• « Rouvrir à notre peuple la perspective du changement social et politique » – Entretien avec Georges Gastaud (IC.fr-13/09/21)

    Fadi Kassem et Georges Gastaud – comité central du PRCF 12 septembre 2021

    A l’issue de sa session du 12 septembre 2021, le Comité Central du PRCF a accédé à la proposition de Georges Gastaud d’élire Fadi Kassem comme seul secrétaire national du PRCF. Fadi Kassem a chaleureusement remercié Georges Gastaud pour ses 17 ans passés bénévolement à la tête du secrétariat national et pour l’immense travail accompli permettant au PRCF de dessiner concrètement une alternative rouge et tricolore susceptible de fédérer les luttes populaires. Il a aussi demandé à Georges de rester à ses côtés secrétaire national adjoint jusqu’à la prochaine conférence nationale tout en assurant la direction politique d’Initiative communiste. La présente entrevue est donc la dernière de Georges Gastaud en tant que secrétaire national en titre.

    INITIATIVE COMMUNISTE – Comment se présente selon toi la situation internationale et quelles perspectives de lutte s’offrent-elles aux communistes fidèles au marxisme-léninisme ?

    GEORGES GASTAUD : D’un côté, l’impérialisme, et son secteur le plus agressif, qui n’est autre que le bloc euro-atlantique surarmé que dirige Washington, prépare ouvertement un « conflit de haute intensité » avec la Russie et avec la Chine, que Biden, après Trump, présente comme le « rival stratégique » des Etats-Unis. D’où le battage permanent antichinois et antirusse constamment « agrémenté » d’un anticommunisme et d’un antisoviétisme particulièrement rances et sentant le « réchauffé ». D’où aussi une gigantesque course aux armements que dénoncent fort peu, hélas, non seulement le mouvement syndical français dans son ensemble, mais la « gauche » établie et l'« eurocommunisme » institutionnel, alors que la militarisation de l’économie, la fascisation institutionnelle et l’austérité contre les masses ne sont qu’un seul et même processus réactionnaire. 

    D’un autre côté, ce battage inquiétant n’est pas signe de force et de confiance en l’avenir pour les forces encore dominantes. Les faucons étatsuniens savent que le temps travaille contre eux, qu’une part croissante de la jeunesse populaire du monde, y compris aux Etats-Unis, a compris que le capitalisme-impérialisme mène l’humanité et la planète à la mort, qu’il est impossible d’asservir éternellement, fût-ce au moyen d’un consumérisme irresponsable, la majorité de l’humanité. Les va-t-en-guerre yanquis et leurs suiveurs européens constatent aussi que, malgré tous leurs efforts de sabotage et de dénigrement, Cuba socialiste et le Venezuela bolivarien tiennent bon, que les partis communistes dirigent à nouveau d’immenses forces populaires de l’Inde au Chili sans négliger la Grèce et le Portugal. Les chefs de file de l’impérialisme voient aussi, comme les tenants de la Françafrique néocoloniale, qu’aucune force impériale, si surarmée soit-elle, ne tient bien longtemps le terrain quand les peuples décident d’en finir avec ce que Robespierre appelait les « missionnaires armés ». Il n’est que de voir que l’Etat raciste israélien ne parvient toujours pas à mater Gaza, que l’impérialisme euro-atlantique a été viré de Syrie principalement par l’Armée nationale syrienne de conscription, et que même si personne de sensé ne peut se réjouir de la victoire des talibans, ces anciens poulains de la CIA dans sa sale guerre contre l’Armée rouge, l’Invincible Armada US essuie revers sur déroute partout où elle prétend jouer les « libératrices » sur fond de trafic de drogue et de corruption. 

    Quelles leçons tirer de tout cela ?

    La première, c’est que la contre-révolution des années 1980-1990 qui a détruit la première expérience socialiste de l’histoire, ne peut durablement empêcher que notre époque soit ou redevienne, de plus en plus, celle du passage révolutionnaire du capitalisme-impérialisme à un socialisme-communisme de nouvelle génération. 

