La mobilisation contre la réforme des retraites faiblit à Quimper. Ils étaient un peu moins de 500 manifestants ce jeudi. Toutefois, ils entendent continuer le combat. Un combat qui pourrait prendre de nouvelles formes.

« C’est vrai que c’est un peu creux aujourd’hui », reconnaît Gérard, un manifestant présent ce jeudi matin sur la place de la Résistance, à Quimper. À l’occasion de la 10e journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites, un peu moins de 500 personnes ont défilé dans les rues, sous le crachin. « Beaucoup sont malades avec ce temps. Et puis, il y a les vacances, ça n’aide pas. Mais on ne lâche rien », explique l’un d’entre eux pour expliquer cette mobilisation bien moins importante que lors des précédents rassemblements. « La détermination est toujours là mais le nombre s’étiole, c’est vrai », reconnaît Philippe Germain, un Gilet jaune. « Elle est peut-être moins visible qu’avant, mais il y a toujours une forte présence dans la rue », complète Frédéric Pogent, de Solidaires. « On veut nous faire croire que c’est terminé, mais non, ce n’est pas terminé », ajoute le responsable syndicaliste.

Si beaucoup des manifestants comprennent « une certaine lassitude » en raison d’un « mouvement inédit qui dure depuis plus de deux mois », certains veulent inventer de nouvelles manières de manifester pour « continuer le combat ». « Maintenant, il faudrait lancer un appel à la grève générale. Ce qui aurait déjà dû être fait il y a bien longtemps. On doit mobiliser et fédérer tout le monde », note Marianne Trégourès, de FO. « Il faut plus d’actions fortes et mieux utiliser nos actions de communication », indique Christelle Quiniou, une Gilet jaune qui aimerait « des actions symboliques comme déposer ses tenues de travail devant la préfecture ». Ce jeudi, des manifestants ont déposé des « godillots » devant la permanence de la députée Annaïg Le Meur.

« Combattre le monde de Macron et ses dérives »

Dans les rangs du cortège, certains évoquent même des blocages à grande échelle. « Des blocages ? Ce serait idéal pour se faire entendre. Mais il faut du temps pour que les gens comprennent que si on fait des actions tous ensemble, en même temps, le gouvernement ne tiendra pas », continue Christelle Quiniou. Pour Philippe Germain, « il va falloir mettre ces sujets sur la table avec l’intersyndicale, les lycéens et les Gilets jaunes. Il faut peut-être aussi penser à regrouper les actions sur des villes où il y a plus de monde », explique-t-il tout en soulignant que « la répression policière nuit au maintien du mouvement dans sa forme originale ».

Alors que l’intersyndicale avait décidé de raccourcir le défilé du cortège, en raison de la pluie, quelques Gilets jaunes ont fait une petite pause devant le commissariat pour dénoncer « la répression policière ». « On était 800 hors-la-loi lors de la manifestation du 16 janvier où deux lycéens ont été interpellés. Ils ont clairement été ciblés par la police. C’est scandaleux », déplore Marianne Trégourès. « On va continuer de combattre le monde de Macron et ses dérives », promet-elle. Ce jeudi, les lycéens n’étaient pas présents à la manifestation mais leur déclaration a été lue par un Gilet jaune.

Benjamin Pontis

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