La fédération finistérienne du Secours populaire, qui compte plus de 4 000 bénévoles, tenait son 30^e congrès départemental à Carhaix (Finistère), samedi 9 octobre 2021. L’association dresse le bilan de la crise sanitaire et évoquer ses projets. Entretien avec Thierry Cloatre, secrétaire général de la fédération du Finistère.

Quel a été l’impact des confinements ?

Dès le lendemain de l’annonce du premier confinement (mars 2020), on était ouverts, prêts à pratiquer la solidarité. On savait que dans une crise les plus démunis subissent toujours en premier. On s’est réorganisé tout de suite. Ça a été de diverses façons dans le département. Il y a eu des livraisons à domicile ou des drives, par exemple. Pour ces personnes-là, à un moment donné, plus rien n’existait. On sentait un soulagement quand elles nous avaient au téléphone. On a pu relever ce défi, notamment grâce au FEAD (Fonds européen d’aide aux plus démunis).

Thierry Cloatre, secrétaire général de la fédération du Finistère du Secours populaire. 

Et financièrement ?

On vit essentiellement sur nos initiatives : à plus de 56 % au niveau départemental. Certains comités, c’est 80 % de leur budget. Au moment où tout était fermé, on ne pouvait plus rien faire. On a eu peur. Mais les donateurs ont répondu de façon extraordinaire. On a doublé les dons. Le budget a même pu augmenter en 2020.

Les bénévoles passaient du temps au téléphone.

On a pris le temps d’appeler les familles pour savoir si elles allaient bien. On a aussi appelé nos donateurs, juste pour prendre des nouvelles. Tout ce qui est humain est nôtre. C’est aussi le cas avec nos donateurs. La solidarité est universelle.

Les communes et le Départements ont-ils aidé ?

Les communes oui. Le Département, franchement… En 2020, on a reçu 10 000 € de subventions pour 30 000 personnes aidées. Ça fait 0,30 € par personne. Je l’ai en travers de la gorge. On a été soutenu par la préfecture qui nous a fait une subvention