    La seconde, c’est que cette lutte ne sera pas menée par les renégats du marxisme-léninisme qui, sous couvert d’eurocommunisme, de « perestroïka » gorbatchévienne, d' »Etats-Unis socialistes d’Europe » et autres fadaises rosâtres embellissant la dictature capitaliste. Cette lutte sera menée à la victoire finale par ceux qui auront su reconstruire le Mouvement communiste international, et pourquoi pas le jour venu, une Nouvelle Internationale Communiste, en restant fidèles à la classe des travailleurs salariés et en prenant appui sur une analyse marxiste-léniniste actualisée du monde contemporain. Il se pourrait même, si nous tous, militants et partis franchement communistes d’Europe, savons bien travailler, que la chasse aux sorcières lancée par l’UE contre les communistes fidèles à la faucille et au marteau ne se retourne contre ses initiateurs. A nous de faire vivre offensivement de cent façons cet emblème ouvrier et paysan que l’UE anticommuniste et belliciste fardée de rose par les renégats du communisme a eu l’imprudence de prétendre criminaliser !

    La troisième leçon, c’est qu’à notre époque où le capitalisme-impérialisme prend une allure de plus en plus fascisante, voire « exterministe » (en entendant par là le fait qu’à notre époque, le maintien des rapports de production et de l’idéologie capitalistes deviennent incompatibles, non seulement avec le développement, mais avec la survie même de l’humanité), le mot d’ordre de Fidel et du Che « le socialisme ou mourir ! » est de plus en plus approprié et fédérateur. Pas seulement au sens que des révolutionnaires doivent savoir risquer cette vie qu’ils aiment pour défendre leur idéal émancipateur, mais au sens que, si l’humanité ne parvient pas à renverser à temps le capitalisme et à construire le socialisme-communisme au XXIème siècle, celui-ci pourrait bien sonner le glas de notre espèce, voire de la vie sur Terre. Cette haute signification anti-exterministe, donc anticapitaliste et anti-impérialiste du combat communiste moderne doit donc irriguer nos luttes pour la paix, pour l’environnement, pour le développement d’une culture véritablement humaniste et progressiste, pour la souveraineté des nations et pour leur fraternelle coopération. C’est pourquoi d’ailleurs Fidel n’a jamais séparé les deux mots d’ordre « Socialismo o morir ! » et « Patria o muerte ! « , tant il est clair que c’est un seul et même ennemi, le capitalisme-impérialisme, qui mène l’humanité vers des catastrophes globales et qui désosse au quotidien les peuples et les nations souveraines, à commencer par la nôtre ! C’est ce que notre Jaurès résumait en déclarant que « l’émancipation nationale forme le socle de l’émancipation sociale ». 

    INITIATIVE COMMUNISTE – Face à la politique sanitaire macroniste, comment unir le mouvement populaire et fédérer la contre-offensive sociale et démocratique ?

    GEORGES GASTAUD : Dès le 12 juillet, date de la déclaration Macron annonçant l’instauration du « passe », le PRCF a condamné cette politique pseudo-sanitaire qui, à défaut d’offrir aux Français une politique de soin et une politique vaccinale cohérentes, a surtout cherché à restreindre leurs libertés, à les conditionner au flicage informatique et à les diviser en fonction de leurs opinions sur les vaccins. Depuis lors, les militants du PRCF vont aux manifs en y diffusant le tract de leur organisation. Il ne s’agit ni de snober ce mouvement, ni de l’abandonner à l’extrême droite complotiste, il s’agit d’apporter les explications et les solutions rassembleuses de notre organisation. Il faut en effet dénoncer le piège que nous a tendu Macron, et dans lequel beaucoup sont tombés tête première, de nous diviser en vaccinés et non vaccinés. En effet, à l’heure actuelle encore, si toutes les personnes susceptibles d’être vaccinées voulaient l’être, la France ne disposerait pas des doses nécessaires pour le faire ! Si l’on y réfléchit trois secondes, cela montre à quel point la stigmatisation des soignants qui refusent d’être vaccinés est une « ruse de guerre » politicienne, comme serait du reste un positionnement anti-vaccinal simpliste qui, émanant de communistes traditionnellement amis du progrès scientifique, ne pourrait qu’aggraver le confusionnisme politico-sanitaire. La position que défend le PRCF et qu’il propose à l’ensemble du mouvement progressiste peut seule, en réalité, éviter la fracture du mouvement social et jeter les bases d’un rassemblement des forces syndicales et progressistes.

     Nous exigeons d’abord des moyens massifs pour l’hôpital et pour le soin, et dans cet esprit nous trouvons scandaleux que nombre de directions du mouvement populaire continuent de TAIRE à leurs adhérents que, depuis 2011, l’UE a sommé plus de SOIXANTE FOIS la France de « diminuer ses dépenses de santé » !

    Nous exigeons par ailleurs que le français mette à la disposition des citoyens, quoi qu’en pense la sacro-sainte UE, l’ensemble des vaccins mondialement disponibles : anglais, américains, mais aussi franco-autrichiens, chinois, cubains et russes, sachant que Poutine avait même proposé à Macron de disposer du vaccin russe sans brevet et que c’est Macron, pour complaire à l’UE et au sacro-saint « monde anglo-saxon », qui a refusé l’offre amicale des Russes. Ainsi, tous les Français pourraient-ils réellement choisir le vaccin de leur choix, ce qui augmenterait le nombre de personnes volontairement vaccinées sans que soient forcés de se vacciner sous peine de licenciement les citoyens qui ne souhaitent pas l’être, du moins avec des vaccins à ARN. De la sorte, le libre choix de chacun – qui ne se réduit certes pas au fameux « libre-arbitre » philosophiquement creux des « libertariens » – serait respecté pour tous et tous ensemble nous pourrions alors repartir ENSEMBLE à l’offensive pour reconstruire la Sécu, la médecine de ville et le système hospitalier, nationaliser Sanofi, casser l’effarante interpénétration de la haute fonction publique d’Etat et des monopoles capitalistes de la pharmacie. 

    En outre, nous ne devons absolument pas nous cantonner à la lutte contre ce que d’aucuns appellent improprement la « dictature sanitaire ». S’il y a fascisation en France, ce n’est pas seulement, ni même principalement sur le terrain sanitaire, lequel n’est en outre qu’un prétexte MENSONGER à cette fascisation. Rappelons qu’il y a eu quatorze lois liberticides successives en 13 ans, sous Sarkozy, Hollande, Macron, que l’état d’urgence a été gravé dans le marbre de la loi, que la vidéo-surveillance est d’ores et déjà généralisée en France ainsi que le flicage de l’internet, que neuf milliardaires possèdent la quasi-totalité des journaux, que les pires bavures policières sont presque toujours couvertes, que des ministres en exercice ont cautionné des manifs de flics en uniforme à deux pas de l’Assemblée nationale, et qu’au printemps, Valeurs actuelles n’a cessé de publier des tribunes de hauts gradés appelant à un coup d’Etat militaire! C’est donc bien contre l’ensemble de la politique de fascisation qu’il faut se rebeller à temps, pas seulement contre ce « passe sanitaire » que nous, PRCF, avons condamné les premiers le 12 juillet dernier.

