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Brest (29). Mona est toujours infirmière mais pas au CHU (OF.fr-10/01/21-9h39)
Dès le 23 mars, et durant près de trois mois, Mona Amraoui, infirmière du CHRU de Brest, a apporté son aide à l’hôpital Lariboisière de Paris.
Au printemps dernier, alors contractuelle au CHRU de Brest, elle s’était portée volontaire auprès des hôpitaux de Paris, débordés par l’épidémie. Virée injustement puis réembauchée, elle a quitté l’hôpital. Elle se refait une santé dans une entreprise brestoise.
Mona Amraoui, 26 ans, est toujours infirmière. Mais pas au CHRU de Brest. « Qu’on ne me parle plus de l’hôpital ! » Depuis six mois, elle est infirmière référente Covid-19, en intérim, au sein de la médecine au travail, à Naval Group, à Brest.
Un service important dans cette entreprise spécialisée dans la Défense navale. « On m’a surnommée Miss Covid », sourit-elle. Elle apprécie son poste. « Je peux mettre à profit mon expérience de l’épidémie. »
Elle définit des protocoles pour des essais en mer, réalise des tests PCR ou antigéniques, des tracings de cas contacts, ou gère des « foyers épidémiques ». « Il y a eu beaucoup de travail fin octobre et début novembre. »
« Des horaires stables »
« C’est très différent de l’hôpital. Je fais davantage d’administratif, même s’il m’arrive encore de donner des soins en cas de blessure. » Elle a « des horaires stables, du lundi au vendredi, de 8 h à 16 h 30. » Fini le travail de nuit ou les week-ends.
Mona peut enfin s’occuper pleinement de sa petite fille de deux ans. Et reprendre pied après une année 2020 traumatisante. En cette fin décembre, elle profite même d’une semaine de congés, à Paris, chez son père. « Mes premières vacances depuis très longtemps ! »
Pour rappel, alors jeune diplômée de l’école d’infirmiers de Brest en juin 2019, Mona Amraoui travaille comme contractuelle au CHRU de Brest. En mars 2020, l’activité classique de l’hôpital est arrêtée en raison de l’épidémie. Comme la plupart des agents, Mona se retrouve désœuvrée chez elle.
Une aide spontanée
Le 20 mars, lorsque l’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), débordée, lance un appel à volontaires, l’infirmière brestoise répond spontanément. Elle part seule et se retrouve, dès le 23 mars, à travailler, de nuit, auprès de malades Covid. Sa situation est régularisée entre les deux hôpitaux. Mais elle découvre que son contrat a été rompu par le CHRU qui lui reproche un abandon de poste !
Face au scandale, l’hôpital brestois réembauche l’infirmière pour trois mois même si elle reste à disposition de l’hôpital Lariboisière. Jusqu’en juin, elle travaille à Paris. Trois mois en enfer !
« Le Covid, ce n’est pas une légende ! Ni une gripette ! » A Lariboisière, elle exerce dans un service Covid classique. Les moyens manquent. « Quand certains étouffaient faute d’oxygène, on ne savait jamais s’il y aurait de la place en réanimation. Certains sont décédés… »
« Pas du cinéma, ma vie ! »
Elle est sans doute l’infirmière volontaire brestoise qui a aidé les hôpitaux parisiens sur la période la plus longue.
De retour à Brest, elle a un entretien avec les Ressources humaines du CHRU. « L’hôpital n’a pas eu un mot pour mon engagement. Pire, on m’a dit : « On ne va pas refaire le film de votre histoire ». Sauf que ce n’était pas du cinéma, c’était ma vie ! »
Mona décide de quitter cet hôpital si peu bienveillant à son égard. « Je ne regrette pas l’institution mais le métier me manque. » Son intérim à Naval Group se terminera fin mars. Ensuite, elle envisage de devenir infirmière en libéral, en espérant un statut moins précaire. Pour « refaire du soin », sa raison d’être. Tout en continuant de se former.
« Un jour, une ancienne patiente m’a dit qu’elle avait écrit à l’hôpital pour signaler que je m’étais bien occupée d’elle. Ça m’a touchée ! »
source: https://www.ouest-france.fr/« Quimperlé (29). 80 personnes contre la loi de sécurité globale (OF.fr-9/01/21-16h17)Amour -par Kalune (YT 25/04/19) »
Tags : Brest, Paris, covid-19
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