• 150 personnes étaient rassemblées place Aristide-Briand à Lorient ce samedi 20 février contre la loi de sécurité globale.150 personnes étaient rassemblées place Aristide-Briand à Lorient ce samedi 20 février contre la loi de sécurité globale. 

    Mobilisation plus faible qu’à l’accoutumée pour le sixième rendez-vous, à Lorient, contre la loi de sécurité globale. À peine 150 personnes étaient rassemblées ce samedi 20 février.

    Ils étaient à peine 150 ce samedi 20 février, à s’être réuni, place Aristide-Briand, à Lorient, pour la sixième manifestation « contre la loi de sécurité globale et les autres mesures liberticides ». L’appel, lancé par la section du Pays de Lorient de la Ligue des droits de l’Homme a été suivi par la FSu, la CGT, FO, France Insoumise, Youth for Climate, l’UDB ou encore les Gilets jaunes. « Non à la surveillance généralisée, non au fichage généralisé et aux drones, non à l’interdiction de filmer et diffuser les interventions des forces de l’ordre », a dit Sophie, président de la LDH.

    Contre le centre de vidéosurveillance à Lorient

    Les manifestants lorientais ont aussi des revendications locales et se prononcent contre le projet municipal de centre de vidéosurveillance, l’armement des policiers ou encore contre l’arrêté municipal interdisant les regroupements en présence de chiens ainsi que l’alcool dans certains endroits de la ville, « qui vise clairement les sans-abri ».

    Les Kurdes étaient aussi présents ce samedi pour prôner « la liberté et la solidarité des peuples. Ce genre de loi est déjà passée en Turquie ».

     

    source: https://www.letelegramme.fr/

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  • L'URSS reviendra !

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  • Ce qui est évident à la lecture de ce texte sur le deux poids, deux mesures de l’occident en matière de liberté d’opinion, c’est que les “démocraties” occidentales sous couvert de “terrorisme” sanctionnent de plus en plus des “crimes” d’opinion qui les contestent et encouragent les fascismes. C’est pour cela qu’une législation anti-terroriste dans une situation où on construit une unique alternative Le Pen-Macron n’est en fait qu’une manière de transformer la démocratie en acceptation du néo-libéralisme, d’une commune oppression des peuples en tant que travailleurs alors qu’elle est présentée sous une forme raciste ou ici anti-communiste (stalinienne) pour diviser les travailleurs. (note de Danielle Bleitrach et traduction de Marianne Dunlop pour histoireetsociete)

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    Des émeutes et des affrontements avec la police ont secoué plusieurs villes d’Espagne – et tout cela à cause de l’arrestation d’un homme qui assure que «l’URSS reviendra». Pourquoi le chanteur Pablo Hasel a-t-il été placé en détention, pourquoi déteste-t-il la démocratie espagnole et la monarchie, et d’où lui vient son admiration pour l’Union soviétique?

    Le rappeur espagnol Pablo Rivadulla Duro, mieux connu sous son nom de scène Pablo Hasel, d’après le personnages d’un recueil d’histoires de la littérature arabe, ira finalement en prison. Plusieurs dizaines de policiers, pour appréhender le chanteur, ont dû menacer de prendre d’assaut les locaux de l’université de Lleida. Le chanteur s’y était barricadé et y avait passé la nuit entouré d’une cinquantaine de ses partisans. Mais à la fin, tout s’est passé sans faire de victimes et sans bris de verre, même s’il y avait de la fumée dans les locaux, comme on peut le voir dans les images publiées par la presse espagnole. Montant dans une voiture de police après avoir été détenu, Hasel a crié: “Mort à l’Etat fasciste!”, “Ils ne nous feront jamais taire!”

    Pablo Rivaduglia est né à Lerida (Lleida est la version catalane du nom de la ville) en 1988. Comme la plupart des Catalans, il n’est pas enthousiaste à l’idée d’avoir leur autonomie au sein du royaume espagnol, et cela se reflète dans son travail, qui est principalement consacré à la critique de la famille royale et de ses activités. La démocratie moderne, qu’il décrit comme la tyrannie, est un autre sujet auquel Hasel réagit vivement.

    D’où vient que Pablo, pour le moins, n’aime pas le monarque espagnol? Le fait est peut-être que, de son point de vue, le gouvernement dissimule les machinations du roi détrôné, contraint de quitter son pays en raison de soupçons d’avoir reçu illégalement 65 millions d’euros de ses collègues saoudiens et de ne pas avoir payé d’impôts dessus.

    Les médias espagnols estiment qu’à un âge trop jeune il “a commencé à lire des livres” et qu’il y a “puisé fermement de nouvelles règles”. Les livres n’étaient pas les bons, en conséquence “sa vision du monde s’est formée sous l’influence de personnalités telles que Vladimir Maïakovski, Joseph Staline et Che Guevara”. C’était le chemin de Pablo vers le Parti communiste espagnol (rétabli) –selon l’abréviation espagnole CPE (r). Le parti a été fondé en 1975 quelques jours avant la mort du dictateur Franco, c’est-à-dire juste à la veille du triomphe de la démocratie. Que Pablo a prise à la lettre et une fois atteint un âge raisonnable, il a décidé d’utiliser les valeurs qu’elle proclamait (en particulier la liberté d’expression).

    Les autorités ont enduré ces déclarations jusqu’à ce que Hasel décide de défendre le secrétaire général du CPE (r), Manuel Perez Martinez, emprisonné pour 17 ans.

    Le camarade Arenas (pseudonyme du secrétaire général) a été mis derrière les barreaux en raison de son “appartenance au Groupe de résistance antifasciste (GRAPO)”. Le groupe a été créé en 1975 (quelques mois avant le départ de Franco pour un autre monde), a proclamé le marxisme-léninisme et l’antifascisme comme son idéologie, et son objectif était de construire une “république populaire, fédérale et socialiste” en Espagne. Le GRAPO est considéré comme une organisation terroriste dans l’Union européenne et aux États-Unis.

    Le GRAPO était considéré comme la “branche armée” du Parti communiste. Il a fonctionné à la fin des années 70 – début des années 80 du siècle dernier. Il a à son compte environ 80 policiers tués. Le groupe obtenait lui-même de l’argent pour ses actions, en l’extorquant à des hommes d’affaires et même en dévalisant une fois une succursale de la banque Banco del Noroeste. Il ne jouissait pas d’un grand soutien. Des solitaires se faisant appeler membres du groupe de temps en temps menaient de petites actions jusqu’en 2011.

