• Ce mardi 9 février 2021, dans le Finistère, tous les syndicats ont voté contre le projet de carte scolaire pour la rentrée de septembre 2021. (Photo d’illustration)Ce mardi 9 février 2021, dans le Finistère, tous les syndicats ont voté contre le projet de carte scolaire pour la rentrée de septembre 2021. (Photo d’illustration)

    Ce mardi 9 février 2021, lors du comité technique spécial départemental, la direction des services départementaux de l’Éducation nationale (DSDEN) a présenté le projet de carte scolaire pour la rentrée de septembre 2021. Toutes les organisations syndicales – FSE, Sud, FO, CGT, CFDT et Unsa – ont voté contre.

    Ce mardi 9 février 2021, lors du comité technique spécial départemental, la direction des services départementaux de l’Éducation nationale (DSDEN) a présenté le projet de carte scolaire pour la rentrée de septembre 2021. Toutes les organisations syndicales – FSE, Sud, FO, CGT, CFDT et Unsa – ont voté contre.

    Conséquence : un nouveau comité technique spécial départemental, avec un nouveau projet de carte, doit être convoqué. Ce sera le 18 février 2021. Ce nouveau projet « comprend exactement les mêmes propositions de 54 fermetures de classes que celles rejetées ce jour par l’ensemble des syndicats », pointe Sud Éducation. 

    « Annuler les suppressions de postes de remplaçants »

    « L’inspection académique met en avant un contexte de perte d’élèves pour le département […] Mais comment justifier la fermeture de quatorze postes de remplaçants ? Dans un département où le problème du non-remplacement est récurrent, les équipes doivent, de surcroît, composer cette année avec une gestion hasardeuse de la pandémie à l’école », poursuit Sud Éducation. Qui exige « l’annulation de ces quatorze suppressions de postes de remplaçants pour la rentrée prochaine dans le Finistère ».

    Les décisions de carte scolaire seront prises après le comité technique spécial départemental et le conseil départemental de l’Éducation national, qui auront donc lieu dans ces prochains jours.

     

    source: https://www.ouest-france.fr/

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  • Avec près de 98 % des procès-verbaux compilés, lundi matin, Andrés Arauz se plaçait en tête du scrutin, avec 32,2 % des suffrages, suivi de Yaku Pérez (19,8 %), au coude à coude avec Guillermo Lasso (19,6 %). © Santiago Arcos/ReuteursAvec près de 98 % des procès-verbaux compilés, lundi matin, Andrés Arauz se plaçait en tête du scrutin, avec 32,2 % des suffrages, suivi de Yaku Pérez (19,8 %), au coude à coude avec Guillermo Lasso (19,6 %). 

    Le second tour de la présidentielle opposera, le 11 avril, l’économiste Andrés Arauz, soutenu par l’ex-président socialiste Rafael Correa, à l’écologiste Yaku Pérez, appuyé par une partie du mouvement indigène. Le banquier Guillermo Lasso, représentant d’une droite ultralibérale et conservatrice, est disqualifié.

    Jusqu’à la clôture des urnes, tous les sondages prédisaient, pour le second tour de l’élection présidentielle, un duel classique opposant le jeune économiste Andrés Arauz, soutenu par l’ex-président socialiste Rafael Correa, au banquier Guillermo Lasso, représentant d’une droite ultralibérale et conservatrice, membre de l’Opus Dei. L’Équateur a finalement connu, dimanche soir, un séisme politique, avec la qualification de justesse du candidat écologiste Yaku Pérez, appuyé par une bonne partie des troupes de l’influente Confédération des nationalités indigènes d’Équateur (Conaie), fer de lance du soulèvement d’octobre 2019 contre le pacte d’austérité conclu entre le FMI et le président Lenin Moreno.

    Guillermo Lasso faisait déjà ses calculs

    Avec près de 98 % des procès-verbaux compilés, lundi matin, Andrés Arauz se plaçait en tête du scrutin, avec 32,2 % des suffrages, suivi de Yaku Pérez (19,8 %), au coude à coude avec Guillermo Lasso (19,6 %). Fait inattendu, le social-démocrate Xavier Hervas, candidat de la Gauche démocratique, réalise une nette percée, avec 16,02 % des voix. Drôle d’équation électorale, qui pourrait bien donner lieu à des contestations et des recours comme à des marchandages interlopes : dès dimanche soir, en jurant, depuis Guayaquil, la capitale économique, de ne reconnaître les résultats que sur la base de 100 % des bulletins comptabilisés, Guillermo Lasso, candidat pour la troisième fois, faisait déjà ses calculs : « Je félicite les 65 % des électeurs équatoriens opposés au retour du modèle totalitaire et populiste qui a échoué partout où il s’est appliqué, à commencer par le Venezuela », a-t-il lancé, dans un appel clair à constituer, au second tour, un large front « anticorréiste ». Il avait déjà promis, à la veille du scrutin, d’appeler à voter pour Yaku Pérez, « une personne précieuse », si celui-ci devait accéder au second tour.

    En dépit des conflits et rivalités traversant la Conaie et malgré la pauvreté programmatique de sa campagne, le candidat écologiste est parvenu à fédérer son camp, tout en séduisant un électorat jeune, urbain, sensible aux questions environnementales et aux défis posés par le changement climatique, qui fait déjà sentir ses désastreux effets dans les Andes – fonte des glaciers tropicaux, assèchement de sources et de lacs d’altitude. Avec des mots durs pour les choix extractivistes de l’ère Correa, qui entretenait des relations très conflictuelles avec les communautés indigènes opposées aux projets pétroliers et miniers, il promet, sans revenir sur les concessions existantes, de geler la frontière de l’exploitation minière et pétrolière.

