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    Entretien d'Initiative Communiste avec Guillaume Noury, secrétaire du Syndicat CGT des cheminots de la Part-Dieu

    Sous les ordres de l’Union Européenne et de ses du paquet ferroviaire, l’ensemble des domaines d’activités du ferroviaire ont été ouverts de force à la concurrence, poussant à l’éclatement et à la de la , le service public ferroviaire unifié qui a fait l’excellence française dans le domaine, au service des usagers. La privatisation des lignes régionales (TER et même bientôt des RER) est à l’ordre du jour dans nombre de région, un enjeu assurément fort des prochaines élections régionales, les régions ayant depuis les lois de décentralisation la compétence d’autorité organisatrice des transports.

    Initiative Communiste et la commission du PRCF sont heureux de pouvoir faire entendre la voix des cheminots avec cet accordé par Guillaume Nourry, dirigeant d’un des syndicats cheminots.


    Initiative Communiste : Bonjour, pouvez vous vous présentez et quel est votre fonction au sein de la SNCF ?

    Guillaume Nourry : Je m’appelle Guillaume Nourry, je travaille à la SNCF ou je suis gestionnaire de moyen : un métier dans la logistique. Je suis syndiqué, militant CGT, je suis secrétaire du syndicat au niveau de la Part-Dieu, sauf le périmètre de la gare SNCF, ce qui représente environ 6000 cheminots et prestataires. Je suis également élu suppléant dans un CSE Zone de production Sud-Est qui est un des 6 CSE de SNCF Réseau.

    Initiative Communiste : Pouvez-vous nous parler de la lutte actuelle qu’il y a au sein de la SNCF ?

    Guillaume Nourry : Au niveau de la SNCF, notre première lutte concerne les salaires et des conditions de travail. On a lancé une pétition aux cheminots, le 8 avril on monte d’ailleurs à Paris pour faire remonter ce travail. Nos salaires sont gelés depuis 6 ans et une partie des cheminots est toujours cantonné au SMIC. Notre revendication de base est que nos salaires de base soient de 1800 euros brut, on le réclame pour tous au niveau de l’interpro.
    Ensuite, notre seconde bataille concerne l’après réformes de 1997. Progressivement les services publiques ont été charcutés, récemment encore avec le fameux « pack ferroviaire ». On mène des actions nationales et locales, pour lutter contre ça.

    Au niveau local, on essaye de faire un embranchement entre le réseau TCL et la SNCF, pour développer les trains de marchandises, ce qui limiterait les camions de transports qui sont aujourd’hui omniprésents, qui polluent beaucoup plus que les trains.
    On fait beaucoup de petites actions locales, pour redonner de l’humain dans un système de plus en plus éclaté : on rouvre symboliquement des gares ou des lignes qui sont fermés par exemple. On veut sortir de cette politique de restriction de l’emploi et de perte de savoir-faire. On veut redévelopper une entreprise publique de ferroviaire en France.

    Initiative Communiste : Depuis les années 90 et notamment le traité de Maastricht, on observe le démantèlement des monopoles publics de chemins de fer. Comment la SNCF a été touché par ces décisions de l’Union Européenne ?

    Guillaume Nourry : Cela ce traduit dans un premier temps par la séparation des activités. Cela a commencé en 1997 avec la création de RFF. En 2014, l’Union Européenne et le gouvernement, à cause du 4ème paquet ferroviaire, nous a obligé a divisé notre activités en 3 « EPICS » : l’EPIC réseau, l’EPIC Mobilités et l’EPIC SNCF, organisation faite pour préparer à l’ouverture à la concurrence. En 2019, suite à la réforme de 2018, on est allez encore plus loin dans le démantèlement en passant en 5 SA et SAS : avec pour la SA SNCF Voyages, le TGV, Ouigo, les transiliens qui aujourd’hui sont de plus en plus autonomes : les cheminots ont de moins en moins de relations entre eux. Cela crée des dysfonctionnements dans les services, pour les usagers, dans les gares. Du coup aujourd’hui on est maintenant soumis à la rentabilité.

    A côté de cela, on voit bien que l’État n’injecte plus d’argent pour redévelopper le public ferroviaire, au contraire, l’État se désengage pour laisser la place aux entreprises privées pour favoriser la concurrence. On est face à une privatisation forcée de la SNCF, avec l’aide de l’Etat et aussi des régions qui poussent à la concurrence. Beaucoup de petites lignes vont être rénové par l’état et vendu aux entreprises privées pour que la gestion soit faite par elle ! C’est ce que monsieur Estrosi va faire dans la région de Nice par exemple. Si cela ne plait pas, ces lignes seront sinon purement et simplement fermés. Cela pose donc maintenant question sur l’équité ferroviaire sur le territoire et le bien être des usages !

    Le TER va être aussi ouverte à la concurrence : c’est la région qui gère cela. Il faut aussi noter une chose c’est que cette fameuse « concurrence » : c’est à 80% des filiales de la SNCF et DB, partout en Europe.

    Initiative Communiste : Êtes-vous favorable à une nouvelle nationalisation de la SNCF ?

    Guillaume Nourry : Oui tout à fait. C’est notre première revendication : avoir un groupe SNCF en une seule entreprise unifiée et intégrée. On veut la gestion nationale des transporteurs et des voies. On veut éviter les différences de traitement entre les régions pauvres ou riches. Si on prend l’exemple de la région Auvergne Rhône Alpes, qui fait parti des régions riches, elle maintient en grandes parties ces lignes. A l’inverse, la région Centre Val-de-Loire, beaucoup de lignes ferment, quasiment la moitié. On met des cars à la place, qui sont beaucoup moins écologiques. C’est une question de société aussi.

    Initiative Communiste : Quels sont les conséquences de la progressive privatisation de la SNCF sur le trafic mais aussi sur l’environnement ?

    Guillaume Nourry : Au niveau des transports et des empreintes carbone, c’est une catastrophe. Les camions polluent beaucoup plus que les trains. Nous on veut redévelopper le ferroviaire, mais aussi inclure les trams par exemple. A Lyon par exemple cela pourrait être possible, car Keolys qui gère les TCL est juste une filiale de la SNCF ! C’est donc envisageable de se battre pour ça ! On veut agir pour limiter l’empreinte carbone.
    Pour les usagers, selon l’argent que mettront sur la table les régions, ils auront un service ferroviaire de qualité ou non. Si la région ne veut pas, des lignes seront fermées tout simplement.
    Un autre exemple assez concret, du côté industriel, était le train qui desservait une carrière dans l’OUEST lyonnais (Vallée de la Brévennes), une fois par semaine à peu près, la SNCF l’a fermée et la région n’a pas voulu la maintenir, car c’était une petite ligne. Aujourd’hui on se retrouve avec 9000 camions, sur les routes départementales et communales, ou parfois les camions n’arrivent même plus à se croiser dans les petites villes. Entre la pollution, la dégradation des routes, c’est une catastrophe. Les citoyens de cette vallée sont totalement impactés, leur bien être et la qualité de vie de ces gens sont mis à mal.

    Merci pour votre contribution, on vous soutien à fond dans votre lutte !

    Merci à vous !

    Entretien réalisé le 10/03/2021 par Dark Vlador pour www.initiative-communiste.fr

    les illustrations sont le fait et le choix d’Initiative Communiste.

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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  • Pour relancer l’économie américaine, Joe Biden vient de faire voter au Congrès un plan de “soutien à l’économie” de 1200 milliards de dollars. Une partie de cet argent public ira aux particuliers, et tant mieux pour les travailleurs américains en graves difficultés auxquels cette manne provisoire apportera une bouffée d’oxygène. Mais, vous l’avez deviné, la plus grande partie de cet argent ira aux grandes entreprises, c’est-à-dire au profit capitaliste puisque ce subventionnement public massif du capital privé sera distribué sans contrepartie. Même chose en France où les 300 milliards d’argent public distribués au grand patronat, là aussi sans contrôle sur leur utilisation, n’empêcheront nullement, bien au contraire, la vague de délocalisations, d’euro-privatisations, de “dégraissage” et de fusions industrielles transcontinentales qui dévastent ce qui reste de l’industrie française en semant le malheur dans la classe ouvrière. 

