• Quimperlé. Hôpital : statu quo entre le personnel et la direction (OF.fr-22/03/2017)

    Les représentants de la CGT et de la CFDT ont pris la parole en début de séance du conseil de surveillance de l’hôpital.Les représentants de la CGT et de la CFDT ont pris la parole en début de séance du conseil de surveillance de l’hôpital. 

    par Jean-Marc PINSON.

    Le conseil de surveillance de l’hôpital qui devait se tenir mardi à Kerglanchard a été ajourné. Il a été bloqué par les syndicats et pourrait se dérouler vendredi.

    L’appel lancé par les syndicats, CFDT et CGT pour que la population vienne dire « non » à la fusion de l’hôpital avec Lorient, Port-Louis-Riantec, Le Faouët, n’a pas soulevé les foules hier, mardi, à Kerglanchard.

    Mais la détermination de la cinquantaine de personnes présentes était grande. À tel point que, sous la houlette des syndicats, après leurs prises de parole (lire ci-dessous), ils ont refusé de quitter la salle.

    De fait, le conseil de surveillance, présidé par Michaël Quernez, n’a pas pu avoir lieu. Ce dernier, visiblement tendu, a déclaré qu’il fallait « éviter l’amalgame historique » avec ce qui s’est passé à Hennebont et Concarneau

    « Il ne faut pas qu’il y ait une confusion entre la situation que nous vivons et le projet porté par les quatre établissements en vue de se rapprocher. » Le maire et président du conseil de surveillance tient à faire le distinguo entre la fusion et la situation en psychiatrie. « Cela n’a rien à voir. »

    Pour la psychiatrie, même s’il juge « la situation délicate », il met en avant « la volonté du centre hospitalier de conserver et de faire fonctionner l’unité psychiatrique ».

    L’inquiétude des soignants

    Sur la fusion, car, dans les esprits il peut y avoir confusion justement, il a répété que le GHT (Groupement hospitalier de territoire) « n’est pas adapté, c’est un recul ». Et de préciser : « Je ne suis pas détenteur de la vérité absolue mais je suis convaincu que tous les GHT vont se tourner vers la fusion. »

    Gaëlle Ménard, présidente de la commission médicale d’établissement a également réagi. « Le GHT représente une perte d’autonomie des petits établissements, nous serons vigilants sur les modalités de cette fusion. J’entends l’inquiétude des soignants, mais, ajoute-t-elle en réponse à la CFDT, nous n’avons pas de leçon d’humilité à recevoir. » Réflexion appuyée par le maire qui demande « un respect du corps médical ».

    « La fusion est actée »

    Thierry Gamond-Rius, directeur du centre hospitalier de Bretagne Sud, tout en comprenant « l’inquiétude » du personnel a rappelé que nous sommes « plus fort ensemble, la synergie conforte le site de Quimperlé, nous ne sommes plus en concurrence. Le GHT n’était pas adapté à notre situation »

    Quant à la crainte exprimée par certains de la mobilité, le directeur du CHBS l’a assuré : « Il n’y aura pas de mobilité forcée aux agents ».

    La fusion ? « Elle est actée », a-t-il martelé. Le conseil de surveillance se charge à présent « des modalités techniques ».

    La position de la CFDT

    « Le chef d’établissement lorientais, largement soutenu par le président du conseil de surveillance de l’hôpital de Quimperlé, ne s’est pas privé de mettre la charrue avant les bœufs […]

    Cette attitude qui se rapproche d’une ambiance de 49-3, ne présente pas une bonne impression au regard des professionnels et de la population. Il serait mal venu de la part des décideurs de penseur qu’ils dénicheraient des moutons pour tirer leur charrue. […]

    Lors de la réunion publique du 7 février, les usagers et certains élus municipaux n’ont pas hésité à contester les projets et les décisions autocratiques, comme la fermeture provisoire des 25 lits de psychiatrie sans y avoir été informés. […]

    La CFDT tient à féliciter le collectif soignant qui continue de lutter par solidarité pour l’intérêt des patients et des familles. Cette implication des personnels devrait donner une leçon d’humilité à la communauté médicale plutôt soucieuse de leurs conditions au travail, qui reste un critère incontournable d’attractivité médicale, permettant une meilleure conciliation vie professionnelle et vie privée.