    « Ce n’est pas un hasard s’il réalise ses meilleurs scores dans la sierra équatorienne et en Amazonie, remarque Cecilia Velasquez, la coordinatrice de son parti, Pachakutik. Notre lutte, notre projet politique, le cheminement du mouvement indigène consistent à défendre notre grande maison, la mère nature, la Pachamama. C’est pourquoi nous nous opposons à l’exploitation minière et pétrolière là où elle menace de polluer les eaux, les zones humides. La Constitution nous offre un point d’appui : elle prévoit la consultation des populations sur tout projet d’exploitation minière. Les contrats qui ne respectent pas de strictes conditions quant à la protection de l’environnement doivent être révisés. »

    Dans les quartiers populaires du sud de Quito, dimanche, c’est plutôt la question sociale qui préoccupait les électeurs, dans les files d’attente chaotiques formées aux abords des bureaux de vote. À Quitumbe, entre un échangeur de béton survolé, à basse altitude, par un hélicoptère militaire et des bus bleus filant à toute allure sans égard pour la foule débordant sur le béton, Alexander Villa, 22 ans, soulagé de s’être extirpé de cette cohue, se félicitait de son vote pour Xavier Hervas, sûr de sa détermination à remédier aux « déficiences du système éducatif ». Luis Quilumbaqin, 35 ans, témoignait des pressions endurées au travail : « Le patron nous a demandé de voter pour Lasso et de lui envoyer la photo du bulletin de vote, sous peine d’être licencié. J’ai coché le mien au crayon papier, envoyé la photo, puis gommé ce vote. Les gens d’argent veulent manipuler le scrutin, en profitant de la peur du chômage. Les riches ont peur du retour des corréistes, qui les obligeaient à payer leurs impôts. »

    Aux confins méridionaux de la capitale, dans la cour d’une école de Nueva Aurora aux entrées gardées par des policiers et des soldats, Carmen, 26 ans, piétinait sous un soleil de plomb à l’entrée de son bureau de vote, en espérant « que ces élections apportent le changement ». « Ce gouvernement n’a rien fait pour le peuple. Nous n’avons plus un sou en poche. Rafael Correa, lui, se préoccupait de nous. Il a beaucoup fait pour les pauvres, pour leur accès au travail, à la santé, à l’éducation. Arauz défend le même projet politique. Mais ils feront tout pour l’empêcher de gagner, quitte à faire voter les morts », nous expliquait-elle, la voix couverte par un haut-parleur exhortant les électeurs à se tenir éloignés les uns des autres.

    À l’autre bout de la ville et du spectre politique, David Cando, un habitant de la vieille ville coloniale, électeur de Lasso, redoute la victoire d’Andrés Arauz, « une marionnette de Correa, qui a divisé le pays, démoli ses institutions, couvert la corruption ». Il juge les options écologistes de Yaku Pérez « trop extrémistes » – « De quoi vivra un pays comme le nôtre, si on ferme les mines et les champs pétroliers ? » –, mais n’hésitera pas à se rallier à lui au second tour, pour barrer la route au candidat socialiste.

    Alors que les études d’opinion laissaient présager, dans la dernière semaine de campagne, une possible victoire au premier tour, Arauz a certainement pâti des féroces attaques de ses adversaires, qui l’accusent, pêle-mêle, d’avoir bénéficié des financements d’une guérilla colombienne, d’avoir reçu à Buenos Aires le vaccin contre le Covid-19 – alors qu’il a contracté la maladie après son séjour en Argentine –, d’avoir eu recours à des tests PCR pour son équipe de campagne.

    Lire aussi : Entretien avec Rafael Correa, ancien président équatorien : « On ne peut pas tromper longtemps un peuple qui a goûté à la dignité et au bien-vivre »

    À double tranchant, l’omniprésence de Rafael Correa dans la campagne, depuis son exil en Belgique, a mobilisé la popularité de l’ex-président dans les classes populaires, tout en semant le doute sur l’autonomie et les promesses de renouveau générationnel du candidat progressiste. À la veille du scrutin, la sortie de Correa, très catholique, sur les femmes souhaitant avorter « par hédonisme » en raison de leur « activité sexuelle frénétique » a choqué l’électorat de gauche – même si ni Arauz ni Pérez n’osent s’afficher publiquement en faveur de la légalisation de l’IVG, devant une opinion très conservatrice sur le sujet.

    Mais, dans l’entourage du candidat, on veut croire que le bilan du corréisme garantira, dans un pays clivé, la victoire au second tour. « Cette gauche aujourd’hui incarnée par Andrés Arauz a conduit pendant dix ans un pays habitué à voir valser les gouvernements. Elle est synonyme de stabilité politique, de compétence, de progrès, expose l’ancien chef de la diplomatie, Guillaume Long. Nous avons réduit la pauvreté et les inégalités comme jamais auparavant, nous avons doublé le PIB en dix ans. Dans ce contexte de pandémie, de crise économique et sociale terrible, cette expérience est notre atout majeur. »

    Rosa MOUSSAOUI, envoyée spéciale

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  • Quito, envoyée spéciale 

    Quelle sera votre priorité la plus urgente, si vous êtes élu ?

    Andrés Arauz La priorité sera de répondre aux besoins économiques les plus urgents des familles équatoriennes. Pour cela, nous verserons dès la première semaine de l’entrée en fonction de notre gouvernement une allocation de 1 000 dollars à un million de familles. Nous allons nous concentrer sur cela. Nous allons également travailler en urgence sur la fourniture du vaccin à la majorité de la population, en commençant par les professionnels de la santé.

    Vous voulez rompre avec l’austérité dictée par le Fonds monétaire international (FMI). Mais quelles seraient vos marges de manœuvre, dans un contexte de crise globale, où les cours du pétrole sont au plus bas ?

    Andrés Arauz Nous refusons d’accepter les conditions actuelles du FMI telles qu’elles ont été négociées avec le président sortant, Lenin Moreno, parce qu’elles affectent directement les poches des familles. Nous allons proposer notre propre programme économique, et si le FMI veut nous soutenir il est le bienvenu. Mais à nos conditions. Nous avons des marges de manœuvre importantes. Nous voulons par exemple rapatrier rapidement les fonds déposés par des Équatoriens à l’étranger pour financer notre développement.

    Qu’est-ce qui vous distingue de Rafael Correa ? Vous dites vouloir en faire votre conseiller, mais c’est un animal politique. Quelle serait votre marge d’autonomie ?

    Andrés Arauz Comme je l’ai dit, je souhaite qu’il devienne mon principal conseiller. Mais il a manifesté son intention de rester en Belgique, où il vit, de ne plus s’impliquer de façon aussi active dans le processus politique en Équateur. Évidemment, nous tiendrons compte de ces critères. La différence principale, c’est que nous allons proposer une rénovation générationnelle, impliquer la jeunesse et les femmes en politique, et travailler à un approfondissement du pouvoir populaire. C’est-à-dire nous engager dans une gestion gouvernementale associant les organisations sociales, le mouvement indigène, les syndicats, les étudiants, pour construire un projet politique plus durable.

    Que feriez-vous pour combattre la corruption ?

