• Quimper-Retraites-"Manifester encore et toujours" (LT.fr- 24/09/19-16h57)

    Quimper-Retraites-"Manifester encore et toujours" (LT.fr- 24/09/19-16h57)

    Environ 300 personnes ont manifesté contre la réforme des retraites, ce mardi matin, à Quimper. Les organisateurs ne cachent pas une certaine déception. Ils ne baissent pas pour autant les bras, persuadés que leur message finira par mobiliser le plus grand nombre.

    Elsa, 32 ans, enseignante à Rosporden. « Je ne suis pas pour travailler jusqu’à 67 ans avec 300 € de moins par mois en retraite. C’est un sujet dont nous avons parlé entre collègues. Il y a une dizaine d’enseignants du collège présents aujourd’hui. Le ressenti c’est aussi une très grande peur de nos élèves face à l’avenir, avec la question du climat, la peur de ne pas trouver de travail. Dès la 4e nous entendons ces préoccupations. Alors manifester aujourd’hui, oui. Quoi faire d’autre ? Et puis nous avons déjà gagné par exemple suite aux manifestations contre le CPE ». (NDLR : en 2006, le projet de loi sur le contrat Première embauche a été retiré après d’importantes manifestations).

    V., 55 ans, et M., 38 ans, infirmières à l’Établissement public de santé mentale Étienne Gourmelen. « Nous avons débrayé car nous ne sommes pas d’accord avec une retraite de plus en plus tardive. Nous avons travaillé ou nous travaillons de nuit, parfois en 3X8. L’organisme se fatigue et au fil des ans s’adapte de moins en moins à ce rythme. D’ailleurs, des études ont montré une diminution de l’espérance de vie pour les travailleurs de nuit. Aujourd’hui, nous sommes plutôt pessimistes vu ce qui se passe depuis des années ».

    Régis Thomas, responsable Sud Éducation. « Aujourd’hui, il n’y a pas beaucoup de monde, mais c’est un point d’ancrage pour la suite, le début d’un mouvement qui va se prolonger. Il faut reconnaître que, par rapport aux précédents gouvernements, celui-ci a une certaine habilité dans la communication, mais il arrive au bout de sa capacité de persuasion. Manifester est-il utile ? Quel autre moyen avons-nous ? Ici on peut se voir, discuter, entretenir des liens. Nous avons réussi à faire bouger les choses en 2006. En 2010, nous avons failli gagner. Pour nous, il n’y a pas d’autres voies que la grève ou la manifestation ».

    Yves L’Helgoualc’h, 80 ans, CGT Marins de Concarneau. « Avec la réforme, le régime particulier de retraite des marins est condamné. On ne se bat pas pour conserver un régime particulier, car nous savons que nous serons débordés sur la question de l’âge de départ à 55 ans. Notre combat porte sur la durée de cotisation qui doit rester à 37 ans et demi ».

    Sylvie, 56 ans, secrétaire, Concarneau. « À 58 ans et demi, j’aurai cotisé le nombre de trimestres nécessaires car j’ai commencé à travailler à 16 ans. J’espère que je n’aurai pas à aller jusqu’à 64 ans ».

    Matthieu Stervinou, 41 ans, élu socialiste à Quimper. « Si je suis ici, c’est que j’y crois. Même s’il n’y a pas beaucoup de manifestants, les idées continuent à avancer, grâce aux syndicats. L’action collective devra être repensée, mais on n’a rien trouvé de mieux. Depuis 2009-2010, les mouvements n’ont pas porté. Pourtant les syndicats sont toujours en alerte. Il est difficile d’être optimiste vu les urgences, sociales, climatiques et un gouvernement hermétique. Je suis effectivement plutôt pessimiste ».

    Lors de la manifestation contre la réforme des retraites, mardi 24 septembre, dans les rues de Quimper.

    Bernard, 66 ans, retraité du privé de Quimper. « Je suis en retraite depuis sept ans et j’ai constaté la dégradation du niveau des pensions. J’étais technicien en bureau d’études dans le privé et j’ai pu partir à 60 ans pour carrière longue. Je suis là surtout pour les actifs. Pour moi, les bonnes réponses pour l’avenir c’est d’abord l’augmentation des salaires, le développement de l’emploi, l’égalité homme-femme et aussi utiliser les revenus financiers. Car il y a de l’argent quand on voit les 50 milliards de dividendes distribués aux actionnaires ».

    Perrine, 40 ans, infirmière à l’hôpital. « Je suis toujours mobilisable de nuit. Je ne me vois pas travailler sans rythme fixe jusqu’à 65 ans. Rien n’est proposé pour améliorer les conditions de travail pour les personnes qui vieillissent. Aujourd’hui, je suis déçue de la participation. Il y a un certain fatalisme un peu partout. Je suis plutôt pessimiste pour l’avenir avec le gouvernement actuel ».

    Ronan LARVOR

    source: https://www.letelegramme.fr/

    « Quimper-Retraites: une mobilisation mais pas massive (OF-25/09/19)Retraites. Plusieurs centaines de manifestants défilent à Brest [Vidéo] (LT.fr-24/09/19-13h20) »
    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :