• Violences. Dans le Finistère, la parole des femmes se libère (LT.fr-4/12/2017)

    Violences. Dans le Finistère, la parole des femmes se libère (LT.fr-4/12/2017)Hélène Geiger, vice-procureure en charge des affaires de violences à l'égard des femmes.

    Le constat est identique, dans le Finistère ou partout ailleurs. Les voix des femmes s'élèvent pour dénoncer des faits de violences, dans le sillage de l'affaire Weinstein. Le fruit, également, de la mobilisation, depuis des années, des services sociaux et de la chaîne pénale. De nouvelles pistes sont encore à explorer pour faire définitivement tomber le tabou.

    Elles se sentaient souvent coupables. Coupables d'avoir conduit l'auteur de violences, le plus souvent leur conjoint, à passer à l'acte. La parole se libère pourtant peu à peu chez ces femmes, véritables victimes de violences, physiques comme sexuelles. Depuis la révélation de l'affaire Harvey Weinstein suivie de la campagne #balancetonporc lancée sur les réseaux sociaux, les victimes sont plus nombreuses à dénoncer des faits.

    "Une activité très importante ces dernières semaines"

    Vice-procureure en charge de ces affaires au tribunal de grande instance de Quimper, Hélène Geiger en fait le constat : « Les parquets du Finistère ont enregistré une activité très importante ces dernières semaines ». Notamment pour ce qui concerne les faits de viols.

    Mais au-delà de l'effet médiatique, la levée du tabou est d'abord le fruit de longues années de mobilisation. Le travail des acteurs sociaux à l'écoute des familles et le fait d'une réponse pénale ferme. « Depuis un certain temps, déjà, ces faits, notamment lorsqu'ils sont intrafamiliaux, donnent lieu à comparution immédiate ou à déferrement en vue d'un placement sous contrôle judiciaire », poursuit la magistrate. Des jugements rapides qui ont donné lieu à plusieurs peines de prison ferme ces dernières semaines.

    Mises à l'abri

    Les femmes sont ainsi rassurées par la multiplication des décisions d'évincement du conjoint violent du domicile conjugal ou de mise à l'abri des victimes. « Il faut que la victime sache qu'il se passera quelque chose de concret pour que la parole se libère », souligne d'ailleurs la parquetière, évoquant la possibilité de placer un téléphone grave danger auprès de la plaignante (un téléphone portable disposant d'une touche dédiée, permettant à la victime de joindre, en cas de grave danger, le service de téléassistance accessible 7 j/7 et 24 h/24). Une libération de la parole rencontrée également en dehors du champ pénal. À nouveau, l'an passé, les femmes ont été plus nombreuses à avoir recours aux services sociaux dans le département. 159 femmes, accompagnées de 133 enfants, ont ainsi fait une demande de mise à l'abri, parfois avant même de déposer plainte. Elles ont pu bénéficier d'une solution d'urgence.

    Un intervenant social dans les brigades

    Une mise en confiance des victimes dont la chaîne pénale s'est également fait une priorité, depuis de nombreuses années. Dès le stade du dépôt de plainte, dont le recueil s'est amélioré ces dernières années. Pour la magistrate, l'accueil de la victime, dans les commissariats et les brigades et le questionnaire posé sont de nature à faciliter sa démarche. La gendarmerie et le département travaillent d'ailleurs encore à améliorer ces conditions d'accueil des conjoints victimes de violences (90 % sont des femmes). Un poste d'intervenant social, rattaché aux brigades, devrait rapidement voir le jour pour recueillir la parole de plaignantes sur le plan social et psychologique.

    Sous emprise

    Un accompagnement que propose aussi l'hôpital, porte d'entrée habituelle d'une reconnaissance du statut de victime. Les médecins, comme leurs confrères libéraux, y ont le devoir de transmettre des signalements à la justice dans le cas de violences sur personne vulnérable. Une situation qui recouvre notamment les mineurs et les femmes enceintes. Mais pour Hélène Geiger, le législateur doit aller plus loin pour permettre aux médecins de retenir, plus facilement, le phénomène d'emprise dont sont victimes de nombreuses femmes, les empêchant de dénoncer les faits dont elles sont victimes. Des femmes isolées par la volonté de leur conjoint, humiliées avant d'être violentées et finalement d'être confrontées au repentir actif de leur tortionnaire. Une d'entre elles meurt tous les trois jours en France, sous les coups de son conjoint.
     
     
     
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