• Douarnenez-Entretien avec Philippe Blanchet, sociolinguiste : « La glottophobie est une forme de xénophobie » (OF.fr-18/10/21-17h28)

    Douarnenez-Entretien avec Philippe Blanchet, sociolinguiste : « La glottophobie est une forme de xénophobie » (OF.fr-18/10/21-17h28)Le sociolinguiste Philippe Blanchet sera présent le jeudi 21 octobre à Douarnenez (Finistère).

    Philippe Blanchet, sociolinguiste à l’origine du concept de glottophobie sera présent, ce jeudi 21 octobre 2021, à Douarnenez. Pour le lancement d’un projet autour du parler douarneniste.

    Le sociolinguiste Philippe Blanchet, enseignant-chercheur à Rennes 2, poète et écrivain, participe au projet commun autour du parler douarneniste, porté par Emglev Bro Douarnenez et le Port-musée, à Douarnenez (Finistère). Philippe Blanchet est spécialiste du provençal et du plurilinguisme dans les espaces francophones. Il a défini la glottophobie et développé ce concept dans son ouvrage Discriminations : combattre la glottophobie (2016, Textuel) ainsi que dans un livre coécrit avec sa collègue, l’universitaire Stéphanie Clerc Conan Je n’ai plus osé ouvrir la bouche… – Témoignages de glottophobie vécue et moyens de se défendre (Lambert Lucas, 2018).

    Vous êtes à l’origine du concept de glottophobie.
    Que signifie ce terme ?

    La glottophobie, c’est le fait de discriminer des personnes ou des groupes en prenant pour prétexte la langue que ces gens parlent. Que ce soit une langue différente de la langue dominante, comme, par exemple, des gens qui parlent le breton, que ce soit une façon de parler la langue dominante qui n’est pas la façon la plus normative, les gens qui parlent la langue avec des mots locaux, des tournures, un accent, comme le Douarneniste.

    Vous expliquez que ces discriminations linguistiques sont souvent niées, passées sous silence…

    Il commence à y avoir une prise de conscience mais en France l’idéologie, le dogme linguistique national depuis la Révolution française a posé comme principe qu’il serait normal d’imposer une langue aux gens. Et qu’il serait normal de leur refuser le droit, de parler la leur. Ou de parler à leur façon. On ne se rend pas compte que rejeter une personne à cause de la façon dont elle parle, c’est une forme de rejet de son origine, c’est une forme de xénophobie. C’est à la fois une atteinte à ses droits fondamentaux et une discrimination qui est reconnue et interdite par de nombreux traités internationaux. Et qui commence à être interdite en France.

    La langue est une arme sociale…

    On peut s’en servir comme telle. Ceux et celles qui réussissent à imposer leur langue comme étant la langue de domination, la langue du pouvoir ou de l’accès à l’éducation, à la promotion sociale, ont un privilège par rapport aux autres. Et inversement ces derniers sont mis en situation d’être marginalisés, d’avoir moins d’accès aux ressources et aux droits ou d’en être privés. Cela crée une inégalité, une injustice.

    Pratique : « Du Douarneniste au Marseillais, mille façons de parler français ? », ce jeudi 21 octobre, 20 h, à l’auditorium du Port-musée, Douarnenez. Entrée libre. Passe sanitaire obligatoire. Réservations conseillées au 02 98 90 65 20.

     

    source: https://www.ouest-france.fr/

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