    Et pour cela, nous, militants franchement communistes du PRCF, devons porter haut et fort la proposition stratégique de notre commission luttes: dans toutes les AG syndicales, associatives, politiques, etc., portons l’idée d’une immense unitaire de combat à Paris, avec les syndicalistes de lutte de toutes les organisation syndicales dignes de ce nom, les gilets jaunes, les militants politiques progressistes, pour dire non à TOUTES les contre-réformes (hôpital 2022, contre-réforme du lycée, Parcoursup, casse des statuts publics et du Code du travail, destruction des retraites par répartition, dépeçage en douce de la Sécu, casse des indemnités chômage…), à TOUTES les régressions démocratiques, à TOUTES les euro-privatisations (SNCF, EDF, Aéroports, Poste…), à TOUTES les délocalisations et fusions industrielles (Renault, PSA, Alsthom…). Au rebours du « dialogue social » bidon cher à Berger, au-delà des manifs « saute-moutons » qui ne cessent de segmenter et d’épuiser le mouvement populaire (les luttes catégorielles sont un point de départ obligé, mais on ne peut que perdre quand on y va séparément et successivement au lieu de saisir chaque lutte pour construire le « tous ensemble en même temps »?), une telle manif de combat aurait l’autorité nécessaire pour faire germer partout dans le pays cette idée simple, conforme à toute l’histoire sociale de la France: « les capitalistes cassent notre pays et nos acquis ? Bloquons leurs profits ! »

    De plus en plus d’ailleurs, des militants syndicaux de classe se dressent dans le pays contre les orientations de défaite, de compromission et d’accompagnement de la casse. De plus en plus, nombre de syndicalistes de classe, par ex. à EDF ou à la SNCF, ont compris que, sans dédouaner en rien Macron et le MEDEF qui collaborent à la casse du pays et qui l’impulsent sans pitié, l’état-major continental de l’oligarchie est de plus en plus concentré à Bruxelles et à Berlin, l’oligarchie « française » y déléguant en permanence ses Pierre Moscovici, Michel Barnier et autre Xavier Breton. En réalité, un sprint final est engagé entre les euro-dislocateurs, euro-privatiseurs, euro-fascisateurs de la France et tous ceux qui, à partir des luttes populaires et en s’adressant à tous les patriotes républicains, veulent faire vivre l’idéal d’une République sociale, fraternelle et souveraine en marche révolutionnaire vers le socialisme !

    INITIATIVE COMMUNISTE – A l’approche des présidentielles et des législatives, comment rouvrir à notre peuple la perspective du changement social et politique ?

    GEORGES GASTAUD : Se servant de l’énorme manœuvre de diversion et de division qu’il a lancée le 12 juillet pour scinder le mouvement populaire sur fond de passe sanitaire, Macron prépare sa réélection en faisant monter face à lui l’extrême droite, qu’elle soit représentée par Le Pen, par Zemmour, par Philippot, par Dupont-Aignan ou par le « républicain » niçois Ciotti. Bien entendu, les Xavier Bertrand et autre Pécresse (qui promeut le tout-anglais à Paris et déclare le français « langue déclinante ») sont en réserve du « bloc bourgeois » pour le cas où Macron, le poulain n°1 de l’oligarchie, trébucherait avant le printemps. Tel est le « vrai duo/faux duel » que le PRCF dénonce depuis des mois. Et pour cause, il ne faut pas oublier que les Hidalgo, Montebourg et autre Roussel ont appelé à voter Macron en mai 2017 en présentant ce chef de file de la libéral-fascisation comme un rempart à l’extrême droite ! Sur le fond, on ne peut que constater que « la gauche » institutionnelle est incapable de présenter une alternative crédible. Ne parlons pas d’Hidalgo et Montebourg, ces deux étoiles de la social-bobocratie qui n’ont jamais rien eu d’autre dans leur fonds de commerce que, s’agissant de la mairesse de Paris, une batterie de gadgets pseudo-écolos pour CSP++, et s’agissant du second, qu’une série de slogans creux (bien entendu, en anglais!) pour raviver EN PAROLES le « made in France ». Surtout, il est triste de constater que Jean-Luc Mélenchon, qui avait obtenu le soutien critique du PRCF tant qu’il fut capable a minima de porter le mot d’ordre « l’UE on la change ou on la quitte », contourne ce sujet, s’adresse désormais plus à la gauche écolo-bobo de Jadot qu’à l’électorat ouvrier. Après avoir demandé à discuter avec le PRCF au printemps dernier, JLM a finalement renoncé à ce qui aurait pu paraître trop compromettant aux militantes « euro-constructives » et aseptisées Autain et Aubry. Quant à Fabien Roussel, quel boa constrictor n’est-il par prêt à faire avaler à ses militants « identitaires », un jour courtisant une manif antirépublicaine en uniforme, un autre déléguant aux préfets le soin de trier les sans-papiers, une autre fois refusant le mot nationalisation ou félicitant ces-grandes-fortunes-qui-ont-tant-apporté-au-pays; et, toujours, pour ménager le Parti de la Gauche Européenne dont le PCF est l’enseigne francisée, refusant ne serait-ce que d’engager le débat sur le Frexit progressiste grossièrement assimilé à l’ « isolement de la France ». A cela, Georges Marchais répondait déjà en riant, il y a quelques décennies, que la France avait commercé avec le monde entier bien avant le Traité de Maëstricht et qu’elle n’en continuerait que mieux à le faire quand elle serait sortie du carcan euro-atlantique de l’UE maastrichtienne ! 

