• #SputnikV un vaccin russe contre le #COVID19, héritage de l’URSS.(IC.fr-30/08/20)

    La Russie est l’un des premiers pays avec la Chine à annoncer être sur le point d’aboutir dans le développement d’un vaccin contre le covid-19.
    Dans une tribune communiquée à Initiative Communiste, la camarade  rappelle combien le développement rapide de ce  en Russie doit au socialisme et à l’héritage soviétique.

    Cuba socialiste vient également de lancer une phase d’essai clinique de son vaccin contre le covid-19 appelé SOBERANA. À lire également après la tribune de Angeles Maestro les explications du journal cubain Granma sur le développement de ce vaccin en cours de test sur 700 volontaires. Rappelons également que plusieurs vaccins développés par la Chine sont en cours de tests de phase 3, dont celui développé par Sinovac.

    Le vaccin russe contre le COVID’19, sur les épaules de l’

    par Ángeles Maestro. 

    Si j’écris cet article, c’est parce que je pense que personne ne parle de l’évidence : les équipes scientifiques russes ont pu créer le vaccin Spoutnik-V parce qu’il existe encore une puissante structure étatique de laboratoires de recherche qui a été développée par l’Union soviétique.

    L’annonce qu’un vaccin contre la  était disponible en Russie a donné lieu à des disqualifications massives lourdes de poids politique et économique. L’alignement avec les États-Unis de la part de tous les grands médias, courroies de transmission de la subordination politique à l’impérialisme américain – qui d’ailleurs ressemble de plus en plus à celui qui tente de se sauver en s’agrippant à celui qui se noie – conduit à disqualifier tout ce qui vient de Russie avec l’irrationalité et la systématisation d’un ressort.

    Dans le cas du vaccin russe, le rejet médiatique généralisé est également lié aux intérêts très puissants des multinationales pharmaceutiques. Les empires du médicament se frottaient déjà les mains et préparaient leurs coffres pour encaisser les profits résultant de la vente à l’échelle mondiale de centaines de millions de vaccins. La mémoire des milliards de dollars obtenus par la GILEAD, par le SOVALDI ou par la ROCHE, avec le Tamiflú, médicament créé contre une épidémie, la grippe A, qui n’a jamais existé, est encore fraîche.

    On a beaucoup ironisé sur les deux lapsus de Fernando Simon en attribuant le vaccin à l’URSS. Je ne connais pas l’opinion de Mr. Simon[1] sur l’URSS, mais effectivement, les avancées soviétiques dans la santé publique et la médecine préventive – dont certains ont survécu à la perestroïka de Gorbatchev qui soupçonnait d’inefficacité tout le public – ont rendu possible un vaccin qu’on a appelé, significativement, Spoutnik.

    L’URSS et la Santé Publique

    La Révolution d’octobre 1917 a donné naissance au premier système public de santé universel, fondé sur la promotion de la santé et la prévention de la maladie et exigeant dans son fonctionnement la participation de la population dans la prise de décisions.

    Dans un État qui avait, au début du XXe siècle, des taux de mortalité infantile extrêmement élevés – sur 1000 décès les deux tiers concernaient des enfants de moins de 5 ans – et de mortalité due à des maladies infectieuses (taux de mortalité due à la tuberculose de  400/100000), la mise en place de services de santé dans tous les coins de l’immense territoire s’est accompagnée par de mesures généralisées de prévention.

    La vaccination de l’ensemble de la population était une mesure parmi d’autres également déterminantes. L’accès à l’eau potable et aux égouts, à l’électricité ( “Le communisme est le pouvoir des soviets plus l’électrification de tout le pays” disait V.I. Lénine), à des logements hygiéniques chauffés, à une bonne alimentation, à des conditions de travail décentes, à l’éducation, …et au pouvoir politique – conditio sine qua non – sont beaucoup plus importants que les médicaments pour améliorer la santé des populations.

    La Russie tsariste avait déjà développé une importante trajectoire scientifique en microbiologie, et notamment en vaccins, mais elle n’arrivait pas au peuple. Avant la découverte du vaccin contre la variole par Edward Jenner en 1796 et parce que la maladie ravageait depuis des siècles la vie de millions de personnes à travers le monde, une procédure risquée était appliquée : la variolisation. La contagion était provoquée pour induire l’immunité, mais le risque de mort était très élevé. Après le décès de la variole du tsar Pierre Ier en 1730, l’impératrice Catherine II, avec son entourage, se soumit publiquement à ce procédé – qui réussit – et l’utilisa comme arme de propagande en faveur de la science et contre la superstition. En effet, des institutions scientifiques liées à l’immunologie furent créées avec l’appui de l’État.

    Le Centre national de recherche en épidémiologie et microbiologie, responsable de la découverte du vaccin contre le Covid 19, porte le nom du scientifique Fiodor Gamaleya. Gamaleya développa d’importantes recherches sur la rage avec Louis Pasteur à la fin du XIXe siècle et fonda avec son soutien le premier Institut Bactériologique de Russie et le second du monde. Des découvertes de Gamaleya et d’autres scientifiques russes sur les vaccins et les mécanismes de transmission du choléra, de la peste, du typhus, etc. se sont suivies.

    Le triomphe de la Révolution en 1917 instaure les conditions pour appliquer ces avancées, qui restaient enfermées dans les laboratoires, à l’ensemble de la population. La première campagne de vaccination universelle de l’histoire de l’humanité a eu lieu : le 18 septembre 1918; le Commissaire du Peuple à la Santé Publique N.A. Semashko a adopté le “Règlement de vaccination contre la variole” sur la base du rapport scientifique de Gamaleya et en avril 1919, le président du Conseil des commissaires du peuple V.I.Lénine, signait le décret correspondant. C’était la première campagne de vaccination universelle de l’histoire de l’humanité.

    Au début des années 1930, l’URSS fut le premier territoire au monde à annoncer l’éradication de la variole. 50 ans plus tard, cela s’est produit à l’échelle mondiale.

    Les années où l’OMS a joui d’un prestige et d’une autorité mondiale, avant d’être phagocytée par les multinationales pharmaceutiques, étaient des temps d’une grande influence de l’URSS. En 1958, Viktor Zhdanov, vice-ministre de la santé soviétique, a proposé à l’Assemblée de l’OMS un plan d’éradication de la variole à l’échelle mondiale, qui a été approuvé et mis en œuvre. Un peu plus de vingt ans plus tard, en déclarant la variole éradiquée sur la planète, le directeur de l’OMS a rappelé la contribution extraordinaire de l’URSS aux pays en manque de ressources : 400 millions de doses de vaccin.

    Le vaccin contre la polio en URSS et celui de Covid 19.

    Au milieu du XXe siècle, une nouvelle épidémie provoquait une grande mortalité et une grande incapacité : la poliomyélite. Aux États-Unis, en 1955, le premier vaccin, Salk, a été développé sous le nom de son découvreur. Peu après, le virologue Albert Sabin découvrait un autre type de vaccin plus efficace, moins cher et plus sûr (le vaccin de Salk n’avait qu’une efficacité de 60%). Après le succès du premier, il ne fut pas possible de le tester aux États-Unis.

    Les scientifiques soviétiques, Mikhail Chumakov et Anatoly Smorodintsev, ont été envoyés aux États-Unis. Sabin et Chumakov ont accepté de poursuivre le développement du vaccin à Moscou. Plusieurs milliers de doses de vaccin ont été importées des États-Unis dans une valise ordinaire et les premières vaccinations ont commencé.

    Chumakov et sa compagne, la virologue Marina Voroshilova, ont commencé l’expérience à Moscou avec leurs propres enfants. Le vaccin se composait d’un virus affaibli et il était administré par voie orale dans un morceau de sucre, de sorte qu’il n’y avait pas besoin de personnel qualifié. En un an et demi, l’épidémie en URSS a pris fin. En 1960, 77,5 millions de personnes ont été vaccinées. Albert Sabin a été appelé  à témoigner accusé d’activités anti-américaines.

    Une anecdote de l’époque s’avère de grande actualité. Au Japon, la polio ravageait la population infantile et seul le vaccin Salk, d’une efficacité limitée et en quantité insuffisante, était disponible. Pour des raisons politiques et économiques évidentes, le vaccin produit en URSS n’était pas autorisé à être importé. Après plusieurs péripéties, des milliers de femmes japonaises sont sorties dans la rue pour exiger le vaccin et ont atteint leur objectif. Le film soviéto-japonais “Step”, du réalisateur Alexander Mitta, raconte l’histoire.

    Il est à souligner que les progrès russes en matière de vaccins se sont poursuivis après la chute de l’URSS. Le Centre national de recherche en épidémiologie et en microbiologie a récemment découvert un vaccin contre l’Ebola et travaille actuellement sur plusieurs lignes de recherche, dont l’une des plus avancées est celle qui cherche à trouver le vaccin contre un autre Coronavirus, le MERS-Cov. La rapidité du processus de vaccination contre la Covid-19 est due, comme d’éminents chercheurs russes l’ont répété,  au fait que l’on a travaillé sur des plateformes créées il y a des années qui allaient dans la même direction. Pour l’instant, la Russie a annoncé la fabrication de 1 milliard de doses pour 20 pays candidats.

    L’expérience continuera à écrire l’histoire. Ce qu’on ne peut ignorer, c’est que la campagne de discréditation du vaccin russe a des chefs d’orchestre qui n’ont rien à voir avec la procédure scientifique et qui ont beaucoup à voir avec les puissants intérêts économiques, entre autres, de l’industrie pharmaceutique.

    D’autre part, malgré les lapsus de Ferdinand Simon, ni Poutine n’est Lénine, ni la Russie n’est l’URSS. Mais les travailleurs du monde entier ne devraient pas oublier que le gigantesque exploit de la classe ouvrière d’octobre 1917 et la défaite du fascisme dans la Seconde Guerre mondiale, permettent toujours de réaliser, comme c’est le cas, des avancées scientifiques développées sur des décennies de travail non soumis aux intérêts du capital et produits dans des institutions publiques.

    Il n’est pas du tout probable que, malgré les souffrances causées par la pandémie et la catastrophe évidente du système de santé dans l’État espagnol, le gouvernement “progressiste” ose donner la priorité à la santé de son peuple et faire face, ne serait-ce qu’une fois, au pouvoir d’un des bastions de l’impérialisme : l’industrie pharmaceutique.

    La conquête de l’indépendance, de la vrai indépendance, devra venir d’autres mains, de la construction d’un autre pouvoir capable de vaincre la barbarie.

    Août 2020

    Traduction de Red Roja

    Source : https://redroja.net/articulos/la-vacuna-rusa-contra-el-covid-19-sobre-los-hombros-de-la-urss/


    [1]  directeur du Centro de Coordinación de Alertas y Emergencias Sanitarias del Ministerio de Sanidad


    Soberana : le candidat vaccin cubain contre la COVID-19, le premier en Amérique latine et dans les Caraïbes

    Un vaccin qui fera la fierté du développement de la science à Cuba ; qui nous mettra sur un pied d’égalité avec les pays développés ; qui rendra hommage au Commandant en chef Fidel Castro Ruz, le principal architecte du secteur de la biotechnologie dans notre pays. C’est le cas de Soberana, le premier candidat vaccin cubain contre la COVID-19 à s’être vu délivrer l’autorisation pour la réalisation des essais cliniques.

    Au sujet de la stratégie de son développement, qui entre en phase d’essais cliniques fin août et dont les résultats pourraient être obtenus au début de l’année prochaine ; et de la prouesse des scientifiques cubains, les responsables de l’Institut Finlay des vaccins (IFV), des chercheurs qui travaillent sur ce projet et la Directrice adjointe du Centre de contrôle étatique de la qualité des médicaments (Cecmed) se sont exprimés le jeudi 20 août dans le cadre de la Table ronde télévisée.

