Un sympathisant du PRCF qui devait participer à un tractage s’est finalement désisté en avançant l’argument suivant : « Il ne faut pas trop montrer la faucille et le marteau en ce moment, car ça risque d’effrayer des électeurs modérés de Melenchon ».
Triple erreur, camarade !
– D’abord, les communistes ne sont pas des petits soldats de JLM et si ce dernier passe son temps à planquer le drapeau rouge et à contourner l’internationale dans ses meetings, il perdra au décuple sur sa gauche ce qu’il aura grappillé chez les bobos en édulcorant son propos.
– Ensuite, le rassemblement pluriel qu’affirme être la France insoumise a besoin de toutes ses composantes. Le PRCF « stalinien » n’a bizarrement aucun problème pour tolérer dans ce rassemblement des écolos pas encore totalement guéris de l’illusion européenne ou des mitterrandiens mal repentis, qui ont mis bien longtemps à faire leur deuil de l’OTAN. C’est bien le moins que des mélenchoniens verbalement si « antitotalitaires » et attachés au « pluralisme », fassent montre d’une égale tolérance envers leurs compagnons de route communistes, lesquels ne demandent que l’égalité des droits et des devoirs.
– Enfin, le retrait inopiné de notre camarade est un fort mauvais calcul électoral.
Si on laisse JLM et ses communiquants de choc édulcorer et décommuniser à plaisir leur campagne, cela leur permettra peut être de siphonner, in extremis, les dernières voix de Benoît HAMON ; tant mieux, car il faut de tout pour faire un vote. Mais cet affaissement du discours sur l’Europe et sur la radicalité du changement stoppera net l’élan qui se dessine chez nombre d’électeurs ouvriers dont la défiance provient moins du fait que – instruits par l’expérience passée du mitterrandisme et du jospinisme- ils attendent, au contraire, un discours ultra-clair sur la capacité du futur président à affronter le capital et ses institutions internationales.
Mais cette radicalité euro-critique, JLM peut-il l’apporter lui-même ?
Nullement. Qui peut le mieux appeler les travailleurs à quitter le PS, à abandonner l’abstentionnisme systématique ou à fuir le vote pseudo-patriotique pour Le Pen, si ce n’est la militance franchement communiste qui, contrairement à d’autres qui ont renié la faucille et le marteau, ne craignent pas d’associer dans leur message le drapeau rouge du prolétariat au drapeau tricolore de la nation 100 pour cent affranchie de l’UE ?
Bref, camarades, ne mettons jamais notre drapeau dans la poche. C’est le rose du PS et le rouge pâle de la « mutation » qui écartent la classe ouvrière de la politique progressiste. C’est à l’inverse l’intervention franchement communiste à l’entrée des usines qui rassemble les travailleurs et les met en capacité de diriger le vrai changement jusqu’au FREXIT progressiste et au-delà, jusqu’au socialisme véritable.
Plus que jamais les travailleurs ont besoin des communistes pour leur dire :
« Votons JLM, et surtout, reconstruisons un vrai parti communiste! »
Floréal le 17/04/2017