Près d’une soixantaine de salariés de Jussieu Secours ont débrayé, ce jeudi 2 juin 2022, entre 12 h et 15 h, pour alerter sur les conditions de travail. Les ambulances étaient à l’arrêt en raison de ce mouvement de grève et seule une voiture de transport assis était sur la route. « Les situations de tension se multiplient depuis plusieurs mois », assure Hoël Drot, responsable syndical Force ouvrière. « Plusieurs collègues sont en arrêt de travail en raison de burn-out, une personne a démissionné, d’autres ont fini en pleurs dernièrement. Il est temps d’alerter ». Le directeur de secteur, Renaud Sarrabezolles, indique « n’avoir personne en arrêt de travail actuellement » et confirme qu’une démission lui a été présentée.
« D’importants retards » constatés
Le responsable syndical décrit un climat plus tendu dans l’entreprise, depuis la fusion entre Jussieu Secours et Keolis santé, filiale de Keolis, à la fin d’année 2021, et le changement de direction de l’antenne nord-finistérienne Brest-Saint-Renan en février 2022. Enfin, la mise en place d’un nouveau logiciel, depuis le 1er mai 2022, « dans la précipitation met en difficulté les régulateurs et régulatrices », estime Hoël Drot. « Les régulateurs n’ont eu que deux formations sur ce nouveau logiciel et depuis, les difficultés s’enchaînent. On a fait face à d’importants problèmes de retards, jusqu’à une heure voire deux heures. De plus, les régulateurs font face à une pression : il faut faire du chiffre. On fait ce métier pour secours et aider les gens, pas pour faire des quotas », estime encore le représentant syndical.
Renaud Sarrabezolles : « J’entends les difficultés »
Au cours du débrayage, le directeur de secteur, Renaud Sarrabezolles, est venu échanger avec les salariés réunis devant l’antenne brestoise. Sollicité, le directeur conteste, d’emblée, « toute notion de harcèlement. Je suis ici pour faire prospérer la société et faire en sorte que les salariés s’y sentent bien. Je prends note des demandes et remarques faites, ce jour, lors de la grève. Il va y avoir des échanges. Concernant le changement de logiciel, j’entends les difficultés. S’il y a des besoins de formation, on fera en sorte que ceux-ci soient satisfaits. Il y a des axes d’amélioration ».
Source : https://www.letelegramme.fr
Auteur : Rémy Quéméner