• Une déclaration de la Libre Pensée

    A propos de sa Manifestation nationale laïque du 5 décembre 2015 (15H – Place de la République à Paris )

    « L’union ne peut naître de la confusion »
    Jean Jaurès

     

    Début janvier 2015, la Fédération nationale de la Libre Pensée a lancé un appel pour la tenue d’une manifestation nationale laïque « Pour l’abrogation de la loi Debré », à l’occasion du 110e anniversaire de la promulgation de la loi du 9 décembre 1905, dite de Séparation des Églises et de l’État.

    Au vu de la place, désormais incontournable, de la Fédération nationale de la Libre Pensée, il est tout à fait normal que cette initiative suscite, ici ou là, des commentaires et des crispations. Certains en sont même à faire des lettres ouvertes à la Libre Pensée, en omettant de lui envoyer, ce qui n’est pas le meilleur moyen pour qu’elles arrivent à leur destinataire.

    D’autres tentent, c’est leur nature, de monter des opérations de diversion qui, telle une variété de cactus, ne fleurit qu’une seule fois. Ainsi va le monde, en somme….

      La Libre Pensée s’est adressée et s’adresse encore à l’ensemble du mouvement laïque

    Cette manifestation est à l’initiative de la Fédération nationale de la Libre Pensée et elle est convoquée, à l’occasion du 110e anniversaire de la loi de 1905, pour « l’abrogation de la loi Debré ».

    La Libre Pensée, parce qu’elle a trop connu cela dans le passé et qu’elle sait que cela relève de la quadrature du cercle, se refuse à « négocier » un appel commun des associations laïques qui se termine toujours par un texte affadi, parce que basé sur le plus petit dénominateur commun. De plus, la dispersion actuelle du mouvement laïque conduit à la cohabitation d’associations ayant une véritable réalité et d’autres qui relèvent le plus souvent d ‘une fiction associative.

    Dans ces conditions, tenter de vouloir mettre tout le monde d’accord relève plus d’une gageure et d’une aventure qui rappelle le radeau de la Méduse que d’une véritable mobilisation laïque.

    La Libre Pensée considère donc plus efficace de demander à toutes les associations laïques (grandes ou petites), à tous les syndicats, à toutes les obédiences maçonniques qui le souhaitent, à tous les partis et organisations politiques qui le veulent, de participer à la manifestation du 5 décembre 2015 sous la forme et sous les mots d’ordre qui ont leur faveur.

    Personne n’aura donc à se renier, à imposer aux autres un point de vue contraire à leurs idées ou à accepter des positions qui ne sont pas les siennes. Et tous pourront participer ensemble à cette manifestation nationale laïque. Il ne saurait y avoir de démarche plus unitaire que celle entreprise par la Fédération nationale de la Libre Pensée.

    Elle a d’ores et déjà sollicité des rencontres avec les obédiences maçonniques : Grand Orient de France, Droit Humain, Grande Loge Féminine de France, Grande Loge Mixte de France, Grande Loge Mixte Universelle.

    La Fédération nationale de la Libre Pensée est ouverte, dans ce cadre précis ainsi défini, à toute rencontre pour faciliter les convergences possibles pour assurer le succès de la manifestation laïque du 5 décembre 2015 à 15H place de la République à Paris.

    Elle se propose de réunir à Paris, le mardi 3 novembre 2015 à 19H, les organisations qui souhaitent participer à la manifestation du 5 décembre 2015 afin de mettre au point les modalités pratiques de la manifestation. Il est évident, qu’ayant pris cette initiative, la Fédération nationale de la Libre Pensée conduira le cortège sur les grands boulevards parisiens.

    Comme il est de tradition aussi, pour respecter l’indépendance des associations, les partis et organisations politiques pourront manifester en queue de cortège.

     

    Paris, le 10 août 2015
    source: fnlp.fr
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  • Selon un récent sondage, 79% des Grecs sont contre l’acceptation du 3e mémorandum et 74% considèrent que cette acceptation viole le résultat du référendum.sondage grece oxi memorandum tsipras

    Entre l’Euro et l’Union Européenne du Capital et son peuple, Tsipras comme l’ensemble des tenants de l’impossible « réforme de l’UE », de « l’autre euro » et de « il faut sauver l’euro qui protège » choisit l’euro et le renforcement de la dictature du capital. Comme ces amis du Parti de la Gauche Européenne qui refusent de s’engager pour changer vraiment et sérieusement le système. Pourtant, chacun peut voir que le système capitaliste exploite l’homme et la nature pour le profit d’une petite oligarchie, utilisant pour mener ses guerres contre les peuples utilisent ses armes de destructions massives des conquètes sociales et démocratique : l’UE et l’Euro.