    Andrés Arauz Nous allons balayer la corruption de bas en haut et faire passer des réformes critiques. D’abord avec la création d’une banque de données publiques ouverte, accessible, avec des informations concernant l’État facilement disponibles et analysables par les chercheurs et les journalistes. Ensuite en mettant en place un système garantissant véritablement l’indépendance de la justice. Pour éviter que les accusations de corruption ne servent de prétexte à la persécution politique au détriment des aspects économiques : marchés publics, évasion fiscale, sorties de capitaux, gestion obscure de sociétés offshore établies dans les paradis fiscaux.

    Maints conflits ont opposé Rafael Correa et la Confédération des nationalités indigènes d’Équateur (Conaie). Quelle relation souhaitez-vous construire avec le mouvement indigène ?

    Andrés Arauz La meilleure possible ! En fait, nous avons déjà de très bonnes relations, sur la base du respect mutuel et d’un programme à long terme. La Constitution de la République stipule elle-même, dans son premier article, que l’Équateur est un État plurinational et pluriculturel. Avancer dans cette direction est donc un mandat constitutionnel. Notre relation sera bonne, axée sur l’intérêt de la grande majorité et l’approfondissement de l’État plurinational.

    La dollarisation prive l’Équateur de sa souveraineté monétaire et d’un instrument de politique économique. Comment sortir de cette situation ?

    Andrés Arauz Il n’est pas recommandable, pour l’Équateur, de sortir de la dollarisation. Parce que le dollar est aussi un ancrage monétaire international, c’est-à-dire que la force du dollar au niveau mondial ne peut être comparée à celle d’une monnaie nationale. S’il est clair que cela génère des problèmes de compétitivité pour l’Équateur, il est également vrai que cela nous donne plus de stabilité, de certitude, avec la possibilité d’une planification à long terme et la réduction des risques pour les familles comme pour les entreprises. Nous devrons donc travailler avec le dollar, en recherchant des flexibilités au sein de ce régime : vitesse de circulation de la monnaie, accès au crédit, nouveaux moyens de paiement rendus possibles par la technologie du XXI e siècle.

    Quelles seraient vos relations avec l’administration Biden, si vous gagnez ?

    Andrés Arauz Elles seront bonnes. Le changement de rapport de force politique aux États-Unis a permis aux progressistes de gagner du terrain au sein du Parti démocrate, et cela se reflétera dans l’administration Biden. Beaucoup d’entre eux sont des amis, avec qui nous collaborons depuis longtemps. Cela nous ouvre des opportunités. Maintenant, cela ne signifie pas que nous allons renoncer à défendre nos principes de souveraineté et de dignité, à rechercher, dans le monde, des relations diversifiées.

    Que feriez-vous pour relancer le processus d’intégration régionale ?

    Andrés Arauz Ce sera l’un des piliers de notre gestion : renforcer l’intégration latino-américaine dans les différents espaces de construction collective dont dispose la région. Mais, contrairement à ce qui a prévalu dans le passé, nous ne recherchons pas seulement une intégration entre gouvernements, entre responsables politiques. Nous voulons une intégration des peuples, impliquant les travailleurs, les étudiants, les femmes, les peuples originaires. On peut imaginer des programmes de recherches, des échanges universitaires, des initiatives culturelles et sportives, des coopérations aux prises avec le quotidien de nos peuples.

    Entretien réalisé par Rosa MOUSSAOUI, envoyée spéciale de l'Humanité

    source: https://www.humanite.fr/

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  • M. Biden a annoncé le 4 février 2021 que Washington, exigeant la fin de la  contre le nord du  unilatéralement engagée par Riyad en mars 2015, allait suspendre toute assistance et toutes ventes d’armes pouvant contribuer à la poursuite d’un conflit meurtrier, à la fois directement, du fait en particulier de bombardements qui ont tué ou blessé d’innombrables civils, et indirectement, en conséquence d’une crise alimentaire et sanitaire depuis longtemps toujours plus dévastatrice ; il a confirmé la nomination d’un émissaire pour le Yémen, M. Timothy Lenderking, diplomate assurément compétent et doté d’une large expérience orientale ; la diplomatie du royaume wahhabite a répondu immédiatement, en termes évidemment diplomatiques, que l’initiative du nouveau président étatsunien allait tout à fait dans le sens de ses propres vœux de trouver une issue politique et non point militaire à la guerre.

    Une « solution politique globale » ?

    Termes diplomatiques, certainement convenus à l’avance entre Washington et Riyad, mais pas forcément tout à fait insincères puisqu’il y a longtemps que les forces « houties » d’Ansarallah, non seulement progressent au sol, mais se montrent capables de frapper l’ennemi sur son propre territoire, parfois avec une particulière sévérité (l’on se souvient certainement de l’exploit technique des terribles frappes missilières – quelques missiles de croisière mais aussi en partie, probablement, des missiles embarqués par des drones – sur Abqaïq et Khurais, dans l’est séoudien, le 14 septembre 2019, dont l’effet fut de réduire pendant un certain temps la production du royaume de plus de moitié, avec un retentissement mondial – moment magnifique où le misérable martyrisé, sans causer un seul mort, giflait à la volée devant les spectateurs du monde entier les plus scandaleux et cruels despotes patrimoniaux de la planète). Incapable de gagner la guerre contre des va-nu-pieds héroïques (le colonel Nasser avait déjà confié en 1967 que sa guerre du Yémen était son Vietnam…), les dominants ne sauraient ne pas placer désormais leur espoir – comme en Syrie au fond – dans une « solution politique globale », selon l’expression employée immédiatement par Riyad ; chacun doit comprendre ce que cela veut dire : discuter d’une transaction inéquitable, sous l’arbitrage au fond de tiers partiaux, entre des criminels de guerre avérés, parfaitement indignes de confiance, et leurs victimes.

    L’  « oubli » finalement corrigé – en apparence – du retrait de la récente décision de l’Administration Trump de porter Ansarallah sur la liste des organisations « terroristes globales »

    Certains ont pu juger étrange que la mesure la plus immédiatement efficace n’ait pas été d’emblée annoncée par M. Biden – celle qui eût consisté à revenir sur la décision de l’Administration Trump de porter Ansarallah [« les  »] sur la liste des organisations terroristes ; seul un tel retrait pourrait en effet emporter des conséquences immédiates sur le chapitre, mis en avant par le nouveau président, de la « catastrophe humanitaire » ; puisque toutes relations avec de supposées ou prétendues organisations terroristes exposent les organisations humanitaires à des sanctions, la décision prise par la précédente équipe étatsunienne – avec effet au 19 janvier, veille de l’Inauguration Day de M. Biden ! – ne saurait ne pas paralyser une aide vitale ; de plus, il est difficile d’envisager des négociations sérieuses avec les représentants d’un mouvement terroriste, exposés d’ailleurs à se trouver arrêtés et jugés eux-mêmes comme terroristes ; enfin, le propos bidénien étant tout autant de détruire le gros du travail de M. Trump que celui de ce dernier avait été de ne rien laisser subsister de celui de M. Obama, l’on pouvait être surpris de voir « oubliée » une décision tardive, prise dans les derniers temps de la présidence sortante.