    «Le GRAPO était la légitime défense contre l’impérialisme et ses crimes», «Je pense aux balles que les juges nazis ne trouveront jamais» – les tribunaux espagnols interprètent ces déclarations de Pablo Hasel comme de la propagande du terrorisme. En effet, qui est Hasel? Selon les lignes des verdicts de la cour, c’est une personne qui soutient et glorifie le terrorisme. Mais lui-même n’a pas commis d’actes de terrorisme. Admirer la brutalité de quelqu’un d’autre est à peu près la même chose que les jeunes de 14 ans échangeant volontiers leurs opinions sur les exploits du pirate Peter Blood et des corsaires.

    Hasel a été arrêté pour la première fois à Lleida en octobre 2011, presque immédiatement après la sortie de sa vidéo Democracia su puta madre (la version la plus proche de la censure peut se traduire par «Démocratie, ta pute de mère»), consacrée au sort du camarade Arenas. Le rappeur a été condamné à deux ans de probation “pour avoir loué le terrorisme dans les paroles”.

    En 2017, le parquet a exigé qu’on lui en ajoute encore «cinq» pour «insulte à la couronne et diffamation de l’État», publiée sur les réseaux sociaux. En 2018, il a été condamné à deux ans et un jour de prison, peine réduite à neuf mois, et le processus de dépôt et d’examen d’un appel a été retardé jusqu’en janvier 2021. A cette époque, les médias espagnols ont commencé à analyser « 64 tweets et aphorismes pour lesquels il est allé en prison».

    Les plus impressionnants sont les suivants:

    ” GRAPO était la légitime défense contre l’impérialisme et ses crimes.”

    Le bandit Bourbon [le roi Juan Carlos I] a fréquenté la monarchie saoudienne, parmi ceux qui financent Daech. Rien ne change. “

    “Si les gens aiment tellement la monarchie, comme nous le disent les autorités, laissez aller la famille royale sans accompagnement dans nos rues.”

    “Ada Colau [le maire de Barcelone] ne traitera pas le roi de criminel pour avoir vendu des armes à l’Arabie saoudite ou pour vivre de manière luxueuse au prix de la pauvreté de la majorité de la population.”

    “Encore une famille a été expulsée de sa maison, après qu’on lui ait coupé l’eau et l’électricité : le capitalisme c’est la  barbarie, naturellement, je suis nostalgique de l’URSS.”

    “Staline est un leader exceptionnel qui a envoyé des fonctionnaires corrompus au GOULAG. Nous devons retrouver la société qu’il dirigeait! Quelles que soient les manipulations qu’ils entreprennent pour interpréter les événements historiques, il reste toujours un héros pour des millions de Russes qui aspirent à se libérer du joug capitaliste et de ceux qui les ont trahis. “

        «Je suis coupable de réaliser que le capitalisme est la racine du problème. Qu’il sert les intérêts d’une poignée de sacs d’argent qui nous exploitent. »

    “L’URSS reviendra, elle reviendra certainement, car il n’y a pas d’avenir sans socialisme. De plus en plus de peuples emprunteront la voie du communisme et les exploiteurs iront travailler dans les mines en Sibérie.”

    “Le féminisme des exploiteurs en jupe ne représente pas les intérêts d’une femme de la classe ouvrière.”

    La presse espagnole moderne a une attitude particulière à l’égard de l’URSS. Les principaux journaux du pays décrivent régulièrement les efforts héroïques de la Division Bleue espagnole qui se gelait dans les tranchées et mangeait de la vache enragée, participant au blocus nazi de Leningrad. Et voilà qu’un jeune homme loue cette même l’URSS qui a survécu à la guerre et qui l’a gagnée.

    Le 13 février, à Madrid, où la quarantaine des coronavirus est endémique, une manifestation a eu lieu à la mémoire des combattants «bleus», programmée pour coïncider avec la date de leur défaite finale à Krasny Bor en 1943. Pour cette marche de trois cents nazis de la Juventud Patriota de Madrid (Jeunes patriotes de Madrid), l’autorisation officielle des autorités a été obtenue. En même temps, il est interdit à trois personnes de s’arrêter pour bavarder dans la rue. Et il est impossible d’obtenir l’autorisation pour une manifestation en général (et à plus forte raison anti-quarantaine).

    La BBC britannique souligne en clair que “le rappeur espagnol Pablo Hasel a été condamné à la prison pour avoir insulté le roi”. Seule l’Espagne ne le remarque pas.

    À propos, les principaux journaux du royaume pyrénéen ont préféré garder le silence sur Navalny ce jour-là: ils contredisent en quelque sorte les demandes de “libérer immédiatement le prisonnier politique russe” en incarcérant un musicien qui n’a troublé la paix du pays qu’avec ses chansons et tweets. Par ailleurs, le vice-premier ministre du gouvernement espagnol Pablo Iglesias a récemment déclaré: “Comment pouvons-nous considérer notre pays comme une démocratie si les conflits politiques ont cessé d’être réglementés par les canaux politiques, et sont finalement résolus par les tribunaux et la police?”

    La formulation standard, que les libéraux russes aiment utiliser est: “Vous ne pouvez pas emprisonner pour des mots, la vraie démocratie ne fait pas cela.” Comme vous pouvez le voir, elle le fait très bien, et cela est reconnu dans les hautes instances espagnoles.

    Le lendemain, des manifestations spontanées ont commencé dans plusieurs villes d’Espagne demandant la libération du rappeur et appelant la police à «ne pas recourir à la violence». Environ 200 artistes du pays, dont le réalisateur Pedro Almodovar et le célèbre acteur Javier Bardem, ont signé une pétition demandant “de revoir la législation sur la diffamation et de ne pas assimiler la critique de la monarchie au terrorisme”.

     

    Les manifestations ne sont pas restées pacifiques longtemps – déjà mercredi, elles ont dégénéré en affrontements avec la police, utilisant des bouteilles et des pierres comme “arme du prolétariat” d’une part, et une réponse civilisée avec des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc d’autre part. Au matin du jeudi 18 février, le nombre de détenus à Madrid, Barcelone, Gérone, Lleida se comptait par dizaines.

