• 2ème Partie: Constitution d’une armée parallèle 

    Venezuela: comprendre la guerre qui vient : 2e partie (2/5)-par  Romain MINGUS

    L’alliance civico-militaire est un des piliers de la Révolution Bolivarienne. Elle puise ses sources dans l’histoire de l’indépendance du Venezuela, et amène les forces armées à jouer un rôle primordial dans la vie politique de la Nation. Les appels du pied de l’opposition aux militaires pour tenter de renverser Hugo Chávez, puis Nicolas Maduro, ont été récurrents depuis l’avènement de la Révolution bolivarienne en 1999. L’armée est l’objet de toutes les attentions et de toutes les convoitises. 

    Depuis 2002, de nombreux ex militaires, généralement corrompus, ont pu être captés par l’opposition ou se sont soustraits à la justice de leur pays en devenant des informateurs des Etats-Unis (1). Avec l’autoproclamation de Juan Guaido comme président, les soldats vénézuéliens sont devenus une cible prioritaire des Etats-Unis. A quel commandant en chef les forces armées vont-elle se rallier dès lors qu’il y a, en apparence, deux présidents de la République ?

    Dès le 18 janvier 2019, l’opposition lance l’opération Amnistie. L’Assemblée nationale, en outrage judiciaire et dont les décisions sont nulles et non avenues, approuve une loi d’amnistie pour les militaires qui reconnaitraient Juan Guaido comme président. Les autres s’exposeraient à des représailles judiciaires, et aux sanctions de Washington. Les militants de l’opposition et les médias privés se rendent aux portes des garnisons pour harceler les soldats vénézuéliens. Peine perdue. 

    C’est le 23 février 2019 que va se jouer un tour de force contre les membres des forces armées. Cette date avait été retenue par les Etats-Unis et leurs alliés vénézuéliens pour faire passer en force un convoi « d’aide humanitaire ». Les 20 tonnes proposées étaient dérisoires si on les compare aux importations de nourriture et de médicaments réalisés par le gouvernement vénézuélien. Mais le but de l’opération était autre. Il s’agissait de tester la loyauté des forces armées.

    L’armée est la garante de la défense de la souveraineté du territoire. La frontière ayant été fermée par le gouvernement bolivarien, l’entrée des «convois humanitaires» aurait signifié le refus des militaires d’obéir à leur commandant en chef, le président Nicolas Maduro. A la fin de la journée, les ennemis du Venezuela bolivarien ne pouvaient que constater que l’ensemble des militaires était resté fidèle à la Constitution et au gouvernement légitime. Ce qui ne manquera pas de provoquer l’ire de Mike Pence, le vice président des Etats-Unis contre Juan Guaido (2).

    Pour appuyer cette offensive, l’opposition a fait circuler de nombreux appels à la désertion, promettant même 20.000 dollars à chaque soldat qui abandonnerait le gouvernement légitime. La récompense augmentant selon le grade. Cette opération avait un but précis : construire médiatiquement l’image d’une armée de vénézuéliens prête à en découdre avec le président Maduro. Une sorte «d’Armée Vénézuélienne Libre», construite sur le modèle déjà testé en Syrie. 

    Selon les chiffres les plus optimistes de l’opposition, à peine 0,2% des forces publiques de sécurité et de défense a déserté (3). Il n’y a eu aucune désertion collective, aucun commandant de troupes avec son bataillon n’a répondu positivement à l’appel de Juan Guaido. Ces désertions individuelles ont toutes été motivés par l’appât du gain et non par la volonté politique de renverser le gouvernement bolivarien ; encore moins par le désir de mettre son pays à feu et à sang. En effet, la plupart des militaires qui pourraient revenir se battre sur le sol de leur Patrie ne sont pas nombreux, et ont fuit le Venezuela depuis longtemps (4). Mais l’objectif recherché tient plus à la construction médiatique d’une armée vénézuélienne luttant pour la «liberté dans son pays» qu’à sa réelle constitution. Cette armée fantoche permettrait d’accréditer la thèse d’une «guerre civile», et rendrait légitimes de possibles ingérences militaires étrangères, à la demande de ces «militaires vénézuéliens». 

    Les récents déserteurs ont pu expérimenter à leurs dépens cette stratégie. Alors qu’on leur avait promis monts et merveilles s’ils trahissaient leur Patrie, ceux-ci se retrouvèrent très vite abandonnés à leur sort dans la zone frontalière colombienne, allant même jusqu’à exiger le gite et le couvert à leur «président» Guaido. Pour les politiciens d’opposition, il ne s’agit ni d’un oubli ni d’une faute politique.  

    En les abandonnant à une misère certaine, avec l’impossibilité de retourner dans leur pays, l’opposition les précipite dans les rangs des nombreux groupes paramilitaires présents le long de la frontière, et auxquels les déserteurs commencent déjà à monnayer leur connaissance (5). La désobéissance dans ces structures d’extrême droite étant punie par la mort, ils n’auront d’autre choix que d’être la face vénézuélienne de ces bataillons criminelles (6). 

    Le fiasco du coup d’Etat du 30 avril 2019 a finalement participé à cette même stratégie. De nombreuses fake news originaire du Pentagone ont laissé croire que des hauts gradés bolivariens étaient en négociation avec l’opposition. En réalité, il est apparu que Washington et ses sbires vénézuéliens ont été dupés. Mais qu’importe, par le truchement du système médiatique international, cette défaite patente a finalement servi pour laisser croire que l’armée vénézuélienne compterait de nombreux déserteurs potentiels dans ses rangs.

