• Le groupe Renault appelle à la levée du blocage de la Fonderie de Bretagne pour redémarrer l’activité au plus vite. Le groupe Renault appelle à la levée du blocage de la Fonderie de Bretagne pour redémarrer l’activité au plus vite. 

    Renault se dit « prêt à redémarrer dès que le blocage sera levé » à la Fonderie de Bretagne, à Caudan. Les salariés, qui occupent le site depuis ce mardi 27 avril, refusent catégoriquement.

    Alors que les salariés en sont au troisième jour de blocage de la Fonderie de Bretagne à Caudan, Renault appelle, une nouvelle fois, ce jeudi 29 avril, à la levée du blocage : « Nous sommes prêts à redémarrer dès que le blocage sera levé et que les conditions de sécurité seront assurées pour tous. Notre activité continuera en ligne avec les volumes prévus pour l’année 2021 », annonce Renault. Pour les salariés grévistes, la réponse est claire : « Hors de question. On ne bougera pas ». 

    Les salariés dans l’attente d’un entretien avec les dirigeants

    Renault, qui emploie à Caudan près de 350 personnes, a annoncé, le jeudi 11 mars, chercher un repreneur pour l’usine, qu’il a implanté en 1966. Les salariés attendent des garanties de la part du constructeur, notamment sur le retour des pièces fabriquées à la Fonderie mais dont la production a été redirigée à l’étranger après l’incendie de 2019. La CGT de l’usine a demandé aux élus locaux de servir de médiateurs auprès des dirigeants du groupe pour l’organisation d’une réunion. Les salariés n’ont pas eu de retour de la direction.

     

    source: https://www.letelegramme.fr/

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • À l’image de ce panneau déployé mercredi, à Caudan (56), plusieurs fonderies françaises sont menacées de fermeture.À l’image de ce panneau déployé mercredi, à Caudan (56), plusieurs fonderies françaises sont menacées de fermeture.

    Fonderie de Bretagne, Gupta, MBF Aluminium : les menaces se multiplient dans les fonderies françaises, des rouages essentiels de l’industrie automobile qui doivent se transformer.

    De la serrure au moteur. Les fonderies fabriquent plus d’une centaine de pièces en fonte ou en aluminium destinées à l’automobile, des barillets de serrure aux blocs-moteurs thermique. La France est troisième au niveau européen pour la fonderie en général, avec 5,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires, selon une étude réalisée en 2020 par le cabinet Roland Berger pour la Plateforme automobile (PFA), qui représente le secteur.

    La moitié du marché français est dédiée à l’aluminium, dont 80 % (soit 2 milliards par an) sert l’automobile, entre une douzaine de gros indépendants, les structures des géants de l’auto et une centaine de petites fonderies, aux situations très contrastées. Au total, la fonderie automobile représente 13 500 emplois en France.

    5 200 emplois sur la sellette

    À la Fonderie de Bretagne, basée à Caudan (56), 350 personnes fabriquent, notamment pour Renault, des bras de suspension ou des coudes d’échappement. En pleine cure d’austérité, le Losange a décidé de revendre la fonderie. Des salariés, qui voyaient cette décision arriver depuis plusieurs années, ont bloqué l’usine. « Qui veut reprendre ça à l’heure actuelle ? », s’interrogeait, mercredi, Pierre-Yves, 41 ans, ouvrier à la production. « Renault nous lâche, on n’a plus rien à perdre ».

    En Meurthe-et-Moselle, la fonderie FVM a été placée en liquidation. MBF, dans le Jura, et Sam, dans l’Aveyron, sont menacées. Dans la Vienne et dans l’Indre, trois fonderies (850 salariés) ont également été placées en redressement, écrasées par les dettes de leur maison-mère, le groupe du magnat indo-britannique Sanjeev Gupta.

    D’ici à 2030, 5 200 emplois seraient menacés par « la contraction des marchés sur lesquels sont positionnés les fondeurs français », selon le cabinet Roland Berger.

    La fonte s’effondre, l’aluminium arrive

    La chute de la fonte a été accélérée par la délocalisation de la production automobile et le recul des moteurs diesel, mais aussi par l’effondrement du marché avec la pandémie. Pouvait-on s’attendre à ces évolutions ? Oui, mais elles ont été plus rapides que prévu, indique Wilfrid Boyault, directeur de la Fédération forge fonderie. Surtout, les fonderies automobiles, moins compétitives que leurs voisines européennes, ont été fragilisées par « des années de pression sur les prix » de la part des constructeurs et autres clients, et n’ont plus les moyens d’investir, selon M. Boyault.

    Au cours des dix prochaines années, la fonte coulée ne sera pratiquement plus utilisée et sera remplacée par l’aluminium, plus léger, prévient Roland Berger, et l’industrie doit s’adapter. Il faudrait orienter les fonderies fonte hors du secteur automobile, consolider la fonderie automobile autour de deux puissants champions, et miser sur l’innovation.

    « Notre outil de production est trop petit, trop dispersé sur le territoire », a souligné, lundi, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, à l’issue d’un comité stratégique de la filière. « On peut imaginer que les pièces des voitures de demain seront des pièces aluminium de structure ou de châssis, volumineuses et techniques », qui nécessitent d’investir dans des presses très puissantes comme le fait Tesla, abonde Wilfrid Boyault. « Encore faudrait-il que l’assemblage des véhicules soit fait en France », pour limiter le coût du transport, a-t-il souligné.

    Plan d’action

    Le gouvernement a proposé, lundi, un « plan d’action », qui comprend un fonds exceptionnel de 50 millions d’euros pour la reconversion des salariés des fonderies, que ce soit pour leur formation ou leur mobilité. S’il y a une action concertée entre l’État, les constructeurs et les fondeurs, « on pourrait sauver la moitié des emplois à risque », souligne Roland Berger. Le plan prévoit d’accompagner les investissements et les projets de consolidation, mais aussi de surveiller les relations entre les fonderies et les constructeurs. La CGT Métallurgie, de son côté, juge « scandaleux » ce plan qui « finance les licenciements », et propose plutôt de relocaliser la production des voitures les plus populaires, pour « donner des volumes aux usines ».

     

    source: https://www.letelegramme.fr/

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Le 2 mai est une terrible date anniversaire, celle de l’incendie criminel de la maison des syndicats d’Odessa et du massacre de 48 militants antifascistes. A cette occasion, les communistes du PRCF 94 appellent à rejoindre un rassemblement contre la fascisation partout en Europe. Comme le rappelait dans une entretien en décembre dernier le secrétaire général du P Simonenko, la fascisation en Ukraine est bien un “danger pour l’Europe entière”.

    Les camarades communistes d’Ukraine, toujours en butte à une féroce, violente et sanglante répression, dans une lettre adressée au PRCF saluent les actions de solidarités antifascistes menées par les communistes en France.


     

    2 mai 2014 – 2021 : à bas la fascisation partout en Europe !

    Le 2 mai 2014, les milices de Pravy Sektor, un groupe fasciste pro-Maidan sous les ordres du gouvernement ukrainien, firent brûler la maison des syndicats d’Odessa, tuant « officiellement » 48 personnes. Ce crime n’a fait l’objet d’aucune enquête par les autorités, ni sur le commanditaire de cette attaque, ni sur les causes réelles de la mort de plusieurs des victimes, ni même sur la lenteur de l’intervention policière lors du drame.
    Sept ans après, l’élection d’un nouveau président n’a pas amélioré la situation en Ukraine. Le cessez-le-feu vient d’être violé dans le Donbass et une offensive de Kiev contre Lougansk et Donetsk est hautement probable. L’antisémitisme et l’anticommunisme connaissent un regain considérable en même temps que se développent des groupes fascistes comme le bataillon Azov. Ces groupes s’en prennent aux russophones, à tous ceux qui sont en désaccord avec eux, notamment à nos camarades du Parti communiste d’Ukraine. Les dirigeants ukrainiens, non contents du fait que le classement de leur pays culmine au sommet des taux de criminalité et de corruption (amenant d’ailleurs beaucoup d’ukrainiens à demander une réforme de la justice), se plaît à assumer le rôle d’avant-garde de l’Otan face à la Russie.

    Ce triste événement d’Odessa renvoie au processus de fascisation en Europe : en France, nous voyons des syndicalistes et des gilets jaunes menacés par la répression patronale et policière pour avoir dit « NON » à l’injustice, lorsqu’il ne s’agit pas de prison ferme et des mutilations infligées en manifestations. Une situation encore accentuée par les projets de type Loi sécurité globale donnant les mains libres à la police. En Europe, l’anticommunisme se développe comme on peut le voir avec les défilés d’ancien Waffen SS dans les Etats baltes, les tentatives d’interdictions du et espagnol, ainsi que la répression que subissent nos camarades du Parti communiste grec. Un anticommunisme d’autant plus valorisé par la résolution de septembre 2019 du Parlement européen sur le totalitarisme affirmant combattre dans un même élan nazisme et communisme afin de mieux redorer le blason du premier pour criminaliser le second.

    En mémoire des victimes et afin de préparer la résistance en France, la section du Val-de-Marne du Pôle de Renaissance Communiste en France vous invite à un rassemblement contre la fascisation et contre l’anticommunisme, le 2 mai 2021 au 13 avenue de Saxe 75007 Paris (proche du métro Ségur, à 14h).

     

    2 mai 2014 – 2021 : à bas la fascisation partout en Europe !  (IC.fr-29/04/21)Chers camarades et amis !

    Au nom du Comité central du Parti communiste d’Ukraine, veuillez accepter nos félicitations à l’occasion de la Journée internationale de solidarité des travailleurs – 1er mai ! 

    Nous, communistes d’Ukraine, sommes solidaires de l’évaluation de classe de votre Parti des processus politiques et socio-économiques négatifs qui se déroulent dans notre propre pays et dans le monde, causés par l’aggravation dramatique de la crise globale du système capitaliste mondial et l’approfondissement des contradictions géopolitiques mondiales, liées à une nouvelle offensive menée par le gendarme international US, ses satellites : FMI, UE et OTAN, avec le renforcement de l’anticommunisme, du terrorisme, du néofascisme et d’autres menaces. 

    Nous vous exprimons notre sincère gratitude pour votre solidarité internationale et votre soutien fraternel à notre Parti dans sa lutte contre le régime national-oligarchique établi dans le pays à la suite du coup d’État de février 2014.

    Nous vous sommes reconnaissants de l’aide apportée pour démystifier les actes criminels du régime en place contre le peuple ukrainien : les meurtres du Maïdan, la guerre civile déclenchée dans le Donbass pour complaire à l’impérialisme international, le massacre brutal de 48 personnes dans la Maison des syndicats à Odessa, etc.

    Malheureusement, depuis le 2 mai 2014, les meurtriers qui ont lancé des cocktails Molotov sur la Maison des syndicats, tiré sur des personnes qui s’étaient réfugiées à l’intérieur et frappé à coups de batte ceux qui ont sauté par les fenêtres pour échapper à l’incendie sont toujours en liberté.

    Les organisateurs et les commanditaires de ce crime sont toujours en liberté et occupent des postes gouvernementaux, tournent en dérision les corps brûlés des victimes, se repassent les films et font des commentaires ignobles.

    Malgré le fait que ce crime du régime au pouvoir en Ukraine depuis 2014 n’est comparable qu’aux atrocités des occupants hitlériens et des Schutzmänner nationalistes ukrainiens, pendant tout ce temps d’enquête, malgré les preuves vidéo et photo irréfutables de l’implication d’individus spécifiques dans le meurtre de paisibles citoyens Odessa qui s’opposaient à la fascisation de leur ville natale et de l’Ukraine, aucun des coupables n’a été traduit en justice.

    En outre, tout est fait pour transformer les victimes de la Maison des syndicats d’Odessa en criminels.

    Cette pratique – celle qui consiste à transformer les victimes en bourreaux – s’inscrit pleinement dans l’idéologie du régime oligarcho-nazi, criminel et “serviteur de Soros” au pouvoir en Ukraine, l’idéologie de leurs maîtres et sponsors de la CIA, du FBI, de l’OTAN, du Département d’État et de nombreuses organisations gouvernementales et non gouvernementales étrangères qui s’emploient activement à détruire la vérité de l’histoire.

    Le Parti communiste ukrainien a exigé pendant toutes ces années que les véritables criminels, y compris ceux qui occupent des postes élevés au sein du gouvernement, soient tenus pénalement responsables dans toute la mesure de la loi.

    Sous le président Porochenko, c’était impossible, car cette atrocité a été commise par l’équipe Porochenko. Mais l’équipe du président sortant Zelenski, foulant aux pieds ses promesses électorales, sabote aujourd’hui l’enquête sur les crimes et les atrocités de ses prédécesseurs, permettant aux meurtriers de porter le titre de députés et de s’asseoir dans leur bureau confortable au lieu de leur cellule de prison.

    En ce jour de deuil et de tristesse, les communistes d’Ukraine sont sûrs que grâce au soutien international, y compris celui du PRCF, les paroles prophétiques de la célèbre “MARSEILLAISE” française se réaliseront :

    Tremblez, tyrans et vous, perfides,

    L’opprobre de tous les partis !

    Tremblez ! Vos projets parricides

    Vont enfin recevoir leur prix.

    Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! 

    Le Comité central du Parti communiste d’Ukraine.

    A revoir : l’échange entre P Simonenko (KPU) et A Monville (PRCF)

     

    source:  https://www.initiative-communiste.fr/

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Déjà bientôt cinquante ans, et le Chili n’a toujours pas refermé la page de la triste histoire du Pinochetisme. Et pour cause : les politiques néolibérales se sont succédé malgré le NON à Pinochet du 5 Octobre 1988. Le peuple chilien vient de trancher en novembre 2020, sous l’impulsion des forces communistes et a voté NON à la Constitution Pinochetiste.

    Pourtant des politiques sociaux-démocrates ont tenté de nier l’Histoire. Il en va de Michèle Bachelet, d’abord ministre de la Santé, puis de la Défense sous le gouvernement de Ricardo Lagos-11 mars 2000 à 2006-, puis présidente du Chili de 2006 à 2010. Elle bride un second mandat de présidente de la République de 2014 à 2018. Après son premier mandat, elle devient la première Directrice exécutive de l’Entité des Nations Unies pour l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes (ONU-Femmes). Pourtant rentée de l’exil politique en 1979, elle ne permettra pas vraiment de rendre justice à des milliers de familles de « desaparecidos » qui réclament justice contre les militaires, -los milicos-tortionnaires. En effet, le Chili compterait aujourd’hui 16000 personnes disparues ! Mais selon la Corporation Nationale de Réparation et de Réconciliation, et la Commission Nationale sur la Prison Politique et la Torture, le chiffre officiel s’élèverait à 31 686 personnes, soit le double ! desquelles 28459 ont été victimes de tortures et 3227 ont été victimes exécutées ou portées disparues. En outre, 200 000personnes ont souffert de l’exil et un nombre indéterminé a connu les centres clandestins de détention et de torture. C’est en juin 1974 que fut créée la DINA (Direction de l’Intelligence Nationale), mais comme chantait Leny Escudero dans « le cancre », c’est pas d’la bonne intelligence ! L’objectif de cet organisme se résume en effet à la persécution, la répression, la détention, la torture et l’assassinat et disparition de personnes réalisées pendant la dictature militaire du Général Pinochet. Lui, qui a eu le de rentrer de Grande Bretagne, après 17 mois sous la protection de Thatcher, en fauteuil roulant au Chili et en Fanfare le 4 mars, acclamé par les forces armées, il se lève du fauteuil, offense aux manifestants des droits de l’Homme. Lui, que l’Europe, -qui donne des leçons de morale au reste du monde-, a refusé de juger !

    Alors, comment ne pas comprendre que les foules chiliennes aient manifesté leur colère dans les rues de Santiago et qu’elles s’apprêtent à le faire dans les urnes les 15 et 16 mai prochains !

    Pourquoi le Chili a-t-il besoin d’un profond changement ?

    C’est une des thématiques abordées dans le programme du Parti Communiste Chilien (*) que nous avons jugé utile de traduire.

    Une grande partie du produit national brut part à l’étranger sous la forme d’intérêts à la dette extérieure, et elle est très haute. L’aggravation de la dépendance économique constitue un frein aux possibilités de développement et à la capacité nationale de répondre aux besoins de ses habitants.

    La violence et le terrorisme d’Etat qu’ont souffert les Chiliens sous la dictature fasciste de Pinochet a été déterminante pour imposer le nouveau projet de capitalisme transnational, qui est toujours en vigueur. Un nouveau secteur de la bourgeoisie domine avec les firmes transnationales. Ils ont creusé un abîme social et la dénationalisation du pays. Des consortiums transnationaux contrôlent les secteurs fondamentaux de l’économie nationale : il en va du commerce extérieur, en particulier des échanges inégaux- dans leur contrôle des secteurs de pointe et des avancées scientifiques et techniques ; sur le marché de capitaux et de l’épargne interne, sur l’influence déterminante qu’ont les organismes financiers multilatéraux, sur les facilités croissantes obtenues par le libre mouvement de capitaux, de biens et de services et la gravitation déterminante dans les télécommunications. L’insertion du pays dans la division du travail repose sur l’exportation d’un groupe de produits de première nécessité dont la valeur ajoutée est faible. La capacité compétitive s’appuie sur les grandes ressources naturelles parmi lesquelles- les activités minières, forestières, piscicoles, agricoles, avant tout-et sur des taux élevés de surexploitation de la force de travail.

