•  secrétaire national du PRCF fait le point en 6 minutes sur les propositions franchements communistes et le soutien à apporter au mouvement des 

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

    Partager via Gmail Yahoo!

    votre commentaire
  • Mobilisation en forte hausse pour cet acte 18 des gilets jaunes qui aura vu de puissantes manifestations partout en France et la convergence des gilets jaunes avec les marches pour le climat organisées simultanément. Fin du mois fin du monde même combat, même combat contre ce système capitaliste qui “exploite l’homme et épuise la Terre”. Un système exterministe qui révolte les travailleurs partout dans le pays.

    Cette journée de manifestations a était l’occasion d’entendre de nombreux appels à poursuivre l’action, en reprenant la mobilisation dans les entreprises. Pour bloquer les profits et ainsi faire avancer les revendications de la classe des travailleurs. Dès le 19 mars, un appel à la grève générale est lancée par les principales confédérations syndicales (CGT, FSU, Sud solidaire et même FO). Le moment est venu pour les travailleurs de se défendre et de contre attaquer.

    A déplorer une nouvelle fois, la très forte répression de la plupart des manifestations de gilets jaunes. Une répression visant des cortèges pour l’essentiel pacifique, et dont il apparait qu’elle ne vise en rien les “casseurs” au regard de ce qui s’est passé sur les Champs-Elysées à . Une avenue nassée une bonne partie de la journée, où des milliers de policiers et gendarmes n’ont cessé de harceler les  pour faire monter la tension, tout en laissant commettre des dégradations spectaculaires. Des images que le régime Macron croit utiles pour tenter de briser le soutien très majoritaire de l’opinion publique aux gilets jaunes. Les micro trottoirs réalisés par les reporters des chaines de télé sur l’avenue parisienne témoignaient pourtant de sentiments bien différents des passants qui avait bien du mal à s’indigner des dégradations commises sur le Fouquet’s, ce restaurant où s’affiche le gotha de l’oligarchie capitaliste, là où Sarkozy avait célébrer sa victoire contre le peuple de France en 2007, un restaurant de luxe symbole de la guerre de classe menée par la classe capitaliste contre les travailleurs.

    JBC pour www.initiative-communiste.fr

    Le Nombre Jaune : près de 230 000 manifestants

    230 000 manifestants dans les cortèges des gilets jaunes et les manifestations communes auxquelles ils ont participé dans les marches pour le climat. C’est le décompte établi par la page le Nombre Jaune

    Notamment ont été dénombré:

    20 000 manifestants à Toulouse, 10 000 à Bordeaux, 5 000 à strasbourg, …

    A Toulouse, la  a une nouvelle fois été impressionnante. Malgré une repression féroce. De nouveaux d’ailleurs les manifestants témoignent de l’utilisation de nouvelles poudres lacrymogènes, beaucoup plus agressive, y compris pour les manifestants équipés de masques et de lunettes.

    Toulouse

     

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Mettons en application les recommandations préconisées par MOR GLAZ pour un transport maritime plus sûr !!!  (Mor-Glaz-14/03/19)

    Le naufrage du navire « GRANDE AMERICA » suscite plusieurs réaction, nous allons durant ce week-end entendre tout ce que nous entendons depuis des décennies après ce genre d’accident maritime !

    Mais dès la semaine prochaine, tout ceci sera oublié, face à un certain transport maritime qui utilise encore trop souvent  des navires dangereux appartenant à des pseudo-armateurs, des pavillons de complaisance, des sociétés de classification complaisantes, des  assureurs peu regardants, des affréteurs peu scrupuleux, des ports très concurrentiels avec des contrôles des navires banalisés, une Agence Européenne de Sécurité Maritime (AESM) très peu motivée pour remettre de l’ordre dans ce secteur qui permet d’échanger plus de 10 milliards de tonnes de marchandises par an.

    Les Associations MOR GLAZ et Robin des Bois, nous dénonçons depuis des décennies (en y apportant des solutions) toutes les dérives du transport maritime citées plus haut qui sont l’aboutissement de ces naufrages, très nombreux partout sur les océans (un navire sombre tous les trois jours, mais,, pas, chez nous).

    Cette benne à ordures flottante, transportait nos déchets, ils vont nous revenir et polluer la mer, l’association MOR GLAZ dénonce depuis longtemps un transport maritime pas assez contrôlé.

    Durant ce week-end, nous allons être les observateurs de la dérive de cette pollution, pour finir comme il y a 40 ans avec les moyens qui seront les pelles et les râteaux. les experts vont nous expliquer, que le risque zéro n’excite pas, en évitant de dénoncer une certaine réalité du transport maritime trop souvent obscure. Imaginons un seul instant un porte-conteneurs transportant six fois plus de conteneurs avec la même opacité sur les marchandises transportées, car ne soyons pas dupe, nous ne connaitrons jamais la composition du chargement du « GRANDE AMERICA ».

    L’Association MOR GLAZ par ce naufrage est triste pour la mer, la faune et la flore. Cette fois encore la mer est agressée et polluée par nos déchets que nous sommes incapables de traiter et que nous exportons vers d’autres pays sur des navires en mauvais états.

    Pour l’Association MOR GLAZ        Le Président Jean-Paul HELLEQUIN

    source: http://morglaz.org/

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Éducation. « Une réforme hautement toxique » (LT.fr -14/03/19-19h16)Le comité d’accueil organisé, ce jeudi, devant les grilles de la cité scolaire Jean-Moulin, à Châteaulin, où la rectrice d’académie était présente.

    Une poignée de manifestants, issus de syndicats de l’éducation, du corps professoral du lycée Jean-Marie-Le Bris de Douarnenez, de l’UDB et quelques Gilets jaunes, ont profité de la venue de la rectrice d’académie au lycée Jean-Moulin, à Châteaulin, ce jeudi, pour rappeler leur opposition à la réforme du baccalauréat portée par Jean-Marie Blanquer. Ils dénoncent la précipitation et le flou entourant cette réforme, ainsi que les suppressions de postes annoncées dès la rentrée prochaine.

    Leur combat a beau ne pas être très suivi dans leur corporation, ils ne comptent pas l’abandonner pour autant. Mobilisés depuis trois mois contre la réforme du baccalauréat portée par le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, les enseignants du lycée Jean-Marie-Le Bris, de Douarnenez, poursuivent la lutte. « 65 % des professeurs principaux de l’établissement ont quitté cette fonction », rappellent Jean-Claude Rio, professeur de SVT et François Betou, professeur d’audiovisuel.

     

    Ce jeudi, les deux collègues étaient présents à Châteaulin, devant les grillages de la cité scolaire Jean-Moulin. La raison de leur présence : la tenue d’une réunion, de 14 h à 17 h, dans l’établissement châteaulinois, entre la rectrice d’académie, Armande Le Pellec-Muller, des chefs d’établissement finistériens et des inspecteurs académiques.

    « Toutes les combinaisons ne seront pas possibles »

    Une occasion toute trouvée de rappeler les raisons de leurs inquiétudes. « Le processus d’orientation nous semble trop précoce, les élèves étant obligés de choisir trois options dès la seconde », estime Jean-Claude Rio. « Jean-Michel Blanquer prétend que cela donnera plus de liberté aux élèves. Mais toutes les combinaisons ne seront pas possibles au sein d’un même établissement ! », poursuit François Betou, craignant qu’en fonction des choix possibles dans tel ou tel établissement, les lycées déjà attractifs le deviennent de plus en plus, au détriment des autres.

    « On va devoir départager les élèves »

    « Certaines options risquent d’être très demandées. D’après une note de l’Éducation nationale, il se pourrait que nous soyons amenés à départager les élèves en fonction de leurs notes pour qu’ils puissent suivre telle ou telle option », abonde Jean-Marc Cléry, professeur de philosophie au lycée Laennec de Pont-l’Abbé et secrétaire régional de la FSU Bretagne. « Nous pensons que cette réforme est hautement toxique », condamne-t-il, la présentant essentiellement comme un prétexte pour surcharger les classes et supprimer des postes.

    "En filière technologique, il y a tout un pan du programme d’histoire qui va disparaître, notamment celui consacré aux mouvements ouvriers du XXe siècle et aux conquêtes sociales."

    Autre motif d’insatisfaction, la refonte des programmes. « C’est de l’improvisation. Cette année, en SVT, on nous demande d’aborder la reproduction avec les 2nde pour les préparer à la 1re alors que ce point n’est pas du tout au programme », affirme Jean-Claude Rio. « Pour ceux qui choisiront les mathématiques en spécialité, ce sera du très costaud. La plupart des professeurs m’ont dit qu’ils n’avaient pas fait ça depuis vingt ans ! », tance Jean-Marc Cléry.

    « Rien de prévu sur le changement climatique en SVT »

    Les lycées généraux ne sont pas les seuls à craindre ce que leur réservent les futurs programmes. François Daroux (CGT), professeur de français-histoire-géographie au lycée professionnel technologique Chaptal, à Quimper, déplore la réduction de six heures à quatre heures trente hebdomadaires pour l’enseignement de sa matière, et les lacunes qui risquent d’en découler en termes de culture générale. « Il y a tout un pan du programme d’histoire qui va disparaître, notamment celui consacré aux mouvements ouvriers du XXe siècle et aux conquêtes sociales », raille le professeur. « En SVT, rien n’est prévu à propos du changement climatique », note Jean-Claude Rio.