    Il s’agit du 30e candidat vaccin – le premier en Amérique latine et dans les Caraïbes – à avoir reçu l’autorisation d’amorcer la phase des essais cliniques, sur les quelque 200 vaccins anti-COVID en cours de développement dans le monde, a annoncé le directeur général de l’IFV, le professeur Vicente Vérez Bencomo.

    Il a reconnu que, face à un virus inconnu, il était impossible de prévoir la mise au point d’un vaccin dans un délai aussi court, ce genre de projets prenant des années avant d’aboutir.

    Toutefois, il a souligné que jamais auparavant autant de savoirs n’avaient été générés dans le monde entier en si peu de temps et, surtout, qu’il a été possible d’accéder gratuitement aux études scientifiques.

    Il a rappelé qu’au départ, les premières options vaccinales consistaient essentiellement à cultiver le virus, à l’inactiver et à l’utiliser, une procédure déjà connue pour d’autres vaccins de cette nature. On ne savait pas comment cela allait fonctionner, mais depuis janvier, les premières tentatives ont été faites dans le monde.

    Par la suite, a poursuivi le professeur Vérez Bencomo, déjà en mars, après avoir connu le génome du virus, une série de projets de vaccins, basés sur son information génétique, ont avancé un peu plus vite, bien qu’il y ait eu un certain nombre de réserves à leur égard.

    Cependant, la culture du virus en grandes quantités comporte certains risques en termes de production. Par conséquent, l’utilisation de certaines de ces technologies était pratiquement impossible pour l’industrie cubaine.

    En avril, selon le Pr Vérez Bencomo, après avoir découvert et compris le comportement du virus, il a été possible d’identifier des similitudes avec le processus de développement d’autres vaccins, une voie déjà suivie par la science cubaine. À l’époque, une possibilité s’ouvrait pour les institutions cubaines ; le défi consistait à écourter les délais.

    Parallèlement aux études, a-t-il indiqué, le système réglementaire mondial a commencé à s’adapter au comportement de la pandémie, ce qui a permis de raccourcir les délais sans négliger les éléments de sécurité et de mise au point d’un vaccin.

    Le directeur général de l’IFV a signalé par ailleurs qu’une réunion avec la haute direction du pays en mai a été très motivante pour faire avancer le projet cubain, au cours de laquelle il a été question de la nécessité d’obtenir un vaccin cubain pour affirmer notre souveraineté.

    Selon le Pr Selon Vicente Vérez, la mise au point d’un vaccin comporte quatre grandes phases. La première étant le développement pharmaceutique, qui comprend entre autres des essais sur les animaux et des tests de toxicité, et se termine par l’approbation des essais cliniques.

    Ensuite, a-t-il expliqué, il faut surmonter la première phase d’essais cliniques, pour établir que le produit est sûr, avec un petit nombre de sujets ; puis la deuxième phase, avec un groupe plus important de volontaires, pour prouver que le vaccin est capable d’induire la réponse immunitaire nécessaire ; et enfin, la troisième phase d’efficacité, qui consiste à vérifier que le vaccin est efficace pour prévenir la maladie.

    Nous avons réussi à gravir le premier échelon d’une longue échelle, mais cela a été accompli en trois mois. Et dans le cas spécifique du nouveau coronavirus, c’est une phase importante, a-t-il souligné.

    Il a précisé que la Chine est le pays qui compte le plus de candidats vaccins, suivie par les États-Unis, la Grande Bretagne, la Russie, l’Allemagne et d’autres pays ; mais Cuba est le premier d’Amérique latine, le premier pays pauvre, pauvre en ressources, mais grand par l’esprit.

    POURQUOI « SOBERANA » ?

    Selon Vicente Vérez, il pourrait y avoir de nombreuses versions sur les origines du nom du vaccin ; mais c’est le peuple qui l’a baptisé Soberana (Souveraine), en raison de la fierté qu’il éprouve pour cette réalisation de la science cubaine.

