Au contact direct des usagers, les facteurs réclament davantage de mesures face au risque de transmission du coronavirus. Ils menacent d’user de leur droit de retrait.

« Les postiers ne veulent être ni les facteurs de propagation, ni les victimes ». Après l’annonce d’une suspicion de coronavirus chez le conjoint d’un postier de Douarnenez, le secteur quimpérois de La Poste s’inquiète de la propagation du virus. « Le droit de retrait a été demandé à Châteaulin et Bénodet par mesure de précaution », explique Isabelle Le Guillou, la secrétaire générale CGT Fapt pour le Sud-Finistère. Une possibilité évoquée ces dernières heures par les postiers de Pont-l’Abbé, selon les représentants syndicaux.

Depuis la mise en place des nouvelles mesures de confinement, la direction de La Poste a commencé à adapter les postes de travail et estime « tout mettre en œuvre pour garantir la sécurité et la santé de ses agents ». Notamment en décalant la prise de poste à la préparation du courrier. Tous les agents ont d’ailleurs repris le travail, après discussion, selon la direction. « Le problème c’est que l’organisation n’est pas adaptée de la même façon partout », poursuit Isabelle Le Guillou.

Les bureaux de poste en première ligne

À Quimper, l’accès au bureau du boulevard Amiral-de Kerguélen, les seuls guichets ouverts en ville, est désormais régulé par deux agents de sécurité. La conséquence, selon Anne Pavec, représentante Sud PTT, d’incivilités de la part d’usagers : « Pour trois guichets ouverts, l’objectif est de permettre à trois personnes d’entrer dans le bureau ». Une mesure loin de satisfaire le CHSCT de l’établissement dont elle est la secrétaire : « Nous demandons du plexi transparent à chaque guichet pour éviter les contacts. La direction doit demander au préfet d’ouvrir un magasin de bricolage pour que ces travaux soient réalisés en urgence », martèle Anne Pavec. « Dans ces conditions, la question du droit de retrait se pose », estime Isabelle Le Guillou.

Du savon et de l’eau pour les facteurs

Moins exposés, les facteurs désormais autorisés à porter un masque selon Sud PTT, ont eu pour consigne de s’en tenir aux plis urgents et aux colis. Une distribution réalisée sans contact direct avec les usagers. Faute de gel hydroalcoolique en quantité suffisante, selon les syndicats, les facteurs partent en tournée avec du savon liquide, de l’eau et de l’essuie-tout pour un lavage toutes les heures.

Des mesures et l’absence d’une quarantaine de collègues, notamment pour garde d’enfants, rendent impossible la distribution de tous les plis. Mercredi, 31 tournées n’ont pu être assurées dans l’agglomération quimpéroise et l’ouest de la Cornouaille. La baisse des expéditions postales limite toutefois l’impact de la crise.

source: https://www.letelegramme.fr/