    Quant à la plateforme Parcoursup, « source de stress supplémentaire pour les lycéens, nombreux à être restés sur le carreau l’an passé », d’après François Betou, elle ne suscite pas plus d’enthousiasme auprès des personnes réunies ce jeudi à Châteaulin. Au sein de ce « comité d’accueil » posté à l’entrée du lycée, on relevait aussi deux militants de l’UDB, venus interpeller la rectrice sur le manque de moyens alloués aux filières bilingues, ainsi que quelques Gilets jaunes « inquiets pour l’avenir de la jeunesse ». Mais, à 14 h 30, Armande Le Pellec-Muller n’avait toujours pas croisé le chemin des manifestants, contrairement aux inspecteurs d’académie et chefs d’établissement convoqués ce jeudi.

    Dimitri L'HOURS

     source: https://www.letelegramme.fr/
    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Sous le titre évocateur Deficiencies, Le GWPF a mis en ligne un article du  professeur Ray Bates qui démontre les faiblesses scientifiques du rapport du GIEC d’octobre 2018 sur les conséquences d’un réchauffement de 1,5°C (versus 2°C), dit rapport SR1.5. Le site climato-realistes.fe nous propose ci-dessous une traduction.


    Ce document est une critique factuelle de certaines conclusions centrales du récent rapport spécial sur le réchauffement de la planète de 1,5 ° C (SR1.5) publié par le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.

    L’auteur est le professeur Ray Bates,  un éminent scientifique justifiant d’ une longue expérience internationale dans la recherche sur le climat au MIT,  à la NASA et comme professeur de météorologie à l’Institut Niels Bohr de Copenhague et à l’University College de Dublin.


    Le rapport postule que les aspects essentiels de la science climatique étant établis, ce qui importe aujourd’hui est la nécessaire réponse politique à donner aux questions éthiques de développement durable, d’éradication de la pauvreté et de réduction des inégalités.

    Le rapport appelle à des changements radicaux dans l’économie mondiale pour atteindre « zéro émission de carbone » d’ici le milieu du siècle. Étant donné les changements extrêmement coûteux et extrêmement disruptifs que cette action entraînerait, la rigueur du dossier scientifique sous-jacent devrait être irréprochable. Certains aspects centraux du rapport RS 1.5 sont examinés ici afin de déterminer si le rapport présente un niveau de rigueur scientifique à la mesure de l’ampleur du plan d’action prescrit; notre conclusion est que ce n’est pas le cas.

    Pour l’élaboration du SR1.5, les trois groupes de travail du GIEC ont été fusionnés pour produire un rapport généraliste qui n’est pas centré sur une analyse purement scientifique.

    Dans la cinquième rapport d’évaluation, la déclaration centrale du groupe de travail n°1 était la suivante

     » Il est extrêmement probable que plus de la moitié de l’augmentation de la température moyenne observée à la surface de la planète entre 1951 et 2010 est due à l’augmentation de la concentrations des gaz à effet de serre due aux activités humaines et à l’ensemble des autres forçages anthropiques. »

    Cette déclaration n’attribuait donc pas nécessairement tout le réchauffement observé après 1950 aux effets anthropiques, pas plus que le réchauffement substantiel du début du 20ème siècle (1910-1945). Contrairement à prudence, le SR1.5 attribue tout le réchauffement climatique observé depuis la fin du 19ème siècle aux activités humaines (voir Figure 1). Cette divergence majeure avec le cinquième rapport d’évaluation n’est  pas rigoureusement justifiée..

    L’expression « éléments de preuve » très utilisée par le GIEC traduit la reconnaissance implicite qu’il existe dans la science du climat des notions qui ne sont pas connues avec certitude et qui peut-être ne le seront jamais. On sait avec certitude que les concentrations de dioxyde de carbone et d’autres gaz à effet de serre  qui emprisonnent le rayonnement thermique infrarouge dans l’atmosphère augmentent sous l’effet des activités humaines. En contrepartie, il est également établi que le gaz à effet de serre dominant dans l’atmosphère est la vapeur d’eau d’origine naturelle, qui est beaucoup plus abondante que les gaz à l’état de traces. Lorsque l’air monte et se refroidit, la vapeur d’eau qu’il contient se condense en nuages, ce qui influe de manière importante sur les propriétés de l’effet de serre de l’atmosphère. Quantifier les effets radiatifs des nuages ​​avec précision dépasse toutefois les capacités de la science du climat actuelle. Tant que cela restera le cas, la modélisation de la réaction du système climatique à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre demeurera entachée d’incertitudes.

    Les faiblesses scientifiques du rapport du GIEC sur les conséquences d’un réchauffement de 1,5°C (climato-realistes.fr-25/12/18)

    Si l’on examine les observations des températures moyennes de surface ( Global Mean Surface Temperature , GMST) antérieures à 1960, on voit qu’il ne s’agit d’un réchauffement accéléré. Par exemple, les relevés de GMST de trois centres de données pour la période 1850-2017 sont illustrés à la figure 3. On peut constater qu’un refroidissement global a eu lieu au cours de la période 1945-1970. Avant cela, entre 1910 et 1945, il y a eu une période de réchauffement climatique important. Ce réchauffement du début du XXe siècle a eu lieu avant que les GES anthropiques aient une influence majeure. Antérieurement, il y avait une autre période de refroidissement multi décennale. La figure 3 montre clairement l’existence d’une variabilité naturelle des températures moyennes de surface substantielle indépendante des émissions de GES.

    Le fait que le rapport SR1.5 ne présente que les données la figure 2 sur l’évolution observée des températures moyennes de surface dans son résumé à l’intention des décideurs montre de façon évidente que ce rapport n’est pas scientifiquement impartial.

    Évolution de la température atmosphérique observée par satellite

    L’accélération marquée du réchauffement de la surface au cours des dernières années, suggérée par les figures 1 et 2, n’apparaît pas dans les mesures par satellite des températures de la basse troposphère (à quelques kilomètres du sol), un exemple de ceci est montré à la figure 4.

    En fait, les températures des satellites, bien que mettant en évidence une tendance au réchauffement de 0,13 ° C par décennie sur l’ensemble de la période d’observation 1979-2018, ne montrent que très peu de réchauffement depuis l’année 2000.  Scafetta et al. ont effectué une analyse statistique dans laquelle ils neutralisent dans les températures relevées par satellite pour la période 2000-2016 le signal El Niño ne laissant subsister pour cette période, qu’une tendance au réchauffement résiduelle  de l’ordre de 0,04° C par décennie .

    Le rapport SR1.5 n’analyse pas la tendance des température observées par satellite et n’aborde pas la raison pour laquelle elles diffèrent si nettement des températures moyennes de surface. Il s’agit là d’un grave lacune, car il existe de bonnes raisons de croire que les températures des satellites sont des indicateurs plus fiables du taux de réchauffement de la planète que températures moyennes de surface ; les mesures de température par satellites ont une couverture presque globale, tandis que les mesures de température de surface sont rares et irrégulièrement réparties.

    Outre la question de la couverture, les températures des satellites ont l’avantage supplémentaire de ne pas être influencées par les îlots de chaleur urbaine et les effets de changement d’utilisation des sols. L’urbanisation entraîne actuellement des changements rapides de température dans de nombreuses villes du monde par rapport aux zones rurales environnantes. Des recherches récentes comparant les tendances de la température en zones urbaines et rurales sur différents continents ont montré que les effets des îlots de chaleur urbaine avaient déjà été sous-estimés et que la chaleur relative de la période chaude du milieu du XXe siècle dans les stations d’observation rurales était comparable à celle de la récente période chaude.

    Ce résultat est cohérent avec les récentes conclusions indépendantes concernant la température globale de la surface de la mer .

    Observations sur le réchauffement des océans

    Les graphiques de température des figures 1 à 4 ne distinguent pas entre les composantes terrestres et océaniques. La figure 5 montre un exemple de courbe où ces composantes sont séparées. En examinant la période 1900-1980 (aucun commentaire ne sera fait ici sur la période creuse de données de 1850-1900), on voit que les températures de surface terrestre et maritime (SST) ont augmenté et diminué au même rythme sur plusieurs décennies. A partir de 1980, une forte divergence apparaît, la température des terres augmentant beaucoup plus rapidement que les températures de surface maritimes. Si l’on ne tient pas compte des effets d’îlot de chaleur urbaine et des modifications dans l’utilisation des sols mentionnés ci-dessus, les températures terrestres au cours de cette période semblent présenter un signal induit par les gaz à effet de serre qui a dépassé de beaucoup les limites de la variabilité naturelle.

    Une telle assertion ne peut être faite avec le même degré de confiance en ce qui concerne les températures à la surface de la mer (SST). Les données brutes de température de surface de la mer pour la période 2000-2014 (avant le début du récent El Niño) font apparaître que celles-ci n’était que de 0,36°C supérieure à celles de la période 1936-1950. À la lumière du graphique complet couvrant le période 1850–2018, on constate que ce faible réchauffement de la SST, bien que cohérent avec le réchauffement induit par les gaz à effet de serre avec une faible sensibilité climatique, sans ambiguïtés ne dépasse pas les limites de la variabilité naturelle.

    Récemment, les résultats d’une étude approfondie sur les données océanographiques réalisée par le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme  (ECMWF) ont été publiés. Cette étude consistait à récupérer plus de deux millions de mesures par jour de données de surface et à les importer dans le plus récent système d’assimilation de données. Les résultats du contenu calorifique de la couche supérieure de la mer (300 m supérieurs) pour la période 1900–2010 sont présentés à la figure 6. Cette figure montre que le contenu calorifique des couche supérieure de la  mer dans la période 1935-  1955 étaient  supérieurs à celui de la période 2000-2010. Ces résultats suggèrent clairement la possibilité que la variabilité naturelle de la SST globale soit supérieure à celle estimée précédemment.