    Pour une alternative de gauche, il faut briser les chaînes de l’Union Européenne

    Mais pourquoi devrions nous avoir peur, à gauche, de sortir de l’UE et de l’Euro ? Pourtant, sortir de l’UE et de l’euro, sortir de l’OTAN, par la porte de gauche, celle confiant le pouvoir au peuple, c’est bel et bien impulser la dynamique révolutionnaire de changement du système, pour établir le pouvoir réellement démocratique de la classe des travailleurs et chasser celui de la classe des exploiteurs et des profiteurs.

    Et alors que la majorité des ouvriers et employés est contre la construction européenne, au nom de quoi faudrait il renoncer à faire avancer l’idée que tous ensemble on peut changer le système pour un monde meilleur mais qu’il faudrait rester prisonnier dans le carcan de l’UE, dans cette prison des peuples qu’est l’euro ? De fait, aucune projet d’alternative populaire n’est possible sans remettre en cause le cadre, cadre qui prend concrètement la forme de l’UE et de l’euro comme vient de le démontrer de manière éclatante la crise grecque. Le refus par certain se prétendant de gauche de la sortie de l’UE et de l’euro est un cruel révélateur de leur soumission plus ou moins inconsciente à l’ordre politique établi. Ce sont d’ailleurs bien les même qui pour une large partie émarge dans les alliances électorale anti-populaire avec ce parti de droite qu’est le parti socialiste.

    Ca suffit, pour la démocratie, pour la justice, pour le progrès social, pour la solidarité internationaliste, brisons les chaînes de l’Union Européenne ! Sortons de l’UE, de l’euro et de l’OTAN et du Capitalisme ! Pour faire réellement place au peuple, rejoins le PRCF dans la lutte !

    JBC

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    Sondages : notre indécrottable (et si révélatrice) crédulité – lu sur le blog du Yéti

    L’Observatoire des sondages’ traque toutes les manipulations sondagières. 

    Rien n’y fait, nous avons beau nous dire et nous persuader que les sondages sont devenus de vulgaires armes de propagande massive au service des dominants, nous continuons imperturbables à nous appuyer sur leurs résultats pour étayer nos analyses.

    La brutale aggravation de la situation, qui précipite le vieux système occidental en citadelle assiégée, fait que les instituts aux abois ne se soucient même plus de sauver les apparences “scientifiques” de leurs entreprises de manipulation.

    L’Observatoire des sondages n’en finit pas de répertorier les bidonnages de ceux qui se mêlent de sélectionner au préalable nos candidats aux présidentielles ou, comme lors des dernières législatives britanniques, parlent sans ciller de « retournement de l’opinion » parce que les électeurs n’ont pas eu l’heur de voter comme ils l’indiquaient. Les récents exemples grecs achèvent de ridiculiser la grossièreté de ces manœuvres intoxicatoires :

    ●4 juillet : à la veille du référendum, deux enquêtes d’opinion prédisent une remontée victorieuse du oui (rappel : le non l’emporta par 61,31 %) ;

    ●10 juillet : un sondage grec annonce un non écrasant à 79 % au 3e memorandum ;

    ●18 juillet : retournement (comique ?) de situation, huit petits jours plus tard, un autre organisme conclut à un oui massif à 70 % en faveur de l’accord imposé par l’Eurogroupe, et à 73 % pour un maintien coûte que coûte dans la zone euro.

    De deux choses l’une : ou bien les citoyens grecs ont été mués en folles girouettes par les vents mauvais de la crise (ce que leur résolution lors du référendum ne laisse guère entrevoir), ou bien leurs instituts de sondage et les médias qui les relaient les prennent pour des imbéciles.

    Une soumission plus ou moins inconsciente à l’ordre établi

    Quelques-uns font certes de leur lucidité une résistance :

    « Tous les sondages sur l’image prétendument positive de l’UE et de l’euro en Grèce, sont payés pour être sciemment faux » (Panagiotis ‪‎Grigoriou, Greek Crisis).

    Mais combien à se laisser chloroformer par ces “enquêtes” biaisées ? Combien à reprendre à leur compte, sans moufeter et sans précaution, les éléments d’opinion distillés par l’élite dominante ? Quel gogo pour croire que l’Ifop de Laurence Parisot, ex-patronne militante des patrons, pourrait laisser passer un sondage préconisant la réhabilitation du Droit du travail ? Quel encrassé naïf pour s’imaginer que le Figaro d’Olivier Dassault oserait publier une enquête stigmatisant les ventes d’armes et le fiasco commercial qu’est l’avion Rafale ?