    Le nombre de désertions augmentera certainement au fur et à mesure que les menaces ou les hostilités des Etats-Unis grandiront. Sans pour autant fracturer l’armée bolivarienne. L’étape suivante sera alors de grossir artificiellement, via le réseau d’ONGs de l’opposition (7), le nombre de ces désertions afin de légitimer dans l’opinion publique internationale l’existence d’une armée vénézuélienne aux ordres de Juan Guaido, et de transformer une guerre d’agression étrangère contre le Venezuela en un conflit interne. Cette construction d’une armée parallèle entre dans une stratégie de conflit institutionnel, et de substitution des pouvoirs politiques légitimes. 

    Dès juillet 2017, en toute illégalité, l’opposition a créé un Tribunal Suprême de Justice «en exil» basé au Panama, ainsi qu’un poste de Procureur Général de la Nation «en exil» à Bogota. Depuis le 23 janvier, l’opposition a même constitué une présidence parallèle, avec à sa tête Juan Guaido. Ces instances fantoches essaient depuis de se substituer aux pouvoirs légitimes vénézuéliens. La lutte institutionnelle rejoint désormais le terrain militaire. Jusqu’à maintenant l’armée vénézuélienne ne s’est pas fissurée car une des ses préoccupations principales est d’éviter une confrontation interne et une guerre civile. Ce qui nous amène à nous demander qui donc formera le gros des troupes de «l’armée de Guaido» ?  

    Romain MIGUS

     

    Notes:

    (1) Citons quelques uns des militaires vénézuéliens qui ont trahi leur Patrie depuis l’accession au pouvoir d’Hugo Chávez. Cette liste de généraux ou de hauts gradés est très loin d’être exhaustive: Nestor Gonzalez, Manuel Rosendo, Hector Ramirez, Giussepe Piliery, Raphael Isea, Raul Baduel, Hugo Carvajal, Cliver Alcala, Miguel Rodriguez Torres, Oswaldo Perdomo, Leasmy Salazar, etc.

    (2) “Mike Pence recrimina a Guaidó por su fracaso en Venezuela”, Telesur, 28/02/2019, https://www.telesurtv.net/news/mike-pence-reclamo-juan-guaido-fallo-intervencion-militar-venezuela-20190228-0023.html

    (3) Le calcul est fait à partir des 1000 déserteurs revendiqués par l’opposition en fonction des 235.000 militaires et 190.000 policiers actifs. Ce chiffre baisse considérablement si l’on incorpore dans les calculs les 2.000.000 de miliciens bolivariens.  

    (4) Nous pensons ici aux militaires qui se sont opposés d’entrée au projet politique d’Hugo Chávez, ainsi que des éléments qui n’ont pas hésité à commettre des attentats terroristes sur le sol vénézuélien. Néanmoins, ces militaires contrerévolutionnaires radicaux ont quitté l’armée et le pays il y a plusieurs années. 

    (5) Voir L’interview de Efren Fernandez, porte parole des déserteurs vénézuéliens en Colombie réalisé par Audrey Carrillo pour W Radio, 16/04/2019, https://twitter.com/AudreyCarrillo/status/1118174563865636870   

    (6) Jorge Chavez Morales, “Offensive paramilitaire au Venezuela”, Ultimas Noticias, 12/07/06, pp. 34-35. Disponible en français sur http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=32272,%20%7BBellaciao.org%7D

    (7) Dans la myriade d’ONGs liés aux différents clans de l’opposition (et en grande majorité financé par les Etats-Unis), ce rôle reviendra certainement à l’ONG Control Ciudadano, qui s’est spécialisé dans le “contrôle citoyen des forces armées”. En réalité, cette ONG est chargée de propager des rumeurs, ou de révéler des documents confidentiels. Elle est l’unique source pour la plupart des ONGs et des médias internationaux qui relaient sans aucune vérification les fake news de Control Ciudadano.

     

    source: https://www.romainmigus.info/2019/05/comprendre-la-guerre-qui-vient-2e.html

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  • Saint-Nazaire. Le député Ruffin au chevet des urgences  (OF.fr-12/06/19-19h59)Le parlementaire France insoumise est resté deux heures dans l’établissement. Il a rencontré des salariés, des usagers et la direction.

     

    À Saint-Nazaire, ce mercredi 12 juin, François Ruffin est venu écouter personnels et patients de l’hôpital en grève.

    Le député France insoumise François Ruffin était, ce mercredi 12 juin, à l’hôpital de Saint-Nazaire pour tenter d’attirer la lumière sur la situation des urgences, en grève depuis le 10 mai. Pendant plus d’une heure, le parlementaire a réuni une cinquantaine de personnes dans une salle de l’établissement, dans le cadre d’une « commission d’enquête officieuse et décentralisée ». Pourquoi Saint

    -Nazaire ? « J’ai été alerté par le courrier d’un médecin urgentiste de Saint-Nazaire qui m’expliquait que les services craquent, que les soignants sont usés et que c’est partout le même discours sur les impératifs budgétaires. »

    Dans ce courrier lu à voix haute, les mots de l’auteur ont été rappelés : « Nous n’avons pas d’oreillers pour nos patients nonagénaires qui restent 24 à 48 heures sur un brancard. La médecine à deux vitesses avec les bons patients qui rapportent des sous en clinique et ceux dont personne ne veut, à l’hôpital public, on y est. »

    Des heures sur un brancard

    L’ancien journaliste a ensuite donné la parole aux usagers, infirmiers, représentants syndicaux, spécialistes, chefs de service. Les urgences de Saint-Nazaire accueillent, chaque année, 67 000 patients qui se retrouvent souvent à dormir des heures sur un brancard, en attendant d’être pris en charge. « Nous sommes un goulot d’étranglement entre la médecine de ville et l’hôpital qui est lui-même saturé », a expliqué le chef des urgences.

    La raison ? « Tout sauf la bobologie comme on l’entend parfois, car ce n’est pas ce qui sature les urgences. » Il préfère évoquer « le vieillissement de la population, les conséquences du maintien à domicile, devenu difficile, et les pathologies chroniques comme le diabète, les insuffisances respiratoires, les suivis de cancer… »

    François Ruffin a pris des notes, expliquant « être une oreille ici, avant de devenir une voix ailleurs. » Le partenariat public-privé, qui a permis la construction de l’hôpital de Saint-Nazaire, il y a sept ans, a été fermement dénoncé. « À terme, il faudra payer trois fois le prix au bénéfice d’Eiffage. Je ne peux pas m’empêcher de penser à ce que le gouvernement prévoit pour Aéroport de Paris. » Une privatisation sur lequel le député venait ensuite débattre à Nantes dans la soirée.

    Thierry HAMEAU

    source: https://www.ouest-france.fr/

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  • La guerre contre le Venezuela a déjà commencé. Mais une offensive d’envergure est en train de se préparer contre le pays caribéen, que seule la capitulation totale, ou la disparition du camp bolivarien, pourraient endiguer. Comme ces options ne sont pas à l’ordre du jour, le conflit militaire contre le Venezuela prend chaque jour un peu plus forme. 

    Comment comprendre la guerre qui s’annonce? Quels seront les acteurs impliqués dans ce conflit ? Quelles seront les stratégies mises en place pour dévaster le pays ? Dans cette analyse en cinq parties, nous tenterons d’apporter des éléments de réponse pour que nos lecteurs comprennent toutes les dimensions d’un affrontement qui paraît inéluctable.  

    Venezuela: Comprendre la guerre qui vient: 1ère partie (1/5)

    1ere partie : Le rôle des USA et de leurs alliés

    “Toutes les options sont sur la table”. Le 23 janvier 2019, date de la tentative de coup d’Etat contre le président vénézuélien Nicolas Maduro, le président des Etats-Unis, Donald Trump a réitéré les menaces militaires contre le Venezuela, qu’il avait proférées dès août 2017(1). Cette déclaration tend à confondre le citoyen sur la réalité vénézuélienne. Elle suppose que la guerre contre ce pays est une option alors qu’elle a déjà commencé depuis plusieurs années. La guerre de quatrième génération, théorisée par des stratèges étatsuniens dès octobre 1989, est devenu l’option belliqueuse pour affronter un peuple et un gouvernement (2).  Ce nouveau type de guerre est multiforme, contre le peuple dans son ensemble, et non plus contre une armée. 

    Le Venezuela affronte de multiples fronts de cette guerre totale. Tout d’abord le front diplomatique, qui vise à l’isoler sur la scène internationale et le front institutionnel, qui a pour but de faire s’affronter des pouvoirs factices avec les pouvoirs légitimes du Venezuela. Le front médiatico-psychologique s’étend non seulement au peuple vénézuélien dans son ensemble, mais aussi aux cerveaux de tous les citoyens dans le monde, considérés de fait comme des cibles de guerre. La guerre économique, le blocus financier et les sanctions contre le Venezuela font partie du front économique visant à étrangler lentement les habitants du Venezuela (3). Enfin, le front militaire et la guerre asymétrique. Dans cette guerre de quatrième génération qui, rappelons-le encore une fois, a déjà commencé au Venezuela, il n’y a pas ni d’étape ni de hiérarchie entre les différents fronts. C’est une offensive guerrière totale et permanente, où tous les éléments sont imbriqués. 

    Dans l’imaginaire collectif, la guerre doit être immédiatement intelligible et compréhensible par tout un chacun. Depuis 1991, et la médiatisation de la guerre du Golfe, la plupart des citoyens s’attend à une retransmission en direct des actions militaires. Les guerres en Irak (1991, 2003), celle en Yougoslavie (1999), ou en Afghanistan (2001) ont évidemment profondément marqué les esprits. Nous gardons tous en mémoire les bombardements, le débarquement de troupes au sol, et la mise à mort ou l’arrestation de celui désigné comme le méchant. 

    Les permanentes déclarations du président Trump ont réactivité cet ensemble de représentations commune dans l’imaginaire des citoyens des pays occidentaux. Elle a eu aussi pour conséquence de laisser entendre que la guerre n’avait pas commencé puisque le spectateur occidental ne l’a pas encore « vue », que les images traditionnelles auxquelles il associe la guerre ne sont pas encore disponibles dans les médias. 

    L’opinion publique occidentale s’est habituée à une stratégie de guerre qui n’a plus cours. La grande majorité des citoyens européens et nord-américains ne disposent pas des éléments pour comprendre les nouvelles stratégies militaires des Etats-Unis. En conséquence, il leur est extrêmement difficile de saisir le développement, les enjeux et les évolutions des nouveaux théâtres d’opération des USA dans le monde. C’est une des raisons qui explique, partiellement, pourquoi il n’y eu aucun mouvement de masse contre les guerres menées contre la Libye ou contre la Syrie, à la différence des opérations militaires antérieures. 

    Penser la guerre au Venezuela dans des termes traditionnels, et sans la replacer dans la stratégie intégrale des Etats-Unis, nous empêche de comprendre comment se prépare l’offensive militaire contre le pays bolivarien.

    L’objectif des Etats-Unis et le rôle des voisins du Venezuela 

    Contrairement aux représentations traditionnelles des conflits guerriers, il ne faut probablement pas s’attendre à une invasion de troupes étatsuniennes au Venezuela. D’une part, les Etats-Unis ne sont pas intervenus directement dans la région depuis 30 ans (Panamá), d’autre part le coût politique et économique serait trop élevé. Il entrainerait une guerre civile très longue, et obligerait les Etats-Unis à s’enliser dans l’occupation du territoire et à affronter une population hostile, dont une bonne partie est entrainée militairement.  Cette option semble n’avoir d’ailleurs jamais eu les préférences de l’administration US (4). C’est pourquoi le président Trump a, dès 2017, sondé certains gouvernements de droite de la région sur la possibilité de lancer une guerre par procuration depuis les pays voisins du Venezuela.