     

    Vladimir Dobrynin, le 18/02/21

    source: https://vz.ru/world/2021/2/18/1085750.html

    source en français (traduction de Marianne Dunlop):  https://histoireetsociete.com/2021/02/19/un-chanteur-espagnol-jete-en-prison-pour-avoir-loue-staline-et-lurss/

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  • le monde universitaire indigné demande la démission de Dominique Vidal tandis que les policiers de Darmanin protègent Génération Identitaire !

     

    C’est un grondement qui monte de toutes les parties du monde de l’, enseignants, chercheurs, et même jusque dans les rangs des hauts fonctionnaires pourtant nommés par la Macronie. La sortie de la ministre Vidal à la suite de Blanquer et de Darmanin courant derrière Le Pen et prétendant au nom d’une croisade xénophobe censurer la recherche et l’enseignement universitaire pourraient bien être la goute d’eau faisant déborder le vase de la colère.

    Pendant que Blanquer et Vidal vitupéraient dans les médias leurs rhétorique d’extrême droite, le préfet Lallement interdisait la manifestation anti-fasciste dénonçant le rassemblement du groupuscule d’extrême droite Génération Identitaire… un groupuscule soit disant menacé de dissolution par le ministère de l’intérieur mais protégé dans les faits par la police tout au long de ce 21 février 2021 comme cela avait déjà été le cas le 13 juin 2020 . C’est ainsi que des militants antifascistes se sont fait attaquer sans que la police n’arrête les violents factieux, trop occupés à procéder une nouvelle fois à l’arrestation politique du gilet jaune Jérome Rodriguez.

    Le régime Macron s’en prend à la , à l’Université et à nos libertés

    Les tapageuses déclarations de déjà reprises par Blanquer ne sont que la suite logique de la course à l’échalote xénophobe à laquelle se sont livrés avec la complicité de l’audiovisuel d’Etat Darmanin et Le Pen. Le premier trouvant “trop mole” la seconde tout en avouant vouloir faire plaisir aux députés FN RN. La seconde indiquant pouvoir signer le livre du premier…. De fait la campagne de propagande odieuse visant le soit disant “islamo gauchisme” de l’Université n’est que la poursuite d’une fangeuse entreprise de destruction de l’Enseignement Supérieur public, et des libertés acadamique. Une entreprise marquée par le passage en force de la loi LPPR à la faveur de la crise sanitaire, le gouvernement profitant d’avoir fermé depuis plus d’un an les universités, et une campagne de haine déjà lancée avec la tribune 31 octobre 2020 d’universitaires alarmés, liste d’ailleurs incomplète sur ce lien (https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/10/31/une-centaine-d-universitaires-alertent-sur-l-islamisme-ce-qui-nous-menace-c-est-la-persistance-du-deni_6057989_3232.html) dont l’histoire retiendra assurément l’appel à l’hallali . Mme Vidal pourrait d’ailleurs arguer, si elle ne l’a déjà fait, que c’est sur les instances d’éminentes « personnalités » qu’elle a agi… Et que s’est empressé de faire son collègue Blanquer. Ce qui ne manque pas de cynisme lorsque l’on sait que l’ancien recteur de Lyon a déjà témoigné de la complicité de Blanquer alors haut fonctionnaire au ministère de l’Education pour faire installer des écoles communautaristes proches des frères musulman à Décines...

    La dernière découverte de l’immense chercheur Darmanin : « Je connais des chercheurs avec lesquels on a travaillé [sur le projet de loi confortant les principes de la République, dite loi « séparatisme »], Bernard Rougier ou Gilles Kepel par exemple, qui expliquent très bien comme l’université française parfois les considère comme pas bienvenus, et sont parfois obligés de s’expatrier et de trouver des financements publics ou privés pour faire leurs études. (…) Dans certains endroits, dans certaines facultés, il existe cette incursion [de l’“islamo-gauchisme”]. » Des noms! Des noms! (https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/02/18/polemique-sur-l-islamo-gauchisme-la-ministre-de-l-enseignement-superieur-recadree-par-l-executif-et-les-chercheurs_6070388_823448.html)

    Le temps de la réaction face à la réaction

    Si la réaction est un cri d’indignation de la communauté universitaire, elle reste toutefois pour le moment très timide au plan institutionnel, tout comme au plan syndical. Comme le souligne notre camarade l’historienne Annie- Lacroix Riz : “On aura décidément tout vu. Accepter une étude sur un objet dont on conteste l’existence et dans un cadre strictement non statutaire (cf. le statut de la fonction publique dit Maurice Thorez : depuis quand le CNRS juge-t-il l’université, et pourquoi ne pas confier la mission au si compétent Institut d’études politiques?, ah, oui, c’est vrai, il est assez occupé ces temps-ci par d’autres dossiers) donne une idée de l’état d’une structure officiellement consolidée, en 1945, dans le cadre des réformes progressistes (pas longtemps) de l’après-Libération.”

    Il serait temps que l’Université en voie d’anéantissement passe à la résistance, les coups pleuvant décidément de toutes parts. Ce qui nécessiterait au demeurant de parler de son effective destruction « européenne », clairement mise en œuvre depuis le programme de Lisbonne notamment (« Réforme des universités dans le cadre de la stratégie de Lisbonne », 2003) plutôt que de la bombe puante de l’islamo-gauchiste?  De fait« la LPR, une loi inégalitaire et darwinienne », est la résultante directe du cadre fixé par l’Union européenne, et strictement appliqué conformément à ses instructions et directives. Cyniquement là aussi, c’est au nom d’alerte contre l’extrême droite que certains universitaires hautement médiatiques(parmi lesquels des éminences très inquiètes de l’islamo-gauchisme)  avant chaque “élection” « européenne » se livre à une propagande effrenée pour en remettre une couche et ainsi poursuivre la dissolution de la France et de ses valeurs révolutionnaires, sociales et démocratiques, dans cette union européenne réactionnaire, qui affiche son cléricalisme jusque dans son drapeau. . Cela même instruisent des procès en sorcellerie contre ceux de leur confrère qui en s’en tenant à la méthode et la rigueur universitaire refuse d’alimenter la propagande capitaliste et au contraire osent au contraire faire avancer la connaissance.

