• PRCF – INFO LUTTES N° 16 - Semaine du 18 au 24 avril 2016

    A Mayotte, la grève générale pour l’« égalité réelle » est suspendue, mais la tension reste vive

    Le Monde, 16 avril 2016 :

    Après quinze jours de « grève générale » — principalement effective dans le secteur public mais accompagnée de barrages sur une vingtaine de carrefours routiers stratégiques, ce qui a suffi à paralyser une grande partie de l’activité de l’île de Mayotte —, une voie de sortie était sur le point de se dessiner. Vendredi 15 avril, les représentants de l’intersyndicale (CGT, FO, CFDT, Solidaires, FSU et FAEN) ont été reçus au ministère des outre-mer, à Paris, par la ministre, George Pau-Langevin. À l’issue de quatre heures de négociation, ils ont signé un relevé de conclusions dont ils considèrent qu’il représente de « réelles avancées ».

    Après 16 heures de voyage retour — il n’existe toujours pas de ligne aérienne directe Paris-Mamoudzou, celle-ci devrait être inaugurée le 10 juin —, les dirigeants syndicaux sont arrivés au col de Chirongui, où quelque 200 militants et les « mamas », ces mères qui jouent un rôle si important dans la société matriarcale mahoraise, les attendaient… non pour entendre le compte rendu des discussions, dont ils avaient déjà pris connaissance, mais pour décider de la prolongation de la grève.

    Assemblée générale sous tension

    Dès les premières prises de parole de leurs représentants, le ton s’est tendu. « Le texte, on l’a lu, intervenait un opposant. Vous arrêtez le bla-bla. Vous proposez quoi ? Il ne faut pas écouter ces personnes. Nous, ce qu’on veut, c’est aujourd’hui sinon rien et, demain, on va abattre des arbres. On n’est pas d’accord que vous ayez signé. C’est nous la base, on veut du concret. » Une intervention saluée par des acclamations, des applaudissements et des chants en mahorais.

    S’ensuivaient de longs moments de palabres, par petits groupes. Même si, dans un premier temps, les partisans de la continuation de la grève semblaient être majoritaires, on a continué, longtemps, à discuter, la tradition mahoraise voulant que, au final, les décisions soient prises à l’unanimité, et non à la majorité. Et, petit à petit, le consensus a commencé à se former pour une « suspension » du mouvement à partir de lundi, tout en faisant passer le message au ministère, à l’Etat, qu’un geste significatif était attendu, au risque de voir la situation empirer. « Si le gouvernement ne fait pas un geste, on va vers la guerre civile, n’hésite pas à pronostiquer le négociateur de la FSU. Si le mouvement continue, il devient incontrôlable. Ils risquent de mettre le feu à l’île. »

    Code du travail et fonction publique

    Que contient cet accord tant décrié par la base du mouvement mahorais ? Premièrement, en ce qui concerne l’application à Mayotte, devenue département français en 2011, du code du travail de droit commun, elle devrait être inscrite dans la loi pour être entré en vigueur au 1er janvier 2018 et une habilitation à prendre des ordonnances pour y parvenir devrait être votée. Le gouvernement s’engage également à ce que les conventions collectives de métropole s’appliquent automatiquement et intégralement à Mayotte et que ce soit inscrit dans la loi.

    Un autre point majeur était celui de la reconstitution des carrières des agents travaillant dans la fonction publique avant la départementalisation. Pour l’Etat français, ces agents ne deviennent en principe salariés de la fonction publique qu’au moment de la départementalisation, avec toutes les conséquences que cela peut avoir en termes de carrière et de retraite. Jusque-là, le gouvernement avait posé un verrou : il ne consentait à examiner les situations antérieures que jusqu’à l’année 2009. Le gouvernement a consenti à rouvrir des discussions à partir du mois de mai sur la reconstitution des carrières pour les années antérieures à 2009. Sans pour autant dire jusqu’où il pensait pouvoir aller. En tout cas, aux yeux de l’intersyndicale, « le verrou de 2009 a sauté, nous avons mis le pied dans la porte ».

    Sur les autres points, concernant l’attractivité de la fonction publique à Mayotte ou l’alignement des droits sociaux sur ceux de la métropole, les « avancées » restent beaucoup plus conditionnelles.