    Les affaires vitales pour le pays se résolvent à l’extérieur des frontières nationales. Pour l’essentiel, c’est le résultat de politiques décidées par le capital transnational, intéressé par une plus grande ouverture vers l’extérieur, la liberté de mouvements de capitaux, de biens et de main d’œuvre à bon marché. La domination transnationale et son modèle de libre marché sont les responsables de la grave détérioration écologique, produite depuis la dictature : épuisement des espèces marines, destruction des Forêts, empoisonnement des fleuves et des lacs, augmentation des déchets non recyclés, pollution atmosphérique et acoustique, anarchie de la circulation, importation libre et utilisation irresponsable de matières toxiques dans les processus de production. Le Chili est un pays très fortement monopolisé. Particulièrement, les secteurs les plus dynamiques et les plus rentables sont soumis à une grande concentration. Une petite mais puissante élite, de plus en plus associée au capital transnational, est de plus en plus présente dans les différents secteurs de l’activité économique. D’anciens et de nouveaux groupes économiques ont accumulé d’immenses patrimoines, se sont approprié frauduleusement des entreprises qui ont constitué une bonne partie du patrimoine social du Chili. Ils représentent avec le capital transnational la carte de la richesse extrême.

    La transnationalisation de l’économie chilienne, sous le prétexte de son intégration croissante sur le marché mondial, accentue la crise de multiples industries comme le charbon, le textile et la chaussure, les petites entreprises et menace des branches de l’agro pisciculture comme les céréales et les cultures industrielles. Cela se traduit par la fermeture de sources de travail, ajoutée à l’épuisement des ressources naturelles et au manque d’intérêt du gouvernement, ce qui génère une grave crise économique et sociale dans différentes villes, provinces et régions.

    C’est le cas d’Arica, de Tocopilla, des secteurs de la Quatrième région, Valparaiso, Arauco, Aysén et Magallanes ? Dans le cadre du néolibéralisme et du libre marché, les dénommées reconversions, basées sur des encouragements au capital privé, sans un engagement ferme de l’Etat pour assurer de nouveaux emplois et des activités stables, ne constituent pas des solutions réelles pour la majorité des gens qui souffrent. On les condamne à émigrer, à tomber dans le chômage chronique ou dans l’extrême pauvreté.

     

    Dans ce contexte, la commission internationale du PRCF souhaite un franc succès au Parti Communiste du Chili, un pays magnifique mais qui gagnerait au changement politique, social et économique. Et pour conclure, voici un extrait du discours fondamental aux dirigeants de l’Unité Populaire le 5 septembre 1972 du Président Salvador  : « Que le peuple comprenne pour une première fois que ce n’est pas d’en haut, mais des racines mêmes de sa propre conviction que doit naitre la Lettre Fondamentale qui lui donnera son existence comme peuple digne, indépendant et souverain ».

    ¡Viva Chile ! ¡Viva el pueblo ! ¡Vivan los trabajadores !

     

    Antoine LUCI- Pôle Hispanique-Commission Relations Internationales-PRCF

    (*) Le Programme du Parti Communiste du Chili

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

    Partager via Gmail Yahoo!

    votre commentaire
  • 1er Mai 2021

    Déclaration du secrétariat national du PRCF

    1er Mai 2021 : déclaration du secrétariat national du Pôle de Renaissance Communiste en France -PRCF (IC.fr-29/04/21)

     

     

    À l’occasion du 1er Mai 2021, le secrétariat national du PRCF salue les travailleurs de France et du reste du monde qui, malgré les conditions difficiles créées par la pandémie et par les mesures liberticides des pouvoirs capitalistes – régime Macron en tête –, mènent la lutte pour l’emploi, les salaires, les conquêtes sociales, les services publics, le droit à la santé, les libertés individuelles et collectives, la paix, l’égalité hommes-femmes, le droit à la culture, la défense de l’environnement, la souveraineté des peuples et le socialisme.

    À l’échelle mondiale, les amis de la paix n’ont rien de bon à espérer de Joe Biden, dont l’accès à la Maison-Blanche s’est traduit par de nouvelles provocations contre la Russie et la Chine populaire, avec une escalade militaire dangereuse des Pays baltes à la Mer de Chine en passant par l’Ukraine et le Caucase, sans compter l’appui à la tentative de coup d’Etat en Biélorussie. Les super-plans de relance “rooseveltiens” de Biden et des autorités européennes ne doivent pas semer d’illusions démobilisatrices : ils se traduiront tôt ou tard par de terribles cures d’austérité pour le monde du travail au nom du « remboursement de la dette », par un renforcement du capitalisme monopoliste d’Etat continental et transcontinental, et, s’agissant de l’Europe, par une aggravation de l’intégration euro-atlantique synonyme d’Etat policier, de réduction des conquis sociaux, de privatisation et de délocalisations, de précarité et de paupérisation généralisée, de destruction des Etats-nations et de leur héritage culturel. Plus que jamais, ce n’est pas avec, mais contre les grands Empires capitalistes en construction, Europe supranationale et atlantique incluse, qu’il faut construire la riposte internationaliste et antiimpérialiste des travailleurs et des peuples opprimés pour l’émancipation sociale et nationale. Moins que jamais, les vrais communistes et les syndicalistes de lutte ne doivent cautionner les slogans sociaux-impérialistes (socialistes en paroles, impérialistes en pratique) de “l’Europe sociale” ou de “la BCE au service des peuples » que brandissent non seulement le PS, Europe-Ecologie Les Verts, les dirigeants du PCF-PGE et la « France insoumise » , mais aussi les états-majors euro-formatés des confédérations syndicales inféodées à la C.E.S ! Plus que jamais, les travailleurs doivent débattre de la sortie par la gauche de l’UE, cette prison des peuples, de l’euro, ce carcan austéritaire continental, de l’OTAN, cette machine de guerre impérialiste, et du capitalisme, ce mode de production obsolescent qui détruit à la fois l’environnement et les conditions de vie de l’humanité laborieuse. Plus que jamais, il faut soutenir le syndicalisme de classe et de masse et soutenir la Fédération Syndicale mondiale qui regroupe, y compris en France, un syndicalisme de lutte.

    Dans ces conditions, les travailleurs de France doivent savoir qu’ils se défendront eux-mêmes en défendant Cuba socialiste, porte-drapeau mondial des luttes pour le socialisme et pour la souveraineté, en se solidarisant avec les peuples opprimés, de la Palestine au Sahara occidental en passant par les peuples d’Afrique qui refusent la “Françafrique” néocoloniale et qui aspirent, comme les travailleurs de France, à une coopération internationale égalitaire, pacifique, démocratique et mutuellement profitable. 

    Sur notre continent il importe plus que jamais aussi que les vrais communistes agissent ensemble contre l’entreprise fascisante du Parlement européen. En mettant odieusement à égalité le Troisième Reich et son vainqueur soviétique (résolution scélérate du 19 septembre 2019), les eurodéputés cherchent à criminaliser les véritables partis communistes et à interdire le symbole ouvrier et paysan de la faucille et du marteau. Par la même occasion, ils banalisent et réhabilitent à bas bruit l’extrême droite raciste et les néonazis qui paradent en toute arrogante impunité de Kiev à Riga en passant par Budapest, Vienne et Berlin, sans oublier la Pologne cléricale qui s’acharne sur le PCP tout en détruisant les acquis des femmes. 

    En France, face à un pouvoir macroniste qui continue de gérer la crise sanitaire de manière calamiteuse et qui annonce déjà qu’il récupèrera sur les travailleurs et sur les services publics les flots d’argent public alloués aux trusts sans contrôle, l’heure n’est nullement à alimenter l’illusoire, creux, voire dangereux “dialogue social” cher à Macron et aux dirigeants jaunes de la CFDT et de la C.E.S., pas plus que la stratégie faillie du “syndicalisme rassemblé” sans contenu revendicatif clair. Soutenant sans frilosité le renouveau du syndicalisme de classe, les militants communistes ont le devoir de tout faire pour que convergent les luttes et qu’émerge au plus tôt le “tous ensemble en même temps” qui balaiera l’ensemble des contre-réformes maastrichtiennes, les plans de licenciements, les fusions transcontinentales (PSA, Renault, Alsthom…), les euro-privatisations et l’euro-austérité. 

    Sur le plan proprement politique, l’heure n’est pas davantage à une fade “union de la gauche” sans contenu, éludant la question de la sortie par la gauche du carcan de l’UE et de l’euro. Alors que certains secteurs fascisés de la police manifestent en uniforme devant les tribunaux, alors que le terrorisme islamiste creuse à nouveau le lit de l’extrême droite en multipliant les assassinats barbares, alors qu’un nombre significatif d’officiers, encouragés par un récent appel irresponsable de Francis Lalanne, somment Macron d’aller toujours plus loin dans la fascisation faute de quoi ils menacent à mots couverts d’un putsch militaire, les militants franchement communistes du PRCF appellent les travailleurs et les progressistes de France à un grand sursaut populaire, progressiste, républicain et patriotique: il faut au plus tôt, du même élan, rompre avec la mortelle “construction” euro-atlantique  du capital et briser net avec la fascisation de plus en plus arrogamment assumée de notre pays. Avec Fadi Kassem, faisons renaître l’espoir en portant une Alternative rouge et tricolore qui, centrée sur le monde du travail et sur la jeunesse populaire, fédérant l’ensemble des couches populaires et moyennes contre le grand capital, balaiera le faux « duel » et vrai duo Macron/Le Pen et attaquera à la racine les processus complémentaires de l’euro-dislocation et de la fascisation pour rouvrir à notre peuple la voie d’une République nouvelle, franchement insoumise à l’UE du capital et en marche révolutionnaire vers le socialisme et vers le communisme.