    Ces résultats ne sont pas mentionnés dans le rapport SR1.5, bien que le très important article de  Laloyaux et al. ait été accepté pour publication bien avant la date limite pour son inclusion dans le SR1.5.

    Éléments de preuve connexes : modélisation

    Comme indiqué ci-dessus (cf.figure 2)  le rapport SR1.5 utilise l’accord entre l’évolution des températures modélisées et des températures observées au cours de la période 1960-2017, comme preuve que le réchauffement observé au cours de cette période est entièrement induit par les GES.

    Cependant, deux publications  très importantes depuis le cinquième rapport d’évaluation (dont aucun n’est mentionné dans la question SR1.5) permettent de remettre sérieusement en cause le raisonnement ci-dessus. Il s’agit des publications suivantes :

    • « Les scientifiques du climat ouvrent leurs boîtes noires pour investigation», par Paul Voosen
    • «L’art et la science du réglage des modèles climatiques», par Hourdin et al.7

    Ces publications soulignent que des modifications relativement minimes apportées aux paramètres représentatifs des processus physiques se situant à une échelle inférieure à celle des modèles globaux du climat peuvent entraîner des changements importants dans le taux de réchauffement induits par une augmentation des GES. L’article de Voosen donne un exemple dans lequel la modification d’un paramètre (mal déterminé) contrôlant la vitesse à laquelle l’air frais se mélange aux nuages ​​a augmenté la sensibilité climatique du dit modèle la faisant passer de 3,5 à 7°C.

    L’article de Hourdin et al. montre clairement que la pratique des modélisateurs consistent à ajuster leurs modèles de manière empirique afin de reproduire le réchauffement observé au XXe siècle, tout en donnant à la sensibilité climatique à l’équilibre une valeur qui se situe dans «la plage acceptable attendue». Il est en outre bien connu qu’il n’existe pas un réglage unique qui donne un résultat particulier souhaité.

    Les réglages qui ont permis aux modèles de reproduire avec succès le réchauffement de la fin du 20e siècle ne leur ont pas permis de reproduire le réchauffement marqué du début du 20e siècle ni le récent ralentissement du réchauffement troposphérique. Des exemples de modèles déficients montrés par la figure 7 pour la SST (Sea surface temperature), à la figure 8 pour le GMST (Global Mean Surface Temperature), et à la figure 9 pour les températures troposphériques.

    L’article de Hourdin et al.  mentionné ci-dessus résulte d’un atelier de l’OMM (Organisation météorologique mondiale) sur le réglage des modèles. Ses quatorze auteurs représentent un large spectre de modélisateurs internationaux. Le document souligne que la stratégie de réglage utilisée dans les modèles dont les projections climatiques ont été utilisées dans le cinquième rapport d’évaluation du (et à nouveau dans le SR1.5) ne faisait pas partie de la documentation requise par le GIEC. Les auteurs évoquent explicitement un « manque de transparence ».

    Il est clair que la concordance (comme dans la figure 2) entre le réchauffement observé au cours d’une période donnée et le réchauffement estimé par un modèle qui a été ajusté pour s’accorder avec les observations de cette période ne constitue pas une preuve que le réchauffement observé est induit par les GES.

    Quelques estimations indépendantes récentes de la sensibilité au climat

    Comme mentionné ci-dessus, la sensibilité climatique à l’équilibre (ECS) est le réchauffement éventuel qui aurait lieu si la teneur en dioxyde de carbone de l’atmosphère était supposément doublée puis stabilisée. L’ECS est la métrique la plus importante en climatologie. C’est un indicateur de la quantité de réchauffement produite par toute augmentation réelle de CO2.

    La vraie valeur de l’ECS est inconnue. Le GIEC indique que sa valeur est probablement comprise entre 1,5 et 4,5 ° C, aucune meilleure estimation n’étant possible en raison d’un « manque d’accord entre les sources de données ». Cette fourchette, basée principalement sur les résultats de modèles climatiques globaux, reste inchangée par rapport à celle donnée dans le Premier rapport d’évaluation du GIEC en 1990. Compte tenu de nos connaissances actuelles en matière de réglage empirique des modèles climatiques pour obtenir les résultats souhaités, il est clair que les estimations de l’ECS à partir de ces modèles ne doivent pas être considérés comme représentant un résultat de la physique de base.

    Une méthode indépendante d’estimation de l’ECS consiste à utiliser un modèle simple de bilan énergétique global, associé à l’observation des valeurs moyennes globales du forçage radiatif, de l’absorption de chaleur par les océans et du changement de température sur une période de base et une période finale. Un exemple récent de cette méthode, cité dans le rapport SR1.5 est fourni par l’étude récente de Lewis et Curry. Ils ont trouvé une valeur ECS de 1,5 ° C avec une plage d’incertitude estimée de (1,05 à 2,45) °C. Cependant, bien que SR1.5 ait fait référence à cette étude, elle n’a pas été jugée suffisamment probante pour réviser la limite inférieure de la plage estimée du GIEC dans son rapport cinquième rapport AR5.

    Des éléments de preuve distincts indiquant que la valeur de l’ECS se situe en dessous de la limite inférieure de la plage estimée du GIEC proviennent d’études qui utilisent des observations satellitaires récentes du coefficient de réponse radiative de la Terre (modification du rayonnement sortant du haut de l’atmosphère en réponse à une unité de température de surface) en conjonction avec des modèles de bilan énergétique à deux zones (tropicale / extratropicale). On trouvera des exemples dans les articles de Lindzen et Choi21 et Bates ; le document de Bates utilise des estimations observationnelles du coefficient de réponse radiative tropicale à ondes longues tropicales de Lindzen et Choi et du plus récent article de Mauritsen et Stevens. Les études de Bates suggèrent une valeur pour l’ECS d’environ 1 ° C ou même moins. Le rapport SR1.5 ne fait référence à aucune de ces études.

    Il y a pourtant de bonnes raisons pour lesquelles ces études auraient dû être acceptées comme fournissant une source de données valable. En premier lieu, les insuffisances qu’ils soulignent dans la représentation par les modèles de circulation générale du coefficient de la réponse radiative de la Terre aux ondes tropicales sont très marquées, comme le montre la figure 10.

    Cette figure montre clairement à quel point les modèles de circulation générale sous-estiment sérieusement la réponse radiative de la Terre aux ondes longues aux variations de température de surface sous les tropiques. Les modèles à deux zones indiquent qu’une telle sous-estimation conduit à une surestimation substantielle de l’ECS. En second lieu, la faible sensibilité au climat indiquée par les modèles de bilan énergétique à deux zones est cohérente avec les observations observationnelles récentes selon lesquelles les températures mondiales actuelles (GMST et SST) sont à peine plus chaudes qu’elles ne l’ont été au milieu du siècle dernier.

    Conclusions

    Le rapport SR1.5 constitue un bond en avant dans l’alarmisme climatique par rapport aux rapports précédents du GIEC, et notamment par rapport à la cinquième évaluation. Aucune justification rigoureuse de ce bond en avant n’a été fournie.

    En réalité, depuis le cinquième rapport d’évaluation, de nombreuses preuves ont été accumulées, suggérant que le réchauffement de la planète constituait davantage une menace à long terme qu’une urgence planétaire immédiate. Ces preuves consistent principalement en des résultats d’observation suggérant une plus faible sensibilité au climat (c’est-à-dire un réchauffement moindre en réponse à une augmentation donnée des concentrations de gaz à effet de serre) et des résultats indiquant une plus grande contribution de la variabilité naturelle à l’explication des tendances observées de la température mondiale. Le GIEC n’a pas transmis ces preuves aux décideurs politiques dans son rapport SR1.5.

    Le rapport n’a pas non plus transmis aux décideurs politiques des informations très importantes publiées par les modélisateurs du climat depuis le dernier rapport d’évaluation du GIEC concernant le réglage empirique des modèles climatiques en vue d’atteindre les résultats souhaités. L’incapacité des rapports antérieurs du GIEC à documenter les procédures de réglage des modèles a été décrite par ces modélisateurs comme un «manque de transparence». Les projections du réchauffement futur publiées par le GIEC dépendent entièrement de la fiabilité de ces modèles.

    Compte tenu de ces lacunes, le rapport du RS1.5 ne mérite pas d’être considéré par les décideurs comme un document scientifiquement rigoureux. Il existe de nombreuses preuves scientifiques récentes, non mentionnées dans le rapport, appuyant une stratégie d’atténuation plus réfléchie que les mesures extrêmes proposées dans le rapport.

    Dans le même temps, les objectifs louables évoqués dans le rapport, tels que le développement durable, l’élimination de la pauvreté et la réduction des inégalités, devraient être poursuivis indépendamment et ne devraient pas dépendre d’une science du climat qui n’est pas encore établie.

    Professeur Ray Bates

    source: https://www.climato-realistes.fr/

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • « L’urgence climatique est un leurre », par François Gervais (climato-realistes.fr-21/12/18)Après « L’innocence du carbone » (Albin Michel 2013), François Gervais vient de sortir un nouvel essai : « L’urgence climatique est un leurre » (publié aux Editions de l'Artilleur).

    Ce livre fait la synthèse d’un certain nombre de travaux scientifiques internationaux récents qui montrent que des mécanismes naturels sont à l’oeuvre pour expliquer les variations climatiques. On retrouve notamment des cycles de 60 ans dans l’évolution des principaux indicateurs du climat (températures mondiales, élévation du niveau de la mer, étendue des banquises).