    Annie Lacroix-Riz le souligne : “Maccarthysme, vraiment, régnant chez nous à cause des islamo-gauchistes? Et le vrai maccarthysme, celui qui a viré le marxisme de l’Université et de tous les grands médias (France Culture compris), contraint de fait la recherche française à se proclamer antimarxiste et anticommuniste (pardon, « antistalinienne », ah, mais oui, c’est bien ça!) et, entre autres, banni de  France toute recherche sérieuse sur l’histoire de la Russie et de l’URSS, celle qui  avait assuré sa notoriété académique à l’ère Roger Portal (pas communiste pourtant) pour ne nous laisser que les « soviétologues » qui placent la « soviétologie » française et européenne au rang de l’enseignement scolaire français des mathématiques? Ils en disent quoi, nos chasseurs d’islamo-gauchistes?”

    Espérons que de plus nombreux soit ceux qui reconnaissent enfin combien il était dangereux de laisser faire « l’Europe » sur l’équation communisme = nazisme avec par exemple l’ignoble résolution de septembre 2019, votée par tous les groupes français, « gauche » incluse, sauf la FI. Car nous n’avons pas fini de payer cette alimentation de ce ventre toujours fécond. Bien sûr le sujet est résolument tabou, mais il compte dans l’opération en cours contre une vilaine « minorité ». Le maccarthysme, ça ne se coupe pas en tranches, ça se combat à visage ouvert, et pour tous usages.

    Oui ouvrons des enquêtes à l’Université sur les casseurs du savoir et des disciplines : l’UE, le medef et ses sbires de LREM

    S’il devait y avoir enquête du CNR, une qui s’imposerait compte tenu de l’agonie avérée, ce serait celle de l’enseignement des mathématiques en France. Elle compléterait avantageusement celle que le sénateur Pierre Ouzoulias a demandée sur l’état des étudiants affamés et privés d’études par un pouvoir. Et elle illustrait l’état désastreux de la science dans ce pays, après que l’école, l’enseignement secondaire et supérieur et la recherche publique ont été mis en coupe réglée aux ordres de l’Union Européenne et de sa stratégie de Barcelonne.

    Le ministre des Affaires étrangères du régime Macron ose accuser la Chine de déposer des vaccins sur le tarmac des aéroports d’Afrique, alors même que les vaccins « européens » fabriqués par les multinationales américaines (vive l’UE!) “seront excellents” (Le Driant, France Inter) mais qui sont à cette date extrêmement peu nombreux (et extrêmement coûteux) : des vaccins privatisés et inaccessibles (sauf semble-t’il pour les pontes des conseils d’administrations et autres anciens présidents…), des vaccins qui ne sont pas produits en France. Ni masques, ni tests, ni vaccins, ni les connaissances mathématiques de base nécessaire pour comprendre et donc faire face à la pandémie…

    On conseille donc de relire l’article en trois parties d’un des camarades du PRCF, jeune agrégé sur l’enseignement des mathématiques en France, décembre 2020-janvier 2021, qui préfère, vu les les aléas de l’application du Statut de la fonction publique, demeurer anonyme :

    Revue de presse :


    Le syndicat majoritaire de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche dénonce dans un communiqué les atteintes graves à la liberté universitaire

    Frédérique Vidal fait injonction à la recherche publique de procéder à une enquête sur l’« islamo-gauchisme » à l’Université : le SNCS-FSU et le SNESUP-FSU dénoncent cette nouvelle atteinte aux libertés académiques

    Depuis bientôt six mois, les universités en France vivent sous la menace de mesures contre un prétendu « islamo-gauchisme » qui les aurait « gangrénées ». L’« islamo-gauchisme » n’existe ni dans les universités, ni au CNRS, ni ailleurs dans le monde scientifique. En revanche, la menace de censure est désormais réelle. L’« islamo-gauchisme » n’est pas un concept scientifique : il ne correspond à aucun travail de recherche ou d’enseignement. C’est le nom qu’une poignée de militants « identitaires » souffle à l’oreille des ministres pour disqualifier des travaux de recherche à visée émancipatrice. Sont visées entre autres les études sur le genre, les sexualités, les migrations, les formes de domination et les effets à long terme de la colonisation dans les sociétés contemporaines. Ces travaux sont aujourd’hui stigmatisés par le pouvoir politique, dans un contexte de surenchère entre le Rassemblement national et le gouvernement. Cela signifie que le pouvoir politique s’arroge un droit de regard sur des recherches qui sont menées dans les universités et les laboratoires en France, non pas de manière isolée mais en lien avec la recherche internationale.

    Le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a fait savoir le mardi 16 février qu’il entendait confier une « étude » sur ces sujets à l’Alliance ATHENA, qui coordonne les recherches en sciences humaines et sociales. La veille, la ministre avait souhaité que le CNRS lui-même soit chargé de cette mission. Ce recul, si c’en est un, n’est encore que microscopique. C’est l’idée même d’une nouvelle « chasse aux sorcières » qui doit être abandonnée. Les libertés académiques sont en cause, comme rarement elles l’ont été.

    Car contrairement à ce qu’a déclaré la ministre, le pouvoir politique n’a pas à ordonner des enquêtes pour « distinguer ce qui relève de la recherche académique et de ce qui relève du militantisme et de l’opinion ». La communauté scientifique elle-même évalue en permanence, ce qui, dans la production de ses membres, constitue un travail scientifique valable. Elle le fait tous les jours, sans attendre les enquêtes, injonctions ou oukazes des ministères et des groupes de pression. Et surtout, une fois la production scientifique dûment validée, elle ne se soucie pas de savoir quelles opinions, éventuellement militantes, ses membres peuvent professer librement par ailleurs.

    Les propos de la ministre, en remettant en question cette liberté fondamentale, ont soulevé une intense émotion dans toute la communauté scientifique et universitaire. Ils révèlent un dangereux climat de défiance contre les chercheurs, qui se répand aussi dans certains médias, et une volonté de pilotage politique de la recherche. Les sciences humaines et sociales ne sont pas seules visées. Quelles seront les prochaines recherches attaquées, par quels ministres et par quels lobbys, comme cela a été le cas des cellules souches, de la question des substances toxiques dans l’alimentation ou l’environnement ou encore celle du changement climatique ?