    Car ne croyons pas une seconde que les États bourgeois qui – contredisant sans vergogne le discours austéritaire qui dominait jusqu’en 2019 – dispensent désormais sans compter l’argent public, c’est-à-dire au final, celui de nos impôts présents ou futurs, ne feront pas ensuite tout le nécessaire pour récupérer leur mise et pour payer rubis sur l’ongle les emprunts démesurés qu’ils contractent présentement sur les marchés financiers. En réalité, à l’arrivée, les travailleurs et les peuples paieront, et ils paieront d’autant plus cher (4000 € de dettes par personne?) qu’ils n’auront plus d’industrie nationale, qu’ils ne produiront plus rien en France et qu’ils importeront tout; et que, contrairement aux États-Unis d’Amérique et à la RFA, dont le deutsche Mark sert de base à l’euro, ils auront eux-mêmes renoncé à leur souveraineté monétaire comme c’est le cas de notre pays auto- et euro-vassalisé. Gare au retour de bâton sur les salaires, les emplois publics, les pensions, les indemnités chômage, le logement social, les remboursements sécu, etc.!

    Bref, ces méga-plans de relance n’ont rien à voir avec la distribution de cadeaux mirifiques par le pseudo Père-Noël capitaliste. Derrière le Père-Noël, le Père-Fouettard: il s’agit d’un nouvel avatar, à l’occasion de l’épidémie mondiale, de ce monopoliste d’État travesti en “néolibéralisme” qui repose sur un mécanisme unique État bourgeois/monopoles capitalistes, en voie de redéploiement à l’échelle continentale (l’Empire européen centré sur Berlin) et transcontinentale (ce que le MEDEF appelle l’Union transatlantique) et qui consiste, avec des faux-semblants quasiment socialistes, à doper le profit capitaliste privé en l’abondant en permanence avec l’argent du contribuable. C’est pourquoi les euro-réformistes keynésiens qui croient “contrebalancer” l’ultra-capitalisme “néolibéral” en réclamant plus d’État (bourgeois) et “plus d’Europe”, ont tout faux. Il faut de plus en plus, à notre époque, combattre l’UE et sa transformation en méga-Empire continental RENFORÇANT la mainmise capitaliste sur les travailleurs et sur tout le peuple, et combattre TOUTES les variantes du capitalisme qui, selon des dosages différents mais en frappant toujours les mêmes, et que ce soit par l’austérité à tous crins ou par le subventionnement massif des mastodontes privés, appauvrit toujours À L’ARRIVÉE les travailleurs salariés et les couches moyennes pour toujours IN FINE, enrichir le grand capital dont les grands actionnaires américains et français ont énormément profité de la crise… 

    Georges GASTAUD

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  • La Chapelle-Darblay et son de papier à Grand-Couronne en Seine- Maritime dans la banlieue de Rouen est un maillon essentiel de la filière papier bois. L’entreprise seinomarine produit du papier journal recyclé à 100 % à partir de la collecte des papiers usagers sur l’ensemble du grand quart Nord-Ouest du pays. Depuis l’annonce en septembre 2019 par le groupe papetier finlandais UPM de la mise en vente de l’usine, de nombreuses voix, au-delà des syndicalistes, s’élèvent pour sauver ce site unique en France. L’usine dispose d’une puissance de recyclage de 480 000 t/an, soit le résultat du tri de 24 millions d’habitants –un tiers de la France. Elle rayonne dans un périmètre de 400 km et concerne notamment l’agglomération parisienne, Orléans, Dreux, Chartres, Le Mans, Nantes, Amiens, Rouen, Rennes, Caen, Cherbourg-en-Cotentin, Béthune, Saint-Etienne, Ardenne, Aisne, Dijon, Clermont-Ferrand et bien d’autres villes.

    La part de de l’usine destinée au marché français représente la consommation française de papier journal. De plus : 70% de la production totale est destinée au marché européen. Sa disparition amènerait les journaux de l’UE à recourir à du papier non recyclé, évidemment moins écologique et plus coûteux.

    Chapelle Darblay est une véritable référence en matière d’environnement :  sa chaudière biomasse représente 30% de la consommation régionale normande et est capable de chauffer l’équivalent d’une ville de 20 000 habitants. L’usine possède une station d’épuration pouvant subvenir aux besoins de 400 000 personnes. 50 000 tonnes de papiers sont transportées par voie fluviale, sur la Seine. La fermeture du site aurait par ailleurs des conséquences très lourdes en termes d’impact carbone et contribuerait à augmenter la fiscalité locale sur les ordures ménagères dans de nombreux territoires puisque la collecte du papier n’aurait plus d’exutoire. 

    « Ce fleuron de l’économie circulaire risque de fermer en juin prochain, si les pouvoirs publics n’agissent pas massivement et urgemment pour que son propriétaire finlandais, UPM, qui souhaite s’en débarrasser, accepte les offres de reprises, car il y en a ! » : dans une lettre ouverte adressée à Emmanuel Macron, 67 élus, dont les maires du Havre et de Paris, ont signé un appel pour relancer l’usine de Grand-Couronne. Lors d’une réunion le mercredi 10 mars, le Conseil économique social et environnemental régional (Ceser) de a dévoilé qu’un repreneur était en lice, soit le belge VPK Packaging, un fabricant d’emballages en carton ondulé. Une piste qui confirmerait que l’avenir du site passe par les papiers pour ondulé (PPO) fabriqués à partir de papiers et cartons à recycler (PCR). Dans un rapport sur la filière du recyclage des papiers et cartons remis en janvier 2021, il est évoqué cette possibilité qui passe par un investissement dans l’outil de production, du pulpeur à la machine à papier. L’usine affiche une capacité annuelle de quelque 480 000 tonnes. La piste d’Asia Pulp and Paper (APP) est également ressortie. Le géant indonésien est indirectement partie prenante dans le dossier de l’usine de pâte à papier de Tarascon (Bouches-du-Rhône). Une société d’économie mixte (Sem) pourrait assurer la transition.

    Les signataires de la lettre ouverte à Macron s’inquiètent de la pérennité de la filière française de recyclage des papiers et cartons si ce débouché majeur, « symbole du monde d’après », venait à disparaître définitivement : « Il serait totalement absurde qu’un tel site, au cœur de l’économie dite circulaire, compétitif et hautement écologique, ferme. Si tel était le cas, cela pousserait de très nombreuses collectivités à enfouir ou brûler le papier déchet au lieu de le recycler, ou bien à l’envoyer en Belgique ou en Allemagne ! Cela aurait des conséquences dramatiques en termes d’impact carbone et contribuerait à augmenter la fiscalité locale sur les ordures ménagères dans de nombreux territoires. »

    Ce fleuron industriel risque de fermer en juin prochain, si les pouvoirs publics n’agissent pas massivement et urgemment pour que UPM accepte les offres de reprises !  Ils sont 67 premiers signataires d’un appel adressé au Président de la République : notamment Anne Hidalgo, Maire de Paris, Édouard Philippe, Maire du Havre, ainsi que les Maires de Rouen, Nantes, Rennes, Saint-Etienne, Cherbourg-en-Cotentin, Villeurbanne, Clermont-Ferrand, Nancy, Blois, Saint-Denis, Angoulême et de bien d’autres villes.

    -Le 5 juin 2020, Macron annonçait : « Nous avons une opportunité historique de reconstruire notre économie et notre société sur de nouvelles bases, de nous réinventer, d’investir dans un avenir décarboné ». Les pouvoirs publics vont-ils abandonner cette usine qui fait vivre plus d’un millier de familles et est l’unique usine de papier 100% recyclé en France. Nous avons jusqu’au mois de juin pour agir. N’attendons pas. Ensemble, sauvons le site !.

    Si la crise sanitaire a reposé la question de la souveraineté et de l’indépendance de la Nation, le gouvernement Macron et ses préfets en restent, à ce jour, les fossoyeurs. Travailler à la souveraineté et à la protection de l’environnement, c’est aujourd’hui préserver les capacités de production de papier journal sur le site de Chapelle Darblay à l’opposé des décisions de vente ou de fermeture du groupe UPM, propriétaire du site. Le temps est cependant compté. En effet, à défaut d’un repreneur, l’usine fermera ses portes et les 230 salariés et les 800 emplois indirects disparaitront. Le groupe UPM ne semble pas disposé à vendre l’entreprise mais bien à faire disparaître l’activité. Pour l’instant le groupe ne s’est pas attaqué aux machines, comme ce fut le cas lors du précédent saccage, ou plus récemment dans la Papeterie de Docelles dans les Vosges. Il faut, à un moment, des arbitrages et des actes telle que la réappropriation de l’outil industriel, par exemple par une réquisition nationale et régionale, en faisant valoir le droit de préemption, serait une illustration forte, répondant ainsi aux enjeux économiques, sociaux, et environnementaux. D’ailleurs comme indiqué par le Secrétaire Général de la , dans son courrier du 06 avril 2020, la remise en production de la machine 3, en veille depuis 2015, pourrait répondre avec un financement public aux besoins de la production de masques de protection.

    jd pour www.initiative-communiste.fr

    Pétition de la CGT : Sauver Chapelle Darblay

    La chapelle est un site industriel dont la matière première est issue de vos déchets (la fameuse poubelle jaune)

    Sur place, nous fabriquons du papier journal 100% recyclé, qui est vendu en France bien sûr, mais aussi dans le monde entier !!!

