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Caudan (56) -Un « coup de massue » pour les salariés de la Fonderie de Bretagne (LT.fr-20/05/20-12h06)
Pour David Taillefer, le secrétaire du Comité social et économique, la fermeture de la Fonderie de Bretagne serait un vrai séisme.
La fermeture de la Fonderie de Bretagne, basée à Caudan (56), serait envisagée dans le cadre d’un vaste plan d’économie que le constructeur automobile français Renault doit annoncer la semaine prochaine. Ses salariés sont très inquiets. Son directeur, stupéfait, déclare n’avoir aucune information sur le sujet.
Après un an au ralenti, voire à l’arrêt total, à la suite d’un incendie puis du coronavirus, l’activité redémarrait doucement depuis la semaine dernière à la Fonderie de Bretagne. Alors la possible annonce d’une fermeture du site, la semaine prochaine par le groupe Renault, selon Le Canard Enchaîné, plombe encore plus le moral de ses salariés. « On ne s’attendait pas à cela. Une restructuration, oui. Pas une fermeture. C’est le coup de massue, réagit David Taillefer, le secrétaire du Comité social et économique (CSE) de l’entreprise. On a subi un incendie l’année dernière de la chaîne de moulage principal. Renault s’est alors engagé à faire les travaux et remettre une ligne neuve. Aujourd’hui, elle est prête mais il y a eu le Covid-19. Pour moi, c’est clair. Ils se servent de la pandémie pour essayer de fermer définitivement la boîte ».
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Très inquiète, la section CGT du site morbihannais a demandé la tenue d’un CSE extraordinaire. « Le directeur du site nous a répondu par mail qu’il n’avait pas de commentaire et qu’il n’avait aucune information à nous donner », déplore David Taillefer.
Ce genre de décision vient de la direction générale et je ne suis même pas sûr qu’on me demandera mon avis
Contacté, Laurent Galmard, le directeur général de la Fonderie, exprime sa « stupéfaction. Je n’ai aucune information sur le sujet ». Il souligne n’avoir eu aucun contact en ce sens. « Ce genre de décision vient de la direction générale et je ne suis même pas sûr qu’on me demandera mon avis ». Interrogé la semaine dernière sur la reprise de l’activité, post-incendie et Covid-19, le directeur affichait sa grande inquiétude, jugeant la situation de son entreprise « préoccupante ». Après une année 2019 noire, avec plus de 15 millions de pertes, 2020 partait sur de mauvaises bases. « Les carnets de commandes ne sont pas au rendez-vous. Le marché est très fragile. Les ventes d’automobiles ont été catastrophiques en mars et avril. On n’a pas de vision et de visibilité sur le retour des commandes », disait-il. De quoi précipiter la fermeture du site ?
Lundi prochain, une réunion de CSE doit se tenir sur le site de Caudan. « On va commencer par ce sujet et après on prendra les décisions qui s’imposent suivant les réponses qu’ils nous apporteront », prévient David Taillefer. En attendant, les salariés vont contacter « les pouvoirs publics, pour rencontrer le préfet, le sous-préfet, la Région, etc. Il faut que les élus réagissent assez rapidement ».
À lire sur le sujet« On commençait seulement à sortir la tête de l’eau »
La Fonderie de Bretagne, ex-SBFM créée en 1966, est, avec ses 380 salariés, un fleuron de l’économie du pays de Lorient. Filiale du groupe Renault depuis 2009, elle réalise des pièces de fonderie avec ou sans usinage (boîtiers différentiels, vilebrequins, porte-fusées, collecteurs d’échappement, etc.), en majorité pour Renault (environ 95 %) mais aussi pour d’autres constructeurs automobiles (BMW notamment). L’entreprise a connu de nombreux coups durs ces dernières années. « Quand il y a eu l’incendie il y a un an, on commençait seulement à sortir la tête de l’eau », rappelle David Taillefer. Le secrétaire du CSE souligne les investissements engagés. La nouvelle ligne de production aurait coûté 30 millions d’euros. Elle peut produire jusqu’à 40 000 tonnes de produits à l’année, si elle tourne à plein régime. Son arrêt serait un véritable séisme pour le pays de Lorient.
Juliien BOITEL
source: https://www.letelegramme.fr/
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Tags : morbihan, fonderie de bretagne, renault, automobile
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