Manque d’effectifs, épuisement, rémunération trop faible… Les salariés de l’association des Papillons blancs du Finistère se sont mobilisés à Quimper, ce vendredi.
« La coupe est pleine », souffle cette femme, ce vendredi après-midi, sur le parking du parc des expositions de Penvillers. À l’intérieur, les Papillons blancs du Finistère célèbrent leurs soixante ans. Mais dehors, le cœur n’est pas à la fête. Plusieurs salariés de l’association sont mobilisés, à l’initiative de la CGT.
Au cœur des griefs ? Les conditions de travail. « Rien n’est respecté », poursuit l’aide médico-psychologique. Elle exerce dans un foyer de vie quimpérois depuis plus de quinze ans et parle des collègues « qui donnent tellement » mais qui sont aujourd’hui « en burn out ». D’autres, qui envisagent de « démissionner ». « Il y a énormément d’arrêts, poursuit-elle. On est obligé de suppléer les collègues absents. Et on doit former des remplaçants qui ne restent pas forcément ». Sébastien, aide-soignant depuis plus de dix ans à Quimper, ne dit pas autre chose. Allant jusqu’à parler « d’autoremplacement » lorsque les renforts n’arrivent pas.
Un impact sur les résidents
« On peine à recruter », confirme Yohann, qui exerce dans un foyer de vie de Plogonnec depuis plus de dix ans. « Avant, poursuit-il, ce sont des métiers que l’on faisait par envie. C’était un sacerdoce. Aujourd’hui, certaines personnes restent un mois et déclarent forfait… Lorsqu’on les forme, c’est autant de temps qui n’est pas consacré aux résidents », déplore-t-il. « Et cela entraîne des situations difficiles à gérer, assure l’aide médico-psychologique. Avec le changement perpétuel de personnel, le comportement des résidents se modifie. Ils ont besoin de stabilité ».
Des recrutements d’autant plus difficiles que « les horaires sont difficiles » et que les salaires ne sont pas attractifs. Les salariés se disent aussi « exclus du Ségur ». « À diplôme équivalent, si vous travaillez à l’hôpital, vous avez la prime ; si vous travaillez dans le privé, vous n’avez rien », déplore Sébastien. Dans les rangs, tous réclament donc « 300 € de revalorisation en urgence ».
La DRH « solidaire »
Sollicitée, Marie-Laure Plu, DRH de l’association, se dit « solidaire de l’action ». « On est resté mobilisé tout au long de la crise », appuie-t-elle. Pourtant, « la situation salariale de notre activité est catastrophique ». « Il faut faire reconnaître le travail et les métiers », assure-t-elle également. Expliquant que « l’enjeu » est notamment « de faire appliquer le Ségur pour l’ensemble de nos métiers ».
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