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr

     

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Nous reproduisons ci-dessous un appel lancé par plusieurs organisations de la CGT pour qu’une ligne de classe et de masse émerge réellement en son sein.

    En effet, après avoir fait le constat de l’inconséquence totale du « syndicalisme rassemblé » prôné par la CFDT de Berger, la CES et la CISL, de l’actuelle ligne de la direction confédérale de la CGT, ainsi que de la voie de plus en plus mortifère (exterministe) du capitalisme et de la fascisation galopante qui l’accompagne, ce texte fait plusieurs propositions qui sont très largement partagées par les militants du PRCF, à commencer par ceux engagés syndicalement et plus particulièrement à la CGT : défense d’une ligne syndicale de classe et de masse, réindustrialisation, perspective politique en rupture avec le capitalisme, dénonciation des institutions supranationales (même si nous préférons les termes : d’Union européenne, OTAN, FMI, Banque mondiale, OMC, etc.), défense du service public, construction du « tous ensemble et en même temps », etc.

    Cette prise de conscience de plus en plus grande de nombreuses structures et militants de la CGT, si elle aboutit sur une unité de toutes les contestations qui se revendiquent du syndicalisme de classe, est porteur d’un immense espoir : voir la classe ouvrière et tous les travailleurs lancer la grande contre-offensive contre Macron/MEDEF/UE dans un grand « tous ensemble et en même temps » porteur de perspectives politiques en rupture avec le capitalisme ! Ce à quoi travaillent chaque jour les militants du PRCF.


    POUR UNE CGT A LA HAUTEUR DES ENJEUX DE LA PERIODE

    Signez, faites signer l’appel: appelcgtenjeux@gmail.com

    Une situation insupportable pour la jeunesse, les salariés comme les retraités

    Depuis plus d’un an, les travailleuses et travailleurs comme l’ensemble de la population vivent dans la spirale de la régression généralisée marquée par des atteintes aux libertés individuelles et collectives, une répression sans limite et un effondrement historique du pouvoir d’achat des familles.

    La crise sanitaire ne fait qu’amplifier la crise économique et agit comme un révélateur de la véritable nature de ce système capitaliste dont l’unique objectif demeure l’accroissement sans limite des profits des grands groupes et l’enrichissement des actionnaires.

    La crise économique et sociale, aggravée par la pandémie de coronavirus trouve son origine dans la logique même du capitalisme, à savoir accumuler l’argent et s’accaparer le pouvoir pour une minorité de possédants, et non pas répondre aux besoins du plus grand nombre.

    Il est urgent et possible de stopper ce carnage, il faut pour cela s’attaquer à la cause, le régime actuel qui mêle la domination des grands groupes sur toute l’économie et celle des institutions supranationales à une politique gouvernementale orientée vers le clientélisme des ultra-riches, et vers la tolérance zéro et la répression envers tout le reste de la société.

    Les conséquences sont terribles pour la population : reculs sociaux ; suppressions d’emplois massives (le pire étant devant nous) ; pression énorme sur les salaires ; aggravation des conditions de travail ; précarité qui se généralise ; notamment chez les plus jeunes ; attaques sans précédent contre notre Sécurité sociale, le régime d’indemnisation du chômage, la retraite ; atteintes aux fondements de la démocratie, etc.

    Il n’y aurait pas d’argent pour financer les retraites, les services publics, pour assurer la protection sociale, ni pour augmenter le SMIC, ni les grilles de salaires ? Mais en une nuit sont débloqués des centaines de milliards pour les entreprises pour leur permettre de se restructurer aux dépens des travailleurs, pour alimenter la fraude au chômage partiel, qui est massive, pour subventionner les salaires du secteur privé, sous forme « d’allégements » de cotisations sociales, pendant que les profits continuent de tomber pour les actionnaires.

    Avec la crise pandémique, l’incapacité du modèle capitaliste à répondre aux besoins du plus grand nombre s’est retrouvée en pleine lumière : pas de lits d’hôpitaux, masques, tests, gel hydro-alcoolique hier, aujourd’hui pas de vaccins ! La gestion de Macron et de son gouvernement ne relève pas d’un manque d’expérience ou de l’incompétence, elle est le produit de choix assumés qui les rendent coupables et responsables du cortège des décès par manque de moyens attribués au service public de santé.

    Comme si cela ne suffisait pas, ils continuent aujourd’hui la baisse des moyens pour l’hôpital public, ils valident des plans de licenciements dans le commerce et l’industrie, ils poursuivent les privatisations, qui n’ont pour seul objectif que d’accroitre la rentabilité, jetant dans la précarité des centaines de milliers de familles qui ne font pas la une des médias.

    En parallèle, les lois établissant l’état d’urgence sanitaire nous plongent dans une société autoritaire où la discipline, la délation et le fichage se généralisent, y compris de nos opinions politiques et syndicales. Cette évolution du régime confirme que le capital joue la carte autoritaire quand ses intérêts sont menacés, comme aujourd’hui en France, comme l’histoire le démontre et comme on l’observe dans plusieurs pays où l’extrême droite est au pouvoir.

    Dans cette escalade régressive, gouvernement et patronat, par médias dominants interposés, veulent instaurer une union sacrée, un véritable climat de peur, de résignation et cherchent à dissuader toutes celles et ceux qui résistent aux plans politique et syndical.

    Si beaucoup, jusque dans nos rangs, doutent de la capacité du peuple à changer la société, un changement est pourtant en cours, mais à l’inverse de ce dont nous avons besoin ! Dans le même temps, l’idée que la situation n’est plus tolérable progresse dans les esprits.

    Face à cette attaque globale du capitalisme, le monde du travail en légitime défense doit organiser une riposte d’un niveau inédit. La CGT est pour cela une force irremplaçable et, forte de ses principes, elle doit assumer ses responsabilités dans ce moment historique.

    Une société fondée sur et pour la satisfaction des besoins du plus grand nombre est possible, l’argent existe pour la mettre en place, il ne s’agit que de choix politique et du rapport de force pour l’imposer. La France est une puissance économique majeure en Europe et dans le monde. Nous avons largement les moyens de nous dégager des logiques mortifères du capital, mises en œuvre dans notre pays sous couvert d’intégration à l’Union européenne.

    Nous devons assumer ce qui a toujours été la ligne de conduite de la CGT en organisant partout la défense des intérêts matériels et moraux des salariés et mener la lutte pour changer de société.

    La gravité de la situation nationale, les menaces qui pèsent au plan international contre la paix appellent le syndicalisme de classe à retrouver ses couleurs et à la réaffirmation auprès des salariés d’une ligne claire de rupture avec le système économique capitaliste. Les luttes syndicales doivent être pensées, coordonnées et organisées y compris au plan international, ce que ne permettent pas les orientations et le fonctionnement de la Confédération européenne des Syndicats.

    Pour organiser de grandes mobilisations populaires et le combat frontal contre le capitalisme, la CGT doit avoir un projet revendicatif cohérent, lisible et atteignable.

    Pour cela, la CGT doit incarner l’alternative et l’espoir au plan syndical d’une société construite pour répondre aux intérêts de ceux qui créent les richesses. Ce projet interprofessionnel de société nécessite d’être reformulé clairement pour que l’ensemble des salariés et de la population puisse se l’approprier. Ce projet revendicatif et de changement de société doit être au cœur des débats du prochain congrès des syndicats de la CGT qui doit se tenir au printemps 2022.

    Il est urgent d’organiser la lutte interprofessionnelle pour :

    ■ L’arrêt immédiat de tous les plans de licenciements engagés et la restitution des aides publiques par les entreprises qui ont engagé de tels plans, et un coup d’arrêt aux privatisations qui se poursuivent.

    ■ Une refonte de la fiscalité mettant à contribution les hauts revenus et les grandes fortunes à hauteur de la réponse aux besoins sociaux

    ■ La réduction du temps de travail à 32h avec maintien des salaires et obligation d’embauches

    ■ La réappropriation collective des secteurs stratégiques pour notre souveraineté bancaire, alimentaire, sanitaire, industrielle, numérique et énergétique (avec dans l’immédiat l’abandon du projet Hercule) et le lancement d’une politique systématique de contrôle et de répression de l’évasion fiscale et de leurs auteurs

    ■ Le SMIC à 2 000 euros, l’égalité salariale femme homme, et l’augmentation des salaires, pensions, allocations et minima sociaux

    ■ Un plan d’urgence massif pour la jeunesse

    ■ L’abandon des réformes des retraites et de l’assurance chômage. Une indemnisation de 100% des travailleurs privés d’emploi et précaires

    ■ Un nouveau mode de calcul de la retraite pour les salariés du privé à taux plein, dès 60 ans, calculée sur les dix meilleures années de salaire, à 75% du salaire brut avec la prise en compte comme années travaillées des périodes de chômage partiel et des années d’études à partir de 18 ans.