    Il me semble, pour comprendre la portée de ce qui se déroule à Washington sur le chapitre qui nous occupe, qu’il est commode de procéder en deux temps – et ce dernier terme est adapté – : s’interroger [1] d’abord sur ce qu’il était possible de penser après avoir entendu le silence, si l’on peut dire, de M. Biden, dans son discours du 4 février, sur le point du « terrorisme » d’Ansarallah, et [2] ensuite seulement sur la signification de la forme et du contenu de la correction de ce silence par « le Département d’État » [mais qui donc au Département d’État ?] le 5 février vers la fin de la journée.

    [1] Ici, pour conjecturer avec une certaine plausibilité – ce en quoi consiste une bonne part de la réflexion sur des relations internationales dans lesquelles la discrétion, le secret, la dissimulation et le mensonge tiennent une grande place, ne serait-ce, à l’âge contemporain, que parce que l’ n’a ordinairement aucun intérêt à la sincérité, mais doit travestir ses intentions véritables, toujours tortueuses et souvent monstrueuses, pour les rendre plus acceptables –, il faut se poser simplement la question « sous quelle condition puis-je comprendre une parole ou un silence, une [absence de] décision ou une situation qui ne vont pas tout à fait d’eux-mêmes au regard de l’observateur raisonnablement attentif ? » – ici l’improbable « oubli » d’une décision de M. Trump, effectivement catastrophique d’un point de vue humanitaire.

    M. Biden n’a pas seulement parlé dans son discours du 4 février de la catastrophe humanitaire ; la guerre du Yémen, a-t-il dit, « has created a humanitarian and strategic catastrophe », a fait naître une catastrophe humanitaire et stratégique ; de quelle catastrophe stratégique parle donc M. Biden ? il ne s’intéresse bien sûr pas au point de vue des « Houthis », lesquels peuvent d’ailleurs s’enorgueillir de l’immensité de leurs succès au regard de la modestie de leurs moyens ; la catastrophe ne saurait être autre que celle qui tient à la faiblesse démontrée, malgré un surarmement délirant dont les industries de guerre étatsuniennes se sont considérablement enrichies, de la riche protégée de Washington, aux menaces nouvelles pesant sur les intérêts capitalistes internationaux, secoués par l’affaire à tous égards explosive d’Abqaïq et Khurais, et bien entendu au renforcement objectif, dans la durée, malgré l’énormité et le cynisme des moyens mis en œuvre pour l’affaiblir, de l’Axe de la Résistance Téhéran-Sanaa-Damas-Beyrouth (versant Hezbollah bien entendu – car à Beyrouth il y a de tout).

    Le propos du chef principal (nominal du moins) de l’impérialisme n’est donc certainement pas de mettre fin à la souffrance de millions d’hommes ; il est de solder l’affaire engagée avec cruauté mais aussi une certaine bêtise ou inculture historique par le prince héritier Mohammed ben Salmane, alors qu’elle menace toujours davantage de devenir vraiment désastreuse pour le royaume des « deux Saintes Mosquées » ; en maintenant le handicap « terroriste », Washington pouvait penser le 4 février accroître la pression en vue de la négociation sur les chefs « houthis », selon une démarche inhumaine dont il est douteux qu’elle eût pu porter les moindres fruits.

    [2] Il est possible désormais d’apprécier la portée de la correction apparente du silence de M. Biden. On lit ici et là que cette correction – ce complément du moins – eût été apporté par le secrétaire d’État Blinken lui-même, oralement, tard dans la journée du 5 ; mais il semble que les choses se soient passées différemment ; il est frappant en particulier que, recevant la presse dans l’après-midi du 5, M. Ned Price, porte-parole du Département d’État, se soit montré assez flou sur ce chapitre particulier, tout en rappelant les préoccupations humanitaires supposées de la nouvelle Administration (dont on pourra mesurer la sincérité au Venezuela ou en  par exemple…) ; les mieux informés attribuent l’expression des sentiments et projets du Secrétaire Blinken à un « officiel » anonyme de sa propre administration, ce qui est formellement un peu léger, pour le moins ; l’on comprend toutefois que se trouve 1/ engagée une démarche tendant à rapporter l’inscription des « Houthis » sur la liste des organisations terroristes, sans qu’en soient précisées les étapes ; 2/ démarche justifiée exclusivement par l’urgence humanitaire ; 3/ et n’impliquant aucunement une infirmation au fond des vues de l’Administration Trump, jugées finalement non pas inappropriées politiquement ou moralement mais inopportunes humanitairement ; selon les mots (absurdes) prêtés à cet « officiel », il n’est évidemment pas question de renoncer au fond à la caractérisation qu’appelle « their [les « Houthis »] reprehensible conduct, including attacks against civilians and the kidnapping of American citizens » (!!!) – je ne traduis pas ces inepties, c’est inutile. Que dire ? qu’à l’évidence le propos n’est aucunement de reconnaître, au fond si l’on veut, le caractère – certes – non terroriste, et aucunement « global » bien entendu, d’Ansarallah ; mais simplement de retirer, formellement, une inscription sur une liste d’organisations terroristes afin, à l’abri d’un alibi humanitaire de la sorte dont raffole l’impérialisme tardif, de tourner une page désastreuse pour le camp atlantique large (incluant bien sûr monarchies réactionnaires et sionisme halluciné, désormais pleinement unis aux yeux du monde comme on le sait – mais il n’y a vraiment rien de nouveau si ce n’est la publicité donnée aux épousailles) ; ainsi, dans le temps même où l’on amorce un processus que l’on peut dire de déqualification, une manière de sous-fifre explique qu’il est purement instrumental et ne signifie nullement que le mouvement « Houthi » ne soit pas, au fond, « terroriste » (ce qui n’est assurément pas le cas si les mots peuvent avoir un sens et une signification distincts de celui que le rapport de forces leur injecte).

    Ce qui est inacceptable pour Ansarallah

    Il est inacceptable pour Ansarallah, 1/ d’accepter d’être délégitimée en voyant sa juste résistance absurdement caractérisée comme « terroriste » – et même « terroriste globale » –, et de participer ainsi à une négociation comme dans le sac du pénitent, 2/ de devoir, par la négociation même, reconnaître la légitimité d’un gouvernant illégitime qui a appelé et prétendu justifier l’agression séoudienne contre le Yémen ; l’inacceptabilité morale se double bien sûr ici de l’impossibilité à peu près technique qu’une négociation engagée dans le cadre d’une complète inversion accusatoire débouche sur quelque résultat satisfaisant que ce soit.

    [1] Les Houthis ne sont pas plus terroristes que ne l’étaient les résistants français : ils s’opposent légitimement à un agresseur étranger qui bien entendu, dans la lutte pour les noms – ce que les juristes appellent processus de « qualification » –, souhaite que leur courageuse résistance soit qualifiée d’une façon infamante et propre à porter les effets de droit les plus dommageables pour eux.

    Il est en effet, comme toujours, plusieurs guerres pour la qualification en cette affaire ; la première a affecté liminairement la question du fondement « légal » de l’action séoudienne ; j’y reviendrai en [2] ; la seconde guerre pour la qualification – résistance ou terrorisme – est celle que j’ai évoquée un peu plus haut, liée dans une certaine mesure à la première. Or, si les « Houthis » sont des soldats héroïques, capables de conduire le combat dans les conditions les plus ingrates, ils ne sont animés d’aucune vue takfiriste permettant de les assimiler aux miliciens sunnites les plus radicaux (tels ceux de l’État islamique) ; ils appartiennent d’ailleurs à un rameau du chiisme, le zaïdisme, qui n’est nullement le plus incompatible avec les vues du gros des sunnites [sunnites avec lesquels, au Yémen même, ils ont longtemps vécu sans difficultés véritables] ; leur assimilation pure et simple au chiisme duodécimain d’une bonne partie des Iraniens ou du gros des chiites libanais, aucunement porteur lui-même d’ailleurs, sauf en de très rares circonstances passées, de terrorisme en dépit des vues promues en Occident afin de nuire à Téhéran et au Hezbollah, est d’ailleurs très abusive, de même que l’allégation tendant à les évoquer comme des supplétifs de la révolution islamique iranienne dont on comprend en regardant une carte que son assistance à leur combat, répétitivement dénoncée, n’a guère la possibilité d’être quantitativement importante, si elle a pu être qualitativement, techniquement, décisive [en particulier en matière de missiles et de drones].

    L’on serait bien en peine d’ailleurs de citer, venant de cette mouvance, des cas d’attentats de la sorte que l’on considère immédiatement comme « terroriste » ; ses membres ont plutôt été victimes eux-mêmes des attentats des cellules de Daech et d’al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) contre lesquelles il arrive aux monarchies patrimoniales du Golfe de lutter mais qu’elles utilisent bien entendu aussi de la même façon que le protecteur étatsunien et certains de ses alliés (que l’on songe à Londres et à ses White Helmets !)

    La désignation d’Ansarallah comme mouvement terroriste a simplement manifesté le degré de dérèglement dans l’allocation des noms auquel était parvenue l’Administration Trump, tout particulièrement dans les derniers temps.

    [2] Les « Houthis » ne peuvent reconnaître la légitimité d’Abd Rabbo Mansour Hadi, contre lequel ils se sont intelligiblement rebellés, et par suite celle de l’intervention de la coalition séoudienne ; ici, rudimentairement, quelques « faits » et un peu de « droit ».

    1/ De M. Abd-Rabbo Mansour Hadi, la notice Wikipédia (et tous les journalistes à sa suite) porte qu’il est « Président de la République du Yémen. En fonction depuis le 25 février 2012 » ; si les juristes ne manquaient pas en général de courage et, absorbés par la bienpensance sociétale et les aspects « économiques » du droit, ne se fichaient pas éperdument désormais des petits peuples opprimés (ce n’était pas le cas il y a cinquante ans), ils objecteraient ; en effet, candidat unique, ARMH a été élu en février 2012 au suffrage universel pour un mandat transitoire de deux ans ; en janvier 2014, son mandat a été prorogé, selon une procédure dont la constitutionnalité était plus que douteuse, jusqu’en février 2015 (il ne s’agissait plus de suffrage universel mais d’accord entre « political factions », hors de tout cadre institutionnel formel) ; si bien que, lorsqu’il est supposé avoir lancé un appel à l’intervention des Séoud et de leurs amis, alliés et mercenaires, quelques jours avant leur offensive du 26 mars 2015, il n’était plus rien, il ne disposait d’aucun titre à agir comme chef de l’État.

    2/ Or le principe de l’interdiction du recours à la force (Charte des Nations Unies, ch. 1er, art. 2 § 4) ne comprend que trois exceptions, la légitime défense, l’action militaire autorisée par le Conseil de Sécurité, ou l’ « intervention sur invitation » ; Riyad ne peut se revendiquer d’aucun des deux premiers titres ; quant au troisième, il implique que la personne habilitée à lancer l’invitation jouisse elle-même d’un titre incontestable, ce qui n’est donc pas le cas ici.

    Il est bien sûr difficile de savoir ce que feront exactement les chefs de la rébellion ; mais il est fort improbable, de quelque façon qu’ils jouent la partie, qu’ils acceptent de se lancer vraiment dans un jeu aussi profondément faussé par leurs ennemis, dans lequel ils ne pourraient guère ne pas perdre à la longue après tant d’efforts magnifiques.

    Stéphane Rials   [8 février 2021]


    Situation au 9 février 2020 d’après Liveuamap

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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  • Éolien En Mer : La Bretagne Trahie Par L’État !

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  • Martine Jaffrelo, gérante de la société Filéo Groupe, à Lanester, met à disposition gratuitement un espace de dix places de coworking pour les étudiants.Martine Jaffrelo, gérante de la société Filéo Groupe, à Lanester, met à disposition gratuitement un espace de dix places de coworking pour les étudiants.  

    La société Filéo, à Lanester, met gratuitement à disposition une salle de coworking pour les étudiants. Un moyen pour eux de changer d’environnement ou tout simplement de bénéficier d’une connexion internet. À l’appel de l’Université Bretagne Sud, quinze communes du département ont fait la même démarche.

    « J’ai juste envie de leur donner un coup de pouce, qu’ils aient un lieu avec du contact social et tout à disposition gratuitement ». Martine Jaffrelo, gérante de Filéo Groupe, dans la zone de Kerpont, à Lanester, a beaucoup pensé aux étudiants ces derniers temps et elle a fait avec les moyens dont elle disposait : une salle de coworking inutilisée depuis le début de la pandémie.

