• présidentielles2017-Premiers commentaires sur le résultat du second tour de la présidentielle française

    présidentielles2017-Premiers commentaires sur le résultat du second tour de la présidentielle française

    Préparée depuis des mois par les dizaines de couvertures-presse et d’émissions assurant la promotion parallèle de Macron et de Le Pen, la victoire fort prévisible du candidat de la haute banque est l’effet programmé de l’exploitation indécente des nobles sentiments antiracistes du peuple français, de l’entreprise ignoble visant à culpabiliser les électeurs de gauche réticents à voter Macron, et plus encore, de l’union sacrée quasi-totalitaire des médiacrates « beaufs » et « bobos », du Figaro à L’Humanité en passant par Le Monde et par Libération. Tous ces chanteurs d’hymne européen sont mobilisés en faveur du candidat de Merkel, Obama et Juncker, de Gattaz et de Parisot, des LR et du PS, de Hue et de P. Laurent, de l’UE et de l’OTAN. Sans oublier la  direction jaune de la CFDT, d’avance sur les rangs pour accompagner les euro-régressions*.

    Comme prévu, Marine Le Pen a aidé son adversaire à triompher en reculant de plus en plus, à mesure qu’approchait le 6 mai, sur sa prétendue volonté de rompre avec l’UE, en se déclarant « européenne » sur tous les tons et en faisant une croix sur l’objectif, fût-il grossièrement démagogique dans sa bouche, de la retraite à 60 ans. Ces reculades hautement prévisibles du FN, que MLP a tenté de dissimuler derrière une agressivité ostentatoire, montrent plus que jamais que le Frexit, indispensable pour remettre la France sur les rails de l’indépendance, du progrès et de la coopération multi-continentale, sera progressiste, porté par la classe ouvrière, par les vrais communistes, les syndicalistes de classe, les antifascistes véritables et les patriotes de progrès, ou bien qu’il ne sera pas. Car le FN n’offre une alternative au « système » qu’il verrouille : au contraire, la pseudo-alternative Macron-Le Pen du second tour entre « la France en ordre » fascisante du FN et l’ubérisation galopante portée par l’euro-fédéraliste Macron, n’est rien d’autre qu’une tenaille politique visant à broyer la France entre la xénophobie d’Etat et l’eudo-dissolution de la nation, le tout s’opérant sur fond de glissement vers l’Etat policier et vers de nouvelles guerres impérialistes fomentées par Donald Trump.

    Dans ces conditions, il faut se réjouir que nombre d’électeurs progressistes, « insoumis », communistes, syndicalistes de lutte, aient pratiqué l’abstention citoyenne, le vote blanc, le vote « rouge », ou qu’ils aient maintenu leur vote JLM au 2ème tour. Autant et plus que ceux qui ont voté Macron sans cautionner son programme mais en croyant accomplir un devoir antifasciste, ces citoyens lucides, capables de résister à l’énorme pression médiatique, ont préparé la résistance, non seulement au FN, mais à la politique qui creuse son lit en détruisant les acquis du CNR et la souveraineté de la nation, et même notre langue française d’avance sacrifiée au tout-anglais transatlantique (dont Macron est un vecteur assumé). D’ores et déjà, la légitimité morale de Macron et de son parti fourre-tout est nulle pour appliquer cette ligne réactionnaire commanditée depuis Berlin et Bruxelles : car non seulement ce personnage, qui n’avait obtenu sur son nom que 16% des inscrits au 1er tour, est très minoritaire quand on décompte les abstentions, les « nuls » et les blancs (à peine plus de 40 % des inscrits, dont 59% déclarent l’avoir fait uniquement pour faire barrage au FN, ce qui signifie un vote de seulement 18% des inscrits en faveur de Macron), non seulement nombre de ses électeurs du second tour et même du premier, n’avaient pas voté pour son programme mais seulement pour « faire barrage » à Fillon et/ou au FN, mais Macron est le produit d’un système qui fait tout pour que les électeurs se décident moins sur leurs aspirations positives que sur des peurs et sur de pseudo-votes « tactiques » rebaptisés « vote utile » : si bien qu’à l’arrivée, cette élection dénaturée ne traduit en rien les aspirations majoritaires du peuple à l’emploi, à des salaires corrects et à une vie digne pour tous. En particulier, comment ne pas regarder avec dégoût le chantage qui, au second tour, a déguisé cyniquement en barrage antifasciste un vote Macron que la profession de foi du candidat présente expressément, non pas comme « un vote contre qui que ce soit », mais comme un plébiscite pour son mégaprojet de casse néolibérale, celui-là même que le peuple avait rejeté en votant non à la constitution européenne, en congédiant Sarkozy, et en interdisant à Hollande de se représenter ?

    En outre le politologue Jérôme Sainte-Marie a raison d’observer que, de manière aussi déformée que flagrante, la présente élection révèle crûment la fracture de classe qui divise le pays :

    • d’un côté, toutes les tendances réconciliées de la bourgeoisie, des conservateurs aux social-libéraux flanqués de leurs satellites eurocommunistes, ont rallié Macron comme un seul homme : moins pour « défendre la démocratie » (l’empilement de treize lois liberticides en douze ans prouve que cette France d’en haut se moque des libertés !) que pour se prendre leur revanche sur le 29 mai 2005 et pour faire plébisciter par la bande le « saut fédéraliste européen » et le « gouvernement de la zone euro » que Merkel et Hollande ont concoctés dans le dos des peuples. Car l’objectif de classe des compères est d’avoir suffisamment sapé l’Etat-nation et l’ « exception française » issue de 1789 et du CNR à l’issue du quinquennat prochain, pour que la contre-offensive des travailleurs trouve en face d’elle un Empire européen irréversiblement consolidé quand la révolte éclatera. C’est dire qu’il ne faut laisser aucun « état de grâce », ni à Macron-Merkel et à son parti « ni de gauche ni de gauche », ni au FN qu’il faut débusquer de son rôle mensonger de « tribun » de la nation laborieuse qu’il divise et paralyse…
    • De l’autre côté, sous la forme dévoyée, voire suicidaire du vote FN, mais aussi, contradictoirement, sous la forme de l’abstention ouvrière de masse, et, bien plus positivement, sous la forme du vote Mélenchon, les classes populaires et la partie la plus insoumise des couches moyennes campent de plus en plus en marge du système d’oppression qu’est la 5ème République reformatée par l’UE. Même si Macron et Parisot croient pouvoir assommer le mouvement ouvrier et progressiste avec le Blitzkrieg programmé des ordonnances estivales, une déferlante sociale de grande ampleur peut survenir salutairement dès l’automne tant les travailleurs et la jeunesse sont exaspérés par cette politique qui prend sans cesse aux « petits » pour gaver les privilégiés du parasitisme financier que représentent Macron, Fillon… et Le Pen. Encore faudra-t-il œuvrer alors à ce que cette contre-offensive ne cible pas seulement Macron et le MEDEF, et exiger qu’elle pointe clairement (ce que n’ont pas fait ou pas suffisamment les luttes contre la prétendue loi « El Khomri ») la « construction » européenne : car c’est de plus en plus à l’échelle continentale qu’est orchestrée la casse des acquis sociaux, des libertés démocratiques et des souverainetés populaires.

    Le PRCF est fier pour sa part d’avoir fait le choix, au 1er tour, d’apporter un soutien critique, mais dynamique et constructif à la candidature JLM à qui il a peu manqué pour qu’il parvienne au second tour, ce qui eût permis d’éliminer à la fois Fillon, le PS et Le Pen en suscitant un grand Premier Mai de combat !

    Le PRCF se félicite d’avoir appelé, au second tour, à dégonfler le vote ouvrier pour le FN sans cautionner pour autant l’ennemi mortel de la nation laborieuse qu’est Macron. Les militants du Pôle ont dynamiquement privilégié le tractage franchement communiste à l’entrée des usines (tout en travaillant partout où c’était possible avec des militants PCF, JC, ou avec des comités d’insoumis) pour appeler la classe ouvrière à porter le Frexit progressiste dans la perspective du socialisme.

    Le PRCF soutient les initiatives de nombreuses bases syndicales qui appellent dès le 8 mai à la résistance face à Macron. Il appelle à la multiplication des liens entre forces sociales et forces politiques afin de construire l’opposition populaire euro-critique et progressiste nécessaire pour briser la tenaille Macron-Lepen, y compris pour les Législatives à venir.

    Plus que jamais le PRCF appelle les sympathisants qui ont soutenu ses efforts militants, ainsi que les nombreux amis qui ont appuyé sa campagne sur l’internet, à faire le pas de l’adhésion maintenant. Car un PRCF plus fort et organisé partout servira grandement, dans la rude période qui vient, non seulement pour dénoncer le système FNLR/EMPS, mais pour accélérer le travail de reconstruction du vrai parti communiste, aider le syndicalisme de classe, fédérer les partisans du Frexit progressiste et défendre la paix mondiale menacée par l’impérialisme.

    *Il est triste que des dirigeants CGT aient outrepassé le mandat confédéral en appelant, non pas à refuser toute voix au FN, ce qui allait de soi, mais à voter nommément Macron, le champion toutes catégories de l’ubérisation du travail !



    Concernant des législatives, la motion votée par le CC du PRCF unanime (ci-dessous)  donne une large place aux sections locales et départementales du Pôle.

    Motion du PRCF sur les Législatives

    Pour préserver et élargir l’espace politique progressiste et euro-critique indispensable aux luttes, le PRCF a appelé à un soutien critique à la candidature Mélenchon dès novembre 2016.

    Le Pôle a proposé en outre aux militants franchement communistes non organisés ou affiliés à d’autres organisations, y compris au PCF, d’arrêter ensemble et sans préalable de positionnement électoral, un programme minimal commun qui permettrait d’aller ensemble vers la classe ouvrière et la jeunesse afin de défricher l’espace politique et idéologique d’une France Franchement Insoumise à l’UE du capital et pour poser à nouveau la question du socialisme pour la France.

    En même temps, les militants du Pôle ont diffusé largement aux travailleurs, principalement à l’entrée des usines et des services publics, le tract-programme du PRCF proposant le Frexit progressiste assorti d’une série de propositions visant à engager la rupture avec le capitalisme.

    Aujourd’hui, quelle position adopter pour les Législatives qui arrivent, selon le principe hautement toxique du quinquennat ?

    Là où la situation le permet, il est possible, voire souhaitable, de présenter des candidatures franchement communistes et progressistes à l’initiative du PRCF ; mais il faut alors rencontrer les autres forces qui ont soutenu la candidature Mélenchon et chercher à unir ces forces.

    Ailleurs, le positionnement du PRCF et de ses organisations départementales se fera sur la base des discussions, possibles ou non, constructives ou non, avec les candidats du PCF et / ou de la France insoumise, notamment sur la question de la sortie de l’UE par la gauche.

    En effet, si le PRCF juge très sévèrement l’orientation euro-constructive et socialo-dépendante du PCF-PGE à l’échelle nationale, il n’exclut pas de discuter au cas par cas «en bas» avec les candidats du PCF se réclamant du communisme pour mesurer si un dialogue ouvert et éventuellement public est possible sur la question européenne et sur le Frexit progressiste.

    Dans l’affirmative, le PRCF sera prioritairement attentif à la préservation de l’espace communiste au Parlement (si déformé que soit cet espace en raison des capitulations du PCF-PGE) que dessine encore l’existence, d’ailleurs extrêmement fragilisée, d’un groupe du PCF à l’Assemblée nationale : le PRCF ne fera montre d’aucune irresponsabilité historique à cet égard pour peu que, sur le terrain, les candidats du PCF acceptent le dialogue, voire l’action commune, en passant outre aux éventuels oukases de l’appareil national ou départemental.

    Les organisations départementales du PRCF chercheront aussi le contact avec les organisations et les militants de la France insoumise afin d’examiner les programmes proposés par ces candidats, notamment sur la question du Frexit progressiste et, si besoin, d’arrêter les soutiens possibles et nécessaires.

    Bien entendu, pour autant que cela dépendra du PRCF, il faudra faire en sorte que soit éliminée la concurrence suicidaire entre PCF et France Insoumise là où il y aurait des propositions concurrentes, surtout si aucune des deux candidatures n’est claire sur la question du Frexit progressiste.

    Bien entendu aussi, au second tour, aucun soutien ne sera donné aux LR, fût-ce en opposition au FN qu’il nous faudra néanmoins dénoncer spécifiquement comme un énorme danger pour les libertés. Aucun soutien non plus aux députés sortants du PS ayant voté la loi Travail, le Pacte de responsabilité ou le retour de la France dans l’OTAN. Aucun soutien enfin n’est concevable envers les candidats des groupes euro-trotskistes ou de groupes autoproclamés «partis» qui n’ont d’autre but que de nuire au PRCF, voire d’usurper son sigle.

    Il reviendra aux ARC, au cas par cas, de juger si tel ou tel «frondeur» socialiste sortant présent au second tour a montré suffisamment de cran et de fermeté face à Hollande pour qu’il puisse éventuellement faire l’objet, ou pas, d’un vote de barrage anti-LR ou anti-FN, sans pour autant aller jusqu’au soutien politique, fût-il critique.

    En attendant, il convient de ne pas oublier que le terrain électoral n’est pas le terrain principal pour les militants révolutionnaires et qu’il convient donc prioritairement, avec nos tracts, journaux, affiches, autocollants, pétitions, débats, prises de parole aux entreprises, etc., d’appeler le monde du travail à développer les luttes à l’échelle la plus large.

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