    Passe encore — à la guerre, comme à la guerre ! — que certains utilisent sans vergogne les résultats propres à faire triompher leurs thèses (j’en suis !). Mais quid de ceux qui s’appuient, sans l’excuse de l’ignorance, sur des conclusions douteuses infirmant leurs propres revendications de résistance ?

    Comment, par exemple, peut-on affirmer pour justifier la reddition de Tsipras que les Grecs sont aujourd’hui majoritairement hostiles à une sortie de l’euro alors qu’aucun référendum n’a validé ce verdict ? Depuis quand des sondages ont-ils valeur de sanctions démocratiques ?

    Et pourtant, pourtant, nous continuons à nous y référer obstinément comme paroles d’Évangile. Un attachement aussi indécrottable et irrationnel que, par exemple, l’attachement de la gauche de la gauche à l’euro. C’est que l’addiction aux sondages est aussi un cruel révélateur de notre soumission plus ou moins inconsciente à l’ordre politique établi.

     source: initiative-communiste.fr [21/07/2015]

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  • Hollande refuse la demande d’asile de Julian Assange« La France a bien reçu la lettre de M. Assange. Un examen approfondi fait apparaître que compte tenu des éléments juridiques et de la situation matérielle de M. Assange, la France ne peut pas donner suite à sa demande. La situation de M. Assange ne présente pas de danger immédiat. Il fait en outre l’objet d’un mandat d’arrêt européen. »

    C’est par ce communiqué que l’Elysée a opposé une fin de non recevoir à Julian Assange à la fin du mois de juin, alors que suite aux révélations de l’animateur du site Wikileaks, les preuves des écoutes par les USA des trois derniers président de la République Française étaient diffusées par la presse ; François Hollande refuse de défendre la liberté de la presse. Au moment où l’on apprend que les USA poursuivent un programme massif d’espionnage de la France, révélations faisant suite à celle des écoutes des dirigeants français par l’Allemagne (qui abrite toujours parmi les plus importantes bases militaires de l’armée américaine), le fait est que ce refus est un nouveau symbole du totale alignement de François Hollande, de son gouvernement derrière l’impérialisme américain dont il est le caniche servile.

    Bien sûr, Hollande aura fait mine d’être « choqué » devant les médias. Tout en indiquant par ce courrier lapidaire refuser de contribuer à la protection de la vie d’un homme – dont les Etats Unis réclame la tête – Hollande a alors claironné dans les médias téléphoner à Obama… Quel cinéma, alors que son téléphone est sous écoute de la CIA et du BND ! Dans les faits, contre la liberté de la presse, à l’opposé des grandes proclamations du 11 janvier, Hollande manque ici au devoir élémentaire de protection d’un journaliste menacé pour avoir fait son travail de journaliste.

    Avec l’affaire Assange, avec les révélation de wikileaks, le masque tombe. Derrière les grands mots des « démocratie à l’occidentale », de leurs guerres soit disant humanitaires et justes, derrière leur proclamation de la défense de la liberté, de fait ce qui apparait, c’est la révélation des preuves des massacres de populations civiles en Irak et en Afganistan et ailleurs dans des guerres impérialistes et néo coloniales, des programmes de surveillance massif des populations, avec des écoutes et une surveillance de masses industrialisées et menées sur l’ensemble de la planète, qui font rentrer les méthodes policières tant reprochées aux pays de l’est dans la catégorie de l’amateurisme artisanal. Ce qui apparait c’est que les journalistes  – tel Assange – les lanceurs d’alertes – comme Snowden, ou comme  Denis Robert – qui lèvent le voile sur ce que sont les actes du système capitaliste en ne faisant que leur métier sont immédiatement persécutés.

    De fait,  alors que le choix de Hollande le déshonore démontrant toute l’hypocrisie et le double langage des discours convenu sur les « droits de l’homme », c’est un courageux petit pays, membre de l’ALBA, l’Equateur qui dans des conditions difficiles et alors que les USA exercent toutes les pressions imaginables pour renverser son gouvernement fait ce qui est dans ces possibilités pour porter assistance à ceux qui contribue à faire vivre les droits de l’homme non pas en discours mais dans les actes.

    source: initiative-communiste.fr/

    Julian Assange : 
    « En m’accueillant, la France accomplirait un geste humanitaire »

    Monsieur le président de la République, j’ai l’honneur de vous écrire et, à travers vous, de m’adresser au peuple français.

    Mon nom est Julian Paul Assange. Je suis né le 3 juillet 1971 à Townsville, en Australie. Je suis un journaliste poursuivi et menacé de mort par les autorités états-uniennes du fait de mes activités professionnelles. Je n’ai jamais été formellement accusé d’un délit ou d’un crime de droit commun, nulle part dans le monde, y compris en Suède ou au Royaume-Uni.

    Je suis le fondateur de WikiLeaks.

    En avril 2010, je décide de publier une vidéo intitulée « Collateral murder ». Celle-ci montre le massacre de plusieurs civils, dont deux employés de Reuters, et les graves blessures de plusieurs enfants par des soldats états-uniens en Irak. Les images, filmées depuis un hélicoptère, sont difficilement soutenables. Elles s’accompagnent des rires et des commentaires sarcastiques de ceux qui sont en train de commettre ces crimes. Elles font le tour du monde et révèlent brutalement l’inhumanité d’une guerre qui a déjà fait plusieurs centaines de milliers de victimes.

    Dès le lendemain, à travers des menaces de mort précises et ciblées, une persécution politique d’une ampleur inédite est lancée contre moi et les principaux employés de WikiLeaks. Elle n’a, depuis, jamais cessé. L’énumération des actions menées contre mon organisation, mes proches et moi-même ne permet pas d’en saisir toute la violence, mais peut-être en donne-t-elle une idée : appels à mon exécution, à mon kidnapping, et à mon emprisonnement pour espionnage par de hauts responsables politiques et administratifs états-uniens, vols d’informations, de documents et de biens, attaques informatiques répétées, infiltrations successives, interdiction illégale à l’ensemble des plateformes de paiement de procéder à des dons envers mon organisation, surveillance permanente de mes moindres faits et gestes et de mes communications électroniques, poursuites judiciaires inconsidérées se prolongeant depuis plus de cinq ans sans possibilité de me défendre, campagnes de diffamation, menaces physiques répétées, fouilles et harcèlement de mes avocats, etc.

    Deux autres cas : Jérémie Zimmermann et Jacob Appelbaum

    WikiLeaks, que j’ai fondé en 2006, avait déjà auparavant révélé de nombreux scandales majeurs de corruption, de violations des droits fondamentaux, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Nous avions pour cela reçu notamment un prix d’Amnesty international et des dizaines d’autres prix journalistiques d’autres organisations prestigieuses, dont cinq nominations successives au prix Nobel de la paix et, plus récemment, cinq nominations au prix Mandela des Nations unies (ONU), créé cette année.

    Pourtant, cette vidéo a marqué un avant et un après dans ma vie, mais aussi dans celle de tous ceux qui s’y sont impliqués. Un citoyen français notamment, Jérémie Zimmermann, remercié dans le générique de la vidéo, a fait l’objet de menaces de la part de deux agents du FBI dans le but d’en faire un infiltré, et n’a jamais pu revenir sur le territoire américain malgré ses besoins professionnels. Il en est allé de même pour d’autres journalistes qui, malgré leur nationalité états-unienne, n’ont plus jamais pu revenir sur leur propre territoire pour retrouver leurs proches, et font l’objet depuis de poursuites judiciaires pour espionnage. Jacob Appelbaum, pour s’être présenté comme un défenseur de Wikileaks, a fait l’objet de toute une série de violences et d’intimidations, notamment à son domicile, où sont entrés un jour en pleine nuit des hommes masqués et menaçants, laissant sa compagne durablement marquée.

    Au pic de cette campagne, plus de 120 employés étaient chargés, au sein de la dite « WikiLeaks War Room » du Pentagone américain, de coordonner cette offensive contre moi et mon organisation. Les preuves ont été depuis apportées qu’un grand jury secret, portant notamment des accusations d’espionnage à mon encontre, a été formé en 2010, et n’a jamais cessé d’agir depuis.

    L’ampleur de ce dispositif n’aurait guère pu être imaginée par un esprit paranoïaque. Une douzaine d’agences états-uniennes y participent officiellement, incluant le Pentagone, la Defence Intelligence Agency, la CIA, le FBI, l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA), le ministère de la justice et le département d’État. D’autres le font de façon plus secrète, comme cela a été révélé récemment suite à une enquête parlementaire en Islande. Ces persécutions sont pourtant bien réelles. Elles ont été documentées par une infinité d’organisations, fait l’objet de rapports internationaux et de décisions judiciaires, ont été substantiellement admises par les autorités concernées, et souvent même revendiquées. Érigées en véritable politique par le gouvernement états-unien, elles se sont depuis étendues au-delà de mon cas et de WikiLeaks : l’administration Obama a ainsi poursuivi plus de journalistes et de sources lors de ses deux mandats successifs que tous les gouvernements états-uniens précédents réunis.