     

    Filéo Groupe accompagne les créateurs d’activités et d’entreprises, loue aussi des bureaux, principalement pour les TPE. « Je suis mère d’une étudiante en médecine, je sais que les jeunes sont en souffrance, qu’ils sont isolés, n’ont plus de relations sociales, alors j’aide comme je peux », explique Martine Jaffrelo. Dix places sont disponibles dans l’espace de coworking, avec imprimante à disposition mais aussi espace repas. « Ici, ils peuvent aussi discuter avec ceux qui travaillent dans les locaux, prendre du temps de pause dans des espaces dédiés ».

    Quinze collectivités répondent à l’appel de l’UBS

    Martine Jaffrelo voit en cet espace de coworking pour étudiants la possibilité de « découvrir le monde économique dans un lieu où il se développe ». La gérante lanestérienne assure que son geste est simplement motivé « par l’envie de transmettre, comme lorsque l’on accueille des stagiaires ». Le lieu est accessible en bus et peut recevoir les étudiants du lundi au vendredi. « En fonction de la demande, des créneaux seront à réserver mais, au besoin, j’ai aussi deux grandes salles de conférences qui peuvent accueillir des étudiants ».

    L’initiative de Martine Jaffrelo fait écho à l’appel lancé par la présidente de l’Université de Bretagne-Sud, Virginie Dupont, qui, à la rentrée de septembre, a demandé aux collectivités de se mobiliser. « Nous avons contacté 180 communes dans le Morbihan et le Sud-Finistère qui comptent au moins cinq étudiants résidants. Nous avons eu quinze retours positifs de collectivités qui avaient des lieux à proposer », rapporte Morgane Vary, chargée des affaires administratives et financières de la vie du campus de l’UBS.

    À Languidic, aucun étudiant ne s’est présenté

    Malgré une assez maigre mobilisation, l’université du Morbihan est satisfaite de la qualité des réponses. « Elles sont variées. Cela va de la salle communale de Camors au cyberespace de Plouhinec. Une petite commune comme Taupont a proposé une salle de réunion ». Les collectivités mettent à disposition, pour la majorité, des médiathèques. « C’est facile car elles sont déjà équipées de connexions internet, d’ordinateurs », remarque Morgane Vary. Ploërmel, qui compte 132 étudiants résidants, a proposé trois espaces numériques. « Il y a eu une grande réactivité des communes qui ont tout mis en place rapidement avec des protocoles sanitaires », se félicite l’UBS.

    Les étudiants s’emparent-ils de ces lieux ? À Languidic, aucun ne s’est présenté à la mairie qui jugeait la démarche utile en raison des faiblesses de connexion internet dans certains lieux-dits de la commune.

    Contact

    Salle de coworking à Filéo Groupe, 68, rue Claude-Chappe à Lanester. Tél. 06 87 53 40 51.

     

    Céline Le Strat

    source: https://www.letelegramme.fr/     

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  • Nizar Ezziati, étudiant référent à la cité U de KergoatNizar Ezziati, étudiant référent à la cité U de Kergoat 

    Universités fermées, épidémie de Covid-19… A Brest (Finistère), le jeune homme a été recruté par le Clous pour aider d’autres jeunes de la résidence et faire remonter les problèmes. Lui-même est en cité universitaire à Kergoat.

    « J’habite dans le bâtiment D de la cité universitaire de Kergoat. Je m’occupe des étages 3 et 4. Chaque semaine, je contacte les étudiants par WhatsApp ou SMS, pour savoir si tout va bien. » Nizar Ezziati, 25 ans, fait partie des quinze étudiants référents recrutés par le Clous de Brest (Finistère), en novembre, lors du deuxième confinement. Ce dispositif national a été créé en mars dernier, lors du premier confinement. Objectif : lutter contre l’isolement.

    Nizar est arrivé à Brest, en février 2019, déjà ingénieur diplômé au Maroc. Il poursuit ses études à l’Enib (École des ingénieurs de Brest) pour un double diplôme. Il habite à Kenitra, près de Rabat. Ses parents sont professeurs.

    Une cuisine providentielle

    « Le premier confinement, ça a été très dur, se souvient l’étudiant marocain. Au début, on n’avait pas de masque ! On avait peur de mourir. Quasiment tous les étudiants français étaient rentrés dans leur famille. Il ne restait que les étrangers dans la cité U. » Nizar Ezziati envisage de retourner au Maroc. « Mais mon père m’a dit que ça ne servirait à rien. Je suis resté… »

    Mais comment vivre un confinement dans une chambre de 9 m² ? « C’est dur la solitude, confie le jeune homme. On est loin de sa famille et de ses proches. » Heureusement, il a suivi sans problème ses cours d’ingénieur en distanciel. « On a réussi à tisser des liens avec mon binôme, Omar. Il habitait dans un studio à l’Octroi. Je parlais avec lui tout le temps. On se remontait le moral. »

    La chambre est petite mais, pour manger, il faut préparer son repas dans la cuisine de l’étage, commune à tous. « Grâce à la cuisine, j’ai connu d’autres étudiants. Puis, on a créé un groupe WhatsApp pour communiquer par smartphone. Ils sont devenus des amis. Une deuxième famille ! »

    « Je suis très social »

    Nizar a été soutenu par l’étudiant référent d’alors, Kerfaoui. Une bonne expérience qui l’a incité à déposer sa candidature lors du deuxième recrutement. Une condition : être référent dans le bâtiment où l’on habite. « Et puis, je suis très social. Je n’ai pas de problème à aller vers les autres. » Nizar maîtrise parfaitement le français, qu’il a appris dès la maternelle.

    Avec cette fonction, il est rémunéré au Smic. L’étudiant référent y consacre dix-huit heures par semaine (trois de plus depuis janvier), trois heures par jour. « Les plus isolés, ce sont les étudiants qui habitent dans les studios du Clous. Ils ont déjà une cuisine et n’ont pas besoin de sortir pour voir d’autres personnes. »

    Chaque semaine, Nizar prend des nouvelles de « ses » étudiants. Certains lui répondent, d’autres non. La subtilité est de respecter l’intimité de chacun tout en faisant attention aux signes d’alerte (déprime, replis sur soi, etc.). « Une étudiante ne me répondait pas, ça m’a inquiété et je l’ai signalé au Clous. En fait, elle allait bien. C’était son choix de ne pas être en contact. »

    Créer une ambiance

    Il tient une permanence quotidienne, dans le foyer des étudiants. Son rôle consiste à faire remonter les problèmes au niveau du Crous, ou, à l’inverse, diffuser des informations. Comme les problèmes d’internet ou d’informatique. 

