Le mécontentement des agriculteurs soumis depuis des mois à une flambée de leurs charges (aliment, énergie…) risque de s’aggraver avec la guerre en Ukraine. La mobilisation ce vendredi liée autant aux négociations de longue haleine sur la loi Egalim (pour l’équilibre des relations commerciales) qu’à l’inquiétude d’une nouvelle dégradation au niveau des charges, illustre cette période d’extrême tension. « L’annexion de la Crimée en 2014 et l’embargo de la Russie qui a suivi notamment sur le lait a été à l’origine de la crise de 2015, car à l’époque la Russie importait beaucoup de fromages, rappelle Stéphane Cornec (JA 29). La fermeture des frontières pourrait pousser Lactalis qui a de nombreux marchés en Russie à brader sa production en France et à déstabiliser le secteur, sans parler de l’augmentation du coût des céréales, de l’énergie. L’agriculture reste une monnaie d’échange dans les conflits ».
« Qui n’a pas joué le jeu ? »
Devant quelque 300 agriculteurs, venus de tout le département, réunis devant les 150 tracteurs rangés place de la Résistance, Jean-Alain Divanac’h (FDSEA) et Alexandre Castrec (JA) ont fait le bilan d’un échange avec le préfet. « Sur la loi Egalim 1, nous voulons savoir qui n’a pas joué le jeu et que les sanctions soient appliquées » ont-ils dit visant notamment la grande distribution. Les syndicalistes ont aussi pointé la responsabilité des pouvoirs publics sur les prix en évoquant des cantines scolaires qui fixent un repas à 1,50 € de « coût matière ». Ils ont aussi dénoncé une administration « bras armé des associations écologistes » avec une accumulation incessante de normes. Ce sont des réponses concrètes à ces « blocages » que les agriculteurs attendre d’urgence, alors que les discussions sur la deuxième loi EGalim s’achèvent lundi soir. Commencée vers 13 h, la mobilisation s’est terminée vers 16 h dans le calme.
Source : https://www.letelegramme.fr