• Pérou : D'Allende à Béjar (resumen-18/08/21)

     Pérou : D'Allende à Béjar   (resumen-18/08/21)

     

    Par Milcíades Ruiz

     

    « Le plus dangereux, dans le nouveau Gouvernement était Hector Béjar, pour son honnêteté, ses capacités et son autorité, » déclare l'analyste Milciades Ruiz en analysant les circonstances qui l'ont obligée à démissionner.

    Ce qui fait peur aux Etats-Unis, à, la Central de Renseignement Américaine (CIA), et l'opposition « a été » l'importance de Béjar dans la géopolitique du continent. »

    En tant que ministre des Relations Extérieures « ils ont imaginé qu'il allait réactivé l'intégration régionale qui leur a tant co^juté de désactiver » et ils ont organisé une campagne infâme pojur le renverser.

    « La vérité, c'est qu'Hector Béjar est opposé à tout terrorisme d'où qu'il vienne, » explique don Milciades, qui dit ce que beaucoup n'osent pas dire : « il n'existe pas dans le monde, un appareil terroriste plus important que la CIA.»

    Interdit de passer

    L'opposition s'est proposée de détruire le Gouvernement de la majorité du pays. Tout est bon, jusqu'à l'infamie comme celle qu'ils otn développée pour le renverser. La resse fouille, excite et prépare les conditions du jeu sale. Les auteurs intellectuels n'apparaissent jamais. C'est pourquoi il y a les tueurs 0 gages, les mercenaires et les prête-nom. La CIA n'est pas derrière ? Voyons et comparons les faits pour comprendre tout cet enchevêtrement de ce qui s'est passé. Mais ce n'est pads là que tout s'achève.

    « Depuis 1961, les Etats-Unis ont nommé un comité chargé des élections au Chili 3 ans plus tard. Selon les investigations de la Commission Church du Sénat étasunien, il était composé de hauts responsables du Département d'Etat, de la Maison Blanche et de la CIA. Ce comité a été reproduit à l'ambassade des Etats-Unis à Santiago, la capitale du Chili. Son objectif était d'empêcher le candidat socialiste, Salvador Allende, de gagner les élections.

    « … des millions de dollars ont été distribués aux partis politiques du centre et de droite pour qu'ils fassent leur propagande. La commission du sénat a fait savoir que « tous les moyens possibles ont été exploités : la presse, les films, les tracts, les brochures, les courriers, les banderoles, les peintures murales. La CIA, par l'intermédiaire despartis qu'elle avait achetés et de certaines organisations sociales, a fait une « campagne alarmiste » dont l'objectif principal était les femmes, à qui on affirmait que les Soviétiques et les Cubains viendraient arracher leurs enfants si Allende gagnait. L'opération psychologique a mieux fonctionné que ce qu'on espérait : Frei a obtenu 56% des voix et Salvador Allende 39%.

    Dans ses mémoires, William “Bill” Colby, le chef de la CIA entre 1973 et 1976, raconte que lors des élections présidentielles de 1970, « la CIA a dû diriger tous ses efforts contre le marxiste Allende. … sur ordre direct de Richard Nixon mais le 4 septembre 1970 Allende a gagné les élections.

    Colby raconte que « Nixon a piqué une colère. Il était convaincu que la victoire d'Allende ferait passer le Chili dans le camp de la révolution castriste et anti-américaine et que le reste de l'Amérique Latine ne tarderait pas à suivre. » « Nixon a convoqué Helms » et lui a donné clairement la responsabilité d'empêcher Allende d'assumer cette fonction. » Lors de al même réunion, Nixon a chargé Kissinger de faire un suivi strict de ce complot. Cela n'a pas fonctionné non plus et Allende allait être déclaré vainqueur des élections. »

    Les agents spéciaux de la CIA ont pris contact avec des responsables politiques ety militaires pour sélectionner ceux qui seraient prêts à agir contre Allende « et voir avec eux l'aide financière, les armes et la matériel nécessaires pour lui barrer la route vers la présidence. »

    Le plus grand espoir était les forces Armées mais tout dépendait de leur commandant, le général René Schneider. Le problème qu'a rencontré la CIA, c'est que ce militaire avait clairement déclaré que son institution respecterait la Constitution et Colby, dans ses mémoires, reconnaît avec un naturel effrayant : « Alors, c'était un homme à tuer. On organisa contre lui une tentative d'enlèvement qui finit mal : il a été blessé en résistant et il est mort peu après de ses blessures. » Immédiatement, le président Nixon a adressé un message cynique à son homologue chilien : « Je voudrais vous faire part de ma douleur face à cet acte répugnant. »

    Le 3 novembre 1970, Allende a été investi en tant que Président : Maintenant, il fallait préparer la déstabilisation du nouveau Gouvernement. Ce serait la direction de l'Agence pour l’Hémisphère Occidental qui s'en chargerait. Depuis 1972 cette équipe de la CIA, à Washington et au Chili, avait mis en place l'opération de désinformation et de sabotage économique la plus perfectionnée connue jusqu'à présent dans le monde.

    Colby a avoué que ça avait été une « expérience de laboratoire qui prouvé l'efficacité de l'investissement financier pour discréditer et renverser un Gouvernement. »

    L'action contre Allende a nécessité une campagne internationale de diffamation et d'intrigues. Un homme sans expérience en politique étrangère et pratiquement inconnu en politique bien que ce soit une vieille connaissance du président Nixon et des hommes qui menaient l'opération a été chargé d'une bonne partie de celle-ci : George H.W. Bush. Il a réalisé cette tâche en tant qu'ambassadeur à l'ONU, une fonction qu'il occupait depuis février 1971. Quand il fut nommé à cette charge, personne n'a voulu se souvenir que quelques mois auparavant, en tant que représentant à la Chambre pour le Texas, il avait obtenu le rétablissement de la peine de mort dans cet état pour les « homosexuels récidivistes. »

    C'est ainsi qu'a été organisé le sanglant coup d'Etat du général Augusto Pinochet contrele Gouvernement d' Allende qui a déchaîné une terrible répression et des exécutions extra-judiciaires.