    Il participe aussi à des animations. « Le jeudi, je sers le chocolat chaud, proposé gratuitement aux étudiants. Ça créer une ambiance, ça remonte le moral ! » Il distribue aussi des colis alimentaires, offerts aux étudiants par le Clous, les mardis et vendredis.

    Une de ses satisfactions : Nathan, 17 ans, du Sénégal, était très isolé au début. « Maintenant, il va bien, j’ai pu l’intégrer. »

    L’étudiant, qui n’est pas retourné au Maroc depuis un an et demi, a validé sa 5e année. Il termine ses études. Son contrat se terminera le 31 août. Pour une meilleure intégration des étudiants étrangers notamment, il a une idée : la « création d’une salle de jeux vidéo au sein du foyer ».

     

    Laurence GUILMO.

    source: https://www.ouest-france.fr/

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  • Sophie Bon, directrice du Clous (centre local des œuvres universitaires et sociales) de Brest.Sophie Bon, directrice du Clous (centre local des œuvres universitaires et sociales) de Brest.

    Le centre local des oeuvres universitaires et sociales (Clous) vient en aide aux étudiants en cette période de Covid-19. À Brest (Finistère), des colis alimentaires ont été mis en place, ainsi que des repas à 1 €.

    Sophie Bon est directrice du centre local des œuvres universitaires et sociales (Clous) de Brest (Finistère) depuis le 4 janvier 2021. Elle fait le point sur les choses mises en place pour aider les étudiants dans un contexte marqué par la crise sanitaire liée au Covid-19.

    L’épidémie de Covid-19, les deux confinements, etc. Comment le Clous aide-t-il les étudiants dans ce contexte si difficile ?

    Les bourses, la restauration, le logement, l’action sociale et culturelle… Depuis le premier confinement, en mars dernier, on se sent plus utile que jamais ! Les étudiants ont vraiment besoin de nous. Depuis le 25 janvier 2021, dans les restaurants universitaires, nous proposons le repas à 1 €. Et ce, pour tous les étudiants (*), même non boursiers, deux fois par jour.

    Est-ce que le repas à 1 € pour tous les étudiants connaît le succès ?

    Sur le Finistère, c’est 40 % de repas en plus ! Cette mesure répond à un vrai besoin. Cependant, pour l’instant, seulement 27 % des étudiants prennent deux repas. Sans doute que ce chiffre va aller crescendo quad la proposition sera davantage connue.

    Est-ce qu’on peut rester manger sur place, au RU ?

    Depuis ce lundi 8 février 2021, on a rouvert nos salles ! Les repas sont toujours à emporter. Mais, désormais, les étudiants peuvent rester manger sur place, dans le respect des règles sanitaires, en quinconce et avec deux mètres de distance entre eux. Nous y veillons scrupuleusement.

    Pourquoi distribuez-vous des colis alimentaires ?

    Nous sommes ouverts jusqu’à 17 h. En revanche, en contrepartie d’une fermeture, le soir, en raison du confinement, nous faisons de la distribution alimentaire : des colis gratuits, deux fois par semaine, au sein des cités universitaires de Brest (800 colis au total) et Quimper (200). Vendredi 12 février 2021, à Morlaix, nous allons initier le dispositif, une fois par semaine, avec 100 colis. 

    Qui finance ces colis alimentaires ?

    Pour l’instant, c’est de la donation Crous. Mais, bientôt, grâce à la Fondation UBO, qui nous a mis en relation avec Even et Eureden, d’autres produits viendront diversifier ces colis alimentaires. Des plats cuisinés et conserves. Plus de sucrés et de laitages à condition de pouvoir respecter la chaîne du froid.

    Les distributions de chocolat chaud ?

    Depuis décembre, chaque jeudi après-midi, sur une idée de l’équipe des cités U brestoises, on distribue gratuitement un chocolat chaud aux résidents. Pour créer de la convivialité. L’initiative s’est généralisée à toute la Bretagne ! À Noël, la Ville de Brest a offert des chocolats aux étudiants.

    Depuis quand les étudiants référents sont-ils mis en place ?

    Depuis le premier confinement, en mars 2020. Une mesure nationale mais qui s’est très vite appliquée en Bretagne. Nous en avons recruté 15 à Brest et 2 à Quimper. Leur mission principale est de lutter contre l’isolement. Ils créent des événements fédérateurs, prennent soin des uns et des autres, sont à l’écoute et font passer des messages. Ils travaillent trois heures par jour depuis début janvier, dix-huit heures par semaine.

    Quelles sont les actions culturelles en ces temps de Covid ?

    Notre salle est fermée. Mais l’Apep’s, l’association qui travaille en lien avec l’UBO, le Clous et Ville, travaille avec radio U. Les cuistots des RU proposent des cours de cuisine sur YouTube. Nous proposons des cours en ligne de type yoga et sophrologie qui marchent très bien. Ces activités perdureront après la crise sanitaire.

    Quelles autres aides ?

    Nous avons trois assistances sociales Clous. Que les étudiants n’hésitent pas à nous contacter, par mail ou téléphone. Nous avons considérablement simplifié les procédures. C’est simple d’obtenir une aide directe, j’insiste ! Même pour les non boursiers.

    On aide via des chèques-services à payer des factures ou un loyer, faire des courses, etc. Nous avons enregistré une courbe exponentielle des demandes. En Bretagne, 3,6 millions d’euros d’aides d’urgence en 2020 ! Il faut appeler le Clous de Brest. 

    Et l’aide psychologique ?

    Depuis plusieurs années, nous avons un marché avec Apsytitude, une association de psychologie. Depuis début janvier, 214 consultations en présentiel ou téléconsultation ont eu lieu, en Bretagne.

    Comment toucher les étudiants qui logent en ville, qui sont plus isolés ?

    S’ils viennent vers nous, on les reçoit. Ils ont accès au RU, aux aides… Mais c’est plus compliqué de les toucher.

    Combien d’étudiants vivent dans les cités universitaires brestoises (1400 logements) actuellement ?

    Contrairement au premier confinement, nous avons eu très peu de départs lors de cette deuxième vague. Là, les étudiants font des allers et retour entre leur domicile familial et leur chambre de cité U. Nous avons entre 60 à 70 % de nos étudiants qui sont restés.

    Pratique: le Clous de Brest est ouvert du lundi au vendredi, de 8 h 30 à 12 h et de 13 h 30 à 16 h 30. Tél. 02 98 03 38 78. (*) Le repas était à 1 € mais uniquement pour les étudiants boursiers depuis septembre 2020.

