Entre 300 et 400 manifestants ont arpenté les rues du centre-ville de Lorient (Morbihan), sous un soleil de plomb, ce samedi 21 mai 2022.

​La marche contre Bayer-Monsanto a réuni entre 300 et 400 personnes, ce samedi 21 mai 2022, à Lorient (Morbihan). L’une des portes d’entrées du soja OGM en Bretagne et en France.

Ne pas se résigner. Et surtout tenter de convaincre que d’autres solutions existent. Ce samedi 21 mai 2022, entre 300 et 400 personnes ont convergé en centre-ville de Lorient (Morbihan), sous un soleil de plomb, à l’appel du collectif lorientais de la Marche contre Bayer-Monsanto. C’est moins, en termes d’affluence, qu’à la précédente marche qui avait rassemblé un gros millier de personnes. Mais la détermination, militante, des uns et des autres reste intacte.

Opération dying. On s’allonge symboliquement devant le siège de la Chambre de commerce du Morbihan pour protester contre l’importation massive de soja OGM. 

Moins nombreux qu’à la dernière marche, mais toujours déterminés. 

Ne pas baisser la garde

C’est ce que pensent, fermement, Patrick Le Pichon et Nathalie Cadoret, membres du collectif. « Cette année 2022 est importante, estiment les deux militants. L’Europe est prête à reconduire les autorisations de mise sur le marché du glyphosate. De nouveaux produits 0GM, cachés, apparaissent dans nos produits de consommation courante, le Dicamba, une nouvelle molécule issue du groupe Bayer-Monsanto, encore plus nocive, déferle sur le marché européen. Et Lorient, disent, amers, les deux militants, reste, à ce jour, l’une des portes d’entrées principale de soja OGM. Entre 700 000 et 900 000 tonnes par an. Nous ne sommes pas prêts, à Lorient, d’avoir un label bio pour notre port de commerce ».

Pierre Avril, artisan-paysan à Ploemeur, porte-parole du collectif lorientais contre Bayer-Monsanto. En famille. 

« Complices de l’écocide »

Pour Pierre Avril, artisan-paysan installé à Plœmeur, des solutions existent pourtant en matière d’approvisionnement en protéines. « On ne doit plus se résoudre à cette importation massive de soja OGM. Le soja propre n’existe pas, estime le producteur. C’est du « super pesticidé » à Lorient. Alors que l’on peut faire autrement en Bretagne. Nous devons changer de modèle, produire, par exemple, du lupin jaune en substitution au soja. Il pousse fort bien en terre bretonne. Des agriculteurs s’y mettent à base de semences que nous sommes allés chercher voici 30 ans en Ukraine. Dans un monde où la biodiversité est à l’agonie, doit-on continuer à s’empoisonner, rester complice de cet écocide ? »

Des propos que la manifestation a égrainés au fil des rues du centre-ville. Notamment lors d’opérations « dying » en s’allongeant symboliquement, sur l’asphalte brûlant, face à la Chambre de commerce du Morbihan.

Source : https://www.ouest-france.fr

Auteur : Pierre Wadoux