    Le SNCS-FSU et le SNESUP-FSU dénoncent les récents propos de Frédérique Vidal. Ils appellent la ministre à se ressaisir et à se concentrer sur ce à quoi elle a failli depuis sa prise de fonction : le soutien de l’État aux organismes de recherche et aux universités ; la réhabilitation du service public de l’enseignement supérieur et de la recherche ; la démocratisation du savoir et l’aide aux étudiants en détresse en temps de pandémie ; et, plus que jamais, les libertés académiques. 

    Paris, le 17 février 2021

    https://www.snesup.fr/article/f-vidal-fait-injonction-la-recherche-publique-de-proceder-une-enquete-sur-l-islamo-gauchisme-luniversite-communique-du-sncs-fsu-et-du-snesup-fsu-du-17-fevrier-2021

    Dominique Vidal condamnée par la très modérée conférence des président d’Université, pourtant eux même désigné par le régime

    Communiqué du CNRS : L’« islamogauchisme » n’est pas une réalité scientifique

    « L’islamogauchisme », slogan politique utilisé dans le débat public, ne correspond à aucune réalité scientifique. Ce terme aux contours mal définis, fait l’objet de nombreuses prises de positions publiques, tribunes ou pétitions, souvent passionnées. Le CNRS condamne avec fermeté celles et ceux qui tentent d’en profiter pour remettre en cause la liberté académique, indispensable à la démarche scientifique et à l’avancée des connaissances, ou stigmatiser certaines communautés scientifiques. Le CNRS condamne, en particulier, les tentatives de délégitimation de différents champs de la recherche, comme les études postcoloniales, les études intersectionnelles ou les travaux sur le terme de « race », ou tout autre champ de la connaissance.

    Concernant les questions sociales, le rôle du CNRS, et plus généralement de la recherche publique, est d’apporter un éclairage scientifique, une expertise collective, s’appuyant sur les résultats de recherches fondamentales, pour permettre à chacun et chacune de se faire une opinion ou de prendre une décision. Cet éclairage doit faire état d’éventuelles controverses scientifiques car elles sont utiles et permettent de progresser, lorsqu’elles sont conduites dans un esprit ouvert et respectueux.

    La polémique actuelle autour de l’ « islamogauchisme », et l’exploitation politique qui en est faite, est emblématique d’une regrettable instrumentalisation de la science. Elle n’est ni la première ni la dernière, elle concerne bien des secteurs au-delà des sciences humaines et des sciences sociales. Or, il y a des voies pour avancer autrement, au fil de l’approfondissement des recherches, de l’explicitation des méthodologies et de la mise à disposition des résultats de recherche. C’est là aussi la mission du CNRS.

    C’est dans cet esprit que le CNRS pourra participer à la production de l’étude souhaitée par la Ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation visant à apporter un éclairage scientifique sur les champs de recherche concernés. Ce travail s’inscrirait dans la continuité de travaux d’expertise déjà menés sur le modèle du rapport « Recherches sur les radicalisations, les formes de violence qui en résultent et la manière dont les sociétés les préviennent et s’en protègent » réalisé en 2016 par l’alliance Athena, qui regroupe l’ensemble des forces académiques en sciences humaines et sociales dans les universités, les écoles et les organismes de recherche, ou du rapport « Les sciences humaines et sociales face à la première vague de la pandémie de Covid-19 – Enjeux et formes de la recherche », réalisé par le CNRS en 2020.

    Communiqué du CNRS le 17 février 2021 : https://www.cnrs.fr/fr/l-islamogauchisme-nest-pas-une-realite-scientifique

    Pétition : Des milliers d’universitaires demande la démission de Dominique Vidal

    Ci dessous la Tribune pétition publiée par Le Monde le 20 février 2021.
    600 premier·es signataires ci-dessous avec leur position académique, suivi·es des 3700 autres signataires au 21 février 2021 à 10h. Vous pouvez signer sur https://www.wesign.it/fr/justice/nous-universitaires-et-chercheurs-demandons-avec-force-la-demission-de-frederique-vidal

    Le mardi 16 février, à l’Assemblée nationale, la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Frédérique Vidal confirmait ce qu’elle avait annoncé deux jours plus tôt sur la chaîne Cnews : le lancement d’une « enquête » sur l’ « islamogauchisme » et le postcolonialisme à l’université, enquête qu’elle déclarait vouloir confier au CNRS à travers l’Alliance Athéna. Les raisons invoquées : protéger « des » universitaires se disant « empêchés par d’autres de mener leurs recherches », séparer « ce qui relève de la recherche académique de ce qui relève du militantisme et de l’opinion » ainsi que … « l’apparition au Capitole d’un drapeau confédéré ».

    Si le propos manque de cohérence, l’intention est dévastatrice : il s’agit de diffamer une profession et, au-delà, toute une communauté, à laquelle, en tant qu’universitaire, Frédérique Vidal appartient pourtant et qu’il lui appartient, en tant que ministre, de protéger. L’attaque ne se limite d’ailleurs pas à disqualifier puisqu’elle fait planer la menace d’une répression intellectuelle, et, comme dans la Hongrie d’Orban, le Brésil de Bolsonaro ou la Pologne de Duda, les études postcoloniales et décoloniales, les travaux portant sur les discriminations raciales, les études de genre et l’intersectionnalité sont précisément ciblés.

    Chercheur·es au CNRS, enseignant·es chercheur·es titulaires ou précaires, personnels d’appui et de soutien à la recherche (ITA, BIATSS), docteur·es et doctorant·es des universités, nous ne pouvons que déplorer l’indigence de Frédérique Vidal, ânonnant le répertoire de l’extrêmedroite sur un « islamo-gauchisme » imaginaire, déjà invoqué en octobre 2020 par le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. Mais, plus encore, nous nous insurgeons contre l’indignité de ce qu’il faut bien qualifier de chasse aux sorcières. La violence du projet redouble la lâcheté d’une ministre restée silencieuse sur la détresse des étudiant·es pendant la pandémie comme elle avait été sourde à nos interpellations sur une LPR massivement rejetée par tout·es celles et ceux qui font la recherche, y contribuent à un titre ou un autre.