    ■ Un plan pluriannuel d’investissement public dans la ré-industrialisation et la transition environnementale

    ■ L’arrêt de la casse de la Sécurité sociale et la garantie de son financement par les cotisations sociales

    ■ Le renforcement des droits et garanties définis par le Code du Travail et le Statut des fonctionnaires, ce qui nécessite l’abrogation des lois régressives votées par les gouvernements successifs

    ■ Un plan de titularisations dans la Fonction publique et de créations des centaines des milliers de postes nécessaires dans les services publics pour répondre aux besoins de la population

    ■ La régularisation des travailleurs sans papiers

    ■ Le retrait des projets de loi liberticide et antidémocratique dont la proposition de loi Sécurité globale et le projet de loi 4D

    Pour construire la riposte générale

    Les travailleurs de notre pays malgré toutes les interdictions et les entraves aux libertés luttent avec courage et détermination. Les luttes se multiplient dans les services, les entreprises, dans le secteur du spectacle, elles prennent des formes multiples. Souvent elles limitent la casse et le recul social, mais sans organisation, ces luttes ne peuvent converger spontanément.

    Un processus conscient de convergence de luttes est nécessaire, il ne se décrète pas. Il appelle de la méthode, de l’organisation, une stratégie, une visée émancipatrice et une détermination à tous les niveaux de la CGT pour construire le tous ensemble, à partir des intérêts communs au monde du travail. Il a besoin de l’unité et de la cohésion de la CGT.

    Ce processus doit partir de l’existant, des lieux et des moments de résistance, de confrontations dans les entreprises et dans la société. Des mobilisations ont lieu dans la période dans de nombreux secteurs, dans l’énergie, la santé, l’éducation nationale, le commerce entre autres, à l’image notamment de l’action du 8 avril ou encore dans le spectacle avec des occupations de lieux culturels par les travailleurs de ce secteur. Il faut élargir ces actions qui ont en commun un impérieux besoin de convergence revendicative de toute la CGT pour qu’elles puissent déboucher.

    Dans l’unité d’action et de revendications interprofessionnelles la plus large possible, tout doit être fait pour élargir et élever le rapport de force et gagner en dynamique pour faire aboutir les revendications. Cela nécessite une coordination des luttes et cela suppose que ces actions s’inscrivent dans un processus d’action construit pour gagner et qui doit donc se prolonger autant que nécessaire.

    La situation appelle une transformation radicale par la mise à bas du pouvoir du capital. Pour les indispensables ruptures profondes, pour renforcer les luttes et en susciter de nouvelles, nous œuvrerons à unir les efforts de toutes celles et ceux engagés dans ce combat de classe. Pour cela, nous nous engageons à construire, dès le mois de mai, une rencontre nationale des entreprises et secteurs en lutte pour organiser le Tous Ensemble.

     

    Pour retrouver les 1200 premiers signataires CGT  cliquer  ICI

    https://www.initiative-communiste.fr/articles/luttes/ca-bouge-dans-la-cgt/

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr//

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  •  

    Alors que la Chine “communiste et totalitaire” (la preuve qu’elle est: elle n’a pas démantelé son secteur industriel public, elle conserve un Etat stratège, elle condamne l’individualisme “ludique” et libertarien cher aux bobos occidentaux) a fait d’emblée le nécessaire pour stopper l’épidémie et que, sur ces bases médicalement assainies, elle a relancé puissamment son , le deuxième géant asiatique, l’Inde, voit tragiquement l’épidémie exploser avec le pullulement terrifiant de variants nouveaux et l’incapacité totale du pays, ne serait-ce qu’accueillir dans les hôpitaux publics – rares et sous-équipés car l’Inde néolibérale n’a cure d’investir dans la Santé publique – les personnes gravement atteintes.

    Ces personnes souffrantes, et les familles terriblement endeuillées des malades déjà décédés, peuvent toujours se consoler en se disant que dans leur beau pays cimenté par l’anticommunisme d’Etat et les discriminations antimusulmanes, règnent la “démocratie” et la “liberté”: mais liberté de quoi et pour qui au juste, si ce n’est celle d’exporter les indiens alors que le pays en manque cruellement, de dé-confiner irresponsablement pour des raisons électoralistes alors que l’épidémie est hors de contrôle et d’organiser d’irresponsables rassemblements religieux de masse, ces pélerinages sur le Gange qui sont autant de couveuses virales géantes organisés au mépris de la sécurité de tous les humains, indiens et non indiens…

    “Liberté” en un mot, sous l’autorité du seigneur Modi, l’autocrate anticommuniste, ultralibéral, fanatiquement hindouiste et férocement antimusulman, de faire du profit pour les trusts indiens, de cultiver son électorat rétrograde et de semer la mort chez les “petites gens”…

    Il est vrai que l’Occident capitaliste, des USA de Trump passant le million de morts à la Grande-Bretagne de Johnson frisant les 150 000 décès en passant par le Brésil de Bolsonaro (Macron n’a “que” 100 000 morts officiellement déclarés à son passif) n’ont vraiment aucune leçon de sécurité sanitaire à donner aux autorités incapables de Dehli…

    “Et c’est une triste liberté sous les étoiles”, eût dit Nazim Hikmet, le grand poète communiste turc évoquant le dévoiement de ce beau mot par les idéologues non pas “antitotalitaires”, mais en réalité, mortifères et subrepticement exterministes, du pourrissant capitalisme mondial.


    Sur le plan économique aussi le c’est le succès et le capitalisme l’échec :

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

    Partager via Gmail Yahoo!

    votre commentaire
  •  Illustration : Guillermo Lasso et Andrés Arauz

    Une victoire indiscutable. Lors du second tour de l’élection présidentielle équatorienne, le 11 avril, l’ex-banquier et candidat néolibéral Guillermo Lasso l’a emporté (Creo-Parti social-chrétien, 52,36 % des suffrages) devant le progressiste Andrés Arauz (Union pour l’espérance, 47,64 %). A priori, un tel résultat peut surprendre. Au premier tour, Lasso avait été largement dominé (19,74 % des voix) par son adversaire (32,72 %) tandis que deux autres candidats dits « de gauche », Carlos « Yaku » Pérez Guartambel (Pachakutik, 19,39 %) et Xavier Hervas (Gauche démocratique, 15,98 %) arrivaient respectivement en troisième et quatrième positions. En bonne logique, un tel rapport de forces mettait le représentant des classes dominantes et des puissants groupes économiques en nette minorité.
    Mais…

    Battu de 32 000 voix (0,35 % des suffrages) par Lasso pour accéder au second tour, Yaku Pérez, le candidat « écologiste » représentant Pachakutik (PK), le bras politique de la Confédération des nationalités indigènes d’Equateur (CONAIE), a dénoncé une fraude, sans parvenir à la prouver si l’on en croit le Conseil national électoral (CNE) et, après un ultime recours, le Tribunal contentieux électoral (TCE). En apparent adepte de la théorie du complot, Pérez a attribué cette supposée fraude à un pacte quasi satanique entre le CNE, Lasso et… l’ancien président de gauche Rafael Correa (2007-2017), qu’il déteste au-delà du raisonnable [1]. S’estimant victimes d’un déni de démocratie, et après un appel à manifester finalement peu suivi, Pérez, la CONAIE et PK ont prôné le « vote nul idéologique » au second tour. Lequel a de fait atteint un taux exceptionnel de 16,26 % favorisant, selon nombre d’observateurs, la victoire de Lasso.

    On récusera d’emblée deux assertions apparues ici ou là. « L’Equateur tourne la page du socialisme et retombe dans le giron de la droite », affirme la première [2]. La droite a en réalité repris le pouvoir en 2017 avec l’arrivée à la présidence de Lenín Moreno. Elu sur le programme de la « révolution citoyenne » chère à Correa (dont il fut le vice-président), Moreno a retourné sa veste et co-gouverné avec les conservateurs – dont Lasso – dès sa prise de fonction. Plus que d’alternance il s’agit donc de continuité.
    Seconde allégation : le rejet de l’ « autoritarisme de Correa » expliquerait la défaite d’Arauz, membre de son courant politique et soutenu par lui. Absurde. Comment expliquer, dans ce cas, l’élection en 2017 de Moreno, considéré alors comme le dauphin du dit Correa et porteur de la continuité d’un projet commun ? L’ex chef de l’Etat serait perçu plus « autoritaire » par ses compatriotes, au terme de quatre années passées hors du pouvoir, en Belgique, où il réside, qu’immédiatement après la fin de son second mandat ? Il y a, pour expliquer la victoire de la droite, de bien plus conséquentes raisons.

    Battu de 32 000 voix (0,35 % des suffrages) par Lasso pour accéder au second tour, Yaku Pérez, le candidat « écologiste » représentant Pachakutik (PK), le bras politique de la Confédération des nationalités indigènes d’Equateur (CONAIE), a dénoncé une fraude, sans parvenir à la prouver si l’on en croit le Conseil national électoral (CNE) et, après un ultime recours, le Tribunal contentieux électoral (TCE). En apparent adepte de la théorie du complot, Pérez a attribué cette supposée fraude à un pacte quasi satanique entre le CNE, Lasso et… l’ancien président de gauche Rafael Correa (2007-2017), qu’il déteste au-delà du raisonnable [1]. S’estimant victimes d’un déni de démocratie, et après un appel à manifester finalement peu suivi, Pérez, la CONAIE et PK ont prôné le « vote nul idéologique » au second tour. Lequel a de fait atteint un taux exceptionnel de 16,26 % favorisant, selon nombre d’observateurs, la victoire de Lasso.