    Depuis le 10 septembre 2019 le groupe finlandais UPM (propriétaire du site) a annoncé sa décision de vendre, voire de fermer notre usine.

    Le temps passe et, à ce jour aucune offre de reprise n’est arrivée.

    La disparition de Chapelle aura de lourdes conséquences sur le bassin et bien au-delà :

    Nous recyclons à peu près 300 à 350 000 tonnes des papiers issues de collectes et qui ne trouverons aucun débouché sans nous (elles seront brulées ou enfouies).

    Bien entendu, en plus du licenciement des 230 salariés, des centaines d’emplois induits, des milliers d’emplois impactés par cette catastrophe, se profile des heures très sombres dans le domaine du recyclage en France.

    En effet, le tri sélectif souffre déjà de la fermeture des frontières dans les pays qui prenaient les matières à recycler et la perte d’une industrie comme la nôtre serait « la goutte d’eau » qui entrainerait dans une chute sans précèdent l’organisation même du traitement des déchets.

    Hormis le fait qu’il ne serait bientôt plus nécessaire de remplir vos poubelles jaunes dans l’idée d’aider à recycler,

    le coût de l’incinération ou l’enfouissement serait, bien entendu reporté sur le citoyen !!!

    Voilà pourquoi nous avons la responsabilité de vous informer de la situation, et de vous demander de nous soutenir.

    http://cgtchapelledarblayupm.unblog.fr/2020/03/14/petition-a-signer-disponible-dans-toutes-les-mairiess-environnantes/

    Revue de presse :

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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  • par

    – L’équipementier ne cesse de supprimer des en France tout en empochant des fonds publics (Pacte de responsabilité, CICE…). Ce faisant, les capitalistes qui gèrent cette entreprise sèment le malheur dans les régions dévastées par les plans “sociaux”. Pourtant, qui ne voit à quoi à conduit en France la massive de nos industries à l’ombre du Traité de Maastricht et de son “économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée”? Dévasté par l’euro-austérité, notre hôpital public est incapable, malgré l’effort des soignants, d’amortir l’actuelle pandémie, dégraissée pour les mêmes raisons, voire délocalisée par Sanofi et Cie, notre recherche vaccinale, jadis pionnière, est à la ramasse ; quant à notre industrie exsangue, elle s’est révélée incapable de produire en masse et réactivement des masques, des respirateurs ou des vaccins. Conclusion de quasiment toute la “classe politique” arrimée à la “construction” européenne: il ne faut surtout pas quitter l’UE qui nous étrangle…

    Plus que jamais, pour produire en France, en finir avec le ouvrier de masse, rééquilibrer notre balance commerciale, satisfaire les besoins du pays, il faut sortir de l’UE par la porte à gauche, nationaliser démocratiquement les secteurs clés de l’économie, remettre la classe ouvrière au coeur de la nation (et la défense de la nation dans le coeur de la classe ouvrière, car, comme le disait Politzer, “la nation, c’est le peuple”) et rouvrir en grand le débat sur la nécessité d’une révolution socialiste dans notre pays.

    Les usines bosch en Europe :

    France : 6636 salariés ( Drancy, Freyming, La Ferte Bernard, Lispheim, Marignier, Mondeville, Moulins, Paris, Rodez, Saint Ouen, St Thégonnec, Vendôme, Vénissieux)

    Comment ne pas mettre en perspectives les suppressions de postes avec les effectifs déjà largement majoritaires des ouvriers de Bosch dans ses nouvelles usines des pays de l’Est ?

    • Turquie : 16684 salariés, 4 usienes
    • Hongrie : 15 301 salariés, 5 usines
    • République Tchèque : 9384 salariés, 5 usines
    • Espagne : 8435 salariés, 13 sites
    • Roumanie : 8004 salariés, 4 usines
    • Pologne : 7899 salariés, 6 usines
    • Italie : 6194 salariés, 13 sites
    • Portugal : 5451 salariés, 4 sites
    • Autriche : 3176 salariés, 4 sites
    • Pays Bas : 3508 salariés, 7 sites
    • Suède : 1661 salariés, 4 sites
    • Slovénie : 1501 salariés, 2 sites
    • Belgique : 1489 salariés, 3 sites

    Allemagne : 132661 salariés, une vingtaine d’usines


     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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  • Le 22 février dernier, dans une interview à BFM Business, Mme , “Ministre de la transformation et de la fonction publiques”, a déroulé les grandes lignes de la de la fonction publique qu’elle a sagement concoctée sous les auspices de M. [1]. Sans surprise, il s’agit de poursuivre la casse du statut de la fonction publique et la précarisation de l’emploi public au nom du fameux remboursement de la dette et de l’amélioration de la compétitivité de la France, refrain seriné et chanté en cœur par les gouvernements successifs, le MEDEF et l’Union Européenne.

    Amélie de Montchalin sonne la charge pour détruire le statut des fonctionnaires

    Dans son interview du 22 février, la Ministre a annoncé “une réforme très profonde sur la manière de gérer les carrières des hauts fonctionnaires” en fustigeant le fait qu’actuellement ces carrières  “peuvent progresser indépendamment de leurs résultats” ce qui constituerait, selon elle, une “rente à vie”. Elle a aussi insisté sur la nécessité d’augmenter le recours à la rupture conventionnelle, et sur la volonté du gouvernement “d’individualiser les parcours professionnels” et de favoriser les promotions “sur la base des résultats et de la performance” des hauts fonctionnaires. On notera au passage l’utilisation de l’expression “rente à vie” qui sous-entend que les hauts fonctionnaires seraient des privilégiés qui seraient assis sur un tas d’or leur permettant de vivre sans travailler, ce qui constitue une insulte à toutes les personnes qui s’investissent au quotidien pour gérer et animer toutes les grandes administrations françaises notamment dans un contexte de forte baisse des moyens. Par ailleurs, même si Mme de Montchalin n’évoque pour l’instant que les hauts fonctionnaires, nous ne devons pas êtres dupes car cette charge a certainement pour but de préparer le terrain à une attaque bien plus large contre l’ensemble des fonctionnaires et, par conséquent, contre tous les citoyens qui bénéficient des (éducation, santé, aide sociale, sécurité, justice, culture, etc.). La Ministre a plusieurs fois expliqué qu’elle avait clairement l’intention de poursuivre “la transformation de la fonction publique” d’ici la fin du quinquennat Macron. La “réforme” à venir devrait donc compléter et approfondir celle de 2019[2].

    Car cette nouvelle “réforme” s’inscrit dans le cadre des propositions du “Comité action publique 2022” (CAP22), groupe de travail lancé par l’ex-Premier Ministre Edouard Philippe en octobre 2017 et chargé de faire des propositions pour “changer de modèle”. Les orientations fixées par l’ex-premier ministre étaient très claires : “passer d’une culture du contrôle à une culture de la confiance”, “travailler à la simplification et la numérisation des procédures administratives”, “transformer l’environnement de travail”, tout cela dans le but principal de faire “des économies significatives et durables[3]. L’objectif fixé est la baisse d’au moins 3 points de la part de la dépense publique dans le PIB d’ici 2022 avec notamment la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires (promesse du candidat Macron en 2017). Ces objectifs s’inscrivent dans la continuité de la politique de Révision générale des politiques publiques (RGPP) sous N. Sarkozy et de la Modernisation de l’action publique sous F. Hollande et, plus généralement, dans le cadre de l’UE qui impose une orthodoxie budgétaire stricte tout en privant presque mécaniquement les Etats de la possibilité d’augmenter leurs ressources (absence de souveraineté dans la politique monétaire, impossibilité de contrôler les capitaux aux frontières, obligation de baisser les impôts sur les grandes entreprises pour attirer les “investisseurs”, etc.). Sans surprise, les propositions du CAP22 rendues en juin 2018 sont résolument libérales : baisse de la “dépense” publique, suppression de postes, mutualisations en tout genre, casse du statut de la fonction publique, élargissement du recours au contrat de droit privé, individualisation des carrières et des rémunérations, management calqué sur le privé, extension du principe de l’utilisateur/payeur, fermeture de services publics de proximité, externalisation des tâches, désengagement de l’Etat, privatisations rampantes, etc. Rien d’étonnant encore, lorsqu’on sait que ce comité était composé de 30 personnalités pour la plupart issues de l’économie libérale académique, de la finance privée ou de grands groupes industriels[4]. Il était notamment présidé par Mme Véronique Bedague, alors Secrétaire générale et membre du comité exécutif du groupe NEXITY (premier groupe immobilier français) et économiste au FMI de 2004 à 2007, ainsi que par M. Ross McInnes, Président du conseil d’administration du groupe SAFRAN, aujourd’hui 13ème capitalisation boursière au CAC40.