    La crise économique et sociale la plus grave depuis 1945 assombrit l’avenir des jeunes adultes, l’anxiété face à la pandémie fissure la solidarité entre les générations, la pauvreté étudiante éclate aux yeux de tous·tes comme une question sociale majeure, les universités – lieux de vie et de savoirs – sont fermées. Mais pour Frédérique Vidal, le problème urgent de l’enseignement supérieur et de la recherche, celui qui nécessite de diligenter une « enquête » et d’inquiéter les chercheur·es, c’est la « gangrène » de l’ « islamo-gauchisme » et du postcolonialisme.

    Amalgamant un slogan politique douteux et un champ de recherche internationalement reconnu, elle regrette l’impossibilité de « débats contradictoires ». Pourtant, et nous espérons que la ministre le sait, nos universités et nos laboratoires déploient de multiples instances collectives de production et de validation de la connaissance : c’est bien dans l’espace international du débat entre pair·es que la science s’élabore, dans les revues scientifiques, dans les colloques et les séminaires ouverts à tous·tes. Et ce sont les échos de ces débats publics qui résonnent dans nos amphithéâtres, comme dans les laboratoires.

    Contrairement à ce qu’affirme Frédérique Vidal, les universitaires, les chercheur·es et les personnels d’appui et de soutien à la recherche n’empêchent pas leurs pair.es de faire leurs recherches. Ce qui entrave notre travail, c’est l’insincérité de la LPR, c’est le sous-financement chronique de nos universités, le manque de recrutements pérennes, la pauvreté endémique de nos laboratoires, le mépris des gouvernements successifs pour nos activités d’enseignement, de recherche et d’appui et de soutien à la recherche, leur déconsidération pour des étudiant·es ; c’est l’irresponsabilité de notre ministre. Les conséquences de cet abandon devraient lui faire honte : signe parmi d’autres, mais particulièrement blessant, en janvier dernier, l’Institut Pasteur a dû abandonner son principal projet de vaccin.

    Notre ministre se saisit du thème complotiste « islamo-gauchisme » et nous désigne coupables de pourrir l’université. Elle veut diligenter une enquête, menace de nous diviser et de nous punir, veut faire régner le soupçon et la peur, et bafouer nos libertés académiques. Nous estimons une telle ministre indigne de nous représenter et nous demandons, avec force, sa démission.

    Vous pouvez signer la pétition ici.

    Du “judéo-bolchévisme” à “l’islamo-gauchisme” : une même tentative de faire diversion – par Shlomo Sand

    En 2015 déjà l’universitaire et historien israélien Shlomo Sand dénonçait la propagande d’extrême droite propagé derrière le concept d’islamo gauchisme

    Dans les années 1930, en France comme dans d’autres pays d’Europe, les communistes et diverses personnalités de la gauche radicale étaient fréquemment qualifiés de “judéo-bolcheviks”. Ainsi, par exemple, mon père qui, avant la Seconde Guerre mondiale, était un communiste polonaisétait considéré par les autorités et la presse du pays comme faisant partie de la “Zydokomuna”.

    Étant donné que plusieurs dirigeants de la Révolution d’Octobre, tout comme nombre de communistes et de défenseurs de l’URSS, dans toute l’Europe, étaient d’origine juive, l’association langagière entre judaïsme et menées subversives était très populaire parmi les judéophobes.

    Une symbiose propagandiste très efficace

    D’Adolf Hitler à Carl Schmitt et Martin Heidegger, de Charles Maurras à Louis-Ferdinand Céline et Pierre Drieu-La Rochelle, l’identification rhétorique entre juifs et bolcheviks a toujours été empreinte de tonalités effrayantes puisées dans une vieille tradition religieuse, mêlée à des menaces pleinement modernes et laïques.

    Cette symbiose propagandiste s’avéra très efficace, et elle conduisit, entre autres, à ce que plus de 5 millions de Juifs croyants, et leurs descendants, ainsi que 2 millions de soldats soviétiques furent exterminés, en même temps, dans les camps de la mort nazis. Hitler avait ainsi espéré enrayer le “danger” d’une conquête judéo-bolchévique de l’Europe.

    Si, à la fin du XXe siècle, la judéophobie n’a pas totalement disparu, elle a, cependant, très notablement régressé dans les centres de communication des capitales européennes. Les élites intellectuelles et politiques ont voulu oublier et ont aspiré à se fondre dans leur civilisation blanche, à l’aide d’une nouvelle politique des identités. À toutes fins morales utiles, cette civilisation a même troqué son appellation de “chrétienne” en “judéo-chrétienne”.

    Les juifs survivants et les bolchéviks, quasiment disparus, ont cessé de constituer une menace pour la position et l’identité des élites dominantes, mais l’état de crise permanent du capitalisme, et l’ébranlement de la culture nationale, consécutif à la mondialisation, ont incité à la quête fébrile de nouveaux coupables.

    Une appellation qui émerge dès 2002

    La menace se situe désormais du côté des immigrés musulmans et de leurs descendants, qui submergent la civilisation “judéo-chrétienne”. Et voyez comme cela est étonnant : de nouveaux incitateurs propagandistes les ont rejoints ! Tous ces gens de gauche qui ont exprimé une solidarité avec les nouveaux “misérables” ont fini par s’éprendre ouvertement des invités indésirables venus du sud.

    Ces antipatriotes extrémistes trahissent une nouvelle fois la glorieuse tradition de la France dont ils préparent l’humiliante soumission “houellebecquienne”. L’appellation “islamo-gauchiste” a émergé parmi les intellectuels, avant de passer dans l’univers de la communication, pour, finalement, être récupérée par des politiciens empressés.

    Pierre-André Taguieff, futur conseiller du CRIF, fut, semble-t-il, le premier à recourir à la formule “islamo-gauchisme” (dans le sens actuel de terme), déjà en 2002. Caroline Fourest, Elisabeth Badinter, Alain Finkielkraut et Bernard-Henry Lévy s’emparèrent du terme et veillèrent à lui assurer une diffusion à longueur d’interviews et d’articles. Des figures comme Alain Gresh, Edwy Plenel, Michel Tubiana et Raphael Liogier devinrent des “islamo-gauchistes” archétypiques.

