• Visuel 27 janvier

    Personne ne peut ignorer le contexte social et économique, les augmentations des produits de première nécessité, de l’énergie comme de l’alimentation et, finalement, du coût de la vie pour toutes et tous, jeunes, actifs, demandeurs d’emploi et retraités.

    Personne n’ignore que seuls les salaires, les pensions et les aides et allocations continuent de stagner ou même de baisser au regard de l’inflation, de décrocher par rapport aux qualifications, dans le privé comme dans le public.

    Si, dans certains secteurs et entreprises, des mobilisations et des négociations ont permis d’obtenir des revalorisations de salaires, trop souvent encore les négociations sont au point mort ou les propositions des employeurs loin du compte.

    Les organisations CGT, FO, FSU, Solidaires, Fidl, MNL, Unef et UNL ne peuvent s’en satisfaire et n’entendent pas en rester là !

    Sans augmentation du point d’indice et du Smic, il n’y aura aucune avancée pour les salarié.e.s dont les mínima de branche sont actuellement en dessous du salaire de base minimum.
     

    Les organisations CGT, FO, FSU, Solidaires, Fidl, MNL, Unef et UNL contestent, dans le même temps, que le gouvernement ait maintenu sa réforme de l’assurance chômage qui aura pour conséquence d’enfermer de trop nombreux salariés dans des emplois à faible salaire, à temps partiel ou en CDD.

    Les retraité.e.s, très massivement mobilisé.e.s, attendent toujours une réponse pour une augmentation immédiate de leurs pensions, retraites de base et retraites complémentaires, dont la dernière revalorisation a été plafonnée à un niveau très inférieur à l’inflation.

    La jeunesse, confrontée à une grande précarité de vie et de travail, à la pauvreté, accentuées par la crise sanitaire, économique et sociale, doit obtenir une réponse à l’encontre des réformes libérales de l’éducation, de la formation, et de l’assurance chômage décidées par le gouvernement.

    Les organisations CGT, FO, FSU, Solidaires, Fidl, MNL, Unef et UNL soutiennent les actions et mobilisations organisées dans les jours et semaines qui viennent pour exiger des augmentations de salaires et défendre les emplois et conditions de travail et appellent à une mobilisation interprofessionnelle sur les salaires et l’emploi le jeudi 27 janvier 2022.

    Il est urgent et indispensable d’agir toutes et tous ensemble, par la grève et les manifestations, pour l’augmentation immédiate de tous les salaires du privé comme du public, des allocations pour les jeunes en formation et en recherche d’emploi, ainsi que d’améliorer les pensions des retraité.e.s.

    Visuel salaires

    source: https://www.cgt.fr/ 

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    Retrouvez ici ma publication expliquant mon absence des derniers mois : https://www.facebook.com/935380270000...

     
     
    BIENTÔT, J’ARRETERAI TOUT … ET JE COMPTE SUR VOUS
     
    C’est avec le cœur lourd que j’écris ces lignes. C’est même un déchirement après m’être tant investi dans le combat pour la liberté et l’égalité depuis ce jour du 17 novembre 2018. Mais jusqu’au bout, je veux être honnête et transparent avec vous. Alors après plusieurs mois de réflexion, je vais vous dire les choses telles qu’elles me viennent, sans détour et sans filtre.
     
    Nous entrons dans une période bien sombre de notre Histoire. Pendant des mois, j’ai espéré. J’ai tenté à mon niveau d’agir pour le mieux. Mais chaque jour qui passe me convainc un peu plus de l’impossibilité de nous faire dévier de notre trajectoire. Me confronter quotidiennement à mon impuissance ne serait-ce qu’à participer à une dynamique collective positive m’a usé. Et le résultat final est que je n’y crois plus, pas dans la période actuelle en tout cas. Ma conviction est qu’il faudra que nous touchions le fond pour enfin commencer à nous relever du chaos que nous aurons nous-mêmes engendré. Quand ce moment se produira-t-il ? Dans 2 ans, 5 ans, 10 ans, 30 ans ? Impossible à dire.
     
    Il y a mille raisons qui m’ont amené à ces conclusions. Je n’en citerai que les plus importantes.
    Il y a bien sûr les dominants qui usent et abusent de leurs privilèges, de leurs positions d’influence et de leurs réseaux pour maintenir de force un système inique et voué désormais à imploser. C’est par leur faute principalement que nous nous dirigeons vers un effondrement généralisé (politique, économique, social, écologique) puisqu’outre le fait d’être les ordonnateurs de ce marasme, elles s’appliquent à maintenir le maximum de gens sous l’aliénation des plaisirs illusoires de la consommation et du divertissement pour neutraliser toute capacité de réaction. Mais ça, je le savais déjà quand je me suis engagé dans le mouvement des gilets jaunes.
     
    Ce qui a vraiment eu raison de mon optimisme, c’est le comportement de tous ceux qui se prétendent être du camp des « résistants ». Du simple citoyen lambda qui vomit sa haine ou répand des thèses délirantes sur les réseaux sociaux au leader d’opinion, tantôt opportuniste tantôt prisonnier de ses récits extravagants et hallucinés, tous partagent les mêmes faiblesses. Incapacité à se remettre en question et à faire prévaloir la raison sur l’émotion, besoin pathologique de reconnaissance pour se sentir exister. Ce sont ces maux qui nous empêchent de constituer une équipe soudée et intelligente à même de bâtir un autre modèle de société fondé sur la coopération et le partage. Si je n’en veux pas à tous ceux qui écrivent seuls sur leur clavier car ils sont les victimes d’un système qui écrase les individus, je ne peux pas dire autant de ceux qui prétendent porter le flambeau de la résistance et ne recherchent en réalité que la lumière des projecteurs.
     
