• Manifestations: un nombre inédit de blessés (OF-France-11/01/2019)

    Manifestations: un nombre inédit de blessésLes CRS (ci-dessus) sont formés au maintien de l'ordre, mais des unités de police, non formées, ont aussi été appelées

    Plusieurs dizaines de personnes ont été blessées ou mutilées en marge des rassemblements de Gilets jaunes, par des grenades et des balles en caoutchouc tirées par les forces de l'ordre.

    Maxime est un cadre trentenaire. Le 24 novembre, il s'est rendu, avec sa femme, à proximité des Champs-Élysées à Paris, « par curiosité », assure-t-il. En se réfugiant dans une rue adjacente pour échapper aux gaz lacrymogènes, une grenade GLI-F4, contenant du TNT, explose. Sa main est gravement brûlée, son audition endommagée. Alexandre, lui, a été blessé le 1er décembre à Paris. Une grenade GLI-F4 lui a fait un « trou béant d'une quinzaine de centimètres » à la cuisse. Elle a été recousue « tant bien que mal ». Quant au jeune Roméo, son tibia a été fracturé par un tir de lanceur de balles de défense (LBD) en caoutchouc. Bilan ? Trois mois de fauteuil roulant.

    Me Aïnhoa Pascual égrène les histoires de ses clients. Elles ressemblent aux dizaines d'autres témoignages de manifestants qui ont émergé sur les réseaux sociaux ces dernières semaines, photos des blessures à l'appui. « La plupart des personnes ont été blessées soit par des grenades GLI-F4, soit par des LBD. Certaines ont perdu la vue ou la main... Ce ne sont pas de simples coups de matraque. »

    « L'ampleur de ces violences policières est inédite », affirme Sébastian Roché, directeur de recherche au CNRS. Le collectif militant Désarmons-les, qui répertorie les mutilés et blessés graves, recense au moins « une vingtaine de blessures irréversibles ». Ce bilan est dû en partie à la forme peu structurée et à la durée du mouvement de contestation. Mais, selon le chercheur, les orientations politiques du maintien de l'ordre interrogent également.

    Des unités non formées

    « L'usage d'armes dites à faible létalité a banalisé l'image de policiers qui tirent sur la foule, sans qu'elle soit forcément une menace pour eux », explique Sébastian Roché. Couplé à « une politique du chiffre qui semble viser à toujours plus d'interpellations, ces usages indiscriminés (sans cibles précises) de la violence soudent la minorité qui vient pour en découdre avec la base des manifestants et radicalisent l'ensemble contre la police ».

    Par ailleurs, les 8 et 15 décembre, « on a vu des unités de police qui n'ont rien à voir avec le maintien de l'ordre se déployer, comme la BRI (Brigade de recherche et d'intervention), flahsballs à la main, abonde le sociologue Laurent Mucchielli. C'était une erreur. »

    Aïnhoa Pascual dénonce l'usage non-réglementaire de ces armes. « Les grenades ne sont pas censées être tirées vers des personnes, explique l'avocate, qui milite pour leur interdiction. Et les forces de l'ordre n'ont pas le droit d'effectuer des tirs de LBD au visage. »

    Plusieurs procédures judiciaires contre X ont déjà été lancées, dont une plainte collective déposée à Nantes, hier, par le collectif l'Assemblée des blessé-e-s du 44. Mais les chances de les voir aboutir restent faibles. « Il n'existe pas de moyen d'identifier les policiers sous leurs uniformes, note Sébastian Roché. Leur visage est invisible lorsqu'ils sont casqués. »

    Chez les forces de l'ordre, on souligne aussi le caractère inédit des manifestations. Sur RTL, le général Richard Lizurey, directeur général de la gendarmerie nationale, a rappelé que les forces de l'ordre sont « engagées depuis plusieurs semaines pour protéger nos concitoyens contre des violences illégitimes ».

    Cécile FRANGNE.

    « Dimanche 13/01/2019-14h/18h-Patronage laïque de Pont-l'Abbé-Réunion-débat avec les Gilets jaunes bigoudens: Justice fiscale et RIC en toutes matèresGilets jaunes. À quoi va ressembler l’acte 9 dans le Finistère ? (OF.fr-11/01/19-18h05) »
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