    Une marche supplémentaire vient cependant d’être franchie. Cela a commencé avec Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’État chargé des relations avec le Parlement, qui, au nom du républicanisme universel, dans un article intitulé : “La gauche qui vient”, s’en est pris à la gauche de la gauche, accusée de soumission au pluralisme culturel. Il a particulièrement ciblé Clémentine Autain, la porte-parole d’Ensemble, l’une des composantes du Front de gauche.

    La lourde charge de Manuel Valls

    Mais c’est de Manuel Valls qu’est venue la charge la plus lourde, dans la vague de stigmatisation de “l’islamo-gauchisme”. À l’occasion d’une interview accordée, le 21 mai, à Radio J, une radio communautaire juive, n’a-t-il pas déclaré :

    “Il y a ces capitulations intellectuelles… Les discussions entre Madame Clémentine Autain et Tariq Ramadan, les ambiguïtés entretenues qui forment le terreau de cette violence et de cette radicalisation.”

    Et Manuel Valls de ne pas hésiter à ajouter : “Il n’y a aucune raison pour que M. Tariq Ramadan obtienne la nationalité française”.

    Il convient tout d’abord de préciser que Clémentine Autain n’a jamais rencontré Tariq Ramadan, dont, évidemment, elle n’approuve pas le discours idéologique. Il faut ensuite se féliciter qu’en France, le droit d’obtenir la citoyenneté relève de la loi, et non pas d’une décision d’un chef du gouvernement. Tariq Ramadan réside en France où il est actif ; il est marié, depuis plusieurs années, avec une citoyenne française, ses enfants sont français, et, à ma connaissance, il n’a pas enfreint la loi ni prêché la violence.

    Enfin, les auditeurs de Radio J, à Paris et à Jérusalem, ont certainement apprécié cette flatteuse interview, et si d’aventure, elle a été diffusée en Arabie saoudite, il est probable qu’elle y aura également été reçue avec sympathie, puisque Tariq Ramadan y est interdit de séjour. Après cette interview passionnée de Manuel Valls, je suis persuadé que Tariq Ramadan n’a aucune chance de se voir décerner la Légion d’Honneur, contrairement au prince héritier du roi d’Arabie saoudite.

    Une formule qui permet de faire diversion

    Lorsque j’ai entendu ces propos de Manuel Valls, je n’ai pas pu m’empêcher de m’interroger sur ce qui se serait passé si Tariq Ramadan avait été un fidèle juif et non pas musulman.

    Si, par exemple, comme l’ensemble des fidèles juifs (mais non pas juives), il avait dû dire, dans sa prière du matin : “Sois béni de ne pas m’avoir fait femme, et sois béni de ne pas m’avoir fait goy (non-juif)”. Autrement dit : un authentique fidèle juif, dont les valeurs fondamentales diffèrent totalement de ma conception du monde républicaine et laïque.

    Malgré tout, même s’il s’agissait d’un juif conservateur, porteur d’un système de valeurs réactionnaire, je me serais, sans aucun doute, employé de toutes mes forces pour que lui soit attribués des droits d’égalité citoyenne. Je l’aurais combattu au plan de la réflexion théorique, mais j’aurais vu en lui un compagnon politique légitime, dans la lutte contre toute forme de judéophobie et de discrimination raciale, sous le masque d’une laïcité culturelle.

    J’ai, envers la philosophie de Tariq Ramadan, une vision fortement critique, tout comme, pour d’autres raisons, envers celle d’Alain Finkielkraut. Mais exploiter des positions conservatrices de l’intellectuel musulman afin de salir ceux qui luttent contre la propagation du racisme, en faire un dangereux épouvantail pour utiliser le terme stigmatisant d’islamo-gauchiste, n’est pas à l’honneur d’un chef de gouvernement socialiste, qui, par ailleurs, commet une erreur en assimilant antisionisme et antisémitisme (je suis quasiment sûr que le républicain Manuel Valls ne soutient pas la politique communautaire d’un État qui, par principe, appartient, non pas à tous ses citoyens mais aux juifs du monde entier, qui n’y résident pas).

    Certes, le terme d’”islamo-gauchisme” n’est pas encore identique ni proche de la vieille appellation du “judéo-bolchévisme”. Il est destiné, pour le moment, à clouer le bec, et à faire diversion dans le débat public, par rapport à d’autres problèmes sociaux et politiques un peu plus sérieux. Toutefois, qui peut affirmer que le recours à la formule “islamo-gauchisme” n’est pas promis à un sombre futur imprévu ? Il se pourrait qu’elle constitue une contribution rhétorique, non marginale, vers l’approche d’un trou noir supplémentaire dans l’histoire moderne de l’Europe.

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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  • Rendez-nous nos festivals !

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  • Un débat sur la généralisation de l’état d’urgence à Quimper le samedi 27 février  (LT.fr-19/02/21-16h15)

    Le Club de la presse de Bretagne et la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) organisent, samedi 27 février, à la médiathèque de Quimper, à 14 h, un débat sur la généralisation de l’état d’urgence et la remise en cause de la liberté d’informer. Deux parlementaires, un député Erwan Balanant (Modem) et un sénateur Michel Canevet (Union centriste), débattront avec un représentant du syndicat de policiers Alliance Stéphane Andry et un représentant du syndicat national des journalistes Olivier Scaglia, en présence de l’avocat Arié Alimi (membre de la LDH), de la remise en cause des libertés fondamentales, dont celle d’informer. Ils débattront de ces évolutions sécuritaires et de l’intérêt (ou non) de cette loi Sécurité globale. Le débat sera également diffusé en direct et en ligne.

     

    source: https://www.letelegramme.fr/

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  • Isabelle Assih en visite dans le quartier Penhars ce vendredi après-midi. Isabelle Assih en visite dans le quartier Penhars ce vendredi après-midi.

    C’était l’une des promesses de campagne d’Isabelle Assih, la création d’une Police municipale non armée à Quimper.

    Au cours de la visite qu’elle conduit ce vendredi après-midi dans le quartier de Penhars, la maire de Quimper, Isabelle Assih a confirmé, au fil d’un échange avec l’un des quatre commerçants de la galerie, la création d’une Police municipale « dont les premiers agents devraient être déployés en mai ou juin ».

     
     
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  • Plus de 150 personnes se sont réunies ce vendredi afin de manifester contre la fermeture de deux classes sur les écoles de la commune. Plus de 150 personnes se sont réunies ce vendredi afin de manifester contre la fermeture de deux classes sur les écoles de la commune.