    Il explique d’autre part pourquoi l’accroissement de 0,03 à 0,04 % du CO2 dans l’air depuis le début de l’ère industrielle profite grandement à la biomasse et aux récoltes. A ce titre, le bénéfice pour l’humanité est d’ores et déjà énorme. Par ailleurs, François Gervais utilise les mesures récentes pour montrer que la fraction de réchauffement liée aux activités humaines est noyée dans la variabilité naturelle. Un phénomène attesté par l’évolution imperceptible de sa signature dans l’infrarouge.

    François Gervais est professeur émérite de l’université François Rabelais de Tours, physicien, examinateur du rapport AR5 du GIEC entre 2011 et 2012 et spécialiste de la science des matériaux. Il a à son actif 288 publications, dont 7 livres et 236 articles parus dans des revues internationales à comité de lecture.

    Ci-dessous deux vidéos dans lesquelles François Gervais commente son dernier essai : la première avec Solidarité et Progrès, la deuxième avec Sud-Radio.

     

    source: https://www.climato-realistes.fr/

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Partager via Gmail Yahoo!

    votre commentaire
  • Finistère. Des pisseurs involontaires de glyphosate lancent l’alerte (OF.fr-13/03/19-6h54)Les pisseurs involontaires de glyphosate des Abers – Francis Talec vivant à Lilia, Michel Rolland, vivant au bourg de Plouguerneau, et Nadine Kassis, vivant en ville à Lannilis – lancent l’alerte.

     

    Les résultats sont tombés pour les trente pisseurs involontaires de glyphosate qui s’étaient retrouvés à Pontivy pour effectuer des prélèvements d’urine en présence d’un huissier.

    La norme tolérée de pesticides dans l’eau de boisson est fixée à moins 0,1 ng/ml (nanogramme par millilitre). Parmi les PIG (pisseurs involontaires de glyphosate), deux habitants de Plouguerneau et une habitante de Lannilis découvrent que leur taux est 5 fois plus élevé que la norme.

    « Ces prélèvements ont

    été effectués en hiver. En période des traitements, les résultats peuvent être beaucoup plus significatifs ! Un stage pisserie est organisé dans le sud du Finistère fin avril. Extrêmement volatil, le glyphosate se trouve dans l’air que nous respirons ! Soluble, il est aussi dans l’eau que nous consommons », souligne Nadine Kassis (0,45 ng/ml). Michel Rolland (0,45 ng/ml) s’étonne  : « On mesure le taux de CO2 ou de particules fines dans l’air, mais pas celui des produits chimiques de synthèse. »

    Une plainte individuelle portée collectivement

    « Nous, les pisseurs involontaires de glyphosate des Abers, les PIG-A, nous sommes des lanceurs d’alerte ! Car si une grande partie du glyphosate est éliminée par le corps, il en reste un peu qui va se loger dans le cerveau », ajoute Francis Talec (0,49 ng/ml).

    « Nous allons déposer plainte au tribunal contre des individus, des présidents et des membres de conseil d’administration. Il s’agit de plaintes individuelles portées collectivement par un cabinet d’avocats de Lyon, et instruit par le pôle santé publique à Paris. Souhaitons qu’il y ait un procès unique avec tous les plaignants  », précise Nadine Kassis.

     

    Dans le Finistère, 13 groupes locaux sont déjà constitués : 375 personnes sont d’accord pour être pisseurs. Le protocole est très strict : venir à jeun, remplir un document de consentement. Le coût : compter environ 150 € pour les frais de laboratoire, l’huissier, les avocats.

    source: https://www.ouest-france.fr/

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • Nous continuons avec cette seconde partie – la première est consultable ici – à examiner une sélection (ordonnée chronologiquement) de fake news émises ou relayées par le camp macroniste à propos du mouvement des Gilets jaunes. On y trouvera notamment quelques envolées conspirationnistes Label rouge sur lesquelles les médias dominants ont eu la délicatesse de jeter un voile pudique, quand ils n’ont pas eux-mêmes contribué à les diffuser. 

    Fake news no 7 : Des comptes Twitter liés à la Russie attisent la révolte des Gilets jaunes

    – Qui ? : Différentes sources gouvernementales anonymes, Team Macron (comme nous l’avons vu dans la 1re partie, il s’agit d’un important compte Twitter semi-officiel dédié à la défense de la Macronie ; il a changé de nom en février et s’appelle désormais – de façon aussi pompeuse qu’usurpée – « Team Progressistes. »)

    – Quand ? : 8 décembre 2018

    – Quoi ? : S’appuyant sur une étude de la société de cybersécurité New Knowledge qui a analysé l’activité d’environ 200 comptes Twitter « liés à la Russie », le quotidien britannique The Times affirme que Moscou cherche à amplifier le mouvement des Gilets jaunes sur Internet, notamment en diffusant des photos de manifestants blessés lors d’événements antérieurs. Le même jour, l’agence américaine Bloomberg publie un article similaire, celui-ci basé sur les travaux de l’organisation Alliance for Securing Democracy portant sur 600 comptes Twitter « connus pour leur promotion des positions du Kremlin ». Sans surprise, RT (tout comme son agence de presse vidéo Ruptly) et Sputnik – les Ural Suspects – sont également accusés de manipulation de l’information.

    Plusieurs sources gouvernementales font immédiatement savoir à l’AFP que Paris prend ces allégations très au sérieux. Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères, invité du « Grand Jury » sur LCI/RTL/Le Figaro le 9 décembre, déclare qu’une enquête est en cours. Rattaché à Matignon, le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) est chargé de coordonner les vérifications.

    Dans une interview au Parisien, Mounir Mahjoubi, secrétaire d’État chargé du Numérique, déclare : « Plusieurs nations dans le monde peuvent avoir la volonté d’influencer les démocraties occidentales pour les déstabiliser. Il y a aussi des dizaines de mouvements idéologiques qui n’ont pas de frontières et qui ont aussi tout intérêt à créer la division. La menace est plus grande que la seule Russie. » Moscou, une menace parmi d’autres, mais une menace tout de même. Bienvenue dans le monde paranoïaque de la gentille Macronie assiégée par les méchants du monde entier.

    Les médias ont largement rendu compte de cette énième accusation d’ingérence russe, avec plus ou moins de prudence et un usage souvent très orienté du conditionnel (quand ce mode était utilisé…) : Le Monde, Le Figaro, Le Parisien, L’Obs, Les Échos, Le Point, Le Journal du dimanche, LCI, Europe 1, RFI, RTL, La Croix, Courrier international, etc. Certains, peu nombreux, se sont distingués en apportant un son de cloche plus circonspect – Libération, France 24, BFM-TV –, ils ont fait état d’une autre étude aux conclusions différentes, celle-ci réalisée par le chercheur en cybersécurité Baptiste Robert (Elliot Alderson sur Twitter), qui se fonde sur plus de 250 000 tweets en anglais.

    La Team Macron a évidemment relayé avec gourmandise les « révélations » du Times. De même pour les habituels braillards russophobes au service de l’ordre euro-atlantiste, comme Jean Quatremer (grand pourvoyeur de fake news sur les Gilets jaunes – voir Acrimed) et de Caroline Fourest. Cette dernière a montré une fois encore le rapport très nonchalant qu’elle entretient avec les faits puisqu’elle parle de « centaines de faux profiles [sic] russes créés pour tenter d’amplifier la colère en France » ; or, l’article ne dit ni que l’ensemble des 200 profils sont faux, ni qu’ils ont été créés à l’occasion du mouvement jaune fluo. Que ce soit en 280 caractères, en 300 pages ou en 52 minutes, l’honnêteté la plus élémentaire fuit Mme Fourest.

    Enfin, précisons que le Kremlin a démenti une quelconque implication par la voix de son porte-parole, Dmitri Peskov : « Toute allégation sur une possible participation de la Russie n’est rien d’autre que de la diffamation ».

    – En fait : Après s’être ingéré dans à peu près toutes les élections et tous les référendums qui ont eu lieu ces dernières années dans les pays occidentaux, le machiavélique Poutine a encore frappé… Cette jamesbondisation de la pensée dominante prêterait seulement à rire si elle ne menaçait pas autant la paix dans le monde. C’est pourquoi il faut la combattre inlassablement. Du fait de sa gravité et de son caractère exemplaire, nous allons consacrer à cette fake news conspirationniste plus de place qu’aux onze autres.

    Intéressons-nous tout d’abord aux deux organisations à l’origine des études accusant une nouvelle fois Moscou de déstabiliser une innocente démocratie. La plupart des médias n’en ont strictement rien dit, comme si leur neutralité et leur fiabilité étaient indiscutables.

    New Knowledge est une société de cybersécurité américaine prétendant lutter contre la désinformation. Elle a été fondée en 2015 par Jonathon Morgan, un ancien conseiller du département d’État, et Ryan Fox, qui a passé 15 ans à la NSA et fut analyste spécialisé dans les opérations militaires de cyberdéfense pour l’armée américaine. Des pedigrees si anecdotiques qu’il était assurément inutile d’en informer le public…

    On peut lire sur le site de New Knowledge : « Nous étions la première organisation à l’extérieur [hum…] de la communauté du renseignement des États-Unis à identifier la campagne russe visant à influencer l’élection présidentielle américaine. » Rappelons qu’en dépit des innombrables affirmations du contraire martelées par les soutiens transnationaux de la va-t-en-guerre Hillary Clinton, le dossier du « Russiagate » est toujours dépourvu de preuves probantes : voir cet article d’Aaron Maté publié dans Le Monde diplomatique ou celui-ci de Glenn Greenwald dans The Intercept ; même NBC News commence à se résoudre à admettre l’amère réalité (pour les bouffeurs de Russkoffs).