    Là encore, le locataire de la maison blanche s’est vu administrer une fin de non recevoir. Les militaires brésiliens, qui de facto, se sont imposés au Palais de Planalto, voient d’un très mauvais œil la création d’un foyer de déstabilisation sur leurs frontières. L’armée redoute, à juste titre, qu’un conflit armé dans cette zone menace leur souveraineté et leurs intérêts stratégiques sur l’Amazonie brésilienne. 

    Quand à la Colombie, son Etat-major est parfaitement conscient qu’envoyer des troupes au Venezuela reviendrait à abandonner de larges portions de territoires non seulement aux protagonistes du conflit interne qui ronge la Colombie depuis des décennies, mais aussi aux bandes criminelles et aux paramilitaires qui pullulent dans le pays. Un conflit avec le Venezuela aurait des conséquences tragiques sur tout le territoire colombien. 

    Autre argument et de poids, les armées voisines connaissent désormais la nouvelle force de frappe vénézuélienne. Depuis l’accession au pouvoir d’Hugo Chávez, le Venezuela a considérablement renforcé ses capacités militaires, notamment grâce à des accords de coopérations avec la Russie, et l’achat de matériel russe et chinois. La capacité de défense anti-aérienne (Buk-M2, S-125 Pechora, S-300, radars JYL 1 3D et JY1 B, mais aussi l’acquisition en masse de missiles sol-air portatifs Igla-S, et la formation de nombreux miliciens à son maniement) rend très risqué l’appui tactique de forces aériennes. Et même si une improbable opération au sol était lancée depuis les pays voisins,  il faudrait affronter une armée professionnelle préparée (5), et le Peuple en arme réuni au sein de la Milice Nationale Bolivarienne. En effet, depuis 2005, le Venezuela a radicalement changé sa doctrine militaire en l’adaptant aux techniques de la guerre asymétrique (6). A cet effet, le gouvernement a créé ce nouveau corps d’armée, qui compte aujourd’hui deux millions de membres. Envahir le Venezuela est une opération très compliquée, y maintenir une force d’occupation étrangère en pacifiant le pays relève de la chimère. 

    Ajoutons que depuis l’autoproclamation de Juan Guaido comme président, le 23 janvier 2019, l’Ecole supérieure de guerre de l’armée vénézuélienne a formé plus de 300 correspondants de guerre, en les entrainant aux cotés des bataillons de ses forces armées. Il serait donc très difficile pour quiconque envoie des troupes au Venezuela de masquer des pertes humaines à sa propre population. Aux risques militaires s’ajoute le risque politico-électoral pour ceux qui assumeraient, seuls, un tel projet. 

    Si la Colombie est l’unique pays latino-américain associé à l’OTAN, rappelons que le Venezuela a des partenaires diplomatiques et commerciaux de poids, ainsi que des accords technico-militaires avec plusieurs pays dont la Russie et Cuba. Le pays pourrait alors devenir une poudrière qui ne garantirait pas aux voisins belligérants que leur intégrité territoriale en sorte indemne (7).

    Malgré les gesticulations des présidents colombien et brésilien, il semble peu probable que la volonté des Etats-Unis de provoquer un conflit par procuration entraine ces pays à assumer, seuls, le poids de la guerre contre le Venezuela. 

    En revanche, rien ne les empêcherait d’intervenir dès lors qu’un conflit interne ou des provocations sous faux drapeaux leur en donnerait le prétexte. Mais il s’agirait dans ce cas de contenir la guerre hors de leurs frontières, et soutenir logistiquement le camp anti-bolivarien. Les déplacements récurrents de hauts responsables militaires des Etats-Unis en Colombie et les réunions entre les diplomates brésiliens avec le secrétaire d’Etat Mike Pompeo semblent avérer que ces pays seront tout de même impliqués dans le chaos guerrier à venir sans que leurs armées aient à assumer en intégralité le rôle d’agresseur. 

    Par ailleurs, si une invasion des Etats-Unis reste peu probable, Washington n’en est pas moins sur le pied de guerre (8). Le 13 mai 2019, dans un geste anti-patriotique historique, Juan Guaido a demandé la coopération des militaires étatsuniens pour intervenir dans son propre pays (9). Or le Venezuela est entouré de bases étasuniennes qui ne manqueront pas de servir d’appui militaire à un conflit armé. Les Etats-Unis disposent, en effet, de sept bases en Colombie, et de plusieurs autres dans les Caraïbes. Le 13 février 2019, l’Etat cubain dénonçait, en ce sens, l’installation de forces spéciales des Etats-Unis à Porto Rico et en République Dominicaine. Quand aux bases de Washington dans les Antilles néerlandaises, elles prennent une dimension particulière, se trouvant à quelques dizaines de kilomètres de la principale raffinerie du Venezuela (10).

    Les installations des Etats-Unis dans cette zone pourraient servir à réaliser le blocus naval souhaité par Washington contre le Venezuela (11). Cela ne manquerait pas de transformer les caraïbes en un théâtre d’opération militaire qui aurait pour conséquence de transposer la guerre aux portes de la France (et des Pays-Bas), et d’entrainer ces pays dans un conflit dont ils ne sont pas les initiateurs. En effet, en vertu du traité du 17 juillet 1980, la frontière entre la République française et celle du Venezuela est fixé par le méridien 62 degrés 48 minutes 50 secondes, situé au large de la Guadeloupe et de la Martinique (12).