    Toujours les même “réformes” sous les mêmes injonctions de l’Union Européenne et du MEDEF

    En 2007, Denis Kessler, vice-président du MEDEF à l’époque, avait déjà donné le “cap” de cette entreprise de désossage des services publics à la française, et notamment du statut de la fonction publique qui en constitue le socle, au profit du grand capital privé : “Le modèle social français est le pur produit du Conseil National de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s’y emploie. Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d’importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme… A y regarder de plus près, on constate qu’il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance !”[5]. Depuis plus de 30 ans, ces “réformes” au service des grandes entreprises et des grands actionnaires ont progressivement été mises en œuvre sur fond de “construction européenne”, grâce à la complicité des gouvernements successifs aux ordres du MEDEF et du fait de l’absence d’un grand parti communiste de combat allié à un syndicalisme de classe et de masse défendant le monde du travail, résolument opposé à l’UE et à l’euro.

    En effet, depuis la fin des années 1980, sous l’égide de l’UE, les gouvernements Rocard, Balladur, Juppé, Jospin, Raffarin, Villepin, Fillon, Valls ou encore Philippe se sont appliqués à mettre en œuvre des politiques de dérégulation : , ouverture à la concurrence, casse du service public[6]. Par exemple, en 1988, la casse des PTT qui crée La Poste et France Télécom répondait directement à une directive européenne. Par la suite, c’est pour répondre aux choix de Maastricht que France Télécom a été coup sur coup transformée en exploitant de droit public (1990), puis en société anonyme (1996) pour finalement ouvrir son capital en 1997. Entre 1997 et 2011, la Poste a été totalement libéralisée. Conséquence : toutes les zones rurales et de plus en plus de zones urbanisées souffrent de la disparition des bureaux de poste ou de la réduction drastique des heures d’ouverture. Nombreux sont ceux qui n’avaient que ce moyen pour retirer de l’argent. Les files d’attente aux guichets, pour ceux qui n’ont pas été tout simplement supprimés, deviennent interminables… Autre exemple : en 1946, en application du programme du Conseil National de la Résistance (CNR), le ministre communiste de la production industrielle, Marcel Paul, nationalise la production d’électricité et de gaz et crée EDF-GDF. Pendant plus de 50 ans, cette entreprise d’excellence constitue un fleuron de l’industrie française reconnue dans le monde entier pour son savoir-faire : production nucléaire et hydroélectricité, distribution, etc. Par ailleurs, elle répond parfaitement à sa mission de service public : couverture totale du territoire sans logique de profit et prix les moins chers qui soient. En 1990, la directive “Transit” dicte la libre circulation de l’électricité dans l’UE. En 1998, une directive équivalente s’attaque au gaz. La transposition en droit national est achevée en 2000 et 2003. La privatisation est actée par une loi de 2004. Cette année-là, GDF ouvre son capital de 21% et, en 2005, EDF l’ouvre de 13%. Les deux entreprises sont désormais cotées en bourse. En 2007 a lieu l’ouverture à la concurrence voulue par l’UE ce qui entraîne la disparition des tarifs régulés. Toutes ces privatisations concernent également les banques et assurances qui avaient été nationalisées après la guerre, la Lyonnaise des eaux (aujourd’hui Suez), Renault, les compagnies d’autoroutes ou encore la SNCF, et ce, pour le plus grand malheur des salariés qui voient leurs conditions de travail se dégrader et des usagers qui voient les coûts augmenter.

    L’euro-austérité saccage les services publics… justifiant privatisation et précarisation

    Le principe est toujours le même : on baisse les moyens financiers ce qui entraîne des dysfonctionnements qui permettent ensuite de justifier les privatisations au prétexte que le privé serait plus efficace que le public. Une autre technique classique consiste à séparer d’une part les activités qui nécessitent des investissements coûteux et qui ne génèrent pas de grands bénéfices à court terme et, d’autre part, les activités de distributions et de commercialisation qui peuvent être très profitables et qui ne nécessitent que peu d’investissement. C’est le mécanisme bien connu qui vise à privatiser les bénéfices et à socialiser les pertes. Et c’est ce qui s’est passé avec la scission de la SNCF en 2 entités en 1997 (directive européenne 91/440) : d’un côté la filiale RFF (Réseau Ferré de France, aujourd’hui renommée “SNCF Réseau”), chargée de la gestion de l’infrastructure ferroviaire, et de l’autre, la filiale “SNCF Voyageurs” qui a gardé la partie administrative et commerciale et qui est destinée à être privatisée dans le cadre de l’ouverture du secteur à la concurrence. La SNCF (qui regroupe encore les deux filiales) est d’ailleurs devenue une société anonyme en janvier 2020, même si pour le moment le capital reste public[7]. De la même façon, l’actuel projet “Hercule” vise à diviser EDF en 3 entités différentes : “EDF bleu” pour les centrales nucléaires et le réseau de transports (investissements importants), “EDF azur” pour les barrages électriques (idem) et “EDF vert” qui réunirait les activités commerciales, la distribution d’électricité et les énergies renouvelables. Cette dernière serait cotée en Bourse afin d’attirer des investisseurs pour développer l’éolien et le solaire. Des négociations sont toujours en cours avec la Commission européenne tandis que les syndicats et une bonne partie de l’opposition, de gauche à droite, sont farouchement opposés à ce démantèlement[8]. En résumé, on voit qu’à chaque fois, la concurrence nous est vendue comme un moyen de faire baisser les prix mais tout le monde peut constater que c’est toujours l’inverse qui se produit. Sous couvert de concurrence, il s’agit en fait de brader le patrimoine national au profit du grand capital privé (actionnaires, investisseurs institutionnels, etc.). Ces prétendues réformes défont tout ce qui avait été conquis par les luttes des générations précédentes. Il s’agit d’un recul social historique que l’on nous vend pour un progrès et comme quelque chose d’inéluctable.

    Stopper un recul social historique : la précarisation des agents publics pour faire baisser tous les salaires

    En ce qui concerne le statut et les conditions de travail des fonctionnaires, on constate d’abord que la valeur du point d’indice (qui sert de base au calcul du salaire des fonctionnaires) n’a pas été augmentée depuis 2010, hormis un léger “coup de pouce” de F. Hollande en vue des élections. Selon une publication du syndicat Force Ouvrière, pour retrouver le niveau de rémunération des fonctionnaires correspondant à celui de janvier 2000 et si on tient compte de l’inflation, il faudrait augmenter le point d’indice de presque 21%[9] ! En 2018, la CGT faisait le même constat. Le manque à gagner chaque mois s’élève à plus de 300€/mois pour des fonctionnaires de catégorie C (qui ont déjà des salaires très bas) et entre 500€ et 900€ pour les catégories B et A[10] ! Malgré ces 10 ans d’austérité, le gouvernement Macron continue de refuser toute augmentation du point d’indice, décision encore reconduite l’été dernier et annoncée aux syndicats par Mme de Montchalin.

    Par ailleurs, entre 2014 et 2019 tous les corps et emplois de la fonction publique ont été intégrés dans un nouveau dispositif : “le régime indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l’expertise et de l’engagement professionnel” (le RIFSEEP). Ce dernier a notamment pour objet de simplifier le calcul du régime indemnitaire et notamment des différentes primes. Cependant, avec l’instauration d’un “complément indemnitaire annuel” (CIA) tenant compte de “l’engagement professionnel et de la manière de servir”, appréciés au moment de l’entretien professionnel, il s’agit d’étendre la logique de la rémunération fondée sur la performance individuelle contre celle du statut s’appuyant sur le grade qui exprime la qualification des fonctionnaires dont les carrières sont gérées par des instances paritaires (et donc collectives)[11]. Le principal objectif de cette casse du statut est d’instaurer la concurrence entre les travailleurs du public, de désolidariser les collectifs de travail et de faire régner l’arbitraire de l’employeur à travers la hiérarchie, ouvrant ainsi la porte à un management de plus en plus agressif. Enfin, revenons sur la de 2019 qui est une première mise en œuvre des propositions du CAP22. Ce texte, largement inspiré du droit privé, élargit le recours aux contractuels aux emplois permanents mettant fin à l’égalité d’accès aux emplois par concours, il instaure la rupture conventionnelle pour les fonctionnaires titulaires permettant de supprimer massivement des postes, et il institue le contrat de projet (CDD n’ouvrant pas droit à un CDI) augmentant ainsi la précarisation des emplois publics[12]. D’ores et déjà plus d’un agent du public sur cinq est recruté en dehors du statut général des fonctionnaires, à travers des contrats précaires et/ou de droit privé.