    S’il n’est nullement démontré que Moscou a manœuvré pour faire élire Donald Trump et a fortiori que celui-ci est « la marionnette de Vladimir Poutine » (au passage, chacun peut constater que la politique des États-Unis à l’égard de la Russie reste hostile…), il est par contre bel et bien établi que New Knowledge a participé à une authentique opération de manipulation de l’opinion, ce qui n’a quasiment pas été relaté dans les médias français. La société est en effet activement impliquée dans un plan complexe visant à favoriser le candidat démocrate – Douglas Jones – lors de l’élection sénatoriale en Alabama qui a eu lieu fin 2017. Ce « projet Birmingham » a été financé par un farouche partisan de Mme Clinton, le milliardaire Reid Hoffman, cofondateur de LinkedIn, via le consortium American Engagement Technologies (AET), à son insu déclarera-t-il une fois l’affaire révélée.

    Un rapport interne de New Knowledge, que le New York Times s’est procuré, contient un aveu on ne peut plus clair : « Nous avons orchestré une opération sophistiquée sous “faux drapeau” qui a instillé l’idée que la campagne de Moore [le candidat républicain] était intensifiée sur les médias sociaux par un réseau de bots russe. » Comme le rapporte trop discrètement Le Monde sur son site Internet, New Knowledge a procédé à « la création de faux comptes Twitter d’apparence russe [qui] se sont abonnés au candidat républicain Roy Moore, ce qui a pu jeter le doute sur d’éventuels liens entre le candidat et la Russie. » On attend que les médias dominants donnent à ces éléments instructifs la même exposition qu’ils ont accordée à l’étude sur la prétendue ingérence russe dans le mouvement des Gilets jaunes.

    Jonathon Morgan a par ailleurs admis que la société qu’il codirige « a bien créé une fausse page Facebook diffusant des publications en faveur du candidat démocrate en Alabama, afin d’étudier la portée réelle d’une telle utilisation de Facebook. » C’était donc une expérience… Voilà une bonne défense à soumettre à tous les bidouilleurs pris la main dans le sac. En tout cas Douglas Jones a remporté l’élection – le 12 décembre 2017 – avec un écart assez modeste : 50 % contre 48,3 % pour Roy Moore, qui était soutenu par Donald Trump. Et, comme le dit Les Échos, « Facebook a annoncé avoir supprimé les comptes de cinq personnes dont Jonathon Morgan pour usage “inauthentique” de la plate-forme. » La Team Macron, Jean Quatremer et Caroline Fourest n’ont pas jugé pertinent de tweeter à ce sujet.

    Passons à l’Alliance for Securing Democracy, qui a produit la seconde étude médiatisée par Bloomberg. Il s’agit d’un lobby néoconservateur sauvagement anti-russe qui affirme bien sûr que Moscou s’ingère partout, manipule à l’envi et s’efforce de saper les mirifiques démocraties occidentales. Dépendant du German Marshall Fund, un think tank transatlantique, l’ASD se dit « bipartisane », et elle réunit en effet les interventionnistes les plus virulents des deux principaux partis états-uniens. Comme le montre bien cet autre article de Glenn Greenwald, on a ici affaire à une composante à part entière de l’appareil de sécurité nationale des États-Unis.

    La composition du comité consultatif de l’Alliance for Securing Democracy est particulièrement édifiante : Michael Chertoff (secrétaire à la sécurité intérieure dans l’administration de George W. Bush), William Kristol (éditorialiste néoconservateur fanatique et défenseur zélé d’Israël), Michael Morell (ancien directeur par intérim de la CIA ayant prôné publiquement des assassinats punitifs de Russes et d’Iraniens), mais aussi les « démocrates » Michael McFaul (ambassadeur des États-Unis en Russie sous Obama), Jacob Sullivan (conseiller à la sécurité nationale du vice-président Joseph Biden et de la campagne Clinton), etc.

    Les médias français auraient-ils dû informer sur la nature de l’ASD ? Poser la question c’est y répondre. Une telle négligence relève d’un aveuglement volontaire ; comme cette organisation dit exactement ce que les journalistes otanisés ont envie d’entendre – en gros et sans beaucoup caricaturer : « les Russes sont méchants » –, il devient inopportun de mentionner qu’il s’agit d’un lobby faucon dont la vocation est littéralement de combattre Vladimir Poutine en lui attribuant les pires desseins. En accordant du crédit à New Knowledge et à l’Alliance for Securing Democracy, les médias dominants alimentent cette paranoïa russophobe qui nous entraîne vers une nouvelle guerre froide encore plus irrationnelle et volatile que la première.

    Par ailleurs, la méthodologie – en grande partie opaque – des deux études est risible : nombre de comptes observés, critères pour qu’ils soient considérés comme « liés à la Russie », etc. Lisons l’article de France 24 déjà mentionné : « Quant aux études qui accréditent la thèse de l’ingérence russe, comme celle du New Knowledge – “une jeune société qui n’a pas encore produit d’étude sérieuse sur le sujet”, estime Baptiste Robert – ou Alliance for securing democracy, elles partent avec un biais de départ : elles monitorent des comptes classés comme russophiles, analysent leurs données, et en concluent que les Russes s’engouffrent dans le mouvement des Gilets jaunes. »

    Puis la journaliste de France 24 cite Olivier Costa, politologue et directeur de recherche au CNRS : « Compte tenu de l’importance de la mobilisation sur les réseaux sociaux autour des Gilets jaunes, les tentatives d’influence russe sur le mouvement constituent une goutte d’eau dans un océan ». Un autre journalisme est possible au sein des médias dominants, la preuve : il existe déjà. 

    Même Nicolas Vanderbiest, bien connu des lecteurs de ce site, écrit sur son blog « qu’en l’état des choses, il est impossible de prouver une ingérence russe sur base des indicateurs à notre disposition ». Et, dans un article du Journal du dimanche publié le 16 décembre, on peut lire ceci : « Selon un cadre des services de renseignement, la DGSE et la DGSI n’ont pour le moment pas réussi à documenter une implication directe des services russes dans la diffusion de fausses informations ou de rumeurs complotistes dans le cadre du mouvement des Gilets jaunes. » Il est également profitable de prendre connaissance de l’interview du spécialiste des stratégies de l’information François-Bernard Huyghe sur Atlantico.

    Par ailleurs, les articles du Times et de Bloomberg parlent surtout d’une influence sur la perception des Gilets jaunes dans le monde anglophone et non en France, ce que les médias hexagonaux n’ont pas toujours correctement signalé. De plus, il est question de Twitter alors que le mouvement repose bien davantage sur l’utilisation de Facebook. Bref, rien ne tient debout dans ce « scoop » conspirationniste relayé goulûment par la Macronie. Quand on veut porter des accusations sur l’ingérence d’une puissance étrangère, ou bien on présente des preuves solides, ou bien on se tait.

    Notons qu’aucun média ou commentateur installé ne s’est interrogé sur la publication simultanée de deux articles concluant à une intoxication russe appuyés sur les travaux de deux entités d’orientation néoconservatrice liées aux services de renseignement et à l’appareil de sécurité nationale des États-Unis. Ils s’interdisent manifestement d’envisager l’hypothèse d’une ingérence américaine dans les affaires françaises. À moins qu’ils ne soient enclins à faire bon accueil à la manipulation de l’opinion publique quand celle-ci sert des objectifs qu’ils approuvent.

    Mais, au fait, qu’en est-il des « vérifications » annoncées par les autorités il y a plus de deux mois ? Le Parisien vient d’interroger à ce sujet Nicolas Lerner, patron de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) : « Où en est l’enquête sur la possible ingérence russe dans la crise des Gilets jaunes ? » Voici sa (non-)réponse : « Certains, en France ou depuis l’étranger, ont indéniablement intérêt à tenter de mettre en difficulté le gouvernement et le chef de l’État à l’occasion du mouvement en amplifiant les “fake news” […] et en propageant des contre-vérités. De telles ingérences ne sont pas acceptables. » Autrement dit : bredouille.

    Fake news no 8 : Le SMIC va augmenter de 100 euros en 2019

    – Qui ? : Emmanuel Macron (président de la République), puis l’ensemble de la macronsphère

    – Quand ? : 10 décembre 2018

    – Quoi ? : Sous la pression des Gilets jaunes et de l’ample soutien dont ils jouissent dans la population, Emmanuel Macron annonce à la télévision une série de mesures pour tenter d’éteindre la révolte. La plus marquante est formulée ainsi : « Le salaire d’un travailleur au SMIC augmentera de 100 euros par mois dès 2019, sans qu’il en coûte un euro de plus pour l’employeur. »

    Dans sa foudroyante munificence, le locataire de l’Élysée octroie d’autres largesses : « Pour [les retraités] qui touchent moins de 2 000 euros par mois, nous annulerons en 2019 la hausse de CSG subie cette année. » Il procède également – comme Nicolas Sarkozy avant lui – à une défiscalisation des heures supplémentaires et fait appel au bon cœur des patrons : « Je demanderai à tous les employeurs qui le peuvent de verser une prime de fin d’année à leurs employés. »

    Les troupes jupitériennes au grand complet claironnent ces éléments, notamment sur le SMIC et la CSG, et la plupart des médias en rendent compte en reprenant sans discernement les termes macroniens, du moins dans un premier temps. Le verbe dominant tonitrue son message de démobilisation : « Gilets jaunes, le président a entendu votre colère et vous a donné satisfaction, maintenant dispersez-vous et tenez-vous tranquilles ! »

    – En fait : La prétendue « augmentation du SMIC de 100 euros » est en fait un avancement des hausses successives de la prime d’activité qui étaient déjà décidées couplé à la revalorisation automatique obligatoire (et rachitique) du salaire minimum effective le 1er janvier comme chaque année.