    Bien que l’offensive militaire ait déjà commencé au Venezuela, comme nous l’analyserons ultérieurement, le conflit devrait prendre une tournure plus tragique au vu des récents mouvements de l’administration étatsunienne. L’embrasement du Venezuela, et par ricochet de certains ses voisins sud-américains et caribéens (Cuba et le Nicaragua sont dans la ligne de mire), semble plus que probable.

    Les intérêts en jeu au Venezuela révèlent une coalition d’alliance beaucoup plus large que celle qui a soutenu la République Arabe Syrienne en 2011, et assurent une protection relative à la Révolution Bolivarienne. Mais l’objectif des Etats-Unis est-il vraiment de changer de régime ou  de dévaster le Venezuela afin qu’aucune structure étatique ne puisse assurer le contrôle et la distribution des ressources minières et pétrolières ? (13).  

    Si l’on privilégie la deuxième option, les évènements deviennent intelligibles dans leur ensemble, et donc analysables. En morcelant l’unité du pays, en atomisant l’autorité de l’Etat sur le territoire, et en rendant impossible l’administration publique des richesses énergétiques et minières, les Etats-Unis entendent influer durablement sur la gestion des ressources naturelles du Venezuela. 

    Pour arriver à cette fin, les Etats-Unis n’ont pas besoin d’une armée régulière ; ni la leur, ni celles des voisins du Venezuela. Une armée irrégulière composée par de multiples acteurs internes ou étrangers se chargera de la destruction du pays, et du contrôle de certains territoires. C’est d’ailleurs le sens de l’appel lancé par Roger Noriega, vétéran de la sale guerre des Contras contre le Nicaragua dans les années 80 (14). Avant de décrire qui seront les futurs belligérants et de comprendre les stratégies qui ne manqueront pas d’être mises en place contre le Venezuela, revenons sur une étape fondamentale pour la constitution de cette armée criminelle. 

     

    2e partie: Constitution d'une armée parallèle (2/5)

     

    Notes: 

    (1) “Trump amenaza a Venezuela con intervención militar, Caracas dice que es un "acto de locura"”, Reuters, 12/08/2017,  https://lta.reuters.com/articulo/venezuela-trump-idLTAKBN1AR2H6-OUSLT

    (2) William S. Lind, Colonel Keith Nightengale, Captain John F. Schmitt (USMC), Colonel Joseph W. Sutton, and Lieutenant Colonel Gary I. Wilson (USMCR)

    “The Changing Face of War: Into the Fourth Generation”,  Marine Corps Gazette, October 1989, Pages 22-26. 

    (3) David Adams et Jannet Rodriguez, “US tightens the screws on Venezuela’s Maduro with banking sanctions”, Univision, 22/03/2019. 

    (4) Jackson Diehl, “Trump’s intervention in Venezuela has stalled — because Caracas knows he’s bluffing”, The Washington Post,31/03/2019, https://www.washingtonpost.com/opinions/global-opinions/trumps-intervention-in-venezuela-has-stalled--because-caracas-knows-hes-bluffing/2019/03/31/c985f642-5172-11e9-88a1-ed346f0ec94f_story.html?noredirect=on&utm_term=.c4f17dead8dc

    (5) Valentin Vasilescu, “Une intervention militaire ne peut pas renverser le gouvernement vénézuélien” Réseau Voltaire, 02/03/2019, https://www.voltairenet.org/article205410.html

    (6) Voir le discours du président, Hugo Chávez Frías, inaugurant  les activités académiques militaires le 10 janvier 2006”, http://www.todochavez.gob.ve/todochavez/2631-discurso-del-comandante-presidente-hugo-chavez-durante-acto-de-graduacion-del-i-curso-de-comando-y-estado-mayor-conjunto

    (7) “Rusia advierte a Colombia: cualquier incursión en Venezuela se considerará ataque a la paz y seguridad internacional”, La Iguana, 02/04/2019, https://www.laiguana.tv/articulos/456463-rusia-colombia-ataque-venezuela-considerar-paz-seguridad-internacional/

    (8) Max Blumenthal, “US Military Attack on Venezuela Mulled by Top Trump Advisors and Latin American Officials at Private DC Meeting”, The Gray Zone, 13/04/2019, https://thegrayzone.com/2019/04/13/us-military-attack-venezuela-trump-csis-invasion/

    (9) “El 'enviado' de Guaidó se reunirá con el Comando Sur de EE.UU. para planear cómo "restaurar la democracia" en Venezuela”, RT, 14/05/2019, https://actualidad.rt.com/actualidad/314821-guaido-confirmar-reunion-comando-sur-mayo

    (10) Reporteros comunitarios de Merida, “Curazao: El portaaviones en tierra del Comando Sur de los EEUU frente a Venezuela” Aporrea, 20/09/2016 https://www.aporrea.org/tiburon/n297405.html.Rappelons aussi que Curaçao et Aruba sont fortement impliqués dans la contrebande d’or et de cuivre en provenance du pillage des ressources du Venezuela, voir Misión Verdad, “Venezuela : Combien de cuivre et d'or Curaçao et Aruba exportent-elles ?”, VivaVenezuela, 11/01/2018, http://vivavenezuela.over-blog.com/2018/01/venezuela-combien-de-cuivre-et-d-or-curacao-et-aruba-exportent-elles.html

    (11) Jose Negron Varela, “Estados Unidos y la hipótesis del bloqueo naval a Venezuela”, Sputnik News, 03/05/2019,  https://mundo.sputniknews.com/firmas/201905031087060421-posible-bloqueo-naval-de-venezuela-por-eeuu/

    (12) Traité de délimitation entre le gouvernement de la République française et le gouvernement de la République du Venezuela, 17/07/1980,https://treaties.un.org/doc/Publication/UNTS/Volume%201319/volume-1319-I-21969-French.pdf

    (13) Thierry Meyssan, “Le Venezuela et ses voisins peuvent-ils survivre à la guerre qui s’annonce ?”, 12/02/2019, https://www.voltairenet.org/article205089.html

    (14) “Villainy in Venezuela”, New York Post, 30/03/2019, https://nypost.com/2019/03/30/villainy-in-venezuela/

     

    source: https://www.romainmigus.info/2019/05/venezuela-comprendre-la-guerre-qui.html

     

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  • Ça n'est pour l'instant qu'un murmure : référendum. Mais voilà l'arme qui les fait trembler : votre portable
     

     
     

    Ma question ne s’adresse à aucun ministre.
    Ca n’est d’ailleurs pas une question. C’est une alerte.