    Alors que la nuit était tombée, l’« unanimisme » s’est fait pour décider de suspendre le mouvement.


    >

    Des cheminots envahissent les négociations du rail

    AFP, 13 avril 2016 :

    Un groupe de manifestants, porteurs notamment de drapeaux SUD-rail, a envahi mercredi à Paris une réunion de négociation visant à élaborer une convention collective commune à tous les travailleurs du rail et la séance a été levée, a-t-on appris de sources concordantes.

    Selon la CFDT-cheminots, une cinquantaine de personnes ont fait irruption en début d’après-midi dans la salle et les négociateurs ont décidé de « plier » la séance, entamée la veille.

    Il s’agissait « de salariés a priori du groupe ferroviaire et très majoritairement SUD-rail », a précisé à l’AFP le syndicat en qualifiant l’action de « pas du tout constructive, et immature ».

    Dans une vidéo diffusée sur le compte facebook de la CGT-cheminots Paris Austerlitz, l’on peut voir quelques dizaines de personnes envahir la salle des négociations en chantant « ça va péter », puis « cheminots, étudiants, précaires, salariés de droit privé, tous ensemble, grève générale ». « On va arracher des chemises », crie un des manifestants.

    Outre des drapeaux SUD-rail, un étendard aux couleurs de la CGT-cheminots est visible.

    L’irruption et la fin de la réunion a été confirmée par un représentant de l’UTP (qui regroupe la SNCF et les entreprises privées).

    Alors que les syndicats envisagent un appel conjoint à la grève le 26 avril pour défendre les conditions de travail des cheminots, la CFDT accuse SUD-rail « d’avoir saboté la réunion ».

    Quelques heures avant, SUD-rail (et FO, non représentatif) avaient appelé les cheminots à manifester à proximité du lieu des négociations, près de la gare Montparnasse. Environ 350 personnes ont pris part à ce rassemblement, selon la police, pour réclamer que la future convention collective soit alignée sur la réglementation interne à la SNCF.

    Envahir la réunion a été « le choix des manifestants » que SUD a « accompagné », a précisé à l’AFP un délégué du syndicat contestataire.

    Les discussions de branche sur le volet des règles d’organisation du travail avaient difficilement débuté mardi.

    La prochaine séance est prévue le 26 avril. L’Unsa a décidé mercredi de s’associer à une grève unitaire ce jour-là. La CFDT doit prendre sa décision jeudi.

    SNCF : situation explosive en attendant la grève

    France Inter, 15 avril 2016 :

    Une grève ferroviaire qui pourrait bien vous faire rater l’Euro de football ! Le 26 avril, tous les syndicats appellent à cesser le travail (sauf Sud, encore incertain) et le mouvement s’annonce important. En cause : la négociation sur l’organisation du travail, et donc le temps de travail.

    Cette grève pourrait n’être qu’un début, tant le sujet est explosif. C’est bien simple : même les syndicats réformistes accusent leurs dirigeants de « provocation ». Les patrons du ferroviaire proposent une convention collective minimale au niveau du récent décret, censé être un plancher légal. Le texte prévoit lui aussi temps de conduite de nuit rallongé, une mobilité accrue, peu de week-ends de repos garantis, entre autres.

    Les salariés d’Exameca en grève depuis 8 jours pour les salaires

    La République des Pyrénées, 13 avril 2016 :

    Les salariés du sous-traitant aéronautique Exameca (groupe ADI) de Serres-Castet mènent une grève, de 3/4 d’heure chaque jour depuis le 4 avril, pour faire aboutir leurs revendications salariales.

    Depuis le 4 avril, plus de la moitié des salariés de la production d’Exameca débrayent chaque jour un quart d’heure à 8 h 45, 11 h et 15 h (3/4 d’heures au total) pour appuyer leurs revendications dans le cadre de la négociation annuelle obligatoire (NAO).

