Alain Lyon souffre de difficultés respiratoires. Il met en cause le pesticide utilisé par son voisin, produit par le géant Bayer. 

Alain Lyon habite dans la campagne de Sulniac (Morbihan). Depuis le 31 mai 2020, il souffre de quintes de toux et de difficultés respiratoires. Il incrimine des pesticides de chez Bayer, utilisés sur du maïs par son voisin.

Le 31 mai 2020 dans la matinée, Alain Lyon aperçoit son voisin au volant de son tracteur en train de traiter ses plants de maïs, à Sulniac (Morbihan). Je lui ai fait signe pour prendre un café mais il n’avait pas le temps. Il était enfermé dans la cabine de son tracteur, pressurisée comme dans les avions. Le soir, lorsqu’Alain Lyon rentre sa soixantaine de poules, la plupart de collection, il s’aperçoit que quelque chose cloche. Je ne les ai pas trouvées très en forme. J’ai mis ça sur le compte de la chaleur.

Une quinzaine de poules gisent au sol

Le lendemain matin, c’est l’hécatombe dans le poulailler. Une quinzaine de poules gisent au sol, mortes. Même Astérix, le beau coq gaulois de 3 kg a la crête morne. Je l’ai retrouvé mort quelques jours plus tard. Sa dépouille repose depuis trois mois dans un congélateur d’un vétérinaire du secteur pour autopsie. J’ai pensé que mon voisin s’était trompé dans les doses, il m’assure que non. L’agriculteur informe son voisin qu’il a utilisé un produit appelé Equip, produit par Bayer. Un pesticide courant dans les plantations de maïs. 

Il envisage un dépôt de plainte contre Bayer

Quelques jours plus tard, c’est au tour d’Alain Lyon de ne pas se sentir bien. « J’ai commencé à avoir les yeux qui piquent et des quintes de toux pendant la nuit. » Il va voir son médecin qui lui conseille d’appeler le numéro vert, disponible sur le flacon. « Le laboratoire (1) m’a indiqué que mes poules n’étaient pas mortes ni d’un virus, ni d’une bactérie mais à la suite de l’inhalation d’un aérosol toxique. »

Sur recommandation de son médecin traitant, il a aussi consulté un pneumologue qui après un scanner et une prise de sang aurait constaté des calcifications dans les poumons et des anomalies lymphatiques pouvant conduire à un cancer. J’attends désormais un rendez-vous avec un hématologue car ma dernière prise de sang qui datait de février 2020 ne montrait aucune anomalie. Alain Lyon envisage aussi de déposer plainte contre Bayer. Je n’en veux absolument pas à mon voisin qui travaille proprement, assure Alain Lyon.

 « Nous avons informé l’Anses de ces faits »

De côté de Bayer, des ingénieurs se sont déplacés dans le courant du mois de juin pour réaliser des prélèvements d’herbes. Nous avons informé l’Anses (2) de ces faits, rapporte Constance Tuffet, chargée de communication auprès de Bayer.Comme M. Alain Lyon envisage d’engager une procédure judiciaire, nous réservons les informations pour l’instruction. Ce produit est connu depuis très longtemps, il a été réhomologué l’an dernier. Nous n’avons jamais eu connaissance d’incident avec lui. Nous avons nous aussi envie de comprendre.

 Isabelle JÉGOUZO.

(1) Le laboratoire a refusé de confirmer ces analyses pour des raisons de confidentialité.

(2) Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.

source: https://www.ouest-france.fr/