    Les poursuites ne m’ont pas fait taire

    Pour le simple fait d’avoir publié des informations d’intérêt public que des sources anonymes avaient transmises à WikiLeaks, je suis personnellement poursuivi pour espionnage, conspiration visant à espionner, vol ou compromission de propriété du gouvernement états-unien, violation de la loi sur la fraude informatique, et conspiration générale, risquant pour cela l’emprisonnement à vie ou pire. Les Etats-Unis ont depuis étendu leur enquête pour y inclure l’assistance que j’aurai offerte à M. Snowden pour préserver sa vie et lui faire obtenir l’asile ; et il en est, selon plusieurs sources journalistiques, déjà de même en ce qui concerne les publications des FranceLeaks concernant les écoutes qui vous ont touché, Monsieur le président.

    Ces poursuites ont été et continuent d’être menées contre moi parce que j’ai, un jour, décidé de ne pas garder le silence, et de révéler les preuves de commissions de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Elles ne m’ont pas fait taire, et j’ai depuis, entre de nombreuses autres publications, documenté précisément la mort de centaine de milliers de civils à travers les Iraq War Logs. Par ces révélations, je montrais notamment, à travers un télégramme diplomatique états-unien, comment une famille irakienne avait été exécutée à bout portant par une patrouille américaine lors d’un contrôle de routine, avant que ce crime contre l’humanité ne soit volontairement « effacé » par une frappe aérienne. Selon le premier ministre irakien Nouri Al-Maliki, ce fut cette affaire qui l’amena à exiger la levée de l’immunité des troupes états-uniennes et, après leur refus, à provoquer in fine le départ de ces soldats.

    L’ensemble des publications de WikiLeaks depuis 2006 ont fait l’objet d’une infinité de rapports et de décisions provenant d’organisations internationales et non gouvernementales, de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) aux rapporteurs spéciaux des Nations unies en passant par de nombreux groupes de travail indépendants. Elles ont permis de lever le voile sur des milliers de crimes et sur des pratiques qui auraient autrement été couvertes. Qui seraient autrement restées impunies.

    Cinq mètres carrés et demi 

    Les persécutions qui s’en sont suivies m’ont forcé à demander l’asile au sein de l’ambassade d’Equateur à Londres, en juin 2012, pour éviter une extradition vers les Etats-Unis qui devenait à chaque heure plus probable. Après deux mois d’étude approfondie, le ministère des affaires étrangères de l’Équateur a considéré que la persécution qui était menée à mon encontre du fait de mes croyances et de mes activités politiques était réelle, et que les risques d’extradition vers les Etats-Unis ainsi que les mauvais traitements qui s’en suivraient étaient majeurs. J’ai depuis reçu la confirmation informelle que les poursuites menées aux Etats-Unis étaient réelles et avaient débouché sur un acte d’accusation formel maintenu pour l’instant sous scellés.

    Dénué de l’assistance consulaire et de la protection que me devait mon pays d’origine, l’Australie – où le gouvernement a été sujet à des critiques d’une ampleur inédite suite à sa tentative de me retirer mon passeport en 2010, jusqu’à devoir faire marche arrière et se justifier –, je demeure depuis maintenant trois ans et dix jours au sein de cette ambassade.

    J’y dispose de cinq mètres carrés et demi pour mes usages privatifs. L’accès à l’air libre, au soleil, m’a été interdit par les autorités du Royaume-Uni ; ainsi que toute possibilité de me rendre à un hôpital ; je n’ai pu utiliser le balcon du rez-de-chaussée de l’appartement que trois fois depuis mon refuge, à mes risques et périls, et n’ai jamais été autorisé à sortir pour faire de l’exercice.

    L’Equateur, dont la générosité et le courage m’honorent et m’ont probablement sauvé la vie, n’a pour ambassade qu’un appartement utilisé par une dizaine de diplomates et fonctionnaires de support qui ne peuvent renoncer à leur mission. Loin de l’image de luxe généralement associée aux enceintes diplomatiques, il s’agit d’un espace modeste qui n’a pas été pensé pour devenir un lieu de vie. Il m’y a été impossible, depuis trois ans, de maintenir la moindre vie familiale ou intime. Cet espace est en permanence surveillé par plusieurs douzaines de policiers britanniques en uniforme qui vérifient régulièrement les identités de mes visiteurs, ainsi que par un nombre indéterminé d’agents en civil et d’agents de renseignement au sein des bâtiments adjacents. Les dépenses concernant la surveillance civile dont je fais l’objet ont dépassé, officiellement, les quinze millions d’euros. Elles n’incluent pas celles des services secrets.

    Mes proches, y compris mes enfants, n’ont pas pu me rendre visite depuis, du fait de cette situation.