    Françaises, Français,
    Ca n’est pour l’instant qu’un murmure : référendum.
    Un référendum sur les Aéroports de Paris.
    Un référendum pour ne pas brader ce trésor à Vinci.
    Un référendum, surtout, sur l’avenir, l’avenir que nous refusons,l’avenir que nous désirons.

    Voilà l’arme qui les fait trembler : votre portable.
    Ils ont peur.
    Peur de votre portable.
    Peur de votre tablette.
    Peur de votre ordinateur.
    Peur de vos signatures.
    D’emblée, d’ailleurs, le Premier ministre s’est étranglé : « C’est une situation dangereuse ! Cela pose un vrai et grave problème démocratique ! »
    Et il a bien raison: c’est la « démocratie » qui est en jeu.
    Pour lui, pour eux, la démocratie, c’est bien quand elle somnole dans cette Assemblée.
    La démocratie, c’est quand ils répètent en boucle « croissance », « concurrence », « compétitivité », « mondialisation », « déficit ».
    La démocratie, c’est de voter une fois tous les cinq ans, et ensuite circulez braves gens.
    Voilà, la démocratie qu’ils apprécient !

    Pour nous, au contraire, la démocratie, c’est la reprise en main de notre destin commun. Et il faut bien commencer par un bout, même petit:
    puisque le premier référendum d’initiative partagée, le premier de notre histoire, nous le permet, allons-y par le bitume des aéroports.
    Avant de passer à nos écoles, nos forêts, nos trains, nos maternités,
    nos tribunaux…

    Alors, ils vendent Charles de Gaulle ?
    Nous répondons : « Référendum ! »

    Ils cassent nos urgences?
    Nous répondons : « Référendum ! »

    Ils ferment nos classes ?
    Nous répondons : « Référendum ! »

    Ils polluent l’air, la terre, la mer?
    Nous répondons : « Référendum ! »

    Partout,
    sur nos cahiers d’écoliers,
    sur les murs de nos villes,
    sur nos pages Internet,
    nous écrivons ce nom:
    Référendum !

    C’est une frénésie qui doit saisir la France: 
    Référendum !

     

    source: https://francoisruffin.fr/referendum-adp/

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  • Après le congrès de la , entretien entre Quim Boix (PCPE et ) et (PRCF et ) pour Initiative communiste à propos du syndicalisme mondial. Rappelons que la vient d’adopter lors de son 52e congrès un amendement pour se rapprocher de la FSM (Fédération Syndicale Mondiale).

    Quim Boix est le secrétaire de l’Union Internationale Syndicale des retraités et pensionnés (UIS R – FSM). Quim Boix est un militant du PCPE dont il a été le responsable des relations internationales, résistant contre le franquisme.

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/   (le 12/06/2019)

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  • Sous influence des lobby de l’armement et de l’OTAN la Commission Européenne multiplie le budget des armes par 22 ! (IC.fr-11/06/19)

    D’après l’étudiante et journaliste Eléonore Hughes, les nouveaux députés européens auront la responsabilité de se prononcer sur une augmentation sans précédent des subventions européennes à l’industrie de l’armement.

    La Commission souhaite consacrer 13 milliards d’euros jusqu’à 2027 pour financer des technologies militaires « de rupture ». Cette politique pose de nombreuses questions sur les exportations futures de ces armes vers les zones de conflit et sur le respect des engagements internationaux de l’Union et de ses Etats membres.

    Elle montre également que les priorités de l’UE ce n’est pas le “développement durable”, l’écologie ou le social… mais la guerre.

    L’ c’est la guerre. le budget d’armement multiplié par 22 das les 6 prochaines années !

    Les industries de l’armement ne se sont jamais aussi bien portées en Europe. Le « Fonds européen pour la défense » pourrait être multiplié par 22 pour la période 2021-2027, pour atteindre 13 milliards d’euros. Et ce, malgré les scandales liés aux exportations d’armes européennes vers des zones de conflits, comme le Yémen.

    Les futurs députés européens seront amenés à valider, ou pas, cette impressionnante explosion budgétaire.

    Ces 13 milliards serviront à poursuivre des recherches sur des « technologies de rupture » militaires, comme les drones ou des armes incendiaires, « dont l’application peut radicalement changer les concepts dans le domaine de la défense et la manière de conduire des opérations de défense ». Et financeront les entreprises fabricantes d’armes pour développer ces projets « pilotes ».
    Une victoire claire des lobbies de l’armement dans la course aux profits.

    Cette multiplication par 22 du budget est en partie liée aux pressions des lobbies des industries de l’armement. Le « Fonds européen pour la défense » a été mis en place en 2016 suite aux recommandations d’un « Groupe de Personnalités », dont au moins sept des seize membres étaient issus de l’industrie de l’armement. Le premier budget du fonds s’élevait à 590 millions pour 2017-2020.

