• Présidentielle : les hésitations de Jean-Pierre Chevènement (lefigaro.fr-19/04/2017)

    Présidentielle : les hésitations de Jean-Pierre Chevènement (lefigaro.fr-19/04/2017)par Tristan Quinault Maupoil 

    L'ancien ministre de l'Intérieur est sensible à la candidature de Jean-Luc Mélenchon mais n'exclut pas de voter pour Emmanuel Macron.

    Comme de nombreux Français, Jean-Pierre Chevènement doute. «Je me sens incapable de donner un conseil dont je sois sûr», grommelle le «Che», désarçonné par cette campagne. «J'éprouve un degré de méfiance assez grand, y compris à l'égard de ceux pour lesquels j'ai de la sympathie», s'excuse l'ancien ministre souverainiste. L'ancien candidat à l'élection présidentielle de 2002 a surtout peur de soutenir un candidat et que son choix «soit démenti» par «le comportement ultérieur» de celui-ci... Pourtant, Jean-Pierre Chevènement est pressé de toutes parts. Un candidat important est venu le sonder tandis que François Fillon l'a plusieurs fois cité en exemple dans ses discours... Pas suffisant pour convaincre le fondateur du Mouvement républicain et citoyen. «Je n'ai pas envie de m'engager derrière un candidat. Je préfère rester ce que je suis, c'est-à-dire un homme libre sans être enrolé dans une équipe, où d'ailleurs, on ne tiendrait pas compte de moi», tranche Chevènement.

    De la «sympathie» pour Mélenchon

    À quelques jours du premier tour de l'élection présidentielle, il tergiverse entre le cœur et la raison. Le cœur, ce serait plutôt Jean-Luc Mélenchon: «Si je me prononce par affinité idéologique, je dois dire que j'ai de la sympathie pour lui. Il a réussi, et il est le seul après moi, à avoir imposé l'idée que la Nation n'est pas forcément de droite». «En ne le faisant pas, on fait un cadeau à Marine Le Pen, en lui offrant un espace», dit-il. Le candidat de la France insoumise «est celui qui est le plus dans la ligne du sillon que je creuse, même si j'ai avec lui des points de désaccord fondamentaux», souffle Chevènement avant de les lister: l'écologie, le nucléaire, la sixième République, la sécurité... «Malgré tout, c'est lui qui affirme l'avenir de la France en Europe, idéologiquement parlant», note l'ex-sénateur. Toutefois, s'il «n'exclut pas» une victoire de Jean-Luc Mélenchon, il juge que «ce n'est pas le plus probable».

    Macron, «est élégant, bien introduit... C'est un parcours assez remarquable»  Jean-Pierre Chevènement

    C'est là que le choix de raison intervient. Ce pourrait bien être Emmanuel Macron, «qui a de bonnes chances de l'emporter». «Il a un grand esprit pratique», loue l'ancien ministre même s'il regrette que son programme est trop dépendant de l'Allemagne. «Il est quand même très fort», s'extasie-t-il. «Pour arriver là où il est arrivé, ça demande de l'audace... Il est élégant, bien introduit... C'est un parcours assez remarquable», sourit-il.

    Quant à François Fillon, il admet que c'est celui qui «est le mieux construit en politique étrangère». «C'est lui qui a vu le plus justement les marges dont la France peut disposer», assure l'ancien ministre de la Défense. Mais la politique économique qu'il propose... «Il veut faire comme Hollande mais en deux fois plus fort, c'est à dire opérer un transfert vers les entreprises». «Avec Hollande, ça n'a pas si bien marché que ça. Qu'est-ce que garantit qu'avec Fillon ça marcherait mieux?», s'interroge-t-il. Enfin, «sa définition de l'ennemi n'est pas bonne. Car l'ennemi, ce n'est pas l'islam, c'est le terrorisme islamiste et le salafisme qui est son terreau culturel». Quand il apprend que son nom est cité par l'ancien premier ministre, il s'en étonne. «Ah bon? C'est une méprise!» François Fillon cite autant qu'il le peut une interview récente du souverainiste à L'Express dans laquelle il a dénoncé «l'étroit concubinage de la justice et des médias». «Je me suis placé sur un plan strictement déontologique. On ne peut pas disqualifier le candidat d'une grande famille politique à seulement deux jours de la clôture des candidatures», plaide Chevènement.

    Le Vél d'Hiv, une «polémique absurde»

    Reste Marine Le Pen. «Des gens voteront pour elle sans le dire, comme pour Fillon. Mais je ne pense pas qu'elle sera élue», assure-t-il. L'ancien parlementaire s'étonne de «la polémique absurde sur le Vél d'Hiv». «Les gens ne raisonnent plus, ils n'ont plus de capacités intellectuelles. Marine Le Pen a pointé les responsables qui étaient, les premiers, Bousquet et Laval. La France, c'était le Général. Est-ce que le gouvernement de Vichy était légitime? C'est la question de fond.»

    Hamon,«ce qui est sûr c'est qu'il va perdre» Jean-Pierre Chevènement

    De Benoît Hamon, il n'en est qu'à peine question. Si ce n'est pour dire «qu'il a été désigné pour perdre par des gens qui veulent reconstruire le Parti socialiste à gauche». «Ce qui est sûr c'est qu'il va perdre!», rigole-t-il en glissant que sa proposition de revenu universel est «une idée creuse».

    Ce qui attriste le plus Jean-Pierre Chevènement, c'est «qu'aucun candidat ne pourra vraiment appliquer son programme» et qu'ils «seront tous confrontés à une forme d'impasse». Malgré tout, il ira glisser un bulletin dans l'urne. «Je me déciderai au dernier moment... Est-ce que je voterai de manière plus idéologique ou politique? Je ne sais pas encore».

    source: lefigaro.fr

    « Pour l’emporter : Apporter à la France Insoumise le contenu de Classe-par GeorgesGastaud, Secrétaire National du PRCF (IC.fr-19/04/2017)« Si Mélenchon arrive au second tour, ce sera une très bonne nouvelle », affirme le NPA (publicsenat.fr-19/04/2017) »
    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    Tags Tags :
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :