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Algues vertes. Pour Eaux et rivières de Bretagne, le Morbihan « paie la politique de l’autruche » (OF.fr-3/07/20-8h20)
L’association Eaux et rivières de Bretagne alerte sur le « danger sanitaire » que représente la prolifération des algues vertes dans le Morbihan.
L’association Eaux et rivières de Bretagne alerte sur le « danger sanitaire » que représente la prolifération des algues vertes dans le Morbihan.
Quel est le constat dans le Morbihan ?
Le recensement cartographique mensuel des sites d’échouages d’algues vertes, basé sur les données de surfaces récoltées dans le cadre du suivi algues vertes et confié au Centre d’études et de valorisation des algues (Ceva), a révélé fin mai que le Morbihan était bien plus touché cette année que le reste de la Bretagne.
Dans le détail, 46 sites à algues vertes ont été identifiés en Bretagne sur la période 2008-2018, représentant quand même un peu plus de 1 000 ha de surface (1 376 terrains de foot) dont… 54 % sur le seul département du Morbihan.
Comment expliquer le phénomène ?
Il est multifactoriel
, explique Arnaud Clugery, directeur opérationnel de l’association Eaux et rivières de Bretagne. L’hiver pluvieux et le printemps chaud ont contribué à leur prolifération. Sans oublier l’apport d’azote, à l’origine de la prolifération de ces algues.De l’azote issu du monde agricole. Il y a un consensus scientifique sur cette question : la part de l’azote non agricole représente 5 %. Ce sont des données du ministère de la Transition écologique
, rappelle l’expert.Quels sont les risques ?
Les algues ne sont pas toxiques tant qu’elles sont vivantes. En revanche, quand elles se décomposent, elles deviennent dangereuses : elles fabriquent du sulfure d’hydrogène, un gaz toxique pour l’homme. Mais pas seulement :
C’est toute la biodiversité qui est touchée.
Que dénonce l’association Eaux et rivières de Bretagne ?
Que malgré l’argent public dépensé contre les marées vertes, le phénomène s’étend, touchant plus particulièrement les vasières. Et que le département du Morbihan ne fasse pas partie du Plan de lutte contre la prolifération des algues vertes (Plav). Elle estime qu’il est passé
sous les radars
de ce plan,En se focalisant sur les huit baies, on espérait régler le problème. Mais force est de constater que le problème n’est pas réglé et qu’il va falloir de nouveaux plans…
regrette Arnaud Clugery.Comment l’association explique-t-elle le fait que le département soit passé « sous les radars » de ce plan ?
Parce que dans le Morbihan, il s’agit essentiellement de marée verte sur vasière et que les quantités sont moindres.
Elles n’ont donc pas été considérées comme une gêne
, rappelle le directeur opérationnel. Et doncseules les baies touchées par des échouages sur estran sableux ont été retenues
dans le plan de lutte.Cela fait pourtant des années que le problème perdure en Morbihan
, dénonce Jean-Yves Piriou, vice-président de l’association Eaux et rivières de Bretagne et ancien chercheur à l’Ifremer.Quelles sont les conséquences ?
L’association estime que le département, en refusant de rejoindre le Plav, a élaboré des programmes de mesures inadaptés : par exemple le plan Eau (pour faire simple) n’inclut pas l’objectif de réduire les flux d’azote, pourtant à l’origine de la prolifération des algues vertes.
Les communes du littoral paient le fait que rien n’est fait pour réduire l’apport d’azote dans les bassins-versants. S’il n’y a pas d’objectifs fixés, il n’y aura pas de moyens alloués
, estime Arnaud Clugery. Autre souci : le plan de lutte permet de prendre en charge financièrement le ramassage des algues et la campagne de communication (installation de panneaux) autour de ce sujet. Le département n’en faisant pas partie, ces deux pans restent donc à la charge des communes…Les élus se sentent démunis
, regrette Alain Bonnec, président d’Eaux et rivières du Morbihan et basé à Erdeven.Ce territoire paie le tribut de la politique de l’autruche
, assure Jean-Yves Piriou.Quelles sont les solutions selon eux ?
Réduire la taille des exploitations agricoles, aider les agriculteurs à passer à l’agro-écologique, recréer des zones humides et enfin régionaliser la politique agricole commune (Pac).
source: https://www.ouest-france.fr/
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Tags : Morbihan, algues vertes, eaux et rivières, pollution
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