• Que sont-ils devenus ? La trajectoire d’ex-dirigeants confédéraux (CGT-CFDT-FO),des années 1980 aux années 2010 (IC.fr-7/09/21)

    Que sont-ils devenus ? La trajectoire d’ex-dirigeants confédéraux (CGT-CFDT-FO),des années 1980 aux années 2010  (IC.fr-7/09/21)

    Regarder dans le rétroviseur permet, à l’aune du chemin parcouru par les uns et les autres, de corriger le tir pour l’avenir. C’est bien l’objet du très sérieux travail de recherche que publie en cette rentrée l’universitaire spécialiste des mouvements syndicaux, Stéphane Sirot, en analysant la trajectoire de dirigeants de différentes centrales syndicales ces dernières années, pour mieux éclairer ce que cela nous apprend des évolutions de certaines composantes du mouvement syndical. Celles et ceux qui voient le syndicalisme avant tout comme un contre-pouvoir devraient en sortir davantage confortés que les promoteurs les plus assidus du partenariat social.

    Que l’on ne s’y méprenne pas, ce travail est à l’exact opposé d’un brûlot antisyndical, dénigrant en tenant du statu quo de l’exploitation capitaliste, l’engagement et l’organisation syndicale en général, les syndicalistes en particulier, au prétexte justement de certaines trajectoires ou comportements dévoyés de certains dirigeants en collusion avec le patronat . Tout d’abord, car c’est une documentation et une analyse factuelle dressant un panorama objectif de la trajectoire particulière des différents dirigeants des centrales syndicales. Surtout, car cette analyse objective distingue justement ce qu’est l’engagement syndical des centaines de milliers de militants, un engagement collectif au service de la classe des travailleurs, de certaines trajectoires de certaines de ces personnalités du syndicalisme institutionnalisé si souvent si loin de cette lutte de classe et de masse.

    L’avant propos que nous donnons à lire ci après l’illustre.

    Ce travail, qui est s’inscrit dans la suite du travail reconnu du spécialiste incontesté des luttes sociales et du mouvement syndical en France qu’est Stéphane Sirot, gagne donc à être lu et diffusé par l’ensemble des syndicalistes qui, comme il y invite, « croient encore que celui-ci demeure un instrument essentiel et incontournable de la conquête du progrès social « 

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    Le présent opus était en gestation depuis longtemps. Au regard du devenird’après-mandat des derniers secrétaires généraux des principales centrales, tel querépercuté quelquefois non sans complaisance par les médias, la réalité concrète dela dimension de contre-pouvoir du syndicalisme m’a paru de plus en plus hypothétique, tout au moins dans ses récentes incarnations nationales.
    Parallèlement, j’ai pu constater comme tout un chacun que ces dernières années, l’hégémonie des grandes confédérations de travailleurs sur les mobilisations sociales a eu tendance à se déliter, l’épisode des Gilets jaunes étant évidemment le plus spectaculaire en la matière. Or, de mon point de vue, la prise de distance manifestement croissante d’une partie des milieux populaires vis-à-vis des syndicats n’est pas sans aucun lien avec l’image offerte par la reconversion des figures dirigeantes les plus connues du grand public, qui peut les faire apparaître d’instinct comme participant d’une vaste sphère institutionnelle, elle-même de plus en plus massivement honnie.
    Ces ressentis citoyens se télescopaient avec mon interprétation d’historien des transformations de longue durée du syndicalisme français. Ne pouvait donc que naître l’envie de prendre une mesure plus précise du degré d’assimilation à l’ordre dominant des responsables de plus haut niveau, par définition les plus repérables et, le cas échéant, de mettre en exergue la diversité de leurs rapports à l’engagement, d’une centrale à une autre. Ce qui, pour moi, n’a rien d’anecdotique, dans la mesure où ces cadres nationaux sont issus d’un processus de sélection à l’intérieur de leurs organisations et représentent ainsi bien davantage qu’eux-mêmes. Or, leur cheminement fait écho, tout en jouant le rôle de miroir grossissant, à des évolutions et des conceptions parfois communes, mais aussi clairement différenciées du syndicalisme et peut parfois interroger a posteriori sur la construction du sens de leur positionnement dans l’exercice de leur mandat.
    Toutefois, avant d’aller plus loin, le lecteur ne doit pas se méprendre sur les intentions de l’auteur. Il n’est pas ici question de jeter le discrédit ou de dénoncer quiconque et, d’ailleurs, ne seront nommément cités pour l’essentiel que les cas connus de tous. Il s’agit encore moins de nourrir les préventions à l’égard du fait syndical. Je connais personnellement l’investissement des militants de terrain, que je rencontre notamment quand je suis invité à venir débattre avec eux. Leurs convictions m’impressionnent souvent, les sacrifices qu’ils consentent volontiers forcent toujours mon respect. J’ai aussi admiré et j’admire encore d’anciens dirigeants qu’il m’a été offert de côtoyer. Ainsi le regretté Pierre Delplanque, qui a oeuvré aux côtés de Marcel pour le bien commun et en parfait désintéressement personnel, Roger Silvain, figure de la CGT Renault-Billancourt, engagé jusqu’à son dernier souffle, ou encore François Duteil, qui sait faire partie de cette brochure et dont la cohérence du parcours personnel aussi bien que la constance et la finesse intellectuelle lui valent mon indéfectible fidélité. Sans parler de Georges Séguy, avec qui j’ai eu la chance de pouvoir échanger un peu, bien trop vite à mon goût, et que je regardais comme le monument historique qu’il était.
    Bref, si certains esprits se sentent pour les uns heurtés ou fort marris, pour les autres confortés par les constations qui suivent, celles-ci ne résultent pas de ma
    volonté et ne sont que le fruit des choix opérés par les acteurs concernés. À chacun, donc, d’en tirer les enseignements personnels ou collectifs qu’il voudra, le présent et l’avenir du syndicalisme étant évolutifs et appartenant à celles et ceux, dont je ne me cache pas de faire partie, qui croient encore que celui-ci demeure un instrument essentiel et incontournable de la conquête du progrès social.

    Avant propos

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

    « Le documentaire Aube dorée, l’affaire de tous, projeté mercredi 8 septembre au Club 6 à Saint-Brieuc (LT.fr-5/09/21)Fête d’Avante- Le PC portugais : un parti respectable et donc respecté (IC.fr-7/09/21) »
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