    Il s’avère que la désertification médicale profite bien à certains et facilite l’adhésion du corps médical au projet ambitieux du directeur du CHBS, avec la collaboration des présidents des conseils de surveillance. […]Ni la fusion et ni le Groupement hospitalier de territoire ne seront en mesure de régler la pénurie médicale sur la psychiatrie à Quimperlé.

    La CFDT rappelle la direction, afin de prendre les mesures nécessaires concernant les vraies raisons qui freinent régulièrement les recrutements médicaux du secteur psychiatrique. […]

    Il revient aux médecins, aux représentants des usagers et aux élus locaux de bien réfléchir avant de se positionner définitivement sur le futur sort de l’hôpital quimperlois. Pour rappel, l’exemple du voisin concarnois a fait ses preuves quand il a perdu son entité juridique. »

    La position de la CGT

    « La pénurie médicale est l’alibi des suppressions de lits et des services de soins pour diminuer l’offre de services publics et de l’accès aux soins. La fusion ne réglera en rien la pénurie de médecins psychiatres à Quimperlé, bien au contraire…

    Les risques du GHT et de la fusion sont importants, également pour les usagers. C’est la remise en cause de la proximité dont on sait qu’en plus des difficultés socio-économiques elle est la cause du renoncement aux soins. Prenons l’exemple de la fusion de l’hôpital d’Hennebont avec Lorient en 1997.

    Suite à une entente entre les maires de Lorient et d’Hennebont, un accord de fusion a été validé dans les différentes instances : les deux directeurs d’hôpitaux et leurs conseils d’administration, les deux conseils municipaux ainsi que le préfet du Morbihan.

    De ce fait, le site d’Hennebont s’est vu dépossédé de ses services au fur et à mesure. La chirurgie en mai 1999. Les urgences le 1er juillet 1999, remplacé par un accueil médical de jour (supprimé depuis). Les soins intensifs, transférés à l’hôpital Bodélio de Lorient, le 26 novembre 2000, la fermeture de la maternité en 2001, la fermeture de la pharmacie en 2003, jusqu’à la disparition totale du site.

    Nous ne sommes pas dupes, dans la fusion, il y aura des fermetures de services qui vont supprimer des emplois d’une manière ou d’une autre. Des surcoûts et des dysfonctionnements qu’il va vous falloir réguler.

    Des suppressions d’emplois directs et indirects avec une mutualisation de moyens qui engendrera obligatoirement une diminution des emplois par le non-remplacement des agents partant en retraite et la suppression d’agents contractuels (CDD et CDI).

    Monsieur le président, monsieur le maire […] nous demandons un moratoire d’une année, nous permettant ainsi de travailler ensemble en toute sérénité avec les usagers et les professionnels. »

    Psychiatrie : un sous-effectif important

    La direction du centre hospitalier fait le point sur le pôle psychiatrie.

    « Les praticiens hospitaliers du pôle de psychiatrie sont confrontés à un sous-effectif important. L’établissement a entrepris de nombreuses démarches pour pallier cette situation : publication de postes prioritaires de psychiatrie, recours à des cabinets d’intérim et de recrutement, remplacements ponctuels assurés par des praticiens contractuels, originaires de toute la région.

    Il est prévu une publication prochaine de postes partagés avec les établissements publics de santé mentale Charcot de Caudan et Gourmelen de Quimper.

    La mise en place d’une astreinte médicale territoriale de psychiatrie est en cours d’examen avec l’ESPM Charcot et la délégation territoriale de l’ARS Bretagne du Morbihan. L’allégement du poids de l’astreinte est un facteur d’attractivité pour les médecins.

    La communauté médicale et la direction ont examiné et validé un dispositif provisoire visant à soutenir et sécuriser l’activité de psychiatrie en l’adaptant aux effectifs médicaux. Le dispositif s’articule autour de mesures de réduction temporaire du nombre de lits, de suspension des admissions de patients à des soins sans consentement et hors secteur. Les médecins les mettent en œuvre de façon progressive et graduée.

    Parallèlement, un renfort médical est prévu sur le secteur ambulatoire et une présence infirmière psychiatrique est confortée aux urgences. Les effectifs paramédicaux et non soignants ne sont pas impactés par ces mesures.Il n’est pas question d’une quelconque volonté de fermeture de lits et il n’y a aucune corrélation à établir avec le processus de fusion en cours entre les centres hospitaliers. »

    source: ouest-france.fr

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