    Si j’étais cynique, je pourrais faire comme ces irresponsables souvent victimes d’eux-mêmes : surfer sur la moindre polémique pour caresser les passions tristes dans le bon sens du poil et faire prospérer ma petite boutique. Je volerais votre temps si précieux en focalisant votre attention sur des sujets suscitant de vives émotions sur l’instant mais, au fond, totalement insignifiants. J’en tirerai certainement quelques satisfactions : des dizaines voire des centaines de milliers d’abonnés en plus, des commentaires de supporters à ma gloire personnelle, et peut-être quelques opportunités professionnelles, qui sait ? En agissant de la sorte, je sais que je ne ferai que reproduire le comportement de nos « élites » corrompues. Je n’agirai pas dans le sens du bien commun mais uniquement au service de ma petite personne et de mon ego, cette petite voix dans la tête qui ne cesse de quémander des flatteries pour se persuader qu’elle est importante dans l’univers.
     
    Je me fais, je crois, une idée bien trop noble de ce que doit être le combat pour la liberté et l’émancipation pour céder à pareilles bassesses intellectuelles et morales. Je n’ai jamais voulu le pouvoir et je me méfie terriblement des effets psychologiques qu’il peut avoir sur les individus qui en deviennent les dépositaires. C’est pourquoi je me suis évertué à rendre le peu de pouvoir que j’ai acquis au cours de mon engagement en partageant avec vous mes connaissances. Car à mes yeux, le seul pouvoir qui soit sain pour les êtres humains est celui du savoir.
     
    Or, je ne crois pas que ce soit la quête de la vérité et de l’intérêt général qui animent un certain nombre des bruyants porte-voix qui agitent le débat public, que ce soit sur les réseaux sociaux ou dans les médias autorisés. Tout n’est plus que cacophonie, entre polémiques stériles et règlements de compte personnels ou partisans. Dans cet océan de bêtise et de paresse intellectuelle, les voix rationnelles s’éteignent peu à peu. Bientôt l’obscurité règnera sans partage. Je préfère me retirer avant qu’elle ne m’atteigne à mon tour.
     
    Mais je ne serais pas complet si j’en restais là. Ce que je viens de décrire ne serait pas rendu possible sans la complicité objective de tous ceux qui suivent et soutiennent ces gourous et autres charlatans du débat public. Je risque peut-être ici de froisser la sensibilité de certains, mais tant pis. Plus le temps de tourner autour du pot ou de prendre des précautions sémantiques telles que le message n’a plus aucune consistance. Je veux pointer la responsabilité de nombreuses personnes qui choisissent de suivre, de croire et de soutenir n’importe qui, pourvu que cela leur fasse du bien. Aujourd’hui, il suffit pour les beaux parleurs de conforter les opinions et les émotions de tous les désespérés pour s’attirer une certaine popularité confinant parfois à une adulation sans limite. Si les raisons qui poussent autant de personnes à accorder leur confiance au premier « antisystème » venu ou autoproclamé sont éminemment compréhensibles, il n’en demeure pas moins que c’est une impasse.
     
    Je vous demande de bien y réfléchir : nous n’obtiendrons aucun progrès si nous continuons à utiliser les schémas du passé. Le mal est si profond qu’il ne s’agit plus seulement de remplacer les représentants actuels par d’autres qui seraient plus justes ou plus méritants. S’arrêter à cela ne nous mènera nulle part. Nous ne devons plus adhérer à tel ou tel discours comme nous nous attachons parfois à telle marque ou produit de consommation sur un vague ressenti ou une simple intuition. L’étape essentielle que nous devons franchir consiste à ce que chacun augmente son niveau de connaissances pour se donner les moyens, à terme, d’identifier de bons représentants et de contrôler leurs actions.
     
    Ce que je veux vous dire, c’est que c’est avant tout à chacun de vous, derrière votre écran, de reprendre le contrôle, de redevenir acteur de votre réflexion et non plus seulement consommateur d’idées préconçues et simplistes. Autrement dit, nous devons travailler à élever notre niveau de conscience pour aiguiser notre esprit critique. Il s’agit très concrètement de prendre le temps de réfléchir, de lire des livres, d’écouter des conférences, d’accepter de débattre contradictoirement. Penser contre soi-même, se remettre en question, faire preuve d’humilité. Tous les jours, sans relâche. « Ai-je raison de penser cela ? Pourquoi celui-là n’est-il pas d’accord avec moi ? Il doit avoir des raisons. Je dois impérativement les comprendre avant de le juger ». Cela n’a rien à voir avec le fait de s’intéresser et de réagir au gré des informations qui nous parviennent sur notre mur Facebook. C’est un tout nouvel état d’esprit qui doit nous habiter empreint de curiosité, de tolérance et d’une soif insatiable de progresser. Lâchez votre téléphone ! Pensez, débattez, instruisez-vous ! Là est notre salut. J’ai conscience que le chemin du savoir est très difficile et exigeant, mais si j’ai une seule certitude, c’est qu’il n’en existe aucun autre. Et s’il est une chose que je peux vous garantir, c’est que connaissance et bienveillance sont les ingrédients qui nous permettront de produire un bouleversement majeur, une rupture radicale avec le monde d’aujourd’hui.
     
    En cette période où les tempêtes ne font que commencer, ne vous méprenez pas : aucun de ceux qui participent au débat public ne sont des héros et je m’inclus évidemment dans cette vérité. L’heure des choix sacrificiels qui révèlent les courageux n’a pas encore sonné. Les êtres exceptionnels, les authentiques, sont tous ceux qui consacrent une part de leur temps au quotidien pour aider leurs prochains. Réservez votre admiration à ces héros du quotidien plutôt qu’a ceux qui paradent sur les plateaux de télévision et autres médias internet. Et par-dessus tout, je vous en conjure : fiez-vous aux idées, pas aux personnes.
     
    Pour ce qui me concerne, j’irai au bout des objectifs que je m’étais assignés : écrire un livre et partager mes analyses en vidéo pour tenter de donner des clés de compréhension essentiels sur notre système politique actuel et proposer les moyens de le dépasser.
     
    Il me reste encore une quinzaine de vidéos à produire sur la chaîne You Tube pour restituer le contenu de mon livre. C’est ce que je vais m’appliquer à faire jusqu'aux présidentielles, et je profiterai certainement de la campagne électorale pour publier des vidéos supplémentaires qui viendront compléter mes explications.
     
    Après cela, je crois que j’aurais fait ma part. Et il sera alors vraisemblablement temps pour moi de me retirer de la vie publique. Sans joie certes, mais je l’espère sans regret et avec le sentiment au moins partiel du devoir accompli. Je reprendrai le fil de ma vie là où je l’aurai laissé près de quatre ans auparavant. Je continuerai bien sûr à suivre attentivement l’évolution de notre pays, mais de loin. Loin en tout cas de l’hystérie collective qui s’est emparée des consciences. Je m’efforcerai à acquérir de nouvelles connaissances pour affiner ma compréhension du monde. Je ferai de mon mieux pour faire le bien autour de moi. Avec l’espoir qu’un jour peut-être, grâce au travail que chacun de nous aura réalisé à l’ombre des regards, les jours heureux soient de nouveau à portée de main. Ce jour-là n’adviendra que si nous réussissons à faire taire nos intérêts égoïstes pour agir collectivement et privilégier le bien commun.
     
    Je préférais vous dire dès à présent ce que j’ai à l’esprit pour éviter de vous prendre au dépourvu. Je sais la période assez désespérante et inquiétante pour ne pas ajouter la surprise à la déception.
     
    Je veux remercier tous ceux qui m’ont soutenu, même avec un esprit critique parfois, mais toujours avec bienveillance. Vous m’aurez donné une force que vous ne pouvez pas imaginer.
    Merci.
     
    F. BOULO, le 14/09/21
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     Luttes tous azimuts BIEN-ÊTRE, LIBERTÉ, SOLIDARITÉ :  TOUS ENSEMBLE ET EN MÊME TEMPS LE 5 OCTOBRE  (unitécgt.fr-21/09/21)

     

    La CGT appelle à une journée de grève nationale interprofessionnelle le mardi 5 octobre dans un contexte social et politique hystérisé par la gestion autoritaire et ultra-libérale du président Emmanuel Macron.

    Soyons lucides sur les enjeux de la période

    Le contexte de pandémie sert de prétexte à Macron et au patronat pour attaquer les droits des travailleurs, poursuivre la casse du potentiel industriel et affaiblir les services publics. La crise est également l’occasion pour le pouvoir de diviser sciemment la population sur des bases artificielles (pro-vax vs anti-vax) tout en construisant, loi après loi, une société de plus en plus sécuritaire.

    Pour apparaitre aux yeux des capitalistes comme le candidat le plus crédible en 2022, Macron entend bien aller au bout de ce que pourquoi il a déjà été favorisé en 2017 et placé à la tête de l’Etat : détruire en un temps record le maximum de conquêtes sociales et ouvrières. Et appliquer une thérapie de choc libérale brutale à un pays déjà épuisé par des décennies de « réformes » menées par les gouvernements, gauche-droite confondues, et combattues pied à pied par la CGT.

    La fuite en avant permanente du pouvoir traduit l’état de déconnexion entre ces élites et la population. Mais elle traduit aussi la réalité du projet politique porté par LREM : une République sécuritaire, ultra-libérale, de fait censitaire, et qui veut en « finir » une bonnes fois pour toutes avec l’héritage politique et social des conquêtes ouvrières et les acquis de la Résistance antifasciste et de la Libération.

    C’est pourquoi le gouvernement cherche à relancer, tôt ou tard, la réforme des retraites et qu’ils relancent, une énième fois, l’application de la réforme de l’Assurance-chômage, d’une violence sans nom à l’encontre des privés d’emplois et des travailleurs précaires.

    Lutte pour le progrès social, défense de nos droits et libertés, et protection sanitaire sont indissociables

    Après plus de 18 mois vécues difficilement par les travailleurs, de la « première » à la « dernière » ligne, le monde d’après ressemble, en pire, à celui d’avant. 

    La « gestion » sécuritaire de la pandémie a accéléré le glissement liberticide et autoritaire de notre pays. Nous avons vécu l’Etat d’urgence antiterroriste – intégré depuis dans le droit commun, nous vivons depuis 18 mois l’Etat d’urgence sanitaire, un régime d’exception qui perdure dans le temps tant il laisse les coudées franches au chef de l’Etat, à son parti et à sa classe sociale.

    La loi du 5 aout 2021 - obligations vaccinales sanctions et mises à pied ou licenciements déguisés, Pass sanitaire et inégalités d’accès à l’emploi, aux sports, à la culture, aux loisirs, etc… - représente à ce titre un saut inacceptable vers l’inconnu autoritaire et de nouvelles fractures au sein de la population

    Rappelons qu’en 20 ans, 100 000 lits ont été fermés dans les hôpitaux publics en France. C’est là, et avec le sous-effectif chronique, les raisons principales de l’effondrement, par endroits, de l’Hôpital face au Covid. Il y a même, aujourd’hui, moins de lits et de personnel qu’en mars 2020 ! Mais, au lieu de reconstruire le système hospitalier public, le gouvernement encourage la poursuite de la « rentabilisation » de l’Hôpital et préfère la coercition à la pédagogie.

     Il est temps de dire stop à cet Absurdistan qui n’a que trop duré :

    • Fin immédiate de l’Etat d’urgence sanitaire et abrogation de la loi du 5 aout
    • Réadmission des travailleurs suspendus
    • Accès libre, égal et éclairé au vaccin (américain, mais aussi russe, chinois, cubain)
    • Des moyens et des effectifs pour les Hôpitaux et la recherche ; la levée des brevets sur les vaccins
    • Abandon de la réforme de l’Assurance-chômage
    • Retrait du projet de recul de l’âge légal du départ à la retraite

    Il faut casser la vague des licenciements, du chômage, de la crise systémique capitaliste. La pandémie, et les méthodes de gestion choisie par le gouvernement, auront des effets de court, moyen et long terme. C’est maintenant qu’il faut agir et revendiquer un progrès social, et radical.  

    Le choix est simple, placer l’intérêt des travailleurs devant celui des capitalistes :

    • Interdire les licenciements, boursiers ou non
    • Socialiser les secteurs industriels et logistiques
    • Fermer la Bourse, saisir les banques, annuler la dette

    Pour nos libertés, pour la justice sociale, la dignité humaine, mobilisons-nous, tous ensemble et en même temps pour imposer, par le rapport de force, nos choix de société !

    5 mesures radicales pour changer de système
     
     
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  • Chômage : petites manœuvres pour passer en force la réforme au 1er octobre-par Stéphane Ortega (rapports de force-16/09/21)

    Mais qu’attendent-ils ? Au 16 septembre, le ministère du Travail n’a toujours pas publié son décret pour réformer l’assurance chômage, après la suspension en urgence d’une partie du précédent le 22 juin dernier par le Conseil d’État. Pourtant la réforme est censée s’appliquer « pleinement » dans deux semaines. C’est en tout cas ce qu’avait annoncé Emmanuel Macron le 12 juillet, confirmant la date avancée deux semaines plus tôt par Élisabeth Borne et la volonté du ministère de prendre de vitesse le jugement sur le fond attendu pour la fin d’année.

    « Je pense qu’ils le publieront au Journal officiel le 30 septembre à minuit moins cinq », s’offusque Denis Gravouil, le négociateur CGT sur le dossier de l’assurance chômage. Avant, le gouvernement a l’obligation de présenter son projet de décret devant la Commission nationale de la négociation collective de l’emploi et de la formation professionnelle. Commission dans laquelle siègent les syndicats et qui a 48 h pour rendre un avis consultatif. Ensuite, le texte, dont la seule modification devrait être la date d’entrée en vigueur de la réforme au 1er octobre au lieu du 1er juillet, filera devant les juges du Conseil d’État. Il sera accompagné d’un argumentaire vantant une situation économique devenue favorable selon le ministère, puisque le motif de la suspension en juin dernier portait sur l’incertitude de la situation économique liée à l’épidémie.

    En procédant de la sorte, le gouvernement espère prendre de vitesse les sept syndicats de salariés qui avaient attaqué le précédent décret. Et ainsi forcer la main au Conseil d’État dont il ne respecte pas la décision en urgence du 22 juin et l’attente d’un jugement sur le fond. De la sorte, le temps qui sera imparti aux syndicats pour intenter un recours en référé devant la haute autorité administrative sera extrêmement court. Afin de contre attaquer, ces derniers se sont déjà rencontrés afin de préparer leur contre-argumentaire dans les délais imposés. Une nouvelle bataille aura donc bien lieu devant le Conseil d’État, malgré cette manœuvre grossière.

     

    source: https://rapportsdeforce.fr/

    Pour aller plus loin => Assurance chômage : une réforme régressive imposée de bout en bout

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    Les pompiers contraints au passe sanitaire  (IO n°666 -5/08/21)

     

    Entretien avec Sébastien Delavoux, animateur du collectif des SDIS (services départementaux d'icendie et de secours) de la CGT.

     

     

    Plusieurs syndicats de sapeurs-pompiers professionnels ont adressé un courrier aux parlementaires contre l'obligation vaccinale. Qu'est-ce qui a motivé cette initiative?

    Ce qui a motivé, c'est l'obligation vaccinaIe imposée en plein mois de juillet, alors que le d' président de la République avait dit lui-même le contraire il n'y a pas si longtemps. Même s'ils voulaient tous le faire, on peut dire qu'il y aura des pompiers professionnels et volontaires qui ne seront pas vaccinés le 15 septembre. Et le problème n'est pas un report au 15 octobre. Il y a par ailleurs des collègues qui ne veulent pas se faire vacciner, et qui assurent le service public. On comprend que le vaccin puisse faire partie de la solution, mais cette obligation est surtout politique. On a des médecins, des professionnels de la santé dans les centres de secours, mais rien n'a été organisé pour qu'il y ait des échanges sur ce sujet avec les agents. Aujourd'hui, on a encore des centres de secours où il n'y a aucun vacciné. Les pompiers volontaires qui s'engagent librement devraient avoir une obligation vaccinale pour intervenir ! Le problème est aussi que les policiers, avec lesquels on travaille,.qui montent dans nos ambulances, qui nous parlent, qui se penchent pour prendre les dépositions des gens blessés, eux, n'ont pas d'obligation vaccinale ... mais pourront contrôler les passes, y compris des pompiers. Dans les établissements, les directions ne savent pas comment elles vont faire. Dans certains Sdis, il y a jusqu'à six mille pompiers volontaires. Comment vont- ils faire pour les contrôler? Et s'ils sont positifs, ils n'iront pas éteindre les feux ? Si des pompiers volontaires décident de poser le sac, il faut bien comprendre que cc sont des ambulances qui ne partiront plus.

    Peux-tu nous donner des précisions sur l'organisation interne des Sdis pour permettre aux lecteurs de bien saisir l'ensemble des enjeux ?

    Notre système en France repose en grande partie sur là disponibilité des pompiers volontaires. On a 41 000 sapeurs-pompiers professionnels, qui sont des fonctionnaires territoriaux, et 190 000 volontaires. On dit à des volontaires, à dès vacataires, que ce sera comme pour les autres, en prenant le risque d'une hémorragie, qui ne pourra pas être compensée. On utilise déjà largement les pompiers volontaires, parce que les directions préfèrent payer des gens huit euros l'heure uniquement lorsqu'on en a besoin, plutôt que des fonctionnaires à statut, qui sont là toute l'année et qui peuvent s'organiser syndicalement.

    On nous dit que le réchauffement climatique va provoquer des incendies plus violents, des catastrophes naturelles inédites et, en même temps, on augmente les contraintes pour les pompiers, sans aucune compensation.