    Dans ces conditions, nous faisons tout notre possible avec notre jeune secrétaire national Fadi Kassem, syndicaliste enseignant, diplômé de Sciences politiques et agrégé de l’Université, pour promouvoir les fondamentaux de notre ligne franchement communiste et 100% républicaine, antifasciste et anti-Maastricht :

    • pour la reconstruction d’un vrai, d’un grand parti communiste allié à un grand mouvement syndical de classe remettant le monde du travail au coeur de la vie nationale ;
    • pour le Frexit progressiste, pour la nationalisation des secteurs-clés de l’économie, pour un bond en avant des conditions de vie des couches populaires et moyennes et pour la réduction drastique des inégalités, pour la coopération internationale tous azimuts, pour la paix mondiale et la sortie de l’OTAN, pour une démocratie sociale offensive débouchant sur la transformation révolutionnaire de notre pays.

    C’est dans cet esprit que, à l’heure de lui passer le flambeau de secrétaire national, avec le plein soutien de notre camarade Léon Landini, je soutiens la campagne rouge et tricolore menée par mon camarade et ami Fadi Kassem tout en appuyant sa courageuse pré-candidature pour 2022. Certes, le PRCF est une organisation de taille encore modeste et il est universellement censuré, sans parler de tous ceux qui, se réclamant hypocritement du mouvement ouvrier, ne cessent de le dénigrer et de lui tirer dans le dos : mais toute cette hostilité, pour démesurée qu’elle soit, est aussi le signe que le Pôle est porteur d’une cohérence programmatique sans équivalent dans le pays. Cette cohérence, c’est celle d’une politique centrée sur le monde du travail, soucieuse du syndicalisme de classe, éclairée par le marxisme-léninisme, articulée aux luttes du Mouvement communiste international, porteuse à la fois de renaissance de la France et de fraternité entre tous les peuples épris d’égalité.

    INITIATIVE COMMUNISTE – Comment vois-tu le développement du PRCF et, plus globalement, le travail de reconstruction d’un vrai parti communiste en France ?

