Au CHRU de Brest, l’absentéisme ne cesse d’augmenter, et il est de moins en moins compensé. La CFDT tire la sonnette d’alarme, alors que les difficultés de recrutements ne font qu’aggraver la situation.
La problématique de l’absentéisme n’est pas nouvelle au CHRU de Brest-Carhaix, comme dans l’ensemble des hôpitaux publics français. Dès 2018-2019, la CFDT avait poussé ses troupes dans la rue pour alerter les pouvoirs publics de l’urgence à agir sur les effectifs hospitaliers et les conditions de travail.
« On n’a pas été entendus, et aujourd’hui, la situation ne fait qu’empirer. Pour la première fois, cette année, même durant la période estivale, le nombre d’absents a augmenté, au point que la plupart des temps partiels ont dû exercer à temps plein. Et en moyenne, à l’année, tous services confondus, le taux d’absentéisme s’élève à 9 %, avec certains secteurs au-delà de 12 % », informe Sabine Pochard, secrétaire de la section CFDT du CHRU de Brest-Carhaix.
Des difficultés de recrutement
Problème : les absences ne sont pas compensées immédiatement. Parfois, « il faut attendre quatre semaines », et le cercle infernal s’enclenche. Des agents rappelés sur leurs jours de repos, des congés repoussés, des plannings qui changent au dernier moment, la direction donne l’impression de parer au plus pressé, en colmatant les brèches.
« À compenser les absents, les présents s’épuisent, certains se retrouvent en arrêt, et il faut compenser encore plus, jusqu’à l’épuisement », déplorent Pascale Lestideau et Soizic Patinec, autres représentantes de la CFDT, en évoquant une vie familiale dégradée, des collègues en disponibilité, voire en phase de reconversion.
La remarque est aussi valable pour les contractuels « qui ne restent pas, car ils sont tout de suite au taquet ». La situation se tend d’autant plus que le Finistère, jusqu’alors plus épargné que d’autres départements sur la question des recrutements, rencontre désormais les mêmes difficultés.
Face à cette pénurie en personnel, la direction se voit contrainte de prendre des décisions radicales. Douze lits de médecine gériatrique sont ainsi fermés actuellement à Carhaix, tandis qu’à Morvan, Guilers, et Bohars, le self est fermé un jour par semaine.
Grosses craintes pour 2022
Pour le syndicat majoritaire à l’hôpital, « il devient urgent de travailler l’attractivité de l’hôpital ». La CFDT demande donc la compensation immédiate de l’absentéisme, et une titularisation plus rapide des contractuels. Elle attend aussi des pouvoirs publics qu’au-delà des moyens alloués aux bâtiments, il en soit fait de même pour les effectifs.
Faute de ça, le syndicat s’attend une situation encore pire en 2022. « À fin novembre, au nom de la continuité des soins, de nombreux agents n’ont pas pu poser leurs congés annuels et RTT, et ils sont contraints de les poser sur un compte épargne temps s’ils ne veulent pas les perdre. Cela ne va fera qu’ajouter de la fatigue à la fatigue ».
Sollicitée par nos soins, la direction du CHRU indique ce lundi soir avoir « inscrit le sujet de l’absentéisme et de la qualité de vie au travail dans les actions du projet social. Une communication aux partenaires sociaux est prévue très prochainement. »
Source : https://www.letelegramme.fr
Auteur : Jean-Luc Padellec