    On récusera d’emblée deux assertions apparues ici ou là. « L’Equateur tourne la page du socialisme et retombe dans le giron de la droite », affirme la première [2]. La droite a en réalité repris le pouvoir en 2017 avec l’arrivée à la présidence de Lenín Moreno. Elu sur le programme de la « révolution citoyenne » chère à Correa (dont il fut le vice-président), Moreno a retourné sa veste et co-gouverné avec les conservateurs – dont Lasso – dès sa prise de fonction. Plus que d’alternance il s’agit donc de continuité.
    Seconde allégation : le rejet de l’ « autoritarisme de Correa » expliquerait la défaite d’Arauz, membre de son courant politique et soutenu par lui. Absurde. Comment expliquer, dans ce cas, l’élection en 2017 de Moreno, considéré alors comme le dauphin du dit Correa et porteur de la continuité d’un projet commun ? L’ex chef de l’Etat serait perçu plus « autoritaire » par ses compatriotes, au terme de quatre années passées hors du pouvoir, en Belgique, où il réside, qu’immédiatement après la fin de son second mandat ? Il y a, pour expliquer la victoire de la droite, de bien plus conséquentes raisons.

    El Universo : « Succès et bonne chance, Guillermo »

    On ne doit pas sous-estimer l’impact d’une telle campagne. Pour qui en douterait, on rappellera que ce genre de traitement et ses conséquences ont eu au moins un précédent récent. Comme celui de Correa en Equateur, les gouvernements brésiliens de Luiz Inácio Lula da Silva (2003-2011) et Dilma Rousseff (2011-2016) ont pu commettre des erreurs de parcours, prendre des décisions contestables et contestées. Nul ne nierait pourtant que leurs années au pouvoir ont bousculé le modèle en place, pour le plus grand profit du pays et d’une majorité de sa population. Démarrée en 2014, intensifiée en 2015, l’opération « Lava Jato » lancée contre la corruption (bien réelle dans certains cas [3]) fournit le climat et le rideau de fumée propices à la « destitution » de Dilma Rousseff, présidente démocratiquement élue dont nul n’a jamais contesté la probité. Pour « maquillage de comptes publics », un crime constitutionnel inexistant, celle-ci subit en réalité en 2016 un coup d’Etat juridico-parlementaire.
    Deuxième acte du « reality show » : accusé de corruption, l’ex-président Lula fait l’objet d’un rare acharnement judiciaire. Condamné sans preuves le 12 juillet 2017 à 9 ans et 6 mois de prison par le juge Sergio Moro, il voit sa peine portée à 12 ans et un mois, applicable après examen d’éventuels recours. Il n’en passe pas moins 580 jours en prison. Bien qu’ayant fait appel, il se voit interdire, en août 2018, de participer à la prochaine élection présidentielle – dont il est l’incontestable favori.
    A moins d’un mois du premier tour du scrutin, le Parti des travailleurs (PT) doit remplacer son chef historique par Fernando Haddad, l’ancien maire de São Paulo. Depuis 2015 (et même bien avant), dans une coordination éditoriale asphyxiante, les médias dominants – O Globo (télévision et presse écrite), TV Record, O Estado do São Paulo, Folha do São Paulo, Jornal do Brasil, Veja, etc. – ont construit un récit « anti-PTiste » qui fait de ce parti et de Lula les principaux architectes du système de corruption (présente dans tous les familles politiques). En pleine campagne électorale, Haddad lui-même est accusé de blanchiment d’argent et d’association illicite par le ministère public de São Paulo. La presse se livre à des attaques personnelles d’une bassesse inouïe contre lui. Ce qui suivrait son éventuelle victoire fait l’objet de mensonges éhontés. Emprisonné, à l’isolement, le toujours populaire Lula se voit privé de parole et de la possibilité de le soutenir publiquement.
    Quand, au fil du temps, les dénonciations se succèdent, toutes allant dans le même sens, elles finissent par être définitivement intériorisées. De larges couches sociales, à commencer par la classe moyenne, associent tous les partis à la gangrène, mais, plus que les autres, le grand parti de gauche, qui a exercé le pouvoir pendant treize ans. L’image véhiculée du « réveil démocratique et citoyen » de tout un peuple contre « la corruption » porte ses fruits. En ce qui le concerne, Ciro Gomes, autre candidat dit « de gauche » (Parti démocratique travailliste ; PDT) refuse à Haddad tout réel soutien. Dès lors, pour de nombreux électeurs, le candidat antisystème Jair Bolsonaro apparaît comme l’homme providentiel, avec son désir de « nettoyer le pays des élites corrompues ».

    On sait ce qu’il en advint. Le néofasciste Bolsonaro sera élu le 28 octobre 2018 avec 55,13 % des voix. On apprendra bientôt que Lula, qui aurait pu empêcher son arrivée au pouvoir, a été victime d’une machination [4].
    Il serait absurde de comparer Lasso à Bolsonaro (tout du moins, nous l’espérons !). En revanche, médias brésiliens et équatoriens font bien partie de la même funeste famille. Lula et Correa (condamné à huit ans de prison, empêché de se présenter à la vice-présidence) peuvent se serrer la main. Quant à Arauz, qui n’a en rien démérité, on peut sans se tromper le qualifier de « Haddad équatorien ».

    De 19,74 % des voix au premier tour aux 52,26 % obtenus au second, la « remontada » de Lasso a été spectaculaire. Du (presque) jamais vu [5]. Sa campagne a été menée sous les auspices d’un gourou expérimenté et retors, Jaime Durán Barba, ex-conseiller de l’ancien maire de droite de Guayaquil Jaime Nebot, artisan de la victoire de l’argentin Mauricio Macri contre le « kirchnérisme » en 2015. En un temps record, Durán Barba a réussi la performance (car c’en est une) de transformer Lasso, ce financier ultraconservateur et membre de l’Opus Dei en un politicien subitement très critique de la gestion de Moreno et aimablement ouvert à toutes les sensibilités – des écologistes aux peuples indigènes en passant par les féministes et les minorités LGTB. De quoi séduire les jeunes urbains, qui n’ont pas connu la terrible crise de la fin des années 1990. Bref ministre de l’Economie, mais surtout président de la Banque de Guayaquil et de l’Association des banques privées, Lasso s’est alors particulièrement enrichi sur le dos des Equatoriens.

    Crédité d’un excellent 15,98 % au premier tour grâce à son agilité sur les réseaux sociaux, unanimement présenté comme « social-démocrate », l’entrepreneur Xavier Hervas, de la Gauche démocratique (ID), s’est immédiatement rallié à… Lasso. Juan Mateo Zúñiga, son chef de campagne, est parti renforcer celle de l’ex-banquier. Pour expliquer cette apparente incohérence, on précisera que Hervas est en gros à « la gauche » ce que François Hollande et le secrétaire général adjoint de son cabinet (puis ministre des Finances) Emmanuel Macron étaient (et sont) au socialisme. Ce qui évitera de se perdre en commentaires superflus…

    Une grande question a agité l’entre deux tours. Les Indigènes et autres électeurs (souvent jeunes) de Pachakutik suivraient-ils la consigne de l’ « écolo » Yaku Pérez appelant à rejeter tant la gauche que la droite, tant Arauz que Lasso ? Premier élément de réponse : si Arauz triomphe dans les cinq provinces côtières – Sucumbíos, Santa Elena, Los Ríos, El Oro, Manabí, Guayas (sauf le grand port de Guayaquil) et Esmeraldas –, dépourvues de caractères ethniques prononcés, il voit les dix-sept provinces centrales de la « Sierra », à forte population autochtone, lui tourner le dos [6].
    A l’évidence convaincus par les virulentes dénonciations de fraude avancées par leur candidat Pérez, les partisans de PK et de la CONAIE ont exprimé leur solidarité et leur colère en portant le vote nul au score de 16,3 % – le double du taux atteint lors des élections présidentielles précédentes. Dans neuf provinces, la tendance a franchi le seuil des 20 % ; Cotopaxi et Bolívar, Cañar et Azuay (bastions de Yaku Pérez) approchent les 30 % et dépassent le pourcentage de voix obtenu par Arauz.
    Pour autant, faut-il en déduire un simple « les Indigènes ont voté nul » ? Comme nombre de consensus, cette affirmation dissimule une réalité dérangeante : alors que, en octobre 2019, ils avaient lutté au coude à coude, dans la rue, avec les militants et sympathisants de la « révolution citoyenne » contre les mesures austéritaires du gouvernement de Moreno, les Indigènes ont aussi, pour une part très significative (plus du tiers), adoubé le candidat néolibéral Lasso (premier bénéficiaire de la supposée « fraude » dont aurait été victime leur candidat).