    Il n'y a pas plus de moyens qu'en 2017, par exemple, où on a eu des incendies considérables. Le parc véhicules vieillit, mais les Canadair également. Il faut bien voir qu'un véhicule d'intervention ne sert à rien d'autre qu'emmener un peu d'eau en forêt pour combattre les feux. Les véhicules sont très peu remplacés, et on a pris l'habitude de demander de l'aide aux départements voisins, ce qui fait que, globalement, la flotte de poids lourds 4x4 a diminué de 20 % en quelques années, alors que le risque s'est accru en intensité, en violence, en superficie et en étendue dans la durée, mais cela n'inquiète personne en dehors de ceux qui montent dans les camions. Nos moyens pour anticiper sont revus à la baisse et déjà on sait que les conséquences humaines liées à ces catastrophes seront terribles.Il n'y a aucune anticipation des pouvoirs publics. Il y aura des conséquences, le risque augmente, mais les moyens stagnent, voire diminuent globalement, et nos effectifs et ressources humaines diminuent parce que l'on nous demande de faire de plus en plus avec un temps global qui diminue .

    Un préavis a été déposé dans les Pyrénées- Orientales, conjointement par la CGT du Sdis et l'hôpital de Perpignan, en raison de la saturation du Smur. Peux-tu nous en dire plus?

    On a une augmentation de la population en saison touristique, mais le Smur conserve les mêmes effectifs et, parfois, disent les collègues, il faut attendre quarante-cinq minutes pour joindre le médecin pour faire un bilan. On doit attendre sur place avec des blessés l'accord du médecin avant de transférer les personnes à l'hôpital. Le système est saturé, les pompiers n'ont aucune autonomie pour des petites blessures ; le système veut que l'on fasse.un bilan avec un médecin, mais on manque de médecins ! Ce qui fait que le réseau des sapeurs-pompiers est lui-même saturé par des attentes qui s'accumulent. Le préavis des Pyrénées-Orientales, comme ceux qui sont régulièrement déposés dans les Sdis, affirme avant tout que le service rendu à la population est au centre de nos préoccupations.

    Aucune anticipation. sauf lorsqu'il s'agit de contrôler les populations ... Cette semaine; Informatlons ouvrières pose la question: « Pour vous protéger, préférez-vous Macron ou les pompiers? » 

    C'est une politique répressive. mais on a l'impression d'être en plein dans une campagne qui vient téléscoper une crise sanitaire. Ils n'ont pas ajouté la police dans la vaccination obligatoire, el cela n'a aucun sens sur le plansanitaire. C'est bien pour autre chose.

     

    Source : Informations Ouvrières n°666 (du 5/08/2021)

    A lire également :

    ♦ Lettre du 19 juillet 2021 de l'Intersyndicale des personnels des SDIS aux parlementaires contre l'obligation vaccinale

    ♦ Télécharger « 210823-CP CGT-SDIS du 9-08-21-Vaccination oui, obligation vaccinale non.pdf »

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    source: http://sante.cgt.fr/

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  • Pas d'indemnité chômage pour les salariés sans pass sanitaire suspendus  (RT-France 8/08/21)

     

    Dans une interview parue dans le Journal du Dimanche le 8 août, Elisabeth Borne, ministre du Travail, revient sur l’instauration du pass sanitaire pour les salariés, mais aussi la vaccination obligatoire pour certains métiers. Dans une interview accordée au Journal du dimanche (JDD) publiée le 8 août, Elisabeth Borne, ministre du Travail, s'est exprimée sur les ressorts pratiques de l’extension du pass sanitaire, mais aussi de la vaccination obligatoire pour certains emplois. La question de l’assurance-chômage a été tranchée en quelques mots : aucune indemnité ne sera versée aux travailleurs ne souhaitant pas se faire vacciner ou ne présentant pas de pass sanitaire valide à leurs employeurs.

    "Avec l’entrée en vigueur de l’obligation vaccinale pour certaines professions et du passe sanitaire, nous allons pouvoir lutter contre l’épidémie tout en préservant notre dynamique économique et d’emploi.

    Retrouvez mon entretien dans @leJDD.https://t.co/JHFZDzri6o— Elisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) August 8, 2021"

     

    La suspension du contrat de travail n'ouvre pas droit aux indemnités chômage

    La suspension «n’est pas une rupture de contrat», rappelle Elisabeth Borne, et les droits de l'assurance-chômage issus des cotisations des salariés ne pourront donc pas être ouverts. Le ministre a également précisé qu'à ses yeux, cette mesure n’était pas punitive, bien au contraire, puisqu’elle permettrait, toujours selon elle, d’éviter à l’employé une «sanction disciplinaire».

    Le processus décrit par le ministre du Travail consisterait en une convocation du salarié par son employeur dans le cas où il ne satisferait pas les dispositions légales qui entreront en vigueur le 9 août. L’employeur serait alors en capacité de muter son employé dans un autre service où le pass sanitaire ne serait pas obligatoire, mais aussi de lui proposer du télétravail quand cela serait possible. L’employé pourrait aussi être amené à poser des RTT ou des congés payés jusqu’à ce qu’il satisfasse les obligations liées au pass sanitaire ou à la vaccination obligatoire.

     

    «L’écrasante majorité des Français a fait le choix de la vaccination», assure Elisabeth Borne

    La question de la vaccination prioritaire pour les emplois concernés n’a toutefois pas reçu de réponse claire de la part d’Elisabeth Borne. Selon ses propos, son ministère ainsi que celui de la Santé se seraient contentés d’écrire une lettre aux préfets et aux agences régionales de santé, laissant à la charge de ces derniers l’organisation de la vaccination des secteurs concernés par la vaccination obligatoire.

    En outre, Elisabeth Borne a salué la décision du Conseil constitutionnel du 5 août et le processus démocratique du vote de la loi au Parlement. La ministre a assuré que pour les opposants au texte «l’intérêt des Français n’[était] pas [la] priorité», et qualifié d’«irresponsables» ceux qui dénoncent une «dictature sanitaire».