    Et pourquoi dédier cette réalisation à Fidel ? Dans sa réponse, le directeur général de l’IFV a évoqué ses humbles origines, en exprimant sa gratitude envers la Révolution, car c’est grâce à elle qu’il est devenu un scientifique.

    Pour tous les chercheurs impliqués dans ce projet, il s’agit d’une réalisation majeure, mais en paraphrasant la chanson du duo Buen Fe : « Il n’y a rien d’héroïque là-dedans, c’est un baiser au pays et rien de plus. »

    UNE QUESTION DE SOUVERAINETÉ

    Pour sa part, Yury Valdés Balbin, directeur adjoint de l’IFV, a signalé que grâce à l’échange soutenu entre les représentants de la communauté scientifique de l’Île et le président de la République, les spécialistes cubains ont repensé toute la stratégie qu’ils avaient adoptée jusqu’alors, afin de raccourcir le délai de mise au point du candidat vaccin contre la COVID-19.

    Au cours de son intervention, Valdés Balbin a donné une information détaillée sur la viabilité de cet exploit, réalisé en seulement trois mois, tout en expliquant pourquoi il était nécessaire de développer un projet de cette envergure sur l’Île.

    À cette fin, il a fait référence à quatre piliers essentiels sur lesquels s’est construite la trajectoire future de ce que nous connaissons aujourd’hui comme Soberana. Tout d’abord, il a évoqué les différents engagements scientifiques que l’équipe impliquée se devait d’assumer, notamment l’identification de la protéine RBD comme principal antigène pour le projet. Il a également mentionné l’utilisation de plateformes préétablies pour positionner le développement du candidat vaccin, précisant qu’il s’agissait d’une pratique répandue dans le monde entier, dans le but de raccourcir les délais face à l’impact mondial de la maladie causée par le coronavirus SARS-CoV-2.

    Comme troisième pilier, le directeur adjoint de l’IFV a souligné la gestion des savoirs en temps réel et le défi que cette méthode représente pour la communauté scientifique, qui cherche à endiguer la pandémie ; et il a relevé comme quatrième axe l’action articulée par des alliances entre différentes institutions, à savoir l’Université de La Havane, le Centre d’immunologie moléculaire et l’Institut qu’il représente.

    À cet égard, le spécialiste a indiqué que ce partenariat n’est pas né avec le projet en question, mais qu’il a été réorienté, pour se concentrer sur la mise au point d’un éventuel vaccin, compte tenu du contexte épidémiologique complexe qu’implique la COVID-19.

    Il a également souligné la contribution du groupe d’entreprises BioCubaFarma et d’autres centres biotechnologiques du pays.

    Afin d’attribuer à chacun le mérite qui lui revient dans ce qui est considéré comme l’une des réalisations les plus significatives de la communauté scientifique cubaine, Valdés Balbin a signalé que tout ce travail peut être vu comme un puzzle, où chaque homme et femme impliqué dans une telle tâche a joué un rôle important dans le projet, qui apporte aujourd’hui de l’espoir au peuple cubain.

    Le scientifique a affirmé que, bien que le processus de conception du projet ait été accéléré, aucune des étapes prévues depuis sa conception initiale n’a été omise, et il a expliqué les différentes périodes traversées jusqu’à présent.

    Dans un autre moment de son intervention sur Soberana, Belinda Sanchez Ramirez, directrice d’immunologie et d’immunothérapie du Centre d’immunologie moléculaire (CIM), a évoqué la contribution scientifique de cette entité dans le projet de vaccin qui fait l’actualité depuis quelques jours.

    Le spécialiste a souligné que le CIM a été l’entité chargée de produire la protéine du complexe RBD, l’antigène identifié par le IFV pour la formulation de vaccin en question. Ainsi – a-t-elle dit – le centre a été inséré dans les processus à cette fin, puisqu’il compte plus de 25 ans d’expérience dans l’utilisation de la technologie des cellules de mammifères, qui est la technologie indiquée pour la production de cet antigène.