    GEORGES GASTAUD : Avec mes camarades du PRCF, les anciens issus des grands combats du passé, les Léon, Hermine, Geo, Pierre, Jean-Pierre, Henriette, Jeanne, Simone, Bernard Guillaumin, Michelle, Roger, Eugène, Georges Cabaret, Maria, Bernard Parquet, sans oublier notre cher Henri Alleg qui fut membre de notre comité de parrainage, avec les camarades expérimentés venus de la classe ouvrière rouge comme Bernard, le typo de Vénissieux, José, l’ouvrier du bâtiment du Boulonnais, Jo, l’électricien d’Albi, Jean-Claude, le roulant de Lens, Jean-Pierre, l’ouvrier peintre d’Eleu, Désiré, le tréfileur et prêtre-ouvrier lensois, avec tous les copains qui ont tenu et qui tiennent encore à bout de bras le travail quotidien ingrat d’une orga disposant d’un mensuel politique, d’une revue théorique, d’un site renouvelé chaque jour, avec les Vincent, Benoît, Daniel, Annette, Madeleine, Jany, Diane, Anna, Jean-François, Rémi, Gilda, etc., sans compter les potes des Alpes-Maritimes et ceux du bassin minier lensois avec qui j’ai fait et ferai encore tant de « terrain », et surtout avec la jeune génération combative et dévouée des Fadi, Damien, Gilliatt, Manon, Clément, Pauline, Jérémy, Rachida, Thomas, Sylvain, Léo, Yannick, Tristan, etc., l’amalgame se fait et la transition générationnelle entre les jeunes et les vieux est en bonne voie, d’autant que les jeunes des JRCF sont déjà une aile marchante du Pôle. Henri Alleg disait peu avant sa mort « si le PRCF n’existait pas, il faudrait l’inventer ». Il existe bel et bien, camarades, il a tenu bon contre vents et marée, il s’est renouvelé et il faut d’urgence le renforcer ; car si le PRCF en appelle à tous, pas seulement à lui-même, pour reconstruire le vrai, le grand parti de combat qui nous manque pour stopper les régressions et lancer la contre-offensive, ce qui est certain c’est qu’un tel parti ne se refera pas sans le PRCF et contre le PRCF.

    D’ores et déjà, notre organisation – par-delà les défauts qui sont surtout liés à son manque de moyens – assume au jour le jour avec honneur depuis des années le traçage d’une ligne franchement communiste pour le pays; elle travaille à organiser les militants communistes département par département, elle se tourne principalement vers les entreprises et, à l’occasion des présidentielles, elle a l’audace tranquille, parce qu’il le faut et que nul ne le fera si elle ne s’y « colle » pas, de porter crânement son programme rouge et tricolore, d’avancer, seule sur la place, le Frexit progressiste, antifasciste et internationaliste et de faire connaître ses militants d’avenir en bravant les envieux et les ricaneurs pense-petit.  La bonne attitude n’est pas alors de « compter les points » comme si on jouait au tiercé en pariant ou pas sur une organisation : car une telle attitude confortable, et pour tout dire, politicienne, n’est pas digne d’un communiste, c’est-à-dire, comme disait Marx, d’un « matérialiste pratique ».

    La bonne attitude, l’attitude courageuse est d’aider, d’aider franchement, et pourquoi pas, de rejoindre, une organisation qui fait objectivement le plus, avec un désintéressement attesté par des dizaines d’années de lutte à contre-courant d’abord dans le PCF, puis en dehors quand la dénaturation social-démocrate de ce parti, l’ainsi-dite « mutation » portée par Hue et parachevée par Buffet et Laurent, s’est avérée incurable, pour ORGANISER la renaissance communiste, pas seulement pour en parler à l’infini ou pour jouer les « think tanks » pseudo-communistes.  Car étant donné la révolte qui gronde dans le pays et l’état de dislocation, virtuellement violente, où il de plonger tête baissée, vraiment, l’heure n’est plus, je le répète, à s’interroger comme Soeur Anne, l’heure est à s’engager, à « sauter le pas ». C’est pourquoi à l’heure de passer le flambeau au camarade Fadi, mon appel s’adresse prioritairement aux travailleurs qui veulent devenir communistes, aux jeunes intellectuels révolutionnaires, aux militants du syndicalisme de classe qui ont compris qu’ils ne triompheront pas sans reconstituer, et pas dans cent ni dans dix ans, cet outil de classe incontournable : un VRAI PARTI COMMUNISTE pour notre pays et sa classe ouvrière.

     

    source: https://www.initiative-communiste.fr/

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