    Ils sont en désaccord avec leurs dirigeants sur l’augmentation de la masse salariale dévolue aux augmentations des rémunérations. Après 4 séances de négociations, débutées début mars, le désaccord porte aujourd’hui sur un différentiel de 0,44%. Les salariés demandent un volume d’augmentations portant sur 1,5% de la masse salariale. Ramené à chaque salarié, cela équivaudrait à une augmentation moyenne de 30 euros net par mois. Chez Exameca, le salaire brut mensuel s’établit en moyenne à 2 000 euros. La direction, de son côté proposerait une enveloppe globale d’1,06 % de la masse salariale.

    Sur les 219 votants, seuls 73 ont approuvé les propositions de la direction

    Les positions se sont déjà rapprochées puisque les représentants du personnel (CGT) demandaient au départ une enveloppe d’augmentation portant sur 3% de la masse salariale. De son côté la direction proposait 0,5% de la masse salariale.

    Le syndicat s’appuie sur les augmentations du chiffre d’affaires et du résultat en 2015. La direction arguerait, selon le syndicat, sur des objectifs non atteints et sur des commandes revues à la baisse pour 2016. Sollicité ce mercredi par nos soins, le directeur, Sébastien Ghis, n’a pas souhaité apporter son point de vue.

    La direction a organisé lundi un référendum dans l’entreprise. Selon la CGT, sur les 219 votants, seuls 73 ont approuvé les propositions de la direction. La situation est aujourd’hui bloquée. Une nouvelle réunion pourrait se tenir jeudi

    Port de commerce (Lorient) : Préavis de grève chez les remorqueurs

    Télégramme, 13 avril 2016 :

    Les marins du remorquage portuaire de Lorient, représentant quatre navires et douze personnels navigants, ont déposé un préavis de grève. En cause, notamment : « Le non-paiement des interventions le week-end et la baisse des primes » quand ils effectuent des « voyages extérieurs », à savoir quand les remorqueurs lorientais quittent la rade pour suppléer leurs collègues brestois par exemple ou pour convoyer jusqu’à Lorient des barges ou autres pontons.

    Face à cette situation « très complexe », les remorqueurs lorientais demandent des explications à la chambre de commerce et d’industrie du Morbihan, leur employeur. La CCI 56 ne souhaite toutefois pas faire de commentaire. La direction confirme, en revanche, qu’elle a bien reçu un préavis de grève concernant les week-ends et qu’elle a programmé une réunion avec les intéressés, la semaine prochaine, a priori le vendredi 22 avril.

    CHS du Gers : Grève demain contre un licenciement

    La Dépêche, 12 avril 2016 :

    Parce que le CHS du Gers a perdu un poste d’éducateur spécialisé, un père de famille risque de perdre son emploi. Impensable pour la CGT qui a déposé un préavis de grève pour demain. La direction réfléchit à une solution.

    Même le directeur du centre hospitalier spécialisé du Gers Thierry Laplanche reconnaît qu’«en 30 ans de carrière il n’a jamais vu un cas comme celui-là». Le «cas», c’est celui d’un éducateur spécialisé de 55 ans qui travaille au service d’hospitalisation complète des adolescents. «Pour la première fois dans notre établissement, un collègue en CDI est menacé de licenciement pour suppression d’emploi», dénonce la CGT qui a déposé un préavis de grève de 4 heures pour demain mercredi et appelle les salariés à se réunir de 14 heures à 17 heures «sous les fenêtres de la direction», au moment où le salarié concerné sera reçu, «pour protester contre cette politique inutile et dangereuse».

    Belfort : la grève se poursuit chez General Electric

    L’Est Républicain, 12 avril 2016 :

    Le mouvement, en marge de l’action syndicale, est né mercredi dernier parmi les anciens salariés Alstom de Manufacturing qui réclament l’équité salariale avec leurs collègues historiques de General Electric.

    Comme prévu, les salariés de Manufacturing, l’une des entités Energie d’Alstom, en grève depuis mercredi dernier, se sont retrouvés hier matin à l’entrée du site belfortain de General Electric. L’occasion de mesurer l’élargissement de la mobilisation par rapport à vendredi : toutes les équipes étaient en effet représentées, à raison de 150 à 200 personnes. Le mouvement, qui rejette toute étiquette syndicale, continue de réclamer l’équité salariale par rapport aux salariés historiques de General Electric, à travers cinq revendications : le déblocage de la prime d’ancienneté ; une prime d’intégration de 2 500 euros, une revalorisation salariale de 80 euros ; l’embauche des CDD de l’établissement Manufacturing turbine, alternateur et STTG ; la prise en charge des journées de grève.