    Elle a ajouté que le CIM possède les capacités nécessaires pour assurer la fermentation de cellules de mammifères à grande échelle pour produire ces protéines, et qu’il est capable de produire les quantités de RBD nécessaires pour répondre à la demande nationale.

    UNE IDÉE SCIENTIFIQUE DANS UNE AMPOULE DE VACCIN

    La directrice de la recherche à l’Institut Finlay des Vaccins, la Dr Dagmar Garcia Rivera, a expliqué qu’atteindre ce point a représenté un défi, car on ne connaissait pas certains facteurs de cette nouvelle maladie, il était donc nécessaire que la science recense tout ce qui en ressortait en matière d’information.

    Heureusement, a-t-elle ajouté, un grand nombre d’informations scientifiques ont été produites en peu de temps et la communauté internationale a pu accéder gratuitement à ces informations.

    Cela nous a permis de capitaliser nos savoirs pour pouvoir concevoir un bon candidat vaccin et de relever le défi du RBD, « une protéine connue et que, par ailleurs, nous avons ici les capacités suffisantes pour la caractériser ».

    La directrice de la recherche de l’IFV a expliqué que Soberana est un vaccin sous-unitaire. En outre, elle a donné des précisions sur la combinaison avec le vaccin cubain contre la méningite à méningocoques, qui a été utilisé pendant plus de 30 ans, testé dans plusieurs tranches d’âge et qui offre une grande sécurité. « L’idée était de concevoir un vaccin basé sur des plateformes existantes, afin de réduire les délais. »

    La Dr Garcia Rivera a précisé par ailleurs que sept jours après la première dose, les niveaux d’anticorps anti-RBD chez les souris ont augmenté, se consolidant encore 28 jours plus tard.

    « Le fait d’avoir des anticorps sept jours après la vaccination chez les animaux est une qualité distinctive et probablement attribuable à la capacité immunopotentialisante de la vésicule de la membrane externe, dans laquelle nous avons fait la formulation », a-t-elle indiqué.

    Et d’ajouter que l’essai clinique a déjà commencé avec le recrutement et que la première vaccination a été effectuée le 24 août, soulignant que le processus de sélection est rigoureux, avec une équipe médicale, et implique le consentement signé et la possibilité de maintenir un suivi de deux mois des 676 volontaires.

    Le Dr Garcia Rivera a lancé un appel à la responsabilité sociale, soulignant qu’ « en ce moment, Soberana a besoin du soutien de tout le peuple ».

    CONTRÔLE, APPROBATION ET SUIVI DU CECMED

    Le fait que le Centre de contrôle étatique des médicaments, équipements et dispositifs médicaux de Cuba (Cecmed) ait récemment délivré l’autorisation pour le lancement des phases d’essais cliniques du candidat vaccin Soberana garantit incontestablement la rigueur scientifique de ce produit national dans la lutte contre la COVID-19.

    Cette prestigieuse institution, chargée de la promotion et de la protection de la santé publique, grâce à un système réglementaire capable de garantir la mise sur le marché en temps voulu de produits de qualité, de sécurité, d’efficacité et d’informations véridiques pour leur utilisation rationnelle, certifie par son approbation la pertinence du projet de vaccin identifié sous l’acronyme FINLAY-FR-1.

    Dirigé par l’Institut IFV, le Centre d’immunologie moléculaire – tous deux appartenant au groupe d’entreprises BioCubaFarma – et avec la collaboration du Laboratoire de synthèse chimique et biomoléculaire de l’Université de La Havane, le candidat vaccin a achevé avec succès la phase de développement pharmaceutique et les études précliniques sur les animaux.

    L’ingénieure Yaquelin Rodriguez Valdés, directrice adjointe du Cecmed, a expliqué que depuis janvier dernier, lorsque Cuba a commencé la phase préparatoire de lutte contre la maladie, cet organisme de régulation a été appelé à faire partie de la coordination du Comité d’innovation du pays, ce qui a permis d’accompagner en temps utile, dès le début, ce processus de développement du vaccin.