    L’annonce présidentielle est une manipulation à plusieurs étages, on a ici affaire à un tour de bonimenteur professionnel. Il vaut la peine d’examiner en détail les différents aspects de l’escroquerie :

    (1) la prime d’activité et le SMIC sont deux choses différentes, augmenter une prestation sociale (et en élargir l’assiette) ne saurait constituer une revalorisation du salaire minimum ;

    (2) sur les 90 euros d’augmentation (dans le meilleur des cas) de la prime d’activité appliquée à partir du 5 février 2019, 80 euros étaient déjà prévus – avec des hausses successives étalées entre 2019 et 2021 –, le président ne fait donc qu’accélérer et compiler la mise en œuvre de mesures prises bien avant le mouvement des Gilets jaunes (et annoncées dans le programme du candidat Macron). En réalité, la prime d’activité augmente donc de… 10 euros ;

    (3) tous les « bénéficiaires » du SMIC n’ont pas droit à la prime d’activité, l’éligibilité et le montant dépendent de la situation familiale et des ressources du ménage. Comme on peut le lire ici, « un salarié qui touche le Smic (ou un salaire proche du Smic) peut ne pas avoir droit à la prime d’activité si l’autre membre de son couple touche un salaire plus élevé que le sien » (le plafond est par exemple à 1 787 euros nets par mois pour un célibataire sans enfant et de 3 754 euros pour un couple « biactif » avec deux enfants) ;

    (4) l’obtention de la prime d’activité n’est pas automatique puisqu’il faut en faire la demande, environ 30 % des travailleurs éligibles ne le faisaient pas en 2018 ;

    (5) la prime d’activité, contrairement au SMIC brut, n’est pas soumise aux cotisations sociales, elle n’a donc aucun impact sur le montant des retraites et de l’assurance-chômage ;

    (6) la prime d’activité est payée avec l’argent public, c’est-à-dire par l’ensemble des Français, et non par les entreprises comme c’est le cas du SMIC ;

    (7) la prime d’activité n’est pas un acquis ferme, à l’avenir elle pourrait être supprimée, amendée ou remplacée par une autre disposition moins « avantageuse » ;

    (8) la revalorisation annuelle du SMIC est obligatoire légalement (pour prendre en compte l’inflation). L’augmentation au 1er janvier 2019 de 1,5 % du SMIC brut – qui passe à 1521,22 euros, soit une hausse de 22,75 euros – n’est donc en rien une concession aux Gilets jaunes (de plus, Édouard Philippe avait annoncé dans un premier temps qu’elle serait de 1,8 %) ;

    (9) le Premier ministre avait annoncé antérieurement que le gouvernement n’accorderait pas de « coup de pouce » au SMIC en 2019. Compte tenu de l’ampleur du mouvement social, il aurait pu au moins être décidé de revenir sur cette décision. Cela n’a pas été le cas ;

    (10) le coût des mesurettes reposera sur le peuple et non sur les grandes fortunes, il se traduira notamment par davantage d’austérité et moins de services publics.

    On le voit, parler d’une « augmentation du SMIC de 100 euros » est bien plus qu’un artifice de présentation, c’est une colossale fake news, aggravée par une volonté manifeste de duper les Français, notamment les Gilets jaunes et leurs soutiens. Emmanuel Macron et ses séides ont essayé de faire passer pour une mesure importante et généreuse une hausse de 10 euros (dix euros) de la prime d’activité. Ce genre de méthode révèle le degré de mépris que le pouvoir nourrit à l’égard des classes populaires, qui ne méritent aux yeux des « premiers de cordée » que d’être roulées dans la farine à l’infini.

    Si une entreprise faisait une opération commerciale avec un niveau analogue de tromperie quant au produit vanté, elle serait poursuivie en justice.

    En ce qui concerne l’annulation en 2019 de la hausse de CSG subie en 2018 pour les retraités qui touchent moins de 2 000 euros par mois, il est là aussi particulièrement malhonnête de la ripoliner en faveur puisqu’il ne s’agit que de suspendre temporairement une mesure (injuste) entrée en application le 1er janvier 2018. Si on vous rend ce qu’on vous avait pris la veille, ce n’est pas une gracieuseté. De plus, avec le gel des pensions qui avait été voté moins d’un mois avant le début du mouvement des Gilets jaunes, les retraités concernés ne voient nullement leur situation s’améliorer. Quant à ceux qui touchent plus de 2 000 euros par mois, ils n’ont strictement rien obtenu.

    Emmanuel Macron a une fois encore appliqué son principe cardinal : choyer les riches et pressurer les pauvres (en essayant au passage de les endormir à la façon d’un charlatan de foire).

    Fake news no 9 : Le mouvement des Gilets jaunes n’aurait pas existé sans BFM

    Emmanuel Macron, Richard Ferrand (député LREM, président de l’Assemblée nationale), Team Macron

    – Quand ? : 26 décembre 2018

    – Quoi ? : L’édition du Canard enchaîné du 26 décembre rapporte des propos tenus par Emmanuel Macron à une date et dans un contexte non précisés (mais leur teneur n’a pas fait l’objet d’un démenti) : « Dès le départ, BFM a été le principal organisateur des manifestations. À certains moments, des gilets jaunes y réclamaient ma destitution ou appelaient à l’insurrection, sans jamais être repris par les présentateurs. Il y avait une sorte de connivence malsaine. »

    Le palmipède reproduit ensuite des appréciations similaires formulées par Richard Ferrand : « Lorsqu’il y a 50, 100 ou 200 types qui se regroupent à Montmartre avec un gilet jaune, vous avez l’impression que toute la France est en ébullition parce que cela passe en continu sur BFM ! » La Team Macron se met bien sûr au diapason dans un tweet (le 29 décembre) : « Sans la couverture disproportionnée des chaînes d’infos, on aurait pas eu les #giletsjaunes. Mais pour eux BFM est l’ennemi… Allez comprendre. »

    L’assertion est de poids : le mouvement des Gilets jaunes n’aurait pas pu exister sans BFM-TV, ou du moins il n’aurait pas pu décoller. Et les manifestants sont si bêtes qu’au lien d’exprimer de la gratitude, ils se montrent mécontents du traitement que leur réserve la chaîne d’info en continu. 

    – En fait : Où sont les études permettant d’affirmer que BFM a permis le phénomène des Gilets jaunes ? Inutile de les chercher, elles n’existent pas. C’est du gros doigt mouillé macroniste, de l’auto-intoxication carabinée. Il s’agit surtout d’une inversion de la cause (le mouvement social) et de la conséquence (son traitement médiatique) qu’aucun élément rationnel n’accrédite. Emmanuel Macron et sa cour produisent ainsi une énième explication acrobatique pour tenter d’occulter l’amère réalité (pour eux) : la personne et la politique du président font l’objet d’un rejet authentique et profond dans le peuple français.

    Il est particulièrement raide de la part du pouvoir d’accuser BFM-TV alors que ce média a promu massivement Monsieur Pensez printemps avant (et après) son élection et a grandement contribué à la construction de sa présidentialité. Et dans ce cas il s’agissait bien de propagande médiatique éhontée car le « phénomène Macron » n’a pas précédé sa médiatisation, ce n’était pas un mouvement parti de la base comme celui des Gilets jaunes.

    D’après Le Canard enchaîné, le président voudrait même punir BFM en avançant FranceinfoTV et LCI dans l’ordre des chaînes de la TNT… Ô ingratitude ! Céline Pigalle, directrice de la rédaction de BFM-TV, n’a manifestement pas l’habitude de se retrouver dans le collimateur du pouvoir (cf. Le Parisien) : « On nous critique comme si nous étions la cause de la colère. On n’a pas créé les Gilets jaunes. On ne peut pas reprocher à un messager la teneur de son message ». À vrai dire, si, on le peut, quand le message ou la façon de le présenter n’est pas conforme à la réalité, mais on ne peut reprocher au messager de rendre amplement compte du plus grand mouvement social depuis un demi-siècle en France.

    Certains avaient incriminé les nouveaux algorithmes de Facebook d’avoir permis le développement des Gilets jaunes, Emmanuel Macron a trouvé la véritable cause première (qui ne saurait être la légitime colère du peuple français) : « Dès le départ, BFM a été le principal organisateur des manifestations. » On se demande pourquoi CNews, LCI et FranceinfoTV, qui elles aussi ont multiplié les records d’audience avec la couverture du mouvement, ne semblent pas concernées par la fureur jupitérienne. Mais peut-être ne faut-il plus chercher une quelconque logique dans les élucubrations du forcené de l’Élysée.

    Un peu plus d’un mois après, la fine analyse d’Emmanuel Macron avait évolué, voici les propos que Le Point a rapportés le 1er février (attention, cet entretien est un festival de conspirationnisme et de déclarations à l’emporte-pièce) : « Les gens qui sont surinvestis sur les réseaux sont les deux extrêmes. Et après, ce sont des gens qui achètent des comptes, qui trollent. C’est Russia Today [qui s’appelle RT depuis dix ans], Spoutnik [sic], etc. Regardez, à partir de décembre, les mouvements sur Internet, ce n’est plus BFM qui est en tête, c’est Russia Today. » Ah, donc maintenant le penseur complexe en chef déplore le fait que l’impact de BFM diminue… Et cette confusion mentale provient du cerveau d’un fat qui réclame « une hiérarchie des paroles » et une forte verticalité de la « légitimité ». Prière de rire.

