois que la multinationale du CAC40 veut supprimer. Les revendications sont donc d’abord “0 suppression d’emploi” et l’obtention de garanties sérieuses sur l’avenir du site. 90% des opérateurs ont donc voté en assemblée générale la grève à l’appel notamment de leur syndicat CGT.

    Il s’agit d’un renforcement du mouvement puisque la mobilisation est en place depuis ce mois de décembre. Notamment le 17 décembre, les ouvriers avaient dû déclencher une grève et occuper les bureaux du site pour empêcher la direction de Total de procéder à une manœuvre de dégazage des installations, probable démarrage au plan industriel du démantèlement du site.

    Faut-il rappeler que Total n’a aucun problème financier. La société qui est l’une des premières capitalisations boursières du CAC40, cotée , se vente d’offrir un rendement brut en dividende par action de 6,9% ! Avec un dividende de 1.98 € versé pour chacune des 2 653 124 025 actions composant le capital en 2020, c’est au total près de 5,3 milliards d’euros qui ont été donnés aux actionnaires en 2020 lors des trois premiers acomptes. Sans même compter le solde ! 7 milliards au total d’après l’observatoire des multinationales.

    Faut-il également rappeler que Total s’est gavé d’aides publiques ? Notamment à travers le programme de soutien financier de la Banque Centrale Européenne ? Le groupe va également supprimer 3000 emplois en France dans sa filiale caoutchouc Hutchinson…

    Retrouvez l’entretien spécial avec Adrien Cornet expliquant la situation, et le communiqué de soutien aux ouvriers de la raffinerie Total de Grandpuits adressé par la commission lutte du PRCF

     

    Les nouvelles en direct des syndicalistes CGT sur:

    https://www.initiative-communiste.fr/

     

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    source: http://www.communcommune.com/

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  • Dans un premier temps, Railcoop compte s’orienter vers la location de trains. Ceux-ci pourraient bientôt être visibles en gare de Rennes (photo d’illustration).Dans un premier temps, Railcoop compte s’orienter vers la location de trains. Ceux-ci pourraient bientôt être visibles en gare de Rennes (photo d’illustration). (Archives Alain Le Bloas)

    Il y a un peu plus d’un an a été créée, dans le Lot, Railcoop, une société coopérative d’intérêt collectif. Son but : devenir un acteur du transport ferroviaire en France. Une ligne Rennes-Toulouse est prévue.

    Railcoop est née autour d’un projet de revitalisation d’une ligne ferroviaire touristique dans le pays de Figeac, dans le Lot. Mais, très vite, l’envie d’aller plus loin et de développer des trains desservant les territoires s’est imposée. Ce projet est né autour de Nicolas Debaisieux, expert climatique, qui, par la suite, est devenu directeur de Railcoop. Il venait de s’installer dans le Lot et avait constaté que la voiture y était essentielle pour se déplacer. Mais que, parallèlement, des lignes ferroviaires, desservant des petites communes, restaient inexploitées.

    Dans ce projet, il a vite été rejoint par des citoyens désireux de développer un opérateur ferroviaire au service des territoires. Mais aussi d’ouvrir des lignes interurbaines, sans passer par Paris, comme c’est souvent devenu la règle avec la SNCF.

    3 000 sociétaires, dont des collectivités

    Depuis, Railcoop a séduit beaucoup de monde. « Nous sommes plus de 3 000 sociétaires à présent et notre capital dépasse les 900 000 euros. À 90 %, il s’agit de particuliers mais de plus en plus de collectivités nous rejoignent, précise Dominique Guerrée, président de la Société coopérative d’intérêt collectif. Récemment, la Ville de Vichy (Allier) nous a rejoints, ainsi que le Département de la Creuse. »

    En 2022, Railcoop devrait inaugurer sa première ligne passagers entre Bordeaux et Lyon, qui desservira neuf autres gares. Dans ses cartons également, une ligne Rennes-Toulouse, dont les trains s’arrêteront à Laval, Le Mans, Poitiers, Limoges, Brive-la-Gaillarde, Cahors… Une troisième ligne Lyon-Thionville est également prévue.

     

    Railcoop, une coopérative ferroviaire qui veut toucher la Bretagne (Infographie Le Télégramme)

     

    « Pour commencer, on s’orientera vers la location de trains, poursuit Dominique Guerrée. Le personnel sera celui de la coopérative. SNCF nous louera des locaux dans les gares où nous serons présents physiquement. Nous n’entendons pas devenir son concurrent. Nous travaillerons en complément et nos relations sont très bonnes et constructives. »

    Des trains de nuit

    Afin d’obtenir plus facilement des créneaux sur les voies, Railcoop fera rouler ses trains de nuit. Dans un premier temps, ils auront la configuration de trains classiques. Plus tard, ce nouvel opérateur développera des trains couchettes. Des wagons beaucoup plus confortables et offrant plus d’intimité que ceux qui existaient précédemment. Les billets devraient être vendus à des prix abordables : 37 euros pour Bordeaux-Lyon. C’est Systra, filiale de la SNCF et de la RATP, qui a mené les études de marché.

    Railcoop entend aussi se positionner sur le service des petites dessertes. « Nous regardons de près les nombreuses petites lignes inexploitées en France qui seraient susceptibles de rouvrir demain, annonce Dominique Guerrée. Le trafic fret nous intéresse aussi. En Nord-Occitanie, nous espérons ouvrir, en 2021, une ligne Toulouse-Decazeville, en lien avec la Mecanic Vallée de l’Aveyron, qui fournit l’industrie aéronautique. »

    Didier Deniel

    source: https://www.letelegramme.fr/

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