    À cet égard, elle a souligné l’importance de disposer d’une industrie pharmaceutique et biotechnologique solide sur l’Île, dotée d’un organisme de réglementation certifié au niveau international.

    Parmi les résultats qui confirment ce qu’elle avance plus haut, elle a mentionné l’autorisation de la préqualification par l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) du vaccin recombinant anti-hépatite b, « qui nous a permis de démontrer que non seulement les processus de production étaient solides, mais aussi soutenus par une autorité réglementaire, ce qui nous a conduit à devenir les premiers en Amérique latine à obtenir le statut d’autorité compétente pour le système de réglementation des vaccins, qui est accordé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et que nous maintenons jusqu’à aujourd’hui », a-t-elle déclaré.

    Elle a également souligné le statut d’Autorité réglementaire de référence de l’OPS, obtenu en 2010, avec un niveau quatre (le plus haut niveau accordé), ce qui montre également qu’il s’agit d’une entité compétente pour la réglementation des médicaments, à laquelle s’est ajoutée, en 2017, son autorité dans le système de réglementation des vaccins.

    Rodriguez Valdés a également mentionné, parmi les points forts du Cecmed, sa grande connaissance de l’industrie pharmaceutique cubaine et sa rigueur dans l’enregistrement de ses produits, la certification des bonnes pratiques cliniques et l’approbation des essais de chacun des projets, en collaboration avec le ministère de la Santé publique, ainsi que le caractère obligatoire des conditions d’octroi d’un essai clinique pour être inscrit au registre public, inclus dans le centre d’essais cliniques.

    La responsable a souligné que l’accompagnement de l’essai clinique se poursuivra, pour lequel Finlay doit fournir des rapports partiels et finaux dans les phases suivantes.

    (Infografía)


    LES VACCINS PRÉVENTIFS PRODUITS À CUBA

    Vaccin contre l’hépatite B

    institution : Centre de génie génétique et de biotechnologie (CIGB)

    MODE D’APPLICATION : injectable

    Vaccin contre le méningocoque BC

    institution : Entreprise Laboratoire pharmaceutique Carlos J. Finlay

    MODE D’APPLICATION : injectable

    Vaccin contre la rage

    institution : Entreprise Laboratoire pharmaceutique Carlos J. Finlay

    MODE D’APPLICATION : injectable

    Toxoïde tétanique

    institution : Entreprise Laboratoire pharmaceutique Carlos J. Finlay

    Vaccin antidiphtérique et antitétanique

    institution : Entreprise Laboratoire pharmaceutique Carlos J. Finlay

    MODE D’APPLICATION : injectable

    Vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (DTC)

    institution : Entreprise Laboratoire pharmaceutique Carlos J. Finlay

    MODE D’APPLICATION : injectable

    Vaccin trivalent contre la leptospirose

    institution : Entreprise Laboratoire pharmaceutique Carlos J. Finlay

    MODE D’APPLICATION : injectable

    Vaccin Tetravalent dtp-hb (Trivac-Hb)

    contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche et l’hépatite B recombinante institution : CIGB

    MODE D’APPLICATION : injectable

    Vaccin Pentavalent Heberpenta

    (vaccin combiné contre la diphtérie, le tétanos, l’hémophilus influenzae de type B et l’hépatite B recombinante) institution: CIGB

    MODE D’APPLICATION : injectable

    Vaccin antityphoïdique

    (pour la prévention de la fièvre typhoïde) institution: Entreprise Laboratoire pharmaceutique Carlos J. Finlay

    MODE D’APPLICATION : injectable

    Vaccin contre Haemophilus Influenzae de type b institutions : Entreprise Laboratoire pharmaceutique Carlos J. Finlay et Centre national de biopréparations (BioCen)

    MODE D’APPLICATION : injectable

    QUELQUES JALONS DE LA BIOTECHNOLOGIE CUBAINE

    Programme de vaccination de Cuba

    Créé en 1962, dans le cadre des transformations politiques, économiques et sociales amorcées en 1959

    Centre d’immuno-essais

    Inauguré le 7 septembre 1987. Il se spécialise dans le développement de systèmes de diagnostic. C’est dans cette intitution qu’a été conçu les appareils SUMA (système ultra micro-analytique), pour le dépistage massif des malformations congénitales, et aujourd’hui ils peuvent être utilisés pour différents types d’analyses, y compris pour la COVID-19.