    Le Royaume-Uni refuse de reconnaître mon asile et de garantir ma non-extradition aux Etats-Unis, violant la convention de 1951, et se refuse par ailleurs à confirmer ou à infirmer la réception d’une demande d’extradition de la part des Etats-Unis d’Amérique. Il en va de même pour le gouvernement suédois qui, à l’ONU, a refusé de garantir ma non-extradition dans le cas où je m’y rendrais. La Suède comme le Royaume-Uni ont annoncé à plusieurs reprises qu’ils demanderaient mon arrestation dès que je sortirai de l’ambassade, ces derniers le réaffirmant « quel que soit le résultat de l’enquête suédoise ».

    Cela, alors que je n’ai été formellement accusé d’aucun crime ni délit dans aucun des deux pays.

    Depuis quatre ans et demi, soixante organisations internationales ont appelé, depuis l’ONU, à la fin des poursuites en Suède, tandis que le groupe de travail sur la détention arbitraire de l’institution s’est saisi de la question. Malgré les injonctions de la Cour suprême et du procureur général visant à l’abandon de l’enquête préliminaire – relancée en 2010 après avoir été dans un premier temps abandonnée – aucun acte d’accusation formel à mon encontre ni d’acte d’enquête n’a été mené en cinq ans. L’émission d’un mandat d’arrêt européen avait pour seul objectif de m’interroger en Suède, alors que je m’étais volontairement rendu dans à Stockholm à cette fin, et y était resté cinq semaines consécutives. Je n’avais alors jamais obtenu de réponse à mes demandes répétées de rencontre avec les autorités judiciaires suédoises.

    Ma vie est aujourd’hui en danger 

    WikiLeaks a été créé avec l’objectif d’enquêter sur les appareils politiques, économiques et administratifs du monde entier pour y apporter de la transparence et s’assurer qu’ils n’échappent pas à un contrôle démocratique et souverain. L’organisation a révélé des millions de documents touchant la quasi-totalité des Etats du monde, sans distinction de régime ou d’idéologie. Elle permet à tout individu qui aurait connaissance de pratiques illégales ou intéressant le bien commun de nous les transmettre en toute sécurité, et de façon parfaitement anonyme. Ces informations sont ensuite vérifiées par nos journalistes et par des spécialistes, puis organisées et triées avant d’être publiées de par le monde, éventuellement en partenariat avec d’autres organes de presse prestigieux.

    Financée par des dons récurrents, mon organisation a inventé une nouvelle forme de journalisme qui lui a permis de révéler plus d’une centaine de scandales d’ampleur mondiale en seulement neuf ans d’existence. Les activités de WikiLeaks ont inspiré de nombreuses autres organisations de presse, humanitaires, environnementales, etc. qui ont imité nos structures et nos pratiques. Malgré toutes les difficultés liées à ma surveillance permanente au sein de l’ambassade, les écoutes systématiques mises en place par la NSA contre les élites politiques, économiques et administratives de la France et de l’Allemagne sont le dernier exemple de la capacité de l’organisation à publier des informations cruciales pour préserver la souveraineté la vie démocratique des Etats.

    L’ampleur du scandale et les réactions qui ont suivi nos dernières révélations ont confirmé le bien-fondé de notre démarche. La condamnation unanime par la classe politique et les sociétés civiles françaises et allemandes des actions commises par le gouvernement des Etats-Unis d’Amérique et le Royaume-Uni, ainsi que les appels qui ont suivi à une révision des politiques françaises sur la question de la défense des lanceurs d’alerte et de la presse, alors que l’attentat contre Charlie Hebdo reste présent dans les esprits, ont constitué d’importants encouragements.

    Ces révélations ont été faites au péril de notre vie.

    La France accomplirait un geste humanitaire

    C’est pourquoi j’ai été particulièrement touché par l’appel inattendu du gouvernement français, par la voie de la ministre de la justice et garde des sceaux Christiane Taubira, et relayé par des dizaines d’autres personnalités, à ce que la France me donne l’asile. Gardienne d’une constitution qui oblige la France à accueillir les combattants pour la liberté menacés de leur vie, d’une constitution qui oblige le monde de par la noblesse d’une telle exigence, elle a ouvert une voie qui, je l’espère, ne se refermera pas.

    En m’accueillant, la France accomplirait un geste humanitaire mais aussi probablement symbolique, envoyant un encouragement à tous les journalistes et lanceurs d’alerte qui, de par le monde, risquent leur vie au quotidien pour permettre à leurs concitoyens de faire un pas de plus vers la vérité.

    Elle enverrait aussi un signal à tous ceux qui, de par le monde, saisis par l’hubris, trahissent leurs valeurs en s’attaquant incessamment aux citoyens qui s’y refusent.

    La France a longtemps été porteuse d’espérance et de singularité pour de nombreux peuples et individus de par le monde. Ses mythes nourrissent encore aujourd’hui bien des enfances. Mes liens avec ce pays ne sont pas seulement idéels. De 2007 jusqu’à la perte de ma liberté en 2010, j’y ai résidé. Nos structures techniques y sont encore installées.

    Mon plus jeune enfant et sa mère sont français. Je n’ai pas pu les voir depuis maintenant cinq ans, depuis que la persécution politique à mon égard a commencé. La situation présente leur cause d’immenses difficultés. J’ai dû garder leur existence secrète jusqu’à aujourd’hui dans le but de les protéger. J’ai aujourd’hui l’espoir que la situation et l’appui dont je bénéficie permettront de le protéger. Mon fils aîné, aujourd’hui adulte, et à ma mère, en Australie, subissent en effet encore aujourd’hui les conséquences de ma situation. Les menaces de mort, le harcèlement, y compris venant de personnes ayant des liens avec l’appareil militaire états-unien, ont commencé au même moment qu’émergeaient les appels à mon assassinat. Ils ont dû changer d’identité et réduire leurs échanges avec moi.

    Je ne souhaite plus subir cette situation. Je souhaite les retrouver.

    Persécutions politiques

    Ma vie est aujourd’hui en danger, Monsieur le président, et mon intégrité, physique comme psychologique, est, chaque jour qui passe, un peu plus menacée.

    Tandis que je faisais tout pour préserver la vie d’Edward Snowden, plusieurs employés britanniques de WikiLeaks devaient s’exiler à Berlin, en Allemagne. Tandis que nous révélions le scandale des écoutes de la NSA en France, des responsables politiques du Royaume-Uni admettaient que le siège autour de l’ambassade équatorienne était dû à la pression états-unienne. Tandis que nous créions une fondation d’appui aux lanceurs d’alerte, Courage Foundation, l’administration états-unienne multipliait les poursuites contre les journalistes et leurs sources, poursuites atteignant une intensité inédite dans l’histoire de ce pays. Tandis que Chelsea Manning était condamnée à 35 ans de prison pour avoir été supposément ma source et révélé un nombre incalculable de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, après avoir été soumise à des traitements inhumains selon le rapporteur spécial de l’ONU, je continuais mon travail avec l’organisation de WikiLeaks pour m’assurer qu’aucune source ne pourrait jamais être identifiée du fait de ses liens avec mon travail, ce qui a jusqu’ici été fait avec succès.

    Seule la France se trouve aujourd’hui en mesure de m’offrir la protection nécessaire contre, et exclusivement contre, les persécutions politiques dont je fais aujourd’hui l’objet. En tant qu’Etat membre de l’Union européenne, en tant que pays engagé par toute son histoire dans la lutte pour les valeurs que j’ai faites miennes, en tant que cinquième puissance mondiale, en tant que pays qui a marqué ma vie et qui en accueille une partie, la France peut, si elle le souhaite, agir.

    Respectueusement,

    Julian Assange

    source: http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/07/03/julian-assange-monsieur-hollande-accueillez-moi-en-france_4668919_3232.html#mmWOFWPiwxiJzMXA.99

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  • Vincent Lambert. Ses camarades se mobilisent pour le laisser partir (OF.fr-27/06/2015)Des membres d'un collectif d'anciens camarades de promotion de l'école d'infirmier de Laon où Vincent Lambert a étudié, se sont rassemblés samedi.

     
    Une dizaine de membres d'un collectif d'anciens camarades de promotion de l'école d'infirmier de Laon où Vincent Lambert a étudié, se sont rassemblés samedi devant le CHU de Reims où il est hospitalisé, pour témoigner de leur refus de tout acharnement thérapeutique. 

    « Nous avons recueilli 13 témoignages parmi ses amis de l'époque qui relatent ses propos émis à l'occasion de stages sur la fin de vie, les soins palliatifs ou le grand handicap, où il affirme clairement que, si cela devait lui arriver, il préférerait partir », a expliqué le porte-parole du « Collectif Cinquante-cinq » (LV en chiffre romain, initiales de Vincent Lambert) qui a souhaité garder l'anonymat. 

    Selon lui, le collectif regroupe une cinquantaine d'anciens infirmiers des promotions 1996-99 et 1997-2000 qui ont connu Vincent Lambert durant ses études à Laon. 

    « Laissons partir Vincent... »

    Samedi, 11 de ses anciens camarades habitant la région avaient revêtu un tee-shirt blanc marqué « Laissons partir Vincent... » pour un moment de recueillement dans la cour de l'hôpital Sébastopol du CHU de Reims, où le patient tétraplégique en état végétatif est maintenu artificiellement en vie depuis son accident de voiture en 2008. 