    Un tel constat remet en cause « l’idée un peu naïve qu’il y a une organicité indigène, réagit l’analyste Eduardo Meneses, qui constate « une droitisation des régions » où ceux-ci vivent majoritairement. « Le discours sur l’entrepreneuriat y a une résonnance chez les 60 % de travailleurs informels », sur le thème « vous avez votre destin entre vos mains [7] »
    Président du Mouvement indigène et paysan de Cotopaxi (MICC), particulièrement en pointe lors du soulèvement d’octobre 2019, Leonidas Iza ne cache pas avoir voté nul, malgré sa détestation de Lasso, pour respecter la décision collective de la CONAIE et de Pachakutik – le fameux « commander en obéissant ». « En matière économique, nous [le mouvement indigène] n’avons plus l’homogénéité que nous avions en 1990, explique-t-il néanmoins [8]. Nous étions tous agriculteurs, nous étions tous pauvres. Maintenant (…) nous avons un secteur qui soutient le système financier des coopératives d’épargne et de crédit, il y a un secteur lié au commerce, un autre à l’industrie, un autre au travail. Il y a un phénomène migratoire, le départ des campagnes, principalement des jeunes, en ce moment. Cette main-d’œuvre se trouve maintenant dans les secteurs populaires des grandes villes. (…) En ce sens, je crois qu’il y a un secteur bien loti en termes économiques et qui, idéologiquement, a parié sur le candidat de la droite. En raison de leur rejet du correisme, d’autres secteurs ont dû opter pour Lasso [9]. » Au terme du scrutin, derrière une formulation sibylline, l’un des premiers tweets de Yaku Pérez donne le ton : « Pachakutik et le vote nul enterrent le correisme »… « Quoi qu’il en coûte », l’ennemi qu’il fallait battre est clairement désigné.

    Yaku Pérez : « Pachakutik et le vote nul enterrent le correisme »

    Avec ses cantiques, ses exorcismes, sa « théologie de la prospérité » et son discours décomplexé sur l’argent, la croissante influence des groupes évangéliques n’est pas pour rien non plus dans cette conversion de pans entiers des milieux indigènes et populaires.

    Plombé par une dette publique supérieure à 63 milliards de dollars (63 % du PIB), l’Equateur a enregistré en 2020 une chute de 7,8 % de ce même PIB. Pour aider le pays fragilisé par la pandémie de Covid et le plongeon des prix du pétrole, le Fonds monétaire international (FMI) lui a accordé le 30 septembre 2020 un programme d’aide d’environ 6,5 milliards de dollars sur vingt-sept mois. Il se tient donc en embuscade pour imposer ses vues quant aux modalités et stratégies de remboursement (à commencer par une réforme fiscale et une augmentation de la TVA).
    Lasso a promis de ne pas alourdir les impôts, d’attirer davantage d’investissements étrangers, de créer deux millions d’emplois et de faire progresser le salaire minimum mensuel de 400 à 500 dollars (tout en annonçant une loi sur « les opportunités de travail » permettant à ceux qui rejoignent la population active de recevoir… 120 dollars par mois). L’avenir dira s’il a tenu ses promesses de campagne. Y compris celles qui peuvent fâcher : baisse de l’impôt sur les sociétés et les sorties de capitaux, plus grande liberté accordée aux banques, consolidation de la politique de libéralisation des échanges par une adhésion à l’Alliance du Pacifique – fondée en avril 2011 par les droites au pouvoir au Chili, au Pérou, en Colombie et au Mexique pour se démarquer du Marché commun du sud (Mercosur) et de l’Union des nations sud-américaines (Unasur), pas assez néolibéraux à leurs yeux.
    Toutefois, un constat s’impose : pour mettre en œuvre sa politique, le nouveau président n’a pas de majorité au Parlement (Arauz n’en aurait pas eu non plus).

    Créer des opportunités (CREO), le parti de Lasso, ne dispose que de 12 députés sur… 137. Le Parti social chrétien (PSC), son allié, en a fait élire 19. A eux deux, ils en totalisent 31. La Gauche démocratique en aligne 16. Malgré les ambitions de Yaku Pérez – « La défaite du corréisme est la parturiente de la nouvelle gauche, de cette gauche qui représente le rêve des jeunes, des écologistes, des gens honnêtes, des gens qui rêvent de rêves et de libertés [10]  » – l’Union pour l’espérance (Unes) d’Arauz (et Correa) demeure la principale force progressiste. Avec ses 49 représentants, elle s’impose même comme le premier parti équatorien. Nonobstant son incontestable percée, Pachakutik n’a pu en faire élire que 27. Et s’il est vrai qu’on attribue à ce parti la paternité de l’historique 16,26 % de bulletins nuls, le « correisme », fort de 47,64 % des voix, le domine somme toute largement.

    Quoi qu’il en soit, le binôme CREO-PSC de Lasso devra trouver des alliés. L’UNES d’Arauz a affirmé qu’elle exercera une opposition « constructive » et ne fera rien pour provoquer l’« ingouvernabilité ». Nul n’y a oublié la période qui a précédé l’arrivée au pouvoir de Correa : sept présidents en dix ans. L’UNES a toutefois précisé qu’elle s’opposerait « à tout ce qu’elle considérera n’être pas au bénéfice des citoyens ». Il y a peu de chance que, poursuivant des objectifs radicalement opposés, ces deux courants politiques se retrouvent autour de desseins communs. C’est donc du côté de la Gauche démocratique (GD) et de Pachakutik que Lasso devra se tourner. Fortes de leurs 45 représentants, ces deux mouvances ont d’emblée entamé un rapprochement pour mener à bien leur priorité absolue : empêcher à tout prix Pierina Correa, sœur de l’ex-président et députée élue (avec le plus grand nombre de voix), de présider au nom de l’UNES l’Assemblée nationale.
    Le 22 avril, les deux formations ont souscrit un accord intitulé « Minka pour la justice sociale et la liberté » comportant une sorte de programme en matière d’économie, d’emploi et de production, d’éducation et de santé, d’écologie et de droits humains, d’éthique et de transparence. Il a été convenu que PK présentera un candidat au perchoir de l’Assemblée, GD postulant en échange l’une des deux vice-présidences et quatre commissions permanentes. De son côté, Yaku Pérez a précisé sa position vis-à-vis du nouvel exécutif : « Je suis ouvert aux dialogues, tout à la lumière du jour. Aucun marchandage ou postes bureaucratiques. Je n’accepterai aucun ministère, aucune position bureaucratique [11]. » Arauz n’a pas eu besoin de faire ce genre de mise au point, personne n’ayant envisagé une seule seconde une telle éventualité.

    Mais ensuite ? Comment le nouveau président pourrait-il compter sur l’appui des députés de PK, héritiers pour certains du mouvement d’octobre 2019 et surveillés de très près par leur base sociale ? « J’exige du gouvernement national plus de leadership sur les forces de sécurité afin qu’elles agissent avec fermeté », déclarait Lasso, au plus fort des manifestations, alors que la répression faisait onze morts et 1 140 blessés. Quels points communs entre le vague réformisme de la Gauche démocratique et le radicalisme de certaines bases de PK ? Pour le vainqueur, Lasso, un spectre se profile : celui de l’instabilité. Et nul ne sortira intact du résultat contre-nature de cette élection 2021.