    Fake news no 10 : Des Gilets jaunes ont mis le feu à des voitures devant les locaux du Parisien et des Échos

    – Qui ? : Richard Ferrand, Hugues Renson (député LREM, vice-président de l’Assemblée nationale), Olivia Grégoire (députée LREM), Cédric Villani (député LREM), Jean François Mbaye (député LREM), Anne-Christine Lang (députée LREM)

    – Quand ? : 29 décembre 2018

     – Quoi ? : Dans la soirée, alors que se déroulait l’acte VII du mouvement des Gilets jaunes, huit voitures ont brûlé dans le 15e arrondissement de Paris devant le siège du groupe Les Échos-Le Parisien, propriété de LVMH, c’est-à-dire de Bernard Arnault (1re fortune française). Le bâtiment n’a pas été atteint mais comme des Gilets jaunes s’étaient rassemblés dans la journée devant les sièges de BFM-TV, Europe 1, France Télévisions et Radio France – situés dans le même quartier – pour protester contre le traitement médiatique de la mobilisation, très rapidement des personnalités politiques et médiatiques les accusent de façon plus ou moins explicite d’être à l’origine de l’incendie.

    Les tweets fusent, particulièrement en provenance de la Macronie. Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale et twitto indigné : « S’attaquer à la presse procède de la haine des libertés. À quand des autodafés ? Condamnation totale de ces actes criminels. » Hugues Renson, vice-président du Palais-Bourbon : « Aujourd’hui, ce qui reste de radicalisés se sont mobilisés, non pas pour des convictions, mais pour s’en prendre à la presse de notre pays […] Pitoyable, médiocre et tellement significatif d’une dérive visant à saper notre démocratie ».

    Au moins quatre députés LREM abondent dans le même sens. Olivia Grégoire : « Soutien total aux rédactions @LesEchos @le_Parisien attaqués [sic] aujourd’hui […] Quelle triste journée encore à Paris. Le drapeau européen du siège de Radio France retiré par qq gilets jaunes enragés. A quoi ça nous mène tous ? » Cédric Villani : « Le Parisien libéré, journal fondé par trois résistants, est victime ce soir d’un incendie après une journée émaillée de slogans “journalistes collabos”. » Jean François Mbaye (tweet effacé) : « S’en prendre aux médias et à la presse de notre pays, c’est bâillonner notre propre liberté d’expression. » Anne-Christine Lang (tweet effacé) : « Je ne sais pas si ces gens se rendent compte de ce qu’ils font. Tout mon soutien au @le_Parisien et condamnation totale de ces actes inadmissibles. Il est grand temps que cesse toute complaisance envers les #Giletsjaunes ».

    Bien sûr, le subtil Jean Quatremer devait intervenir : « Un mouvement de beaufs poujadistes et factieux, comme je le répète depuis un mois. On est au cœur maintenant ». Tout comme Raphaël Glucksmann, le « sauveur de la gauche » gonflé à l’hélium médiatique : « Après le blocage de la diffusion de Ouest France, les voitures incendiées devant les locaux du Parisien : qui s’attaque à la liberté de la presse s’en prend à la démocratie. Prendre les journalistes pour cible est devenu une (sale) habitude. Soutien total aux rédactions visées. »

    Bref, les Gilets jaunes sont des criminels, des terroristes, ils veulent faire taire, voire brûler vive notre presse héroïque. Les autodafés ne sont pas loin. Revoilà le registre des séditieux d’ultradroite, de la peste brune, etc. On s’interroge : Bernard-Henri Lévy serait-il le community manager de tous ces comptes Twitter ?…

    – En fait : La réalité n’est pas à la hauteur du récit concocté par les importants qui gazouillent plus vite que leur cyber-ombre. Une voiture en stationnement devant le bâtiment qui héberge le groupe Les Échos-Le Parisien s’est enflammée vers 19 h à cause d’une défaillance technique, son propriétaire a essayé en vain d’éteindre l’incendie lui-même avant de se mettre à l’abri. Le feu s’est propagé à sept véhicules à proximité. Il a été maîtrisé par les pompiers vers 20 h. Les Gilets jaunes n’ont donc strictement rien à voir avec cet accident. Déception dans les rangs macronistes et chez les éditocrates fluophobes…

    Les dominants se sont octroyés un permis de calomnier et de salir à volonté les Gilets jaunes, une façon commode de vomir par métonymie sur les « basses classes » – qu’ils craignent – sans avoir à l’assumer. Ils ne présentent jamais d’excuses et publient même rarement des correctifs après avoir propagé une fausse information sur le mouvement. Richard Ferrand, qui a la fake news dans la peau, devrait être banni de Twitter pendant quelques mois le temps de traiter son addiction à l’erreur et à l’outrance. Il pourrait même faire lui-même la démarche auprès du réseau social tel le joueur compulsif demandant au casino de ne plus l’accepter.

    Fake news no 11 : L’Italie finance les casseurs qui agissent lors des manifestations des Gilets jaunes

    – Qui ? : Marlène Schiappa (secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes)

    – Quand ? : 10 janvier 2019

    – Quoi ? : Après avoir dit sur BFM-TV le 8 janvier que la cagnotte de soutien à Christophe Dettinger était « honteuse » et exprimé le souhait de savoir « qui finance, qui soutient, qui est complice de ces violences graves » (cf. cet autre extrait), Marlène Schiappa est interrogée à ce sujet par Nicolas Demorand et Léa Salamé dans le « Grand entretien » sur France Inter.

    Alors que la plateforme Leetchi a fermé sur pression politique la cagnotte moins de 48 heures après son lancement – la récolte atteignait 130 000 euros –, la secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes renouvelle sa demande que l’identité des donateurs soit révélée aux autorités : « Qui a donné ? Et, par exemple, le fait de savoir si oui ou non, il y a des puissances étrangères qui financent les casseurs et les violences urbaines dans Paris, c’est intéressant, notamment eu égard aux positions de certains responsables italiens. »

    Elle fait ici allusion au soutien public que les deux vice-Premiers ministres italiens, Luigi Di Maio, dirigeant du Mouvement 5 Étoiles, et Matteo Salvini, leader de la Ligue, ont exprimé à l’égard des Gilets jaunes.

    – En fait : Marlène Schiappa n’a pas le début du commencement de la moindre preuve concernant une participation de Rome à la cagnotte mais se permet néanmoins de faire de lourdes insinuations. C’est une attitude typiquement conspirationniste. Moins on a d’éléments factuels à avancer, plus il faut que les sous-entendus soient fracassants. On remarque que cela ne semble pas déranger Nicolas Demorand et Léa Salamé, qui n’ont demandé à Mme Schiappa aucun éclaircissement. Le complotisme autorisé n’a pas de comptes à rendre et il est dispensé de rationalité.

    Suggérer que l’Italie pourrait financer « les casseurs et les violences urbaines dans Paris » en contribuant à une cagnotte en ligne destinée à payer les frais de justice de Christophe Dettinger est à la fois outrecuidant et inconséquent au moment où le pouvoir français appuie ouvertement une tentative de coup d’État au Venezuela. Le deux poids, deux mesures et l’hypocrisie sont plus que des pratiques occasionnelles pour la Macronie, il s’agit d’un credo.

    À propos de Christophe Dettinger, rappelons ces paroles mémorables de l’ancien disciple de Paul Ricœur (source) : « Le boxeur, la vidéo qu’il fait avant de se rendre, il a été briefé par un avocat d’extrême gauche. Ça se voit ! Le type, il n’a pas les mots d’un Gitan. Il n’a pas les mots d’un boxeur gitan. » Les bonnes âmes médiatiques n’y ont vu aucune trace de conspirationnisme ou de racisme.

    Fake news no 12 : Les forces de l’ordre ne sont responsables d’aucun mort pendant le mouvement des Gilets jaunes

    – Qui ? : Emmanuel Macron

    – Quand ? : 28 janvier 2019

    – Quoi ? : Lors d’une conférence de presse au Caire avec son homologue Abdel Fattah Al-Sissi, Emmanuel Macron est interrogé par un journaliste égyptien sur le respect des droits humains en France par temps de Gilets jaunes. Dans sa réponse, le président déclare : « je déplore que onze de nos concitoyens français aient perdu la vie durant cette crise. Je note qu’ils ont tous perdu la vie, bien souvent en raison de la bêtise humaine [on note ici un gros effort d’empathie], mais que aucun d’entre eux, aucun, n’a été la victime des forces de l’ordre. Aucun [notons les trois occurrences d’« aucun »]. Je le dis bien parce que compte tenu de la nature de cette crise, de ce que la France vit depuis plusieurs semaines, c’est inédit. Et je veux ici rendre hommage au professionnalisme des forces de l’ordre dans ce contexte. »

    Pour prendre la juste mesure de ce « professionnalisme », consulter par exemple le site du collectif contre les violences d’État Désarmons-les ! et le compte Twitter du journaliste David Dufresne. On note d’ailleurs qu’Emmanuel Macron, à cette occasion comme à toutes les autres, n’a pas eu un mot pour les centaines de blessés graves, les mutilés à vie (vingt yeux et cinq mains en moins…). 