    « Nous nous sommes mobilisés également en réaction à l'horreur de la vidéo diffusée récemment. Nous qui le connaissions, savons qu'il aurait détesté cette médiatisation, et utiliser ainsi son image ce n'est pas être l'ami de Vincent », a poursuivi le porte-parole. 

    « C'était un bon vivant, mais un homme très discret et très pudique », a confirmé une infirmière du groupe. 

    « Cela fait mal au coeur »

    « Cela fait mal au coeur de voir un ami dans cette situation irréversible. C'est vrai qu'on a envie, quand on lui pose une question, de lire une réponse dans ses yeux, mais il faut se rendre à l'évidence, les expertises ne laissent aucun doute sur son état », a ajouté le porte-parole en indiquant avoir visité Vincent Lambert il y a deux mois. 

    Les parents de Vincent ont déposé une demande en révision de la décision de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) qui avait validé l'arrêt de l'alimentation et de l'hydratation artificielles du tétraplégique en invoquant des « éléments nouveaux et décisifs », notamment l'évolution de l'état de santé de leur fils. Celui-ci aurait, selon eux, « recommencé ces derniers jours à manger et boire par la bouche »

    source: ouest-france.fr

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    Rencontre entre Jean-Claude Lefort, qui conduisait une délégation de parlementaires français, et Yasser Arafat, le président de l’Autorité palestinienne, le 18 novembre 2002, à Ramallah (AFP PHOTO/HO/Omar RASHIDI)

     Vingt-quatre heures après l’irruption nocturne et violente du Raid au domicile de Pierre Stambul, co-président de l’Union juive française pour la paix, c’est chez Jean-Claude Lefort, ex-président de l’association France-Palestine Solidarité, que les policiers ont débarqué.

     

    Selon l’ancien député du Val-de-Marne, il était 2h30 du matin quand une vingtaine de policiers de la Brigade anti-criminalité sont intervenus à son domicile, à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). C’est un voisin qui a averti Jean-Claude Lefort qui se trouvait en province. Constatant son absence, les policiers n’ont pas défoncé la porte, contrairement à ce qui s’était passé la veille au domicile marseillais de Pierre Stambul.

     

    Il est difficile cette fois de croire à une « bavure policière ». Beaucoup de questions se posent. De qui viennent les ordres ? Pourquoi ses interventions nocturnes chez des personnalités connues, responsables associatifs ou ancien élu de la République ? Pour l’heure, Pierre Stambul n’a toujours reçu aucune explication ni aucune excuse. Et le préfet est aux « abonnés absents » lorsque Jean-Claude Lefort tente de le joindre au téléphone. Il est grand temps que le ministre de l’Intérieur s’explique.

     

    source: http://www.communcommune.com

     

     

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  • Communiqué de l'ARAC

     

    Deux militants de la juste cause du peuple palestinien inquiétés par la police (ARAC le 10/06/2015)Pierre Stambul, co-président de l’Union juive français pour la paix, a fait l’objet d’une agression musclée du Raid alors qu’il devait le soir même intervenir à Toulouse. Menotté, il est placé en garde à vue.

     

    Jean-Claude Lefort, ancien député, ancien président de l’Association France-Palestine solidarité, se trouvant en province, se voit contraint de revenir dans son appartement parisien, informé par ses voisins d’une visite chez lui de 20 policiers de la brigade anti-criminalité dans la nuit de mardi 9 à mercredi 10 juin, observons que Jean-Claude Lefort est aussi un militant de la juste cause du peuple palestinien.

     

    Ces interventions sont une atteinte à la liberté d’opinion, c’est un acte intolérable qui démontre la manière dont le gouvernement fait fi de la démocratie.

     

    Ces deux événements donnent raison à ceux qui comme l’ARAC, craignent pour la démocratie et les valeurs républicaines dans notre pays. En France, en Allemagne, en Italie, les gouvernements, les uns derrière les autres, selon la logique de la commission européenne visent à réduire l’expression des associations, partis politiques, citoyens, syndicats.

     

    N’est-ce pas en lien avec la proposition de M. Junker de créer une armée européenne pour entre autre « assurer le maintien de l’ordre dans les pays de la communauté européenne ».

     

    Quoi qu’il en soit l’ARAC exprime son indignation et appelle tous ceux qui veulent défendre la Liberté, l’Egalité, la Fraternité à se rassembler et à exprimer leurs condamnations.

     

    Nous tenons à exprimer notre solidarité à Pierre Stambul et Jean-Claude Lefort dans ces moments inacceptables. Nous leur disons, qu’ensemble nous continuerons le combat pour la reconnaissance des droits du peuple palestinien, pour instaurer une paix juste et le respect des droits de l’Homme dans cette région du monde.

     

    Villejuif, le 10 juin 2015 

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