    Vire : les salariés de Sogefi en grève depuis bientôt une semaine pour leurs salaires

    France 3 Normandie, 11 avril 2016 :

    Depuis mercredi 6 avril, les salariés de cette entreprise, spécialisée dans l’équipement automobile, réclament une plus grande considération de leur travail et notamment une augmentation de salaire alors que leur employeur communique sur ses bons résultats.

    L’information est mise en avant sur le site internet de l’entreprise: des revenus en hausse en 2015, une « Croissance solide en Europe et en Amérique du Nord » et un « résultat net à 7,4 millions d’€ » sur les 9 premiers mois l’an passé. L’information n’est pas passée inaperçue auprès des salariés de l’entreprise, notamment ceux des sites de Vire Marcillac-Vallon, dans l’Aveyron. Ces derniers ont entamé depuis le 6 avril dernier une grève à l’appel de l’intersyndicale (CGT, CFDT, Sud Solidaires) pour réclamer leur part.

    L’Aigle : les 46 salariés de RPC Promens risquent de perdre leur emploi

    Paris Normandie, 10 avril 2016 :

    Les salariés de RPC Promens sont en grève. En cause : la menace qui pèse sur les 46 emplois de cette entreprise de L’Aigle (61), spécialisée dans l’injection plastique et la transformation de matière plastique.

    Une société qui loue des locaux dans l’enceinte des laboratoires Famar.

    Créée dans les années 1970, l’entreprise aiglonne était d’abord spécialisée dans la fabrication d’emballages pharmaceutiques. Elle s’est appelée successivement SCA, puis PPA et Plasthom, avant d’être rachetée en 2015 par le groupe anglais RPC. Une firme qui compte 15 000 salariés dans le monde, sur 95 sites, dont huit basés en France.

    Strasbourg : «Tout le monde sait qu’on ne négocie pas avec les patrons»

    Libération, 9 avril 2016 :

    Des ex-salariés de General Motors à une responsable des RH, quelque 2000 protestataires ont arpenté les rues de la capitale alsacienne. Le défilé s’est terminé à la mi-journée.

    «On ne lâche rien», entonnent en boucle les salariés de Punch Powerglide dans le cortège strasbourgeois contre la loi El Khomri. Eux, les ex-General motors (GM) sont déterminés, au milieu des 2000 manifestants, à «ne rien lâcher face au patronat». Ils avaient lâché 6 jours de RTT en 2010. «C’était la condition pour que GM nous garde jusqu’en 2021 et trouve un repreneur. Si nous n’acceptions pas ses conditions, on était liquidé», rapporte Richard Daniel, délégué CGT du site qui fabrique des boîtes de vitesse.

    Tentative de fichage des conducteurs à la RATP

    Europe 1, 15 avril 2016 :

    Selon la CGT, le département RER de la RATP a tenté de ficher les conducteurs du RER A, dans le but d’établir « une typologie des conducteurs ».

    « Agents difficiles », conducteurs « meneurs » : le syndicat CGT de la RATP a fait état vendredi d’un projet de fichage des conducteurs du RER A, une « erreur » individuelle selon la régie, qui affirme avoir pris « toutes les mesures pour qu’elle ne se reproduise plus ». Selon le syndicat, une chargée de mission au département RER a tenté par courriel « d’obtenir des informations illégales et parfaitement subjectives sur le comportement supposé de tel ou tel agent ». Dans une capture d’écran, la personne demande à un responsable de la ligne RER A de lui « présenter » ses effectifs de conducteurs en décrivant leur « profil » dans le but d’établir une « typologie des conducteurs ».

    « Aidons les inculpé-e-s de Rennes (Appel de l'AG des étudiants de Rennes 2) Union Européenne : claquer la porte ou « renégocier les traités » ? En débattre sans tabou ! (IC.fr-18/04/2016) »
    Partager via Gmail Yahoo!

    Tags Tags :
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :