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Colombie : Des alliances pour le second tour (resumen 31/05/22)
Par Orlando Rangel, Resumen Latinoamericano, 31 Mai 2022.
Plusieurs candidats qui ont participé au premier tour ont indiqué qui ils vont soutenir au second.
Après avoir appris les résultats du premier tour des présidentielles de Colombie, les forces politiques ont déjà commencé à exprimer leur soutien pour le ballottage qui aura lieu entre Gustavo Pétro du Pacte Historique et Rodolfo Hernández de la Ligue des Gouvernants Anticorruption.
Alors que Pétro a été le candidat qui a obtenu le plus de voix avec 40,32 % (8 526 787 voix ), Hernández a obtenu 28,15 % des voix (5 952 009 cents68) mais pour le second tour, il pourrait compter sur le soutien de l’uribisme dont le candidat, Federico « Fico » Gutierrez a obtenu 23,92 % des voix (5 057 858).
Cette situation fait que les soutiens qui seront obtenus par les deux candidats à la présidence seront déterminant pour le second tour.
D’autre part, au premier tour, sur les 39 000 000 d’électeurs convoqué aux urnes, à peine 54 % se sont déplacés, c’est pourquoi il y a un nombre important d’électeurs qui n’ont pas encore exprimé leur choix et qui, s’ils s’impliquent dans le second tour, seront également décisifs.
Un autre élément important est le soutien des autres candidats : Sergio Fajardo, qui a obtenu 4,20 % John Milton Rodriguez, 1,29 % (274 206 voix) Enrique Gomez, 023 % (50 528 voix) qui bien qu’il ne semblent pas être déterminants, ensemble, ont plus 2 000 000 de voix, une quantité à prendre en compte dans des élections qui promettent d’être assez serré.
L’uribisme
Bien que le Centre Démocratique, le parti de l’ancien président Alvaro Uribe, n’ait pas exprimé officiellement son soutien à la candidature d’Hernández, sur les réseaux sociaux, il poursuit une dure campagne contre Pétro.
Uribe, Pour sa part, n’a pas exprimé non plus son soutien à Hernández et le parti l’a dit clairement le lendemain du premier tour quand il a démenti un faux twitt de l’ancien président dans lequel il le félicitait et disait qu’il pensait s’unir à celui qui est à présent le rival direct de Pétro.
Bien que la position officielle du parti d’Uribe ne se manifeste pas comme un tout, son candidats souterrain « Fico » Guttierez a déjà exprimé son soutien à Hernández : « Je vous invite à prendre soin du pays et à voter pour Rodolfo et pour Marelen le 19 juin prochain, » a-t-il dit dans son discours de défaite après le premier tour.
D’eux-mêmes, la sénatrice uribiste Maria Cabal a déclaré qu’elle soutiendrait Hernandez parce qu’ « on a volé le cœur des Colombiens. » Elle fait également une féroce campagne contre Pétro.
Sur la liste des uribistes qui ont soutenu la candidature de Gutiérrez et qui maintenant ont décidé de soutenir Hernández apparaissent les membres du Congrès Miguel Uribe Turbay, Paloma Valencia et l’ancien ambassadeur du Gouvernement de Duque aux États-Unis, Francisco « Pacho » Santos.
Hernández prétend qu’il a au moins « 20 différences » avec l’uribisme et que son Gouvernement sera « indépendant » parce qu’ « il ne doit rien à personne » et il demande à ses partisans de «ne pas avaler de sornettes. »
L’arrivée de l’uribisme indigne des partisans d’Hernández
Mais les déclarations des uribistes en faveur de la candidature d’Hernández a déjà provoqué des réactions contraires, surtout dans sa région d’origine, le département de Santander.
L’un des premiers hommes politiques à manifester son rejet a été le conseiller de Bucaramanga, Danovis Lozano, qui a annoncé que le seul binôme qui représente actuellement ses luttes, c’est Pétro et Francia Marquèz.
« À Santander, nous avons lutté contre l’uribisme, les clans et la corruption en défendant le paramo et en disant non au fracking. En ce moment, le binôme qui représente le plus ces luttes, s’appelle Francia Marquez et Gustavo Petro,» a-t-il dit.
Lozano et d’autres dirigeants comme le conseiller Carlos Parra et le député de Santander, Ferley Sierra, ont soutenu Hernández au premier tour et ont dénoncé les « clans politiques » qui dans leur région soutenaient la candidature de Fico Gutierrez.