    Introduction du vaccin antipoliomyélitique oral

    En 1962, Cuba est devenu le premier pays à éradiquer la poliomyélite.

    Création du Centre National de la Recherche Scientifique (cnic)

    Cette institution spécialisée dans larecherche scientifique fut créée en vertu d’une résolution présidentielle, le 1er juillet 1962

    Institut Finlay des vaccins

    Créée en 1991 et dédiée à la production de vaccins. Créateur du vaccin contre la leptospirose et autres vaccins conventionnels.

    Centre national de production d’animaux de laboratoire (Cenpalab)

    Le 5 octobre 1982, Fidel approuva le projet Cenpalab et la construction a commencé en mai de l’année suivante. Ce centre réalise un travail important en fournissant des animaux de laboratoire aux autres entités d’investigation ; il produit aussi des aliments et des vaccins pour les animaux.

    Centre national de biopréparations (BioCen)

    Créé en 1992, ce centre fabrique des produits développés dans d’autres centres de recherche tels que le vaccin contre l’hépatite B, des milieux de culture, des allergènes et des agents antianémiques. Il mène des recherches sur de nouveaux milieux de culture, pour des protéines hydrolysées et des traitements contre les allergies

    Création du Centre de Génie Génétique et Biotechnologie (cigb)

    Fondé le 1er juillet 1986 par Fidel Castro Ruz. Il combine à la fois recherche et développement expérimental, production de médicaments, y compris leur commercialisation.

    Centre d’immunologie moléculaire

    Fondé en 1994 par Fidel Castro Ruz. Il s’agit d’une institution biotechnologique cubaine à cycle fermé (recherche-développement, production, commercialisation).

    Centre de chimie pharmaceutique

    Fondé le 1er avril 1989. Développement de recherches scientifiques et techniques pour l’obtention de systèmes bioactifs pour la formulation de médicaments.

    _Création de la streptokinase thrombolytique recombinante : Mise au point par le CIGB, elle est utilisée dans le traitement de l’infarctus aigu du myocarde.

    _Interféron humain recombinant Alpha 2b : créé par les scientifiques du CIGB dans la seconde moitié des années 1980. C’est l’un des médicaments les plus utilisés pour lutter contre la pandémie de COVID-19.

    _ Peptide Cigb-258 : Capable de ralentir les processus d’inflammation pulmonaire, qui conduisent à la mort des patients aux stades critiques et graves de la COVID-19, ont annoncé ses concepteurs.
    _ Peptide Cigb-325 : permet un contrôle adéquat de la maladie causée par le virus SARS-CoV-2.

    SOBERANA

    OBJECTIF : Prévenir la COVID-19

    TRANCHE D’ÂGE À ÉTUDIER : 19-80 ans

    TAILLE DE L’ÉCHANTILLON : 676 sujets

    PRINCIPAL PROMOTEUR : Institut Finlay des vaccins

    TYPE DE PARTICIPANTS : bénévoles sains

    CERTAINS CRITÈRES D’INCLUSION

    – Donner son consentement par écrit

    – Être âgé de 19 à 59 ans ou de 59 à 80 ans

    – Indice de masse corporelle entre 18 et 29,9 kg/m2

    DATES CLÉS DE L’ÉTUDE

    Premier inclus : 24/08/2020

    Dernier inclus : 30/10/2020

    Date d’achèvement : 11/01/2021

    Résultats disponibles : 1/02/2021

    Premier inclus Première publication : 15/02/2021

    DESIGN : GUILLERMO MERIÑO SUAREZ FUENTES: JUVENTUD TÉCNICA ET GRANMA

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