    – En fait : Le travail détaillé de CheckNews sur le site de Libération expose les circonstances des différents accidents mortels qui ont eu lieu au cours du mouvement des Gilets jaunes. Le journaliste de cette utile rubrique de fact-checking corrige le président en montrant qu’il n’y a pas que des citoyens français parmi les victimes ; il mentionne un Belge mort dans un accident de voiture mais se trompe en attribuant la nationalité française à une autre personne décédée, celle-là même qui fait que la déclaration du locataire de l’Élysée contient une fausse nouvelle particulièrement révoltante.

    Marseille, rue des Feuillants, près de la Canebière. Samedi 1er décembre, vers 17 h 30. Zineb Redouane, une Algérienne de 80 ans (avec le statut de résidente), est chez elle, son appartement se situant au quatrième étage. En bas de son immeuble, les « forces de l’ordre » répriment violemment une manifestation qui rassemble Gilets jaunes, CGT et Collectif du 5 novembre. Comme d’habitude, le gaz lacrymogène est répandu en abondance, à tel point que Mme Redouane décide de fermer les volets pour se protéger de la fumée. À peine apparaît-elle à la fenêtre qu’elle reçoit une grenade lacrymogène en plein visage.

    Le procureur de la République de Marseille, Xavier Tarabeux, confirmera plus tard (voir l’article de La Provence – classé dans la rubrique « Faits divers-Justice »…) : « On a retrouvé chez elle des plots de grenades ». Contactée par CheckNews, la préfecture déclarera que « la grenade en cause est une lacrymogène MP7, qui libère après explosion sept capsules actives de 10 grammes de gaz ».

    Voici ce que dit Nadja, une voisine qui a été la première à entrer dans l’appartement de Mme Redouane (témoignage recueilli par Libération) : « Quand je suis arrivée, elle sortait de la salle de bains une serviette en sang sur la mâchoire. Elle criait : “Ils m’ont visée, ils m’ont visée !” L’appartement était rempli d’une fumée noire. Elle m’a raconté que deux policiers en tenue se trouvaient sur le trottoir d’en face de la Canebière et lui ont tiré dessus. » Adla, une autre voisine venue voir ce qui se passait, déclare pour sa part : « Le sang coulait beaucoup, elle était blessée au visage ».

    Mme Redouane a pu parler à deux de ses enfants au téléphone, Milfet et Sami. Selon la première, sa mère lui a dit : « il m’a visée, un policier m’a visée ». Et le second confirme : « ma mère en refermant les volets de sa fenêtre pour éviter les fumées, a croisé le regard d’un CRS positionné en face de son immeuble. Celui-ci l’a immédiatement mise en joue et a tiré une grenade avec son fusil, il l’a atteinte en plein visage. »

    Mme Redouane sera ensuite emmenée consciente à l’hôpital par les pompiers. Le lendemain, il est décidé qu’elle doit subir une intervention chirurgicale à la mâchoire. Elle décède après trois heures d’opération. D’après le procureur de la République de Marseille (cf. Franceinfo), elle est morte « d’un choc opératoire », c’est-à-dire d’« un arrêt cardiaque sur la table d’opération ». 

    Le pouvoir peut bien invoqué son âge, une « santé fragile », mais un facteur ne saurait être relativisé ou écarté : l’opération fatale a eu lieu uniquement parce que Zineb Redouane a reçu une grenade lacrymogène en plein visage. Et donc, contrairement à ce qu’affirme avec assurance Emmanuel Macron, les forces de l’ordre sont bien responsables de la mort d’une personne dans le cadre du mouvement des Gilets jaunes. Les différents maillons de la chaîne hiérarchique en répondront-ils un jour ? On pense notamment au ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, qui ment comme un arracheur d’yeux.

    Il y a quelque chose de pourri au royaume de l’anti-conspiratio-nisme officiel 

    Synthétisons les délires macronistes à propos des Gilets jaunes : il s’agit d’un mouvement de factieux néonazis incendiaires dont le mouvement est orchestré en sous-main par Stephen (dit Steve) Bannon, Vladimir Poutine et le gouvernement italien. La pensée complexe, ça décoiffe. Précisons de nouveau que notre examen n’est pas exhaustif, nous n’avons pas traité par exemple des immondes accusations d’antisémitisme répandues sur l’ensemble des Gilets jaunes à l’occasion de « l’affaire Finkielkraut ».

    Entendons-nous bien. Il est indéniable que des infox et des théories du complot ont circulé dans certains cercles jaune fluo, mais encore faudrait-il en établir clairement l’ampleur et la gravité, et expliquer en quoi cela devrait affecter tant soit peu la légitimité des revendications politiques, sociales et économiques du mouvement. En effet, même si absolument tous les Gilets jaunes étaient conspirationnistes, on ne voit pas quelle serait l’implication quant à la contestation de la répartition très inégalitaire des richesses, de l’austérité à perte de vue ou de la destruction des services publics.

    Les médias dominants ont maintes fois condamné les Gilets jaunes pour les fausses informations diffusées sur les réseaux sociaux, ils en ont proposé des compilations (quelques exemples : BFM-TV, France Inter, Le Parisien, TF1, CNews, RTL), en occultant presque systématiquement leurs pendants macronistes. Pourtant, si on prétend s’intéresser avec honnêteté et rigueur aux phénomènes des fake news et du conspirationnisme – qui ne sont pas récents –, il convient de se pencher aussi et peut-être même en priorité à l’abondante production du pouvoir.

    Certes il n’est pas raisonnable d’affirmer que la tuerie de Strasbourg du 11 décembre est l’œuvre des services de renseignement français, mais est-il moins grave et irrationnel d’asséner ad nauseam que Moscou s’ingère partout, multiplie les manipulations sournoises et représente une terrible menace pour l’Occident ? De même, les théories alternatives sur le 11 Septembre n’ont fait aucune victime, on ne peut pas en dire autant de l’assertion selon laquelle Saddam Hussein possédait des armes de destruction massive… On souhaiterait que les chasseurs de « conspis » et autres fact-checkeurs patentés fassent preuve d’un plus grand discernement et surtout s’abstiennent de pratiquer un deux poids, deux mesures favorable aux puissants.

    Conspiracy Watch, le vaisseau amiral de l’anti-conspirationnisme officiel en France, a abondamment publié sur les fake news et théories du complot circulant parmi les Gilets jaunes (voir l’analyse publiée ici de l’étude menée avec la bien mal nommée Fondation Jean-Jaurès), participant activement à l’entreprise de dénigrement du mouvement. Mais « L’Observatoire du conspirationnisme » – le seul, le bon, donc… – n’a consacré aucun article aux douze cas d’origine macroniste que nous avons examinés. Aucun. Il suffit de voir ce que donne une requête « gilets jaunes » dans le moteur de recherche interne du site. Manifestement les infox et le complotisme indiffèrent Rudy Reichstadt (le fondateur et principal auteur de Conspiracy Watch) lorsqu’ils viennent du pouvoir.

    Les « oublis » de ce soi-disant observatoire en disent long sur l’état d’esprit de l’initiative, dont l’arrière-pensée politique prend de beaucoup le pas sur les prétentions scientifiques. M. Reichstadt bénéficie d’une promotion institutionnelle et médiatique considérable (cf. l’article du Monde diplomatique qui lui est consacré). Son combat étant fort utile à l’establishment, une telle officialisation n’est pas surprenante.

    Il est par contre regrettable qu’une partie du milieu rationaliste français (défenseurs de la méthode scientifique, zététiciens et autres débunkers) ait adoubé Rudy Reichstadt, par exemple en lui permettant de figurer parmi les auteurs d’un ouvrage collectif – coordonné notamment par l’excellent Nicolas Gauvrit – intitulé Des têtes bien faites : défense de l’esprit critique (PUF, 2019). Le sociologue Gérald Bronner, qui a assuré la direction scientifique de ce livre et se trouve également parmi les contributeurs, considère que Conspiracy Watch est « indispensable » (sur sa page Facebook, le 10 décembre 2018). Indispensable à qui exactement ? est-on tenté de demander.

    On attend avec impatience des études sur la perméabilité de la petite et grande bourgeoisies à certaines théories du complot (en particulier sur la Russie), la spécificité de leurs biais intellectuels et la faible dilection des « classes éduquées » à l’égard de la démocratie. À ce sujet, on a pu constater que les médias dominants se sont abstenus de rendre compte d’une étude importante exposée dans le New York Times le 23 mai 2018 : « Les centristes sont les plus hostiles à la démocratie, pas les extrémistes » (voir la traduction proposée par Les Crises). Difficile de ne pas reconnaître le macronisme sous les traits de ce « centrisme totalitaire ».

    La haine du peuple et de la démocratie qui s’exprime dans la réaction des élites au mouvement des Gilets jaunes est symptomatique. Celui-ci est aussi un utile révélateur, il fait sortir du bois les principaux adversaires des « basses classes » – ou du moins leurs porte-parole –, c’est-à-dire de la souveraineté populaire. On perçoit mieux où se situent les diverses troupes qui luttent contre le progrès social et politique. Le discours sur les fake news et le conspirationnisme témoigne rarement d’un réel souci de la vérité, c’est avant tout une façon de discréditer et salir les dominés pour neutraliser leur colère, leurs aspirations. Nous pensons l’avoir montré en mettant en évidence, à travers l’examen de douze exemples, l’occultation quasi totale des turpitudes intellectuelles et morales du pouvoir.

    Pour sortir de la « post-vérité », il faut commencer par en finir avec le verbe trompeur des possédants.

    Laurent Dauré, 

    source: https://www.les-crises.fr/

    Partager via Gmail Yahoo!

    votre commentaire