    Elle s’inscrit aussi dans l’exigence posée par les USA à travers l’OTAN que l’europe augmente ses dépenses militaires pour intensifier l’agressivité envers la Russie et la Chine notamment.

    La validation de ce budget sera bientôt devant les nouveaux élus au parlement qui seront amenés à se prononcer sur son montant. Deux possibilités s’ouvrent aux parlementaires : soit ils finalisent cette proposition de la Commission et votent l’augmentation budgétaire, soit ils la refusent. S’ils l’acceptent, lors du vote à l’automne prochain, ils n’auront plus la possibilité de le remettre en cause pendant toute la durée du cycle budgétaire (jusqu’en 2027). S’il la refuse, la commission européenne pourra leur représenter, jusqu’à ce qu’ils l’acceptent.

    la commission européenne, arme des lobbies de l’armement

    C’est dans un contexte de pure violation du droit européen et international que le vote des eurodéputés se déroulera sur fond de controverses concernant l’exportation de matériel militaire à des pays accusés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. C’est le cas de la coalition menée par l’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis contre les rebelles houthis dans le cadre de la guerre civile au Yémen, que la France approvisionne en armements.

    Pourtant, le Traité sur le commerce des armes (TCA) et la réglementation européenne en la matière interdisent les transferts de matériel militaire, notamment quand il existe des risques de violations graves du droit international humanitaire, ou des risques de déstabilisation régionale.

    La Commission européenne n’a cependant que faire de ses rivières de sang. Elle insiste cependant sur les bénéfices de ce commerce des armes. Prétextant des soit disant avantages pour la croissance européenne et la création d’emplois. Pendant ce temps, la désindustrialisation frappe les secteurs civils mais aussi stratégiques en France. En témoigne la dramatique situation de Alstom General Electric.

    GM 

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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  • À l’hôpital de Quimper, les syndicats dans la négociation (OF.fr-11/06/19-21h14)L’intersyndicale de l’hôpital (CFDT, CGT, Sud) réunie, mardi 11 juin 2019, à Quimper (Finistère).

    L’intersyndicale de l’hôpital de Quimper (Finistère) suspend ses actions. Et prend part aux négociations relatives aux mesures du plan de retour à l’équilibre financier.

    L’intersyndicale de l’hôpital compte bien prendre sa place autour de la table des négociations. Ce mardi 11 juin à Quimper, les représentants de la CGT, de la CFDT et de Sud ont annoncé qu’ils souhaitent être parties prenantes des décisions relatives au plan de retour à l’équilibre financier engagé par la direction pour combler un déficit évalué à 4 millions sur un budget de 300 millions.

    Plus de 70 000 heures supplémentaires

    L’une des trois mesures les plus contestées par l’intersyndicale est abandonnée, leur a annoncé la direction, lundi 3 juin : les personnels contractuels pourront continuer à toucher leur prime : « Nous ne sommes pas surpris de ce retrait de la part de la direction. Elle est consciente de la difficulté à recruter, pendant l’été notamment », note Pascale Jacq, de Sud.

    Pour autant, bien d’autres sujets vont occuper les syndicalistes : « Le remplacement des absences inopinées, la gestion des heures supplémentaires, la valorisation des appels sur repos… » Ils mettront notamment sur la table le décompte des heures supplémentaires déclarées en 2018 : « Plus de 70 000 heures : cela représente entre 45 et 50 équivalents temps plein ! »

    Du côté de la méthode, l’intersyndicale veut s’appuyer sur un « audit financier », qu’elle a demandé, et souhaite que l’organisation du travail dans son ensemble soit revue.

    Si le dialogue semble noué à Quimper, l’intersyndicale aimerait l’engager avec l’Agence régionale de santé (ARS). Elle a sollicité, à plusieurs reprises, un rendez-vous à Rennes. Elle ne s’y rendra pas les mains vides mais avec une pétition forte, pour l’heure, de 3 100 signatures de membres du personnel et d’usagers.

    Nelly CLOAREC

    source: https://www.ouest-france.fr/

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  • Crise aux urgencesà Quimper. Appel aux citoyens (LT.fr-11/06/19-20h29)un peu moins nombreux que la semaine passée, les grévistes n’étaient pas moins motivés.

    Alors que les négociations entre l’intersyndicale et la direction du centre hospitalier de Cornouaille avancent concernant le plan de retour à l’équilibre budgétaire, le personnel des urgences se mobilisait, à nouveau, mardi, pour tirer la sonnette d’alarme et demander à la population de les rejoindre.

    Pour la deuxième semaine consécutive, comme 95 autres services en France, les agents des urgences du centre hospitalier de Cornouaille ont débrayé pendant une heure, mardi à 14 h, afin de continuer à signifier le malaise qu’ils ressentent à ne plus pouvoir exercer leur profession comme ils l’entendent, faute de moyens humains et matériels. De façon générale, ils ont pris les commentaires de la direction dans la presse pour du mépris et un manque de considération de leur lutte pour une meilleure prise en charge des usagers. « Oui, nous nous associons au mouvement national mais pas seulement par solidarité avec d’autres établissements en France, surtout parce qu’ici, à Quimper, il y a beaucoup de choses qui ne vont pas », pouvait-on entendre dans l’assistance. S’ils ont à cœur de défendre leurs intérêts, c’est d’abord pour ceux de leurs patients qu’ils se battent. « Nous appelons les citoyens à nous rejoindre. Tout le monde est concerné par la situation aux urgences ! », ont-ils lancé. Le mouvement est reconduit la semaine prochaine avec une action prévue lors du comité technique d’établissement (CTE).


