« Notre hantise, c’est que soit décrété un Plan blanc », avoue Loïc Le Houarner, secrétaire général de la CGT du Centre hospitalier de Quimper Cornouaille, qui appréhende l’été qui approche. Le Plan blanc ? C’est cet outil dont dispose les établissements de santé qui permet de mobiliser immédiatement les moyens de toute nature dont il dispose en cas d’afflux massif de patients ou de victimes. « Cela serait forcément synonyme d’annulation de tous les congés d’été des agents hospitaliers ».
Les mines étaient abattues, ce mardi, à l’occasion de la mobilisation pour alerter sur la situation de l’hôpital public, du social et du médico-social. Un appel national, relayé par la CGT, à l’échelle de Quimper.
L’objectif de cette mobilisation a clairement permis aux représentants syndicaux de clamer leurs craintes quant à la façon dont va se dérouler l’été à l’hôpital.« La rumeur de Plan blanc enfle, les agents sont très inquiets »
Une soixantaine de personnes sont venues soutenir le mouvement. De nombreux retraités, quelques candidats aux prochaines élections législatives, des représentants syndicaux de Quimper, Douarnenez et Concarneau, mais peu de soignants. « Beaucoup de personnels étaient assignés à leurs fonctions, ce qui explique la faible mobilisation », déplore un représentant du comité de l’hôpital de Concarneau. L’objectif de cette mobilisation a clairement permis aux représentants syndicaux de clamer leurs craintes quant à la façon dont va se dérouler l’été à l’hôpital. « C’est impossible de se projeter pour nous. Nous n’avons aucune visibilité sur les plannings de juillet et août. Il y a juste nos congés de posés mais avec cette rumeur de Plan blanc qui enfle, les agents sont très inquiets », explique Loïc Le Houarner.
« Un mois et demi de fermetures cumulées »
Du côté de Douarnenez, c’est la même appréhension. « Plusieurs services ont déjà réduit leur nombre de lits. Cet été va être le pire de tous », confirme une infirmière. À l’EPSM Gourmelen, le personnel a dépassé le stade des craintes : « De nombreux hôpitaux de jour vont devoir tout bonnement fermer leurs portes par tranches de quinze jours. La Clinique de l’Odet est, elle aussi, concernée. Au total, cela fera un mois et demi de fermetures cumulées. C’est la première fois que ça arrive à l’EPSM Gourmelen ! », déplore Yannick Milin, infirmier et secrétaire CGT. « La direction ne parvient pas à recruter, c’est le cas même pour trouver quelqu’un pour assurer le standard ! ». « À Gourmelen, 17 postes d’infirmier ne sont pas pourvus », conclut-il, amer.
Johanne BOUCHET
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