Le député Sierra a été clair dans sa position et a dit : « où est l’uribisme, jamais je ne serai, point. » Entre-temps, Parra a déclaré au média local Radio-Bleue que bien qu’il n’ait pas décidé qui il soutiendrait au second tour, sa lutte, depuis 10 ans a été « contre l’uribisme » et les « clans politiques » qui ont affecté Santander.
Une autre voix qui a rendu public son rejet de l’entrée de l’uribisme est le sénateur élu pour Santander Jonathan Pulido Hernández, mieux connu sous le nom deux « Jota Pe Hernández » qui a obtenu l’un des plus grands nombres de voix aux élections législatives du 13 mars dernier. « Je ne veux pas être au même endroit que l’uribisme ! Pour cette raison et à travers cette vidéo, je me retire de la campagne de l’ingénieur Rodolfo Hernández, » a-t-il annoncé.
Les autres forces
Les candidats qui ont été en quatrième position au premier tour, le binôme de la coalition Centre Espérance, Sergio Fajardo et Luis Gilberto Murillo, qui a obtenu presque 900 000 voix a donné le feu vert pour que « chacun de ses secteurs et de ses mouvements » décide « de son avenir. »
Mardi, Murillo annoncé qu’il soutenait la candidature du Pacte Historique : « Avec la conviction que ce dont le pays a besoin, c’est la paix et de donner plus de pouvoirs à la femme, aujourd’hui, j’annonce mon soutien à la candidature de Gustavo Pétro. Nous sommes à un moment où la feuille de route qui alimente la démocratie nous montre clairement que le pays veut un changement, » a dit l’ancien candidat à la vice-présidence pour la coalition centriste.
Celui qui n’a pas voulu se mouiller, c’est Fajardo, qui a affirmé qu’il était « en train de beaucoup réfléchir » et qu’il voudrait « contribuer » au second tour mais qu’il n’avait pas encore pris de décision sur qui il allait soutenir dans cette étape décisive : « J’ai parlé avec Rodolfo dans le passé, nous nous connaissons. Ce soir, il m’a appelé il m’a dit qu’il voulait parler avec moi. Du côté de Pétro, rien mais nous devons prendre position avec calme et sagesse. Je veux contribuer. »
Pour sa part, l’ancien candidat du parti Colombie Juste Libre, le chrétien John Milton Rodriguez, qui a obtenu plus de 270 000 voix le 29 mai dernier, a dit que son parti déciderait « conformément aux institutions » ce qu’il ferait au second tour. Mais, dans une interview accordée à Radio Bleue, il a écarté un éventuel soutien à Pétro et déclaré qu’ils pourraient décider de voter collectivement blanc ou de soutenir Hernández.
Rodolfo Hernández, admirateur d’Hitler et d’Uribe
L’ancien candidat à la présidence pour le mouvement Sauvetage National, le conservateur Enrique Gomez, qui a obtenu le moins de voix au premier tour avec un peu plus de 50 000 a déclaré son soutien à Hernández.
Alors que les acteurs politiques continuent à bouger leurs pièces et font de nouvelles alliances, ils décident même par eux-mêmes de pencher vers une option ou une autre, ce seront les presque 40 000 000 de Colombiens appelés à voter qui décideront qui sera le prochain président du pays pour les quatre années qui viennent.
Les deux candidats devront également affronter une campagne comprenant des menaces de mort, de la violence et de l’intimidation politique et la réalité d’un pays qui place le prochain président face à une accumulation de tâches à résoudre qui vont bien au-delà du domaine économique et social.
Orlando Rangel
Source en espagnol : https://www.resumenlatinoamericano.org/2022/05/31/colombia-las-fuerzas-politicas-definen-sus-alianzas-hacia-petro-y-hernandez-como-se-perfila-el-balotaje/
Source en français (traduction de F. Lopez) : http://bolivarinfos.over-blog.com/2022/06/colombie-des-alliances-pour-le-second-tour.html
« Comment la Russie soustraira l’Afrique à l’influence occidentale (H&S-5/06/22)L’union des gauches rebat les cartes politiques de la Bretagne-par Mathilde Goanec (mediapart-5/06/22-17h56) »
Tags : International, Colombie, présidentielle
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