    Par ailleurs, cette loi affaiblit fortement le pouvoir des représentants du personnel et des syndicats en réduisant les compétences des CAP[13] et en fusionnant les CT[14] et les CHSCT[15] dans un Comité social qui devra traiter de sujets très différents dans un temps réduit. La réforme limite également le droit de grève dans la fonction publique territoriale en obligeant à négocier un service minimum. Enfin, la loi augmente le temps de travail notamment dans la fonction publique territoriale en fixant à 1 607 heures la durée légale du travail alors que dans certaines collectivités, les luttes sociales et les négociations locales avaient permis de gagner des avancées, justifiées par l’organisation du service, la pénibilité ou la volonté politique[16]. Certains élus, et notamment 8 maires de l’Association des élus communistes et républicains du Val-de-Marne, ont annoncé qu’ils n’obéiraient pas aux demandes de l’Etat[17][18]. Le maire PCF de Bonneuil-sur-Marne, Denis Ötzorun, s’est même dit prêt à aller devant le tribunal administratif pour défendre les acquis sociaux de son personnel. Le régime en vigueur dans sa commune est plus favorable que les 1607 heures fixées par le gouvernement et il s’oppose à ce nivellement par le bas[19]. Le PRCF soutient l’ensemble des agents de la fonction publique territoriale, des organisations syndicales et les élus locaux dans cette lutte qui va se poursuivre le 16 mars avec une grande mobilisation régionale au Ministère de la fonction publique.

    Rappeler l’importance décisive du statut de la fonction publique, conquête sociale des communistes à la Libération

    Nous avons vu que la loi Dussopt poursuivait la casse du statut de la fonction publique, notamment avec la diminution du nombre de fonctionnaires, le recours sans cesse croissant aux contrats de droit privé ou encore la limitation des droits sociaux. Pour mieux comprendre l’importance de ce statut, revenons brièvement sur ses origines. En mars 1944, le Conseil National de la Résistance (CNR) adopte un programme contenant une liste de réformes sociales et économiques à appliquer dès la libération de la France. Contre le mythe de l’union des gaullistes et des communistes, il faut remarquer que le programme du CNR penchait très fortement à gauche, et ce pour deux raisons principales : 1) La bourgeoise française avait massivement collaboré avec l’envahisseur nazi ce qui fait qu’au sortir de la guerre, elle était largement décrédibilisée ; 2) La Résistance française était en très grande partie l’œuvre des militants communistes. Forts de cette légitimité, les communistes ont ainsi fortement pesé dans l’élaboration du programme du CNR par l’intermédiaire de P. Villon.

    A la libération, le PCF jouit donc d’un large soutien populaire (25 à 30% du corps électoral) et en moins de 2 ans, les quelques ministres communistes vont mettre en œuvre le programme du CNR et toutes les grandes réformes progressistes que nous connaissons et qui sont sans cesse attaquées par le patronat depuis :

    • Marcel Paul nationalise l’électricité et le gaz pour crée EDF-GDF et crée un statut national du personnel.
    • Ambroise Croizat met en place le régime général de Sécurité sociale, il donne également beaucoup plus de poids aux Comités d’entreprises, augmente de 50% la rémunération des heures supplémentaires et supprime l’abattement de 10% qui existait sur le salaire féminin.
    • Enfin, Maurice Thorez crée le statut de la fonction publique par la loi du 19 octobre 1946. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et du régime de Vichy, l’objectif est de protéger les fonctionnaires de l’instrumentalisation de l’administration par un pouvoir politique quelconque.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le statut de la fonction publique s’articule autour de 3 principes :

    1) le principe de l’égalité d’accès avec un recrutement par concours anonyme sur la base d’un niveau de qualification ou de diplôme nationalement reconnu ce qui permet notamment d’assurer l’égalité homme/femme, et d’assurer un recrutement au mérite et non à la discrétion des puissants, interdisant collusion et clientélisme ;

    2) le principe d’indépendance des fonctionnaires vis-à-vis du pouvoir politique comme de l’arbitraire administratif assuré par le système dit de la « carrière » où le grade, propriété du fonctionnaire, est séparé de l’emploi qui est, lui, à la disposition de l’administration. Cela permet de protéger le fonctionnaire contre l’arbitraire et le régime de faveur ; ça lui donne les moyens d’exercer ses fonctions dans le seul intérêt du service public, à l’abri des pressions des notables locaux, des exigences du patronat, ou de l’intrusion des cultes. Et cela permet aux services publics de disposer d’agents publics mobiles pouvant construire des carrières développement des compétences professionnelles pointues, nécessaires et spécifiques aux besoins de l’administration de l’Etat.

    3) Le principe de responsabilité qui puise sa source dans l’article 15 de la Déclaration des droits de l’homme et de du citoyen de 1789 : “la société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration.”

    Le statut permet donc de garantir un service public impartial en préservant les agents de toute pression extérieure et partisane. Il consacre notamment le recrutement par concours et prévoit le cadre juridique des rémunérations et l’organisation des carrières dans les différents niveaux de qualification. le statut protège contre le pantouflage, les conflits d’intérêts, en un mot la corruption des services publics par les intérêts capitalistes. Mais le statut ne protège pas uniquement les fonctionnaires, car cette protection des fonctionnaires permet de garantir l’égalité d’accès aux services publics pour tous les citoyens.

    Macron, Montchalin et Castex poursuivent la même entreprise de destruction de la fonction publique, des services publics

    Comme nous l’avons vu, la réforme de la fonction publique préparée actuellement par Macron, de Montchalin et le gouvernement Castex s’inscrit dans ce mouvement historique de contre-offensive du grand capital. Dans le cadre des orientations du CAP22, la nouvelle réforme devrait approfondir et compléter la désastreuse loi Dussopt de 2019 et ainsi poursuivre la casse du statut de la fonction publique, le démantèlement et la privatisation des services publics. La volonté du gouvernement et du patronat de supprimer un maximum de postes et de transférer de plus en plus de missions vers le privé devrait s’accompagner d’une augmentation des pratiques managériales dégueulasses visant à dégoûter les agents publics pour les pousser dehors.

    Nous connaissons déjà leurs conséquences pour les agents : la triste expérience de France Télécom a bien montré que cela se traduisait par une perte de sens, du stress et des situations de dépression pouvant aller jusqu’au suicide. Il y a quelques années, les réorganisations incessantes au Ministère de l’Ecologie ont entraîné une vague de suicides encore plus importante qu’à France Télécom. Les outils prévus par Mme de Montchalin pousseront nécessairement à débrider ces pratiques. A cela s’ajoute la précarisation croissante des agents : la réforme Macron/Dussopt de 2019, notamment avec le contrat de projet, va encore aggraver la situation. Un contrat de projet qui permet de contourner le recrutement sous le statut et de mettre les agents publics hors de la protection pour eux comme les usagers des services publics des trois principes précités.

    Pour riposter c’est public et privé, tous ensemble et en même temps !

    C’est pourquoi, contre ces régressions historiques, contre la dégradation des conditions de travail des agents, et pour des services publics de qualité, gratuits et pour tous, les travailleurs du public et du privé doivent s’unir et lutter tous ensemble et en même temps. L’UE, le MEDEF, Macron et son gouvernement vont vouloir faire payer aux travailleurs les conséquences de la pandémie et de la crise économique et financière qui couvent alors même que les grands groupes continuent de verser des milliards d’euros à leurs actionnaires[20] et que l’UE n’a strictement servi à rien dans la gestion du Covid-19. Comme toujours, pour justifier sa nouvelle “réforme”, le gouvernement va arguer qu’il faut faire des économies pour réduire la dette publique. Mais les véritables responsables de cette prétendue “dette” de la France ne sont pas les agents du service public ou les citoyens qui en bénéficient mais bien l’UE, le CAC40 et le MEDEF, ainsi que les gouvernements qui les servent. Ce sont eux qui organisent la délocalisation de la production industrielle et agricole, la baisse des impôts sur les bénéfices, l’exportation des capitaux et des fortunes dans les paradis fiscaux, bref qui mènent une politique de casse des services publics et de l’emploi productif en France dans le but d’augmenter les profits du grand capital privé. On comprend donc pourquoi ils n’ont en réalité aucun intérêt à réduire cette dette qui les enrichit, si ce n’est au détriment des travailleurs. C’est ce qu’expliquait déjà Karl Marx, en 1867, dans son œuvre majeure, Le Capital :

    “La dette publique, en d’autres termes l’aliénation de l’État, qu’il soit despotique, constitutionnel ou républicain, marque de son empreinte l’ère capitaliste. La seule partie de la soi-disant richesse nationale qui entre réellement dans la possession collective des peuples modernes, c’est leur dette publique. Il n’y a donc pas à s’étonner de la doctrine moderne que plus un peuple s’endette, plus il s’enrichit. Le crédit public, voilà le credo du capital.”