    Paradoxalement, alors que tout un chacun a salué leur performance, la CONAIE et Pachakutik risquent d’émerger très affaiblis de la séquence. Qu’ils le veuillent ou non, par action ou par omission, ils ont contribué à la victoire de la droite. Situation aussi fâcheuse, quand l’écume du moment sera retombée et que le néolibéralisme avancera ses pions, que celle qu’ils ont connue dans les années 2000 lorsque certains de leurs leaders ont accompagné l’ex-colonel Lucio Gutiérrez [12], passé de la gauche (supposée) à la droite (réelle) en un tournemain. Pendant longtemps, cette collaboration leur a collé aux basques et coûté très cher en termes de crédibilité. La leçon, semble-t-il, n’a pas été retenue.
    La mouvance indigène était déjà très divisée aux portes de l’élection présidentielle. Méprisant la règle depuis longtemps établie, Pachakutik a fait de Yaku Pérez son candidat sans consulter les bases de la CONAIE. Un coup de force très mal vécu par deux autres postulants, dirigeants « de choc » lors du mouvement social de 2019, Jaime Vargas et Leonidas Iza. En fin de mandat à la tête de la CONAIE, Vargas, transgressant à son tour les règles et la consigne de « vote nul », a appelé à élire Arauz. Iza, tout en respectant la décision collective, a clairement exprimé par tweet son humeur du moment : « L’Equateur aura un gouvernement de droite néolibéral de caractère fasciste #Lasso. Le correisme a perdu mais pas la gauche qui continue à se battre que ce soit clair ! » Toujours en recherche de boucs émissaires, Yaku Pérez poursuit les deux hommes de sa vindicte : « S’il n’y avait pas eu la trahison du correiste Vargas et du naïf Iza, à l’heure actuelle, le mouvement indigène et une majorité d’Equatoriens célébreraient très probablement le fait que, pour la première fois dans l’histoire de l’Equateur, un candidat d’origine indigène et populaire est devenu président, avec les conséquences que cela implique [13] »
    Du 1er au 3 mai, aura lieu le Congrès national de la CONAIE rassemblant entre 2000 et 2500 délégués dans la province de Cotopaxi (si les mesures sanitaires imposées par la pandémie n’obligent pas à le déplacer ou à le repousser). Pour remplacer Jaime Vargas a la tête du mouvement, Leonidas Iza, soutenu par le MICC, avait déjà fait acte de candidature quand il a déclaré : « En ce moment, l’Equateur est polarisé entre correisme et anti-correisme. Je crois donc qu’il est absolument nécessaire de dépasser ce clivage car, avec cette bipolarité, seule la droite récolte. Par exemple, les organisations indigènes qui déclarent n’être ni de gauche ni de droite, mais anti-correistes, finissent par pactiser avec la droite [14] » Au même moment ou presque, dans un courrier à Marlon Santi, coordinateur national de Pachakutik, Yaku Pérez estimait qu’une « purge » est « impérative » au sein du mouvement [15]. Quelle que soit l’issue de ce Congrès, la CONAIE n’en sortira pas indemne. Il y aura eu affrontement. Jusqu’à la fracture, la fragmentation ?
    Les médias, pour l’heure, observent une neutralité de bon aloi devant ces affrontements fratricides qui, finalement, font l’affaire des secteurs dominants. Sans doute se réveilleront-ils si le courant d’Iza l’emporte – plus redoutable dans d’éventuelles mobilisations contre la politique de Lasso. En revanche, ces mêmes canaux d’ « information » ont clairement fait un constat : le « correisme », comme ils l’appellent, est toujours vivant. Première force politique au niveau national. Unie. Cohérente. Que Lasso échoue, à la manière d’un Mauricio Macri en Argentine ou, dans d’autres circonstances, d’une Janine Añez en Bolivie, et la « révolution citoyenne » sera la mieux armée pour rassembler. Et revenir au pouvoir à la prochaine échéance. D’où la poursuite d’une campagne de haine que la nouvelle donne n’a en rien ralenti. Toute en nuances, comme il se doit. Dans El Universo (20 avril), sous le titre « Le führer », un certain Ramito Rivera écrit ainsi : « Dans l’analyse de l’arrivée du national-socialisme au pouvoir – par le biais d’élections –, de l’établissement du nazisme et du leadership fort d’Hitler, on trouve un certain nombre de similitudes et de confréries avec ce que représentent, à mon avis, certains caudillos autoritaires en Amérique latine. J’en cite trois : Daniel Ortega au Nicaragua, Nicolás Maduro au Venezuela et le caudillo équatorien résidant en Belgique, heureusement battu aux élections du 11 avril. » La grande classe, il faut l’admettre...

    La victoire du conservateur qui jouit d’alliés aussi respectables a été rapidement saluée par la Maison Blanche, le FMI, le Brésil, le Chili et la Colombie. Lasso, tout en remerciant ses électeurs, a envoyé en urgence un « salut particulier » à Álvaro Uribe, le grand démocrate colombien [16]. Néanmoins, il a fait savoir que, pour sa prise de possession, le 24 mai, il invitera sans sectarisme les présidents Alberto Fernández (Argentine), Andrés Manuel López Obrador (Mexique), Daniel Ortega (Nicaragua), Miguel Díaz-Canel (Cuba). Reste à savoir si ceux-ci feront le déplacement. En effet sera également de la fête le « président autoproclamé » du Venezuela Juan Guaido.

    Guillermo Lasso et Juan Guaido

    En attendant ce jour où il passera le relais à son successeur, Lenín Moreno, fidèle à lui-même, fait tout pour lui préparer le terrain. Le 22 avril, après deux essais infructueux, il a obtenu de l’Assemblée nationale l’approbation d’une loi qui rend son autonomie à la Banque centrale d’Equateur (BCE) et lui interdit d’utiliser ses réserves pour financer des dépenses publiques. Il s’est trouvé 86 députés sur les 135 participant à la session, tous en fin de mandat, pour approuver ce début de privatisation.

     

    Maurice LEMOINE


    [1Sur le premier tour, lire « Le félon, le socialiste, le banquier et… » –

    https://www.medelu.org/Le-felon-le-socialiste-le-banquier-et

    [3A commencer par le scandale du « mensalão », qui a concerné le versement par le PT de pots-de-vin mensuels à des députés pour obtenir leur soutien.

    [4En mars 2021, Edson Fachin, juge au Tribunal suprême fédéral, a annulé les condamnations visant Lula, estimant que le tribunal de Curitiba n’était pas compétent pour juger les quatre affaires le concernant. En attendant de nouveaux jugements devant un tribunal fédéral de Brasilia, ses droits politiques ont restaurés, rendant possible sa candidature à l’élection présidentielle de 2022.

    [5Seul antécédent notable, la victoire du social-chrétien León Febres Cordero, largement battu au premier tour par le social-démocrate Rodrigo Borja en 1984.

    [6L’Equateur est divisé en 24 provinces, subdivisées en cantons, eux-mêmes subdivisés en paroisses.

    [7Voir « Analyse électorale du Pérou et de l’Equateur : un regard croisé » sur le site Les 2 Rives – https://www.les2rives.info/analyse_electorale_perou_equateur

    [8La Conaie est née en 1986. En 1990 (puis 1994) elle a mené deux très importants soulèvements, qui en ont fait un acteur majeur dans la vie du pays.

    [10NTN24, Bogotá, 14 avril 2021.

    [11Ibid.

    [12« Le félon, le socialiste, le banquier et… », Ibid.


    Maurice Lemoine

    source:  https://www.medelu.org/

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • L’Union départementale du Finistère travaille à des propositions concrètes dans le cadre d’un plan de rupture, en opposition au plan de relance gouvernemental.L’Union départementale du Finistère travaille à des propositions concrètes dans le cadre d’un plan de rupture, en opposition au plan de relance gouvernemental.

    En parallèle du Plan de relance du gouvernement, la CGT planche à son propre « plan de rupture ». Elle en livre les grandes lignes pour Brest et le Finistère.

    Éducation, santé, défense, poste et télécommunication, rail, éducation professionnelle, insertion… La CGT 29 consulte à tout va depuis plusieurs mois, afin de défendre son propre projet de relance de l’économie, face à un gouvernement accusé d’avancer « sans avoir anticipé les besoins à venir de notre pays et de nos concitoyens », selon Anne-Véronique Roudaut, secrétaire départementale de la CGT.

    Dans tous les secteurs, la CGT relève les mêmes maux : détérioration de l’emploi et des services publics. À La Poste, chez Orange, ou encore au CHRU, les représentants syndicaux pointent la précarisation des emplois : le taux de contractuels atteindrait les 14 % au CHRU, et même 37 % à l’Afpa, où un plan social imaginé en 2018 menace toujours. « Un comble, au moment où il faudrait au contraire augmenter l’effort pour former les salariés qui risquent de perdre leur emploi à cause de la crise sanitaire ».

    L’État stratège ne serait plus au rendez-vous, pour la CGT, qui lui propose d’investir dans les infrastructures du port de Brest ou d’y relancer le fret ferroviaire. Et de « changer de cap », pour une véritable « politique d’emploi pérenne, à destination des jeunes, et des femmes ».

    « Utiliser les labos vides de Plouzané »

    La CGT appelle à faire preuve de davantage d’audace, en formant notamment aux métiers de demain, liés aux enjeux de la transition écologique. Mais pas seulement, et l’une des propositions de la CGT est particulièrement d’actualité : la création d’un site de production de vaccins (anti-Covid aujourd’hui, autre demain) en Finistère.

    « Le bâtiment de 2000 m² BioTech du technopôle de Plouzané est vide depuis le départ de Summum, en 2013, et parfait pour équiper ce type d’activité, alors qu’il faudrait deux ans d’études et de travaux pour livrer l’équivalent aujourd’hui. Et un site de 200 m² à Quimper, lui aussi vide, pourrait abriter un labo de contrôle qualité », esquisse Stéphane Kergourlay. La CGT 29 estime qu’un tel projet, sous forme de régie nationale, pourrait générer une centaine d’emplois, avec « un carnet de commandes garanti ». La Confédération s’est emparée du sujet, qui reste à affiner et chiffrer pour être défendu devant les services de l’État.

     

    source: https://www.letelegramme.fr/

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • L’intersyndicale souhaite un 1er mai « combatif ».L’intersyndicale souhaite un 1er mai « combatif ».

    L’intersyndicale CGT, FSU et Solidaires appelle à un 1er mai « combatif » avec une manifestation ce samedi matin à Brest.

    L’intersyndicale CGT, FSU et Solidaires ne souhaite pas que confinement rime avec abattement, en ce 1er mai 2021 : « Des semaines à 60 heures de travail, la perte des congés, des jours de repos, le travail dominical étendu, les abus sur le télétravail ne sont pas légitimes et ne peuvent durer ! Ce n’est pas une prime donnée au bon vouloir du patron, ou de l’employeur public, une aide ponctuelle aux plus modestes qui suffiront aux travailleurs : c’est une revalorisation du SMIC et de tous les salaires que nous voulons ! », 

    L’intersyndicale appelle le plus grand nombre à porter ces revendications dans la rue en ce 1er mai.

    Pratique: Rendez-vous à 11 h, place de la Liberté, à Brest. 

    source:  https://www.letelegramme.fr/                   

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire