Le 8 août 1944, des habitants fêtent la libération de Quimper sur un camion de la Wermacht pris par les Forces françaises intérieures (FFI). 

Le 8 août 1944, l’occupation allemande à Quimper prit fin. Après plus de quatre années de présence militaire étrangère dans les rues de Quimper, les Forces françaises intérieures (FFI) libérèrent la deuxième ville du département. Depuis leur arrivée, les 18 et 19 juin 1940, les forces allemandes avaient installé les services administratifs du régime nazi dans la préfecture du Finistère. De nombreux bâtiments de la ville avaient été réquisitionnés par les soldats, à l’image du Likès, l’établissement scolaire transformé en caserne militaire.

Une libération sur plusieurs jours

La libération de la ville prendra quelques jours, « entre le 4 et le 8 août », raconte l’historien Christian Bougeard, professeur à l’Université de Bretagne-Occidentale (UBO). Aux premiers jours du mois d’août, la quasi-totalité des soldats allemands ont quitté Quimper, « pour se replier soit sur Lorient, soit sur Nantes et Saint-Nazaire ». À la suite du débarquement en Normandie, le régime nazi tente de fortifier quelques positions et délaisse certaines villes.

Cependant, « plusieurs troupes restent », explique Christian Bougeard. Des résistants des FFI entament alors la libération de Quimper le 4 août. Symboliquement, « le drapeau français est accroché sur la cathédrale. » Les Forces françaises, accompagnées de leur chef départemental, souhaitent alors « rétablir le nouvel ordre républicain et éviter les pillages. » Le nouveau préfet de la Libération est ainsi installé dès le 4 août à Quimper. 

Un incendie à la préfecture

Mais dès le lendemain, le 5 août, des accrochages éclatent entre les soldats qui n’avaient pas encore quitté la ville, et les résistants déterminés à libérer Quimper. Des civils sont abattus par les forces étrangères et un incendie se déclare dans la préfecture. Le feu détruira les combles et la toiture du bâtiment. Sentant la fin arriver, les troupes allemandes se montrent déterminées.

Les dernières violences ont lieu non loin du centre-ville, sur la route de Briec, à hauteur de Tréqueffelec. Alors qu’ils tentent de fuir vers Brest, où la présence allemande est la plus forte, des soldats se retrouvent sous les balles des résistants français. Sept résistants sont tués dans le combat, ainsi qu’une cinquantaine de soldats allemands.

Le Finistère définitivement libre

Finalement, Quimper sera définitivement libérée le mardi 8 août 1944. Alors que plusieurs résistants la croyaient proche, l’armée américaine n’est pas intervenue dans le processus et ne traversera Quimper qu’un mois plus tard. Les villes du Sud-Finistère seront ensuite progressivement libérées de l’occupation allemande.

Le 9 août pour Quimperlé, le 10 août pour Châteaulin. C’est dans la baie d’Audierne que se trouveront « les derniers noyaux de la résistance allemande. » À compter du 20 septembre 1944, il est possible de considérer que le Finistère est entièrement libéré du régime nazi. Quimper verra les soldats américains deux jours plus tard, le 22 septembre, lorsqu’ils traverseront la ville pour se rendre à Lorient après la reddition des troupes allemandes, sur la presqu’île de Crozon.

Tanguy HOMERY.

source: https://www.ouest-france.fr/