    Le ministre du Travail a ainsi évacué la question de l’opposition au pass sanitaire en arguant que d’autres pays l'instauraient à leur tour, mais sans souligner qu’ils s’inspiraient largement du modèle français. Elisabeth Borne a également jugé que les manifestants et les préavis de grèves déposés en série ne concerneraient qu’une minorité, puisque selon elle «l’écrasante majorité des Français a fait le choix de la vaccination.»

     

    sources: https://francais.rt.com/  &  http://www.communcommune.com/

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  • Le Journal l'Humanité

    De Toulon à Lille, des Français ont manifesté ce samedi pour le quatrième week-end consécutif contre l'extension du passe sanitaire et la vaccination obligatoire pour les soignants, validés jeudi 5 août par le Conseil constitutionnel. L'Humanité a rejoint le cortège parisien des Gilets jaunes au Pont de Neuilly-sur-Seine (92). Malgré une pluie battante pour ce premier samedi du mois d'août, plusieurs milliers de manifestants dont de nombreux Gilets jaunes se sont retrouvés en fin de matinée au pont de Neuilly-sur-Seine, dans les Hauts-de-Seine. À l'appel des Gilets jaunes, le cortège s'est élancé vers 13h, pour un long parcours de 10 km, en direction de la place du Châtelet à Paris. Selon le ministère de l'Intérieur, ils étaient 237 000 manifestants dans toute la France. Avec des rassemblements prévus dans 150 villes ce samedi 6 août, la mobilisation a été plus forte que celle du 31 juillet qui avait rassemblée 204 000 manifestants. Près de 66% de la population a reçu au moins une dose de vaccin et les rassemblements ont lieu au lendemain d'un nouvel appel pressant lancé par Emmanuel Macron aux Français: "Faites-vous vacciner". "Macron, ton pass, on n'en veut pas !", "Macron, ta gueule, on n'en veut plus" : à Paris, des slogans hostiles au président ont résonné dans un cortège important, dont de nombreux Gilets jaunes. Venu masqué, Louise Clément, 29 ans, déclare : "Je sais ce que j'ai eu avec le covid mais je ne sais pas ce que je vais avoir avec le vaccin". "Je ne pense pas être un danger pour la nation et mon employeur me menace de licenciement si je ne me vaccine pas", rajoute cette salariée qui travaille dans le secteur de la vente. Une bonne part des manifestants, parfois vaccinés, contestent l'imposition du passe sanitaire qui constitue selon eux une "obligation vaccinale déguisée". Ils jugent la contrainte disproportionnée et s'inquiètent notamment qu'un employeur puisse avoir le pouvoir de suspendre le contrat de travail d'un employé dépourvu de passe en règle. D'autres manifestants disent, eux, refuser d'être "les cobayes" des nouveaux vaccins, telle que Maya, 61 ans, salariée et gilet jaune, "pas contre les vaccins mais d'ici un ou deux ans quand je serai sûr qu'il n'y a pas d'effets secondaires" mais elle reste persuadée que l'erreur vient du gouvernement et pas de ceux qui refusent la vaccination. "Il y a 240 milliards à rembourser et ce n'est pas la gabegie du CAC40 qui va payer", insiste le célèbre Gilet Jaune Jérôme Rodrigues. Il martèle également : "Si révolte sociale il y aura, elle viendra de la misère naissante et non pas de l'obligation vaccinale". La loi qui élargit le passe sanitaire à de nouveaux lieux publics et instaure une obligation vaccinale pour les soignants a été publiée au Journal officiel vendredi 6 août. À partir de lundi 9 août, il faudra présenter un certificat de vaccination, un test PCR négatif au Covid-19 ou un certificat de rétablissement de la maladie pour avoir accès aux cafés et aux restaurants, salles de spectacles ou salons professionnels, ou encore pour faire un long trajet à bord d'un avion, train ou autocar. Une vie sociale en cachette "Plutôt que d'aller au restaurant, on va se faire des fêtes entre nous et on regardera un DVD plutôt que de se rendre au cinéma" conclut Maya, déterminée à conserver une vie sociale en cachette. Le nombre des hospitalisations en soins critiques continue d'augmenter et les décès quotidiens liés au Covid-19 dans les hôpitaux repartent à la hausse. La situation se dégrade en particulier dans les Antilles, et notamment en Guadeloupe, confinée depuis mercredi.

     

    source: https://www.youtube.com/

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  • Adieu à l'Ange de Billancourt-Hommage et souvenirs de Danielle Bleitrach (FSC- 6/08/21)

    Aimé Halbeher est mort il, était né le 16 mars 1936 à Paris, pour lui comme pour Roger Sylvain récemment, le cœur me serre à l’annonce de cette mort parce qu’elles interviennent sans que justice soit rendue. Nous restons amputés, suspendus à ce temps déraisonnable.

    Lui l’ajusteur-outilleur, syndicaliste et homme politique français, ancien secrétaire général adjoint de la CGT aux usines Renault de Billancourt et moi l’universitaire. Un mai 68 différent, mais dans lequel j’avais choisi son camp, celui de la forteresse ouvrière organisant avec son syndicat CGT le refus des résultats de la négociations et déclenchant ce qui fit de mai 68 français un phénomène unique dans le monde, une possible rencontre entre la classe ouvrière et les intellectuels…

    Quelle différence avec ce qui se passait en Allemagne au même moment, une classe ouvrière en RFA qui ne voulait plus entendre parler de socialisme, repue, des intellectuels desesperados. En France, pays de la lutte des classes, un possible s’esquissait comme s’esquissait au plan international la grande rencontre de la classe ouvrière et des peuples opprimés…

    Ce n’était pas la main tendue aux pauvres, aux malheureux la charité, le refuge dans tous les communautarismes… C’était la rencontre pour changer TOUT. Un possible qui disait déjà les forces productives en train de se transformer, le lien nécessaire au cœur même de la production. C’est ce possible sur lequel le capital et ses sbires se sont acharnés.

    Ils ont désindustrialisé la France, transformé les intellectuels en courtisans d’un pouvoir corrompu et atlantiste… Encore aujourd’hui on nous tire vers le destin allemand, une Europe dans laquelle jamais on ne laissera l’espoir revenir… Macron c’est cet horizon-là, je suis sûre que jusqu’au bout tu as réfléchi à la manière dont on pouvait échapper à ce destin depuis Mitterrand utilisant le coup d’État permanent de De Gaulle avait dessiné un tel futur. C’est à ce moment que nous nous sommes rencontrés au Comité central avec une seule question; comment échapper à la tenaille?

    Mais en mai 68, nous étions jeunes et décidés à tout défier…

    On l’appelait l’ange de Billancourt parce qu’il était beau, une sorte de Gérard Philippe et cet “ange” était une des principales figures de l’occupation de mai 68 dans cette forteresse ouvrière, je suis sûre que vous revoyez le hangar occupé par des milliers d’ouvriers… Ils avaient confiance en des dirigeants comme Aimé…

     

     

    Nous avons été ensemble membres du Comité central du PCF quand la trahison de Charlety est arrivée au pouvoir avec le programme commun. Aimé était à la section économique, mais il était très opposé aux dérives pro-européennes de Philippe Herzog.

    En revanche, il continuait à être curieux de comprendre ce qui se transformait dans le procès de production, les nouveaux modes d’intervention et critères de gestion, il était réellement communiste, il ne voulait pas des miettes, il voulait le pouvoir et d’abord dans l’entreprise pour donner à celui de l’État tout le poids d’une nécessaire transformation.

    L’idée d’une intégration des langages humains dans la production après le temps de la vapeur celébré par Marx le passionnait. Comment expliquer ce que fut ce temps de curiosité réciproque avec au centre le monde du travail, c’était le temps où à Révolution l’hebdomadaire des intellectuels dont j’étais rédactrice en chef adjointe, je multipliais les voyages dans les grandes entreprises, je descendais dans la mine du Ladrecht, j’allais à Longwy, à Renault voir les premiers robots.

    Pour certains intellectuels le Comité central, selon le mot de Paul Boccara, devenait le meilleur des laboratoires de recherche, celui où nous bénéficions des observations de camarades comme Aimé. Et je puis vous en parler en connaissance de cause puisque j’étais avant de devenir membre du Comité Central à la commission du CNRS chargée de l’inspection des laboratoires de recherche et de la carrière des sociologues, leurs travaux. Nous étions 25 à juger de tout cela… Je pouvais comparer et dire que même la bibliothèque du colonel Fabien était mieux conçue que celle de la maison des sciences de l’homme. Mais l’essentiel était dans la rencontre avec ceux qui organisaient les luttes ouvrières.

    Aimé ne parlait pas beaucoup mais nous échangions des clins d’œil d’intelligence, comme avec Henri Martin. Nous étions un certain nombre à nous tourner les uns vers les autres après certaines interventions… Pas un mot mais une lueur de moquerie du titi parisien dans le regard, qui disait à celui qui l’accablait de belles phrases: “remballe tes clous”…

    Ces regards devinrent d’inquiétude quand Robert Hue s’installa à la direction du Parti… Le “secrétaire de la mutation” était si léger, si préoccupé de lui-même, le mépris nous gagnait et nous savions qu’il ne laisserait pas un morceau du parti en l’état, on substituait des “réseaux” des lieux de parlote à la force de l’organisation, l’abandon du marxisme au profit d’une illustration des discours du secrétaire avait été entamé par Bottin…

    Il fallait agir, nous nous sommes retrouvés à une dizaine dans les réunions des deux sections parisiennes rebelles de l’époque : celle du IIe arrondissement, avec les postiers et sa secrétaire Simone Guillevic, une sacrée bonne femme et celle du XIVe arrondissement avec Maurice Lassalle, un conseiller municipal, la tête pensante, un enseignant. Ils organisèrent notre résistance à la mutation mais moururent avant d’avoir atteint l’âge de la retraite rongés par notre chagrin. Aimé était dans le XIIe et moi j’étais déjà loin de Marseille et proche de mes départs internationalistes.

    Ce qui nous animait était le refus de la reddition, de l’alignement sur la social-démocratie, et la colère devant la destruction de l’organisation, la formation de l’adhérent sacrifiée… Mais nous n’avons pas réussi, nous avons ressemblé aux tentatives avortées de résister à la fin de l’URSS, nous avions perdu le contact… Mais nous avons tenté…

    Cette dizaine de dirigeants a rédigé un texte, je nous revois dans la section du IIe arrondissement, Maurice Lassalle avait déjà le plan en tête, moi je mettais en forme sous leur dictée… et puis nous avons convoqué une cinquantaine de militants.

    C’est là que j’ai rencontré Gastaud pour la première fois, d’autres qui n’eurent pas la même persévérance. Nous avons alors publié le manifeste dont la première phrase indiquait que les signataires “prenaient leur responsabilité”.

    Mais déjà il y avait beaucoup de cadres du parti, d’autres membres du Comité central et même du Bureau Politique, qui tout en partageant nos idées ne prirent pas leurs responsabilités. Ils refusèrent en disant “on n’a jamais raison contre le collectif”. D’autres qui aujourd’hui prétendent avoir été là n’y ont jamais été…

    Ainsi se refait l’histoire. Le texte rédigé, de partout dans toutes la France il vint des signatures… Le fond du manifeste portait sur la nécessité de développer l’initiative populaire face à la recomposition du capital. Le moins que l’on puisse dire est que la nouvelle participation gouvernementale n’en prit pas le chemin, ses effets furent encore plus désastreux que la première, les ministres plus serviles et les possibilités d’action toujours plus réduites.

    Pour faire accepter cela il fallait que ce parti devienne une coquille vide et frappée d’inertie… Exactement ce que nous cherchions désespérément à éviter grâce à des gens comme Aimé qui avaient fait leurs classes dans les luttes. Moi je ne savais qu’écrire et je ne m’en privais pas, jusqu’à la censure définitive. Le titre de ce manifeste se transforma en un sigle Rouge-vif qui connut ultérieurement des fortunes diverses. Sans aucune ressemblance avec ce sursaut initial.

    Cette mort d’un dirigeant parmi tant d’autres dont le PCF s’auto-décapita me confronte à la question que je n’ai cessé de me poser…

    Pourquoi les Cubains ont-ils trouvé la force et nous non? (1) Il y a tant de choses que je n’ai pas dites et qui me brûlent la mémoire, il faudrait un stylo d’enfer…

    Avons- nous si mal combattu ?

    Tous ces gens à l’engagement si pur qui n’ont jamais retrouvé le parti qui était le leur et qui était leur outil. Ils ont été dépossédés à la fois par le capital et par ceux qui ont préféré les combattre pour mieux signer une capitulation sans gloire. Chassés de l’usine vendue à la spéculation et chassés de leur parti, dans mes mémoires je n’ai pas osé raconter cette histoire, toujours de peur de désespérer Billancourt qui depuis longtemps était vendu à la spéculation…

    Nous avons tenté jusqu’au bout quitte à recevoir le coup de pied de l’âne en réponse… Combien de fois Aimé a-t-il souhaité échanger avec d’autres camarades un état des lieux, c’étaient des coups de téléphone, des rencontres rapides lors de séjours parisiens mais l’organisation se délitait en groupuscules.

    Aimé est mort sans avoir retrouvé ce qui faisait sa vie de dirigeant ouvrier, sa place dans un parti révolutionnaire qui n’eut comme résistance que le refus de changer de nom mais que des dirigeants successifs démantelèrent… il y eut une foule de gens comme ça, de vrais dirigeants qui exigeaient des formations, les faisaient passer au crible de l’expérience.

    Quelqu’un qui n’aurait jamais trahi son parti, pas un syndicaliste révolutionnaire, pas un anarchiste amer… mais comme le disait Krasucki quelqu’un marchant sur ses deux jambes, le PCF et la CGT.

    Il est mort sans que rien lui soit rendu et nombreux parmi nous sont ceux qui mourront de la même manière tandis que ceux qui les ont liquidés sont encore “aux manettes”… Ils voient non sans un sourire ironique célébrer quelques héros liquidateurs à la Guy Hermier pour qui la classe ouvrière n’avait plus le droit d’aller au paradis de la IIIeme internationale.

    Aujourd’hui, nous hésitons entre la peur de rater une chance et l’amertume de les voir toujours là pour grever le parti de cette inertie, ces discours qui ne débouchent sur rien, cette formation creuse comme une dent qui ne mord sur rien…

    Un fragile espoir est né avec le 38e congrès et il va bien au-delà du PCF c’est le refus de voir notre pays pourrissant sur pied comme les USA, la méfiance qui fut toujours celle d’Aimé à l’égard de l’UE. De ce qui reste d’espoir, nous savons tous que nous n’en retirerons rien pour nous mêmes, pas la moindre justice mais tout ce à quoi nous aspirons c’est que la revanche soit prise sur le capital et que notre pays, sa classe ouvrière, sa jeunesse, connaissent la joie d’un combat aussi désintéressé aussi enthousiasmant que ceux qui unissaient jadis l’ouvrier métallo et l’intellectuelle…

    J’aurais bien aimé te dire adieu et te voir sourire une dernière fois avec cet air malin que tu prenais en espérant bien… tu sais ce que moi aussi j’espère… il y a la vie… jusqu’au bout…

    Danielle Bleitrach

     

    (1) Delga m’a envoyé un livre de Piero Gleijeses qui raconte la formidable épopée cubaine en Afrique (visions de la liberté). Dans sa préface Remi Herrera dit ces lignes qui expliquent beaucoup de choses sur notre échec, sur la débâcle du PCF et l’effondrement de la gauche face à la résistance cubaine:

    ce que nous disons, c’est que la réalité de l’impérialisme relève de l’évidence en Amérique latine: hispanique surtout. Même pour un enfant. Chez nous, bien des intellectuels n’en ont pas entendu parler ou ne veulent pas ou plus en entendre parler :

    ni d’impérialisme, ni de guerres, ni d’enfants, ni de rien même à gauche! Et l’on s’étonne dans ces conditions de la montée de l’indifférence, de l’abstention, du Front National? Il est temps pour nous avant que la droite et l’extrême-droite aient fini d’occuper tout l’espace que consent à leur abandonner ce qui reste de la gauche, avant que la France et le nord tout entier pourrissent sur pied à la manière des États-Unis, de tirer des leçons – en s’efforçant de ne pas trop en donner – expériences du sud (y compris peut-être aussi d’Europe du Sud), de leur prise de conscience, de leurs luttes, de leurs avancées révolutionnaires même, comme c’est le cas en Amérique latine et caribéenne à l’heure actuelle.

    Renouer avec la tradition internationaliste qui a été la nôtre, ce n’est pas du romantisme, et cela ne doit pas être que des mots ; c’est l’une des conditions nécessaires, dans le contexte extrêmement difficile de ce début du XXIe siècle, pour reconstruire la solidarité que nous devons à ces peuples en lutte et, en même temps, dans le même mouvement, pour rebâtir notre projet émancipateur à nous au Nord. Sans ça, ce sera, encore et toujours, et jusqu’au bout la guerre (p.8)

     

    Rémy toi et moi et quelques autres avons tenu bon face à la censure de la bourgeoisie comme celle de la presse communiste qui nous interdisait en publiant tous les courtisans de Mitterrand… Nous qui avons cru si fort au projet émancipateur de Marx celui sur lequel se fondait l’alliance entre classe ouvrière et intellectuels et qui est aujourd’hui à l’échelle de la planète…

     

    source: http://www.frontsyndical-classe.org/

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