    Le plan de retour à l’équilibre

    Le matin, l’intersyndicale du centre hospitalier avait fait un point d’étape concernant les actions menées depuis des mois afin d’ouvrir les négociations concernant le plan de retour à l’équilibre budgétaire du CHIC. Même s’ils ont « du mal à entendre qu’on puisse dire que gérer un hôpital public, c’est comme gérer une entreprise », ils se réjouissent de l’abandon, comme l’avait annoncé la semaine dernière le directeur Jean-Pierre Heurtel, de la mesure visant à supprimer les primes pour les nouveaux contractuels. « Les recrutements d’été sont déjà tellement difficiles que sans cette prime cela aurait été encore pire », souligne Laurence Journal, secrétaire de la CFDT. Elle annonce qu’un « espace de négociations s’ouvre et un travail va débuter sur plusieurs thématiques ». Il s’agit du remplacement des absences inopinées, de la gestion des heures supplémentaires, de la valorisation des rappels sur repos, du parcours contractuel, de la mobilité et des pools de remplacement. L’intersyndicale continue ses démarches auprès des élus au conseil d’administration mais aussi auprès de l’ARS (Agence régionale de santé) « afin d’éclaircir certains points ». Les représentants syndicaux souhaitent d’ailleurs remettre une pétition de 3 100 signatures à l’ARS à Rennes, qui influe de façon contraignante sur les budgets en déficit des hôpitaux publics. « Nous avons sollicité un rendez-vous mais n’avons pas reçu de réponse », déplore Loïc Le Houarner secrétaire adjoint de la CGT.

    Mardi, ils ont organisé un sit-in dans le hall d’entrée du centre hospitalier de Cornouaille.

    Lannig STERVINIOU

    source: https://www.letelegramme.fr/finistere/quimper/crise-aux-urgences-appel-aux-citoyens-11-06-2019-12308524.php 

     

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  • À Quimper, la CGT, la CFDT et Sud ont obtenu le maintien par la direction de l'hôpital de Cornouaille de la prime pour les nouveaux contractuels. Les négociations se poursuivent.

    Quimper : les syndicats restent mobilisés sur le plan de redressement de l’hôpital (Côté Quimper-11/06/19-17h27)Les urgentistes ont manifesté une nouvelle fois mardi 11 juin

    Le personnel des urgences du Centre hospitalier de Cornouaille (Chic) manifestait ce mardi 11 juin 2019 après-midi à Quimper pour dénoncer les conditions de travail. La CGT, la CFDT et Sud ont apporté leur soutien aux soignants.

    L’intersyndicahttp://www.ch-cornouaille.fr/le a, de son côté, suspendu ses actions suite aux dernières discussions le 3 juin avec la direction de l’hôpital sur le plan de retour à l’équilibre financier.

    Lire aussi : Hôpital de Quimper : les négociations continuent sur le plan de retour à l’équilibre financier

    Les syndicats ont obtenu l’abandon d’une mesure très décriée : la suppression de la prime pour les nouveaux contractuels aide-soignants, infirmiers… Pascale Jacq, de Sud, estime que la direction n’avait guère le choix :

    Les besoins de recrutement sont très importants cet été. Et l’hôpital a beaucoup de mal à recruter. L’hôpital de Quimper n’est pas attractif pour le personnel soignant. Les jeunes diplômés qui sortent des écoles de Quimper préfèrent aller travailler à l’hôpital de Douarnenez ou à Gourmelen.

    Baisse du nombre de RTT

    L’intersyndicale n’a, en revanche, pas obtenu d’avancées significatives sur les deux autres principales mesures du plan d’économies : 

    • le passage de 17 à 15 RTT,
    • le non remplacement des absences les 48 premières heures.

    Sur ce dernier point, les syndicats multiplient les exemples de services perturbés par ces absences non remplacées et le rappel des soignants sur leurs jours de repos ou de congés. Laure Journal, de la CFDT, indique que cette mesure risque encore d’augmenter le nombre d’heures supplémentaires :

    En 2017, elles se montaient à 54316 heures. En 2018, elles atteignaient 77487 heures. Cela représente 50 temps plein. Ces 77487 heures sont les heures déclarées : la partie émergée de l’iceberg. Mais il y a beaucoup de soignants qui ne déclarent pas leurs heures supplémentaires.

    Demande d’un audit

    Les syndicats vont négocier avec la direction sur ces remplacements inopinés mais aussi « la gestion des heures supplémentaires, la valorisation des rappels sur repos, le parcours contractuel, la mobilité, les pools de remplacements », liste l’intersyndicale. Loïc Le Houarner, de la CGT, craint que ces discussions ne se prolongent encore plusieurs mois : « On discute déjà depuis le mois de mars. Il ne va rien se passer cet été. On va encore perdre du temps ! »

    Les discussions devraient aussi porter sur divers points financiers. Les syndicats demandent qu’un audit financier soit mené et qu’ils participent à l’élaboration de son cahier des charges. Pascale Jacq aimerait y voir plus clair dans la restructuration du service de soin de suite et de réadaptation (SSR) :

    "La direction s’est rendu compte que cette activité SSR a été mal évaluée. L’hôpital risque de perdre 800000 euros suite au transfert de ce service à Concarneau et sa prise en charge par l’Ugecam."

    Autre interrogation soulevée par Loïc Le Houarner :

    "Il y a un an, on nous avait annoncé la construction d’une clinique ambulatoire sur le site du Chic. Et puis, plus rien! Pourquoi un tel coup de frein? La direction change et abandonne un projet dit de territoire ?"

    Quimper : les syndicats restent mobilisés sur le plan de redressement de l’hôpital (Côté Quimper-11/06/19-17h27)L’intersyndicale poursuit les discussions 

    Adele LEBERRE

    source: https://actu.fr/bretagne/quimper_29232/quimper-syndicats-restent-mobilises-sur-plan-redressement-lhopital_24937147.html

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