Le 80e anniversaire des exécutions des 27 otages de Châteaubriant a rassemblé de nombreuses personnalités politiques, notamment Sarah El Haïry, secrétaire d’État de la Jeunesse et de l’Engagement. 

Les années ont passé mais les souvenirs sont restés. Dans la carrière de la Sablière, là où 27 otages du camp de Choisel, à Châteaubriant (Loire-Atlantique), ont été exécutés par les militaires allemands, 6 000 personnes se sont réunies, ce dimanche 17 octobre 2021, pour leur rendre hommage.

D’une manière très solennelle, le cortège a quitté, en début d’après-midi, le rond-point Fernand-Grenier, pour rejoindre le site historique des fusillades du 22 octobre 1941, au rythme des porte-drapeaux venus nombreux.

Là, les portraits des 27 exécutés étaient face à une foule où toutes les générations étaient réunies. Sous le patronage de la secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et de l’Engagement, Sarah El Haïry, une cérémonie officielle sobre a démarré sous un beau ciel bleu et une température digne d’une fin d’été.

Des jeunes et des moins jeunes sont venus déposer des gerbes en mémoire des 27 fusillés, au pied du monument. 

De nombreuses personnalités, notamment du Parti communiste, avec Fabien Roussel, son secrétaire général, et Clémentine Autain, députée de Seine-Saint-Denis et membre du parti Ensemble !, ou encore Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, avaient fait le déplacement. Les coccinelles, signe d’espoir, étaient aussi de sortie dans ce lieu si symbolique.

De nombreux jeunes de banlieue parisienne étaient présents, comme ici, un groupe venu d’Aubervilliers.

Cette cérémonie s’est ouverte par l’intervention de Robin Renucci, acteur et directeur des Tréteaux de France. Un discours à la fois teinté d’espoir et de reconnaissance envers ces « chevaliers de l’espérance » comme ils les nomment.

Une espérance portée par les plus jeunes, dont les treize classes d’établissements scolaires venues apporter la terre de lieux d’internement et de massacres perpétrés pendant la Seconde Guerre mondiale. Chaque terre intègre une des 185 alvéoles qui composent le monument d’Antoine Rohal, créé en mémoire des fusillés.

Sarah El Haïry, secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et de l’Engagement, a salué chaleureusement les anciens combattants, en présence notamment d’Alain Hunault, maire de Châteaubriant, et Didier Martin, préfet de Loire-Atlantique et préfet des Pays de la Loire. 

L’émotion des familles de fusillés venues déposer des gerbes, mais aussi de Carine Picard-Nilès, secrétaire générale de l’Amicale de Châteaubriant-Voves-Rouillé-Aincourt, petite fille d’Odette Nilès, la fiancée de Guy Môquet, le plus jeune des exécutés de la Sablière (17 ans), s’est mêlée à toute celle des spectateurs venus redire : « Plus jamais ça. »

Des drapeaux et gerbes de fleurs en mémoire des 27 fusillés du 22 octobre 1941. 

Huit décennies plus tard, la jeunesse est encore en résistance. L’évocation théâtrale menée par les Tréteaux de France avec deux classes de CM1-CM2, celle de Béré à Châteaubriant, et celle de l’école Voltaire de Sevran (Seine-Saint-Denis), marque toute l’importance de la transmission d’une mémoire qui ne doit pas s’effacer.

Pauline BAUMER

source: https://www.ouest-france.fr/