    Entretien recueilli par Laurence GUILMO.

    source: https://www.ouest-france.fr/

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  • En juillet dernier, une soixantaine de militants s’était réunie à l’occasion d’une Journée d’action nationale pour la reconnaissance de l’État palestinien par la France. En juillet dernier, une soixantaine de militants s’était réunie à l’occasion d’une Journée d’action nationale pour la reconnaissance de l’État palestinien par la France. 

    Le groupe du Pays de Cornouaille de l’association France-Palestine Solidarité organisera un piquet de Solidarité mercredi, à 16 h 30, rue Kereon, comme il le fait régulièrement à Quimper. L’association estime que « des signes d’espoir apparaissent, même s’il reste beaucoup à faire pour que les Palestiniens recouvrent leurs droits : le 12 janvier, pour la première fois une organisation israélienne a dénoncé le régime d’apartheid imposé par Israël aux Palestiniens », souligne l’association cornouaillaise. « Le 5 février, la Cour pénale internationale a déclaré que sa juridiction s’étend aux territoires occupés ; elle pourra donc ouvrir une enquête sur les crimes de guerre perpétrés par les occupants israéliens. Le jugement des criminels de guerre suppose l’appui des États, si ceux-ci s’y refusent. C’est donc aux citoyens qu’il appartiendra de se mobiliser. La reconnaissance, le 11 juin, par la Cour Européenne des Droits de l’Homme, de la légitimité du boycott des produits israéliens, en tant que droit citoyen relevant de la liberté d’expression et ne constituant pas une forme d’antisémitisme, devrait faciliter les actions citoyennes ».

     

    source: https://www.letelegramme.fr/

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  • S.E.M. Igor Fissenko, Ambassadeur de la République du Bélarus en France, a bien voulu accorder un entretien à «Initiative communiste», entretien que nous reproduisons ci-dessous (l'HR).


     

    Monsieur l’Ambassadeur, je suis heureux de pouvoir poursuivre le dialogue avec vous. Plus de six mois se sont écoulés depuis la tenue des élections présidentielles dans votre pays. La période post-électorale a été caractérisée par une vague de protestations au Bélarus. Maintenant, comme nous le voyons, la situation dans le pays est stable. Comment se déroule le dialogue national dont nous avons déjà parlé?

    S.E.M. Igor Fissenko – Merci, je suis également heureux de poursuivre les contacts avec vous. C’est une période compliquée pour le Bélarus. À cet égard, il est important pour nous de recevoir le soutien de partenaires internationaux, d’amis, y compris parmi les médias, qui ne sont pas indifférents au sort des bélarusses.

    Vous savez, étant constamment dans l’espace de l’information francophone, j’ai très rarement rencontré des publications sur le Bélarus qui refléteraient objectivement la situation réelle dans mon pays. Par conséquent, j’ai répondu très volontiers à la proposition de parler avec vous, en tenant compte de vos approches impartiales.

    Une délégation du PRCF reçu à l’ambassade de Biélorussie à Paris – lire ici

    En effet, l’automne dernier nous avons été confrontés à des pressions extérieures sans précédent, qui ont largement provoqué un clivage de la société bélarusse. Le plus important pour l’État est de préserver l’indépendance du pays et de faire tout ce qui est en son pouvoir pour renforcer l’unité nationale.

    La semaine prochaine, les 11 et 12 février, la VIe Assemblée Populaire Bélarusse se tiendra à Minsk. C’est un bon exemple du dialogue national, qui a déjà fait ses preuves. Il se tient régulièrement depuis 1996. Les participants différents au forum examineront les questions du développement socio-économique et sociopolitique du pays pour l’avenir. Ce sont les bélarusses qui détermineront la stratégie de développement du pays pour les années à venir.

    Quelle est l’importance particulière du moment présent pour le Bélarus au vu de cet événement? Qu’est-ce que représente l’Assemblée Populaire Bélarusse?

    S.E.M. Igor Fissenko – On peut dire que l’Assemblée Populaire Bélarusse représente une sorte d’institution démocratique, qui permet aux citoyens bélarusses d’exercer plus largement leur droit de participer aux affaires de l’État.

    Les préparatifs de l’Assemblée Populaire Bélarusse sont presque terminés. Fin janvier, des réunions de délégués ont eu lieu dans les régions. En particulier, des plates-formes de dialogue et des centres d’analyse ont été organisés. Tout cela est résumé. Des documents sont en préparation pour être discutés.

    Les délégués prendront la parole les 11 et 12 février. Sur cette grande plate-forme de discussion, tous les problèmes importants seront discutés, y compris les questions de développement socio-économique et socio-politique du pays. Toutes les propositions sont acceptées, y compris celles sur la réforme du système sociopolitique.

    Qui représentera la société bélarusse à l’Assemblée?

    S.E.M. Igor Fissenko -Le nombre total de participants et de personnes invitées sera de 2700. Les délégués des régions et de la ville de Minsk ont été élus par les conseils régionaux et municipaux des députés et les plus nombreuses associations publiques. Le Forum réunira des représentants de toutes les régions, des personnes de statuts et de professions différents: ministres, députés, dirigeants et employés de grandes entreprises, hommes d’affaires, enseignants, médecins, étudiants, retraités, représentants d’organisations internationales et publiques, etc. Ainsi, il y aura des représentants de toute la société bélarusse.

    Les représentants de l’opposition participeront-ils aux discussions?

    S.E.M. Igor Fissenko – Des représentants de différents partis politiques, associations, syndicats et autres représentants de l’opposition constructive participeront en effet à cet événement. Quant à certains opposants au pouvoir, le Chef de l’Etat s’est exprimé à plusieurs reprises à ce sujet: «si quelqu’un de l’opposition veut parler au nom du pays, ils seront invités».

    Cependant, aucune demande ni proposition de participation n’a été faite. Par ailleurs, certains opposants qui se trouvent à l’étranger appellent au boycott de ce dialogue national lancé. On va voir comment la situation va se développer.

    Que se passe-t-il après le forum?

    S.E.M. Igor Fissenko – Une résolution devrait être adoptée qui résume les dispositions conceptuelles. La présentation détaillée de certaines questions sera formalisée dans le programme de développement socio-économique. Le projet de programme est déjà dans le domaine public. Il peut être trouvé sur le site Web de l’événement.

    Il serait intéressant de discuter de ses résultats avec vous après la fin de l’Assemblée Populaire Bélarusse.

    S.E.M. Igor Fissenko – J’accepte volontiers votre proposition.

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

     

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