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Scaër. Yoann Daniel de retour de Calais témoigne (OF 15/03/2016)
Yoann Daniel accompagnait le premier camion de la collecte de vêtements pour les migrants de Calais. Rentré, il a témoigné, jeudi, de son passage dans la jungle.
Trois questions à...Yoann Daniel, bénévole.
Comment s'est effectué le déchargement à l'Auberge des migrants ?
Parti de Tours, où je travaille, j'ai rejoint Mathieu et le camion à 7 h le samedi matin, à l'Auberge des Migrants, qui est en fait un énorme entrepôt de stockage, pour les migrants. Il y avait 182 bénévoles ce jour-là, essentiellement des Anglais. On a attendu notre tour pour décharger dans les halls de tri. C'est une machine de tri et de solidarité humaine impressionnante, avec des bénévoles très rodés pour cet exercice. Ils étaient cependant impressionnés par la venue d'un gros camion rempli en provenance du Centre-Bretagne et d'une petite bourgade de 5 400 habitants.
Avez-vous pu cependant entrer dans la fameuse jungle ?
Nous sommes tombés dans un moment assez difficile, là-bas, puisque toute la jungle était bouclée par les CRS. Il y avait le déménagement de la partie sud. J'ai réussi à y entrer grâce à des amis, malgré les trois murs de barbelés. C'est difficile à décrire ce que j'ai vu là-bas. Je ne pensais pas que l'on pouvait vivre dans de telles conditions, dans le froid et la pluie, sous des tentes. Ils sont 6 000 répartis dans 6 ha. Malgré tout, on a réussi à rentrer illégalement. On est agressé par l'odeur de plastique brûlé qui règne sous les tentes, ils n'ont pas grand-chose à brûler pour se chauffer, il faisait moins 1C°Parfois, les personnes balancent par-dessus les barbelés des chaises oudes vieux meubles, pour le chauffage. Même si cette situation de cohabitation à Calais est difficile, les gens veulent les aider. Les bénévoles nous ont dit que sans collectes, les migrants ne pourront pas continuer à survivre. Beaucoup veulent absolument aller en Angleterre, d'autres sont résignés à vivre en France. Partout, ils nous ont dit, qu'ils n'ont plus rien à perdre. Ils ont tous des récits de morts : « on est partis à 75, on est plus que 15... »
Une autre collecte est -elle envisagée ?
Il faut des moyens pour acheminer un camion. De toute manière, il faut continuer à les aider.
« Ensemble, construisons la vigoureuse contre-offensive des travailleurs et du camp progressiste ! Appel du Comité Central du PRCF (IC.FR-14/03/2016)Billet Rouge-Hauts de France ou France d’en haut ? Par Floréal (IC.fr- 15/03/2016) »
Tags : Yoann daniel, calais, réfugiés
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