    Mc Kinaï pour www.initiative-communiste.fr


    [1]    https://www.vie-publique.fr/discours/278691-amelie-de-montchalin-22022021-fonction-publique

    [2]    https://www.lefigaro.fr/politique/amelie-de-montchalin-veut-pousser-les-reformes-20210114

    [3]    https://www.gouvernement.fr/action/action-publique-2022-pour-une-transformation-du-service-public

    [4]    https://www.modernisation.gouv.fr/sites/default/files/rapport_cap22_vdef.pdf

    [5]    https://www.challenges.fr/magazine/adieu-1945-raccrochons-notre-pays-au-monde-l-editorialiste_338714

    [6]    A ce propos, lire L’idéologie européenne, B. Landais, A. Monville et P. Yaghlekdjian, 2008.

    [7]    https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9seau_ferr%C3%A9_de_France

    [8]    https://www.lefigaro.fr/societes/edf-en-quoi-consiste-le-projet-hercule-20210210

    [9]    https://www.force-ouvriere.fr/la-degringolade-du-pouvoir-d-achat-des-fonctionnaires

    [10]  https://www.lagazettedescommunes.com/telechargements/2018/09/perte-actualisable-du-point-2018-07.pdf

    [11]  https://www.fonction-publique.gouv.fr/regime-indemnitaire-des-fonctionnaires-de-letat-rifseep

    [12]  https://www.fonction-publique.gouv.fr/loi-de-transformation-de-la-fonction-publique

    [13]  Commissions administratives paritaires : instances de représentation des personnels titulaires de la fonction publique, c’est-à-dire des fonctionnaires. Elles traitent des sujets relatifs aux carrières individuelles.

    [14]  Comité technique : instance de concertation chargée de donner son avis sur les questions et projets de textes relatifs à l’organisation et au fonctionnement des services, les questions relatives aux effectifs, aux emplois et aux compétences et les projets de statuts particuliers.

    [15]  Comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail : instances de concertation chargées de contribuer à la protection de la santé physique et mentale et de la sécurité des agents dans leur travail.

    [16]  Pour plus d’information, voir l’analyse de la loi Dussopt réalisée par la CGT : https://onenveutpas.fr/

    [17]  https://www.leparisien.fr/val-de-marne-94/val-de-marne-moins-de-conges-les-agents-territoriaux-disent-non-25-02-2021-8426328.php

    [18]  https://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/val-de-marne/temps-de-travail-des-agents-municipaux-ce-n-est-pas-normal-que-tout-retombe-toujours-sur-les-fonctionnaires-1979725.html

    [19]  https://www.lagazettedescommunes.com/telechargements/2021/02/lettre-aux-representants-syndicaux-du-personnel-territorial-de-bonneuil.pdf

    [20]  La société de gestion d’actifs Janus Henderson vient de publier à ce sujet une étude éclairante : https://www.janushenderson.com/fr-fr/advisor/jh-global-dividend-index/

    Celle-ci indique notamment que « Les dividendes mondiaux ont fait preuve d’une résilience remarquable au cours de cette année très particulière. Sur l’ensemble de l’année 2020, dont le premier trimestre a été normal, les dividendes totaux ont chuté de 12,2% pour atteindre 1 255 milliards de dollars US, ce qui est supérieur à notre scénario le plus favorable de 1 210 milliards de dollars US grâce aux excellents résultats enregistrés en fin d’année ».

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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  • E avec Albert Papadacci de la (Groupe d’EHPAD). Chef de cuisine dans un Ehpad du groupe Korian, syndicaliste lanceur d’alerte, Albert Papadacci est attaqué en justice par son employeur le groupe privé d’établissement hospitalier pour personnes âgées dépendantes » en raison de son témoignage dans le reportage diffusé le 18 novembre 2020, sur France 3, de l’émission  : que se passe-t-il vraiment dans les Ehpad ?

    Ce 11 mars 2021, la CGT organisait un rassemblement devant le palais de justice de Paris demain pour le soutenir. Une délégation du PRCF ile de France était présente. Albert Papadacci a accepté de répondre aux questions d’Initiative Communiste pour expliquer les raisons de la lutte des salariés de Korian et leurs revendications.

     

    Initiative Communiste : Pourriez-vous expliquer les raisons qui ont amené les salariés des EHPAD du groupe Korian à se mettre en lutte ?

    Albert Papadacci : La CGT est présente depuis longtemps dans le groupe Korian (17 syndicats) et situe son action dans un ensemble de revendications parmi lesquelles l’augmentation du personnel formé ainsi que l’augmentation des salaires tout en l’inscrivant dans les luttes nationales des personnels de comme des travailleurs en général.

    En mars 2020, personne ne sait vraiment évaluer l’impact de la pandémie. Pour autant, le 28/02/2020, le directeur général de Korian déclare que Korian est prêt à l’affronter, « qu’il ne faut pas arrêter l’économie européenne pour ça » et « qu’on allait tous mourir en bonne santé ». La stratégie de Korian consiste alors à plaider la « transparence » devant le CSEC et à affirmer que le matériel garantissant la sécurité sanitaire des personnels et des résidents sera mis à leurs disposition.

    A cette époque déjà, ayant conscience des restrictions budgétaires auxquelles sont soumis les directeurs d’établissements KORIAN, la CGT accueille ces déclarations avec scepticisme.

    Le 24/03/2020, le directeur général de Korian affirme que l’ensemble des matériels sanitaires est disponible dans les établissements. Après vérification et recoupement des informations venant de tous les établissements, je constate que c’est faux et publie un communiqué.

    Initiative Communiste : A partir de ce moment, comment s’est organisée la lutte ?

    Albert Papadacci : Nous avons bien constaté que le matériel arrivait petit à petit. Mais il est certain que sa distribution n’a commencé que lorsque l’Etat a déclaré qu’il rembourserait le surcoût d’exploitation que représentait son achat pour le groupe. Cette mesure a immédiatement été contestée par la CGT qui a rappelé que l’employeur doit prendre des mesures nécessaires pour assurer la sécurité et la santé physique des salariés, et en fonction de la situation et des instructions des pouvoirs publics et que son coût n’avait pas à être assumé par la collectivité.

    L’épidémie s’aggravant, les personnels comme les résidents sont de plus en plus touchés par la maladie : bientôt, une première plainte est déposée par une journaliste mettant en cause la gestion de Korian dans un Ehpad du groupe dans lequel est décédée sa grand-mère des suites de la COVID-19. La direction de Korian, en fait de « transparence », choisie d’entamer une fuite en avant dans la dissimulation en exhortant les salariés à se taire à propos de leurs conditions de travail et des conditions de vie des résidents. C’est alors que, constatant que le directeur général de la santé Jérôme Salomon omettait systématiquement de citer les chiffres de décès en EHPAD,j’ai entamé, la mort dans l’âme, leur décompte macabre en contactant chaque jours mes collègues dans les établissements du groupe. Lorsque Korian s’est fendu d’un communiqué annonçant que trois cents résidents étaient décédés des suites de la COVID-19, j’en étais déjà à six cents ! Mes chiffres ont été relayés dans un article de « Libération » et la direction de Korian, après avoir contesté leur bien-fondé, les a repris à son compte et contribué à assoir la légitimité de la CGT comme garante des intérêts des salariés comme de ceux de ses résidents.

    Initiative Communiste : Le groupe n’a pas fait un geste pour ses salariés pour reconnaître les efforts auxquels ils ont consenti pour garantir la santé des résidents ?

    Albert Papadacci : La directrice générale du groupe, a promis que le dévouement et l’abnégation dont les personnels ont fait preuve pendant le pic de la crise épidémique serait récompensé par l’obtention d’une prime de mille euros que le groupe s’engageait à verser à brève échéance. La semaine suivante, le ministre de la santé Oliviers Véran s’engageait au nom de l’état, à verser une prime de mille euros aux personnels des Ehpad dont les sites se trouvaient en zones vertes (faible circulation du virus) et une prime de mille cinq cents euros à ceux dont les sites étaient situés en zones rouges (forte circulation du virus). Pour donner suite à cette annonce, la direction générale du groupe n’a rien trouvé de mieux à faire que de retirer la prime qu’elle avait prévue de verser aux salariés dont les sites étaient situés en zone rouge et s’est contenté de verser une compensation de cinq cents euros à ceux dont les sites étaient situés en zone verte. Lors du pic de la crise les salariés ont certes travaillé pour préserver la santé des résidents. Néanmoins, ce n’est pas pour autant que leur travail a cessé d’être profitable pour les actionnaires du groupe. A vrai dire, le versement de cette prime de mille euros était bien la moindre des choses compte tenu des conditions de travail lors de cette période. Il est inadmissible que la prime de mille euros initialement prévue pour reconnaître le travail des salariés ne soit finalement pas versée sous prétexte que l’Etat choisi d’en verser une lui aussi. Depuis cette annonce, la CGT n’a eu de cesse de réclamer le versement de cette prime et plus de trois cents salariés se sont joints à son appel devant le siège du groupe le 16/06/2020 pour l’appuyer.

    Initiative Communiste : Comment réagit Korian aux initiatives de la CGT ?

    Albert Papadacci : Ils essayent de nous faire taire par tous les moyens. Lorsque j’ai interpellé les élu.es du comité d’entreprise (CEE) européen sur la plainte dont j’étais l’objet, le directeur des ressources humaines « Europe » a déclaré qu’il était scandaleux et déloyal qu’un membre du CEE interpelle ses homologues sur ses problèmes personnels avec la direction. J’ai répliqué qu’il était inadmissible de vouloir contrôler mes communications surtout dans la mesure où cette affaire était une affaire syndicale qui, à ce titre, concerne le CEE !

    La plainte qu’ils ont déposée contre moi n’est qu’un autre symptôme de leur volonté de museler les salariés et de se débarrasser de la CGT.

    Initiative Communiste : Pour quelle raisons le groupe Korian a-t-il porté plainte contre toi ?

    Albert Papadacci : Lors de mon passage dans l’émission du 18 novembre 2020 sur France 3 « Covid-19 : que se passe-t-il vraiment dans les EHPAD ? », j’ai énuméré les fautes dont s’était rendu coupable Korian dans la gestion de la crise sanitaire pendant la période de mars à juin 2020. Dans cette émission étaient dénoncés tous les problèmes que la CGT fait remonter depuis des mois sur les conditions de travail, le manque de matériel, la priorité à l’économie au détriment des salariés. Depuis le début de la pandémie, la CGT Korian alerte sur la situation et sur la gestion de crise économique et capitalistique menée par Korian. La CGT en appelle d’ailleurs à la jurisprudence et aux “poursuites-bâillons” qui ont pu être engagées envers les lanceurs d’alerte, les journalistes ou les syndicalistes.

    Initiative Communiste : Comment la CGT envisage-t-elle la riposte ?

    Albert Papadacci : Le 11/03/2020, à 12h00 sur le parvis du tribunal (75017 Paris) la CGT appelle toutes celles et ceux pour qui « liberté syndicale » et « liberté d’expression » ne sont pas des vains mots à venir soutenir.

    La CGT a souhaité faire de cette convocation un temps fort revendicatif pour la défense de nos libertés fondamentales. Il est purement scandaleux que dans un pays, qui s’enorgueillit d’être « la patrie des droits de l’homme », on s’attaque ainsi à des militants syndicaux, dont le seul tort est d’exprimer publiquement des revendications. Trop de syndicalistes, de salariés, de citoyennes, sont victimes d’agissements liberticides de la part d’entreprises et de l’Etat qui se donnent tous les droits ! La CGT dénonce ce nouvel acte de force. La liberté d’expression comme la liberté syndicale ne peuvent être remises en cause. Tout militant syndical, salarié est ainsi en droit de critiquer tant l’organisation de l’entreprise que les propos, les décisions ou les méthodes qui lui paraissent inappropriés.

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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  • Initiative Communiste – Bonjour, pouvez-vous vous présenter s’il vous plait ?

    Frédérique Fournier : Je m’appelle Frédérique Fournier, je suis aide-soignante dans une clinique de Vaugneray qui fait de la gériatrie et de la . Je suis déléguée syndicale de la clinique depuis 2013.

    Initiative Communiste – Pourriez-vous nous expliquer ce qu’il se passe dans votre clinique ?

    Frédérique Fournier : C’est particulier pour nous, notre direction a changé en avril dernier. Nous avons eu une injonction de l’ARS depuis 2015, pour fermer 25 lits en psychiatrie, pour des patients qui doivent rester longtemps. À préciser que la clinique a environ 250 lits répartis entre gériatrie et psychiatrie, 25 lits de longue évolution en psy doivent être fermés d’ici la fin de l’année. La psychiatrie est différente des autres prises en charge: il faut du temps pour soigner les patients en psychiatrie. C’est donc une très mauvaise chose cette fermeture programmée au profit de l’ambulatoire qui nous est imposé par les politiques de .
    Il y a donc une grosse restructuration de l’établissement qui va être mise en place. En ce moment il y a des « groupes » qui travaillent sur ces futurs changements. Il est déjà prévu qu’un service ferme, on réfléchit donc au sort des soignants.

    Initiative Communiste – Depuis 30 ans, l’ français est en train d’être désintégré au profit du privé. Comment vous le ressentez personnellement ?

    Frédérique Fournier : Au niveau de la psychiatrie, pas vraiment pour le moment, mais au niveau du syndicat, oui, bien sûr. Au niveau du public, on le voit avec les EHPAD qui sont maintenant majoritairement tombés dans le domaine privé lucratif, avec des groupes comme KORIAN ou DOMUSVI entre autres.
    Au niveau de la psychiatrie, on voit des cliniques privées assez spécialisées qui sont maintenant bien implantées et ça se développe. Les politiques de santé successives ont mis en place des systèmes de santé qui font dysfonctionner les établissements, et du coup les groupes privés à but lucratif s’implantent de plus en plus pour remplacer le service public.

    Initiative Communiste – Pour parler de la pandémie du Coronavirus, comment la situation a été gérée dans votre établissement ?

    Frédérique Fournier : Pour le personnel ça a été très difficile, au-delà de l’angoisse que pouvait générer cette maladie inconnue, et les risques pour celles et ceux ayant des pathologies à risque, il a fallu s’adapter et les personnes travaillant habituellement en psychiatrie ont dû aller en gériatrie , ce qui n’est pas si simple. Le personnel n’était pas forcément prêt pour ça.

    Après cela, entre les ordres et les contre ordres de l’ARS, on ne savait plus où donner de la tête, c’était un vrai problème : mettre un masque, puis non, gel obligatoire, puis plus rien. C’était blanc ou noir, tout le temps au début. C’était très pénible pour tous les collègues.

    Initiative Communiste – Et pour les vaccins ? Comment ça s’est passé dans votre clinique ?

    Frédérique Fournier : Nous sommes approximativement 300 salariés, nous avons eu une proposition de vaccination pour les salariés de plus de 50 ans dans un premier temps. Actuellement, il y a environ 50 personnels soignants qui ont été vaccinés et les résidents de l’EHPAD qui le souhaitaient. En psychiatrie, peu de quelques résidents de plus de 50 ans ont été vaccinés également. Sinon les autres personnes de la clinique qui l’auraient souhaité n’ont pas eu accès au vaccin. Donc ce qu’on entend dans les médias « tout le monde est vacciné dans la santé », c’est complètement faux.

    Initiative Communiste – Avez-vous eu du personnel embauché pour venir en aide dans cette période de crise ?

    Frédérique Fournier : Absolument pas. On a travaillé en surégime, malgré la fermeture de services le personnel a été dispatché entre toutes les unités, pour renforcer tous les secteurs. Mais aucune embauche extérieure pour aider.

    Initiative Communiste – Au PRCF, nous sommes pour une nationalisation de la santé pour une meilleure qualité, comme avant en somme ! Qu’en pensez-vous ?

    Frédérique Fournier : Je suis complètement d’accord. Je travaille dans une clinique privée associative, pas une clinique privée à but lucratif. Je suis pour une santé 100% gratuite, avec une sécurité sociale qui prend en charge 100% des soins, du début jusqu’à la fin de la vie. L’hôpital public devrait pouvoir accueillir tout le monde ! C’est de plus en plus compliqué d’y avoir un rendez-vous.

    La santé devrait être totalement publique, et non dévolue au secteur marchand !

     

    source:  https://www.initiative-communiste.fr/

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  • IL NOUS MENT !!! Notre Nouveau Clip en exclu ! Hommage aux grévistes du CHU de … Toujours joyeux.ses même face à la violence inhumaine !  et inspiré des toulousains Fabulous trobadors !!!  #IlNouMent#CHUDeToulouse#Grèves​ www.cgtchutoulouse.fr

     

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  • Tous les profils de demandeurs d’emploi vont être directement concernés par la réforme. Certains, comme les jeunes et les saisonniers, plus que les autres. Tous les profils de demandeurs d’emploi vont être directement concernés par la réforme. Certains, comme les jeunes et les saisonniers, plus que les autres. 

    C’est acté. Les premières mesures de la réforme de l’assurance chômage entreront en vigueur le 1er juillet. Elles vont affecter différemment les bénéficiaires selon leur profil.

    1-Les jeunes

    Pour les étudiants qui arrivent sur le marché de l’emploi, mis à mal par les crises successives, la réforme de l’assurance chômage est pénalisante, en raison de l’allongement de quatre à six mois de la durée d’emploi requise pour ouvrir des droits. « Le chômage était, pour certains jeunes, la seule mesure de protection sociale à laquelle ils avaient droit », rappelle Mélanie Luce, présidente de l’Unef. En dessous de 25 ans, ils n’ont pas accès au RSA, et ceux qui cumulent les stages ne cotisent pas pour l’assurance chômage. « Or, le taux de chômage des jeunes s’élève à près de 20 %, beaucoup d’entre eux n’ont pas accès à l’emploi. En juillet 2020, 700 000 jeunes sont entrés sur le marché du travail, et 700 000 autres vont suivre en juillet 2021. Et il n’y aura pas eu de création d’emploi depuis le début de la crise sanitaire. Au contraire, de nombreux petits boulots accessibles aux jeunes ont disparu. Choisir cette période pour mettre en œuvre la réforme de l’assurance chômage est aberrant ».

    Le gouvernement a bien tenté des mesures pour rapprocher les jeunes de l’emploi, comme le plan « 1 jeune, 1 solution », depuis août 2020, qui consiste à octroyer une aide de 5 000 à 8 000 € à toute entreprise proposant un CDD d’au moins trois mois à un jeune de moins de 25 ans. Qui n’aura donc pas droit ni au RSA ni au chômage à l’issue de son contrat.

    2-Les saisonniers

    Ces travailleurs qui cumulent les contrats à durée limitée (CDD ou intérim) vont être très affectés par la réforme. Si la date du redémarrage de leurs secteurs d’activité n’est pas connue, il est en revanche déjà certain que le calcul de leurs indemnités chômages va changer. Au 1er juillet, le salaire journalier recommandé (SRJ) ne sera plus calculé en divisant les revenus perçus lors des douze derniers mois par le nombre de jours travaillés sur cette période. C’est la période des 24 derniers mois qui sera retenue, en prenant compte des périodes non travaillées. Ce qui entraînera une baisse mécanique du SRJ, même si la réforme induit un plancher, limitant le nombre de jours non travaillés retenus à 43 % de la période totale.

    Outre les saisonniers, l’Unédic, qui gère le versement des indemnités chômage, a calculé qu’en tout, 800 000 personnes verront leurs indemnités diminuer, soit 30 % des chômeurs.

    Cependant, un système de bonus-malus aux contrats courts doit dissuader certains secteurs, comme l’hébergement et la restauration, d’y recourir trop souvent. Quitte à voir leur cotisation à l’assurance chômage augmenter. Cette mesure ne doit pas entrer en vigueur avant 2022.

    3-Les cadres

    En 2017, l’Unédic estimait que six bénéficiaires sur dix de l’assurance chômage n’avaient pas le bac. Ce qui n’empêche pas les diplômés, et donc les cadres, d’être au chômage. Souvent avec des indemnités élevées. La réforme induit une dégressivité de l’allocation-chômage, pour les salariés qui touchaient plus de 4 500 € bruts par mois. Cette dégressivité interviendra à partir du 9e mois de chômage.

    4-Les seniors

    Si les chômeurs seniors, c’est-à-dire ceux âgés de plus de 50 ans, ne sont pas particulièrement visés par la réforme du chômage partiel, ils restent concernés par la plupart des mesures, dont la baisse des indemnités. Selon les données de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), les plus de 50 ans représentaient 26 % de l’ensemble des chômeurs sans aucune activité, au troisième trimestre 2020. Soit 964 300 personnes.

    5-Les chômeurs de longue durée

    Pour compenser la baisse des indemnisations, la réforme prévoit d’ouvrir les droits au chômage plus longuement. Le capital versé serait donc le même qu’avant la réforme. Ceci étant, l’Unédic a calculé que les allocataires consomment en moyenne 68 % de leurs droits, pour une durée moyenne de dix mois. La situation des chômeurs de longue durée (au-delà d’un an) ne devrait donc pas être bouleversée par la réforme.

    Les dates de la réforme de l’assurance chômage

    -Fin mars 2021 : adoption du décret de la réforme

    -1er juillet 2021: modification du calcul des allocations-chômage

    -Octobre 2021 : durcissement des mesures (passage de 4 à 6 mois d’activité pour l’ouverture des droits) en cas de « retour à meilleure fortune »

    -Été 2022 : nouvelle négociation sociale

    -Septembre 2022 : application du bonus-malus

     

    Quentin Raillard

    source: https://www.letelegramme.fr/

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  • Comptoir des Cotonniers veut supprimer 217 postes en France  (LT.fr-3/03/21-20h19)

    Comptoir des Cotonniers, marque détenue par le géant japonais de l’habillement Fast Retailing, s’apprête à fermer 74 points de vente en France et à y supprimer 217 postes, assure la CGT. La direction précise que Princesse Tam Tam, autre marque du groupe, est également concerné.

    « Malgré les très bons résultats de Fast Retailing monde, la direction de Comptoir des Cotonniers souhaite fermer 74 magasins dont la totalité des boutiques implantées dans les Printemps et Galeries Lafayette : 40 % des effectifs sont concernés par le plan social (soit 217 postes supprimés à cette date) », précise la fédération Commerce Services du seul syndicat présent dans l’entreprise.

    Dans un communiqué, la direction de l’entreprise a, elle, indiqué avoir présenté, le 8 février dernier, aux instances représentatives du personnel de Comptoir des Cotonniers mais aussi de Princesse Tam Tam, « un plan consistant à fermer en France, entre 2021 et 2022, 24 magasins Comptoir des Cotonniers et sept magasins Princesse Tam Tam, ainsi que l’ensemble des corners/points de vente en grands magasins ». Soit cinquante points de vente pour la première marque et une vingtaine pour la seconde.

    Selon la déléguée syndicale CGT Nathalie Michel, la direction a fixé la fin des négociations au 11 mai. De même source, la marque Comptoir des Cotonniers, fondée en 1995 dans la région toulousaine et rachetée en 2005 par Fast Retailing, est présente dans plusieurs régions du monde mais majoritairement en France, où elle emploie 517 personnes et exploite 191 points de vente.

    Princesse Tam Tam : 68 emplois menacés

    Une source proche du dossier a précisé que 68 emplois étaient aussi menacés au sein de Princesse Tam Tam, ce que la direction n’a pas confirmé.

    « Les marques Comptoir des Cotonniers et Princesse Tam Tam connaissent des difficultés depuis plusieurs années et malgré les efforts déjà réalisés, la situation n’a cessé de s’aggraver », déclare de son côté la direction dans son communiqué. « Toutes deux sont très fortement impactées par la crise du marché de l’habillement et ont été fortement touchées par les bouleversements sociaux et sociétaux à répétition de ces dernières années ».

    Mi-janvier, le mastodonte japonais du prêt-à-porter, très implanté en Asie, a confirmé ses prévisions pour son exercice 2020-2021 commencé le 1er septembre et table sur un bénéfice net annuel de 1,3 milliard d’euros, en progression de 82,6 %.

    Ses grands rivaux mondiaux comme l’Espagnol Inditex (Zara) et le Suédois H & M souffrent davantage en raison de leur plus grande implantation en Europe, où des restrictions plus dures face au Covid-19 sont appliquées.

     

    source: https://www.letelegramme.fr/

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