    Plus de 150 personnes, dont le maire, ont manifesté devant la mairie de Rédené, ce vendredi, contre la fermeture de classes annoncées dans les deux écoles de la commune.

    « Touche pas à ma classe », « Sauvons notre école », « Droit à un enseignement de qualité », « Ne sacrifiez pas nos enfants »… Autant de slogans brandis par les parents et les enfants, ce vendredi 19 février, devant la mairie de Rédené, pour une même cause : sauver les classes des deux écoles de la commune.

    Ce sont donc plus de 150 parents d’élèves, grands-parents, amis et élus qui se sont retrouvés afin de manifester leur mécontentement, face à une décision qualifiée « d’injuste ». « Ce n’est pas normal de fermer des classes dans une commune où 80 constructions sont en cours et dans un contexte ou la distanciation sanitaire est de rigueur », explique Mélanie Février, présidente de l’association des parents d’élèves des Marronniers.

    Actions menées par la mairie et les parents

    Il y a quelques jours, Yves Bernicot, maire, annonçait aux représentants des deux écoles de Rédéné la modification de la carte scolaire avec une éventuelle suppression d’une classe dans chacun des deux établissements. Face à l’incompréhension de cette décision, les parents d’élèves de l’école du Marronnier et de l’école Notre-Dame de Lorette se sont mobilisés dans un même élan et ont décidé de multiplier les actions : pétitions dans les commerces et en ligne, recueillant près de 1 000 signatures ; interviews sur les ondes, etc.

    Malgré ces actions, les suppressions de classes ont été entérinées, la semaine dernière par le diocèse, pour l’école privée, et ce jeudi, pour l’école du Marronnier. « Il faut continuer à se battre. Je vais demander un moratoire », encourage Yves Bernicot. « J’ai également argumenté sur notre volonté d’ouvrir une classe bilingue dans le cadre de la charte Ya d’ar Brezhoneg, mais notre projet n’a pas été retenu pour cette année », explique le premier édile de la commune. Les parents d’élèves, non résignés, ont, quant à eux, déjà rédigé un courrier à l’attention de l’Inspection académique.

     
     
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  • Le cortège a pris la direction de l’EPSM de Quimper (Finistère), après un rassemblement sur le parking de la Providence.Le cortège a pris la direction de l’EPSM de Quimper (Finistère), après un rassemblement sur le parking de la Providence.

    Une centaine de personnes se sont rassemblées à Quimper (Finistère) vendredi 19 février 2021 pour réclamer que l’augmentation de 183 € prévue dans le cadre du Ségur soit touchée par tous les acteurs du secteur.

    Une petite centaine de manifestants venus de tout le département se sont réunis à Quimper (Finistère), vendredi 19 février 2021, à l’appel de la CGT Santé Action sociale.

     

    L’augmentation de 183 € pour tous les acteurs du secteur

    Les manifestants se sont réunis pour réclamer que l’augmentation de 183 € prévue dans le cadre du Ségur de la santé soit touchée par tous les acteurs du secteur de la santé.

     

    Les salariés du privé travaillant dans le médico-social handicap, la protection de l’enfance, l’insertion, les sièges, l’aide à domicile ainsi que les établissements autonomes de la fonction publique hospitalière sont toujours exclus de ce dispositif.

    Franck Montfort, secrétaire départemental de l’union des syndicats de la santé et de l’action sociale du Finistère, indique avoir  appris hier que la dotation qui a été donnée par l’agence régionale de santé pour les Ehpad du privé n’est pas suffisante pour couvrir la totalité de l’année. » Inquiet, il précise que « les premiers établissements qui ont commencé à donner ne vont pas pouvoir continuer toute l’année, c’est le cas de la Fondation Ildys. Il va donc probablement y avoir un arrêt du versement au mois de mars, alors que les salariés ont commencé à toucher cette prime depuis septembre. 

     

    source: https://www.ouest-france.fr/

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  • Au pied du siège de la Fondation Massé-Trévidy, les professionnels du monde médical et social ont exprimé en image leur révolte.Au pied du siège de la Fondation Massé-Trévidy, les professionnels du monde médical et social ont exprimé en image leur révolte.

    « Tous les salariés du secteur social et médico-social doivent pouvoir bénéficier de la valorisation de 183 € prévue par le Ségur de la santé », déclare Steven Tréguer, le directeur général de la Fondation Massé-Trévidy, venu échanger avec les salariés présents à la manifestation de ce vendredi, dont le départ s’est fait devant le siège de la Fondation, à Quimper. Dans cette structure, sur les mille salariés, seule la moitié, le personnel des Ehpad, pourra bénéficier de la prime nette mensuelle de 183 €. Les 500 autres, œuvrant dans le champ de la protection de l’enfance et de l’insertion, ne pourront prétendre au dispositif. D’autres associations, comme les Papillons Blancs, se considéraient aussi comme « les oubliés du Ségur ».

     
     
    Le secteur médico-social souffre du manque de reconnaissance financière de l’État.Le secteur médico-social souffre du manque de reconnaissance financière de l’État. 

    Des versements stoppés

    « Cerise sur le gâteau, nous avons appris hier (jeudi, NDLR) que l’Agence régionale de santé (ARS) n’a pas versé la totalité de l’enveloppe pour les personnels des Ehpad privés qui avaient obtenu d’être inclus dans le dispositif », s’insurge Franck Monfort, secrétaire départemental CGT Santé et Action sociale. « Les versements vont donc être stoppés », se désole-t-il.

    Jean-Jacques Cariou, délégué CGT à la Fondation Massé-Trévidy, explique : « De nouveaux moyens techniques ont été alloués. Pour les mettre en œuvre, il faut des hommes et des femmes correctement payés. Ce n’est pas le cas et du coup, le secteur manque de bras. La pénurie d’agents hôtelier ou hospitalier, d’éducateurs spécialisés ou d’aides-soignants déstabilise le bon fonctionnement des établissements. Et ce n’est pas en proposant des formations accélérées de 70 h pour devenir aide-soignant alors qu’il faut 18 mois pour former un professionnel opérationnel que l’on va résoudre les problèmes », argumente le délégué syndical.

     

    Gwenn Hamp

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