    Si nous comparons ces faits avec ce qui est en train de se dérouler au Pérou, nous nous rendons compte que dans la conduite de madame Keiko Fujimori , du procureur membre du Jury National des Elections, l'intrigue à l'intérieur de la gauche et de PL, la campagne contre Cerrón, les embrouilles au Parlement, le rôle de la presse, la campagne contre Bellido, la campagne contre Héctor Béjar, le piège médiatique dans lequel est tombée la gauche qui s'ajoute au mécontentement préfabriqué et toute la guerre sale déchaînée contre le nouveau Gouvernement, il y a des similitudes évidentes avec ce qui s'est passé au Chili. Sauf qu'il ne veulent pas le voir.

    Pour les Etats-Unis et la CIA, le plus dangereux, dans le nouveau Gouvernement, était Héctor Béjar, à cause de son honnêteté, de ses capacités et de son autorité. La presse mercenaire a propagé des informations trompeuses qui mélangeaient des informations anciennes et des informations actuelles. Une conversation informelle dans laquelle on voit Béjar donner son opinion personnelle sur le terrorisme dans l'exercice de sa liberté d'expression qui a eu lieu des mois avant les élections d'avril est « semée » indûment dans les informations actuelles, du moment où il était chancelier, pour créer des réactions négatives, en particulier de la part du commandement de la marine, qui est l'entité la plus maccarthyste.

    Les médias ne disent pas que le Dr. Héctor Béjar a été professeur au Centre des Hautes Etudes Militaires (CAEM) et qu'il a des ascendants qui ont été élèves là. C'est à dire que la presse occulte les informatisations qui ne conviennent à la manœuvre de complot. A Ce moment-là, il n'avait aucune idée qu'il allait être nommé chancelier. Mais, dans la guerre sale, il n'y a pas de morale et ils ont réussi à lui faire quitter le cabinet. Mais l'objectif, ce n'est pas Béjar lui-même. 

    Ce qui a effrayé les Etats-Unis, la CIA et l'opposition, c'est l'importance de Béjar dans la géopolitique du continent. Ils ont imaginé qu'il allait réactiver l'intégration régionale qu'ils ont tant eu de mal à désactiver. Ils ont imaginé qu'il allait défendre la souveraineté du pays et s'opposer, dans les organismes internationaux, au blocus de Cuba, Venezuela et du Nicaragua. Alors, ils ont dit : Ce n'est pas possible !

    Le psychosocial médiatique a réussi à avoir un impact sur ceux qui n'étaient pas préparés comme le ministre Torres qui ne voient pas les coulisses des manœuvres de déstabilisation. Rien de cette sale manœuvre ne serait arrivé si le vainqueur des élections avait été un homme politique traditionnel, quelqu'un d'aligné sur la droite, oui. Avec la gauche, non. Des corrompus, oui, des blanchisseurs d'argent, oui. Du pur sang japonais, oui, du pur sang originaire, non.

    La vérité, c'est qu'Héctor Béjar est opposé à tout terrorisme, d'où qu'il vienne. Quand il était directeur du Centre d'Etudes pour le Développement et la Participation (CEDEP), il a vécu l'amère expérience d'une attaque terroriste contre le projet de Repeuplement des Alpagas dans le Callejón de Huaylas destiné à soutenir les communautés paysannes. Dans ce but, les généticiens Alberto Pumayalla, doyen de la faculté de zootechnie de l'université nationale agraire La Molina (UNALM) et Glicerio Gonzáles sont venus à Puno pour sélectionner le troupeau, en compagnie d'Edilberto Márquez, un survivant de l'incursion des guérilléros de Puerto Maldonado.

    Le 3 de juin 1990, alors qu'ils accomplissaient cette mission avec l'éleveur Manuel Barrera, ils ont été surpris par les terroristes du « Sentier Lumineux. » Márquez a pu s'échapper mais les autres ont été assassinés. De sorte qu'Héctor Béjar n'aurait pas été éjecté pour ses déclarations sur le terrorisme. C'est un mensonge et la vérité est toute autre. Ils ne veulent pas de gens honnêtes au Gouvernement. Cela romprait avec la tradition des gouvernants à genoux devant le maître yankee « agité et brutal qui nous méprise.» (J. Martí).

    Si vous pensez qu'avec sa démission, ils resteront tranquilles, vous le vérifierez très vite. Il y a ceux qui sont habitués à nier farouchement en venant seulement vers la droite pour tout. Ils ne voient pas au-delà mais il n'y a pas au monde un pire appareil terroriste que la CIA. Il y a beaucoup de preuves comme l'attentat contre l'avion cubain qui a coûté la vie à 73 passagers parmi lesquels se trouvaient les jeunes Cubains vainqueurs de l'équipe d'escrime. 

    Cette guerre politique ne s'achève pas là. Chasser Béjar ne signifie pas que le Gouvernement va renoncer à sa politique étrangère. Ou oui ?

    (écrit le 17 août 2021)

     

    Source en espagnol : https://www.resumenlatinoamericano.org/2021/08/18/peru-bejar-no-se-dejo-vejar/

    Source en français (traduction de Françoise Lopez) : http://bolivarinfos.over-blog.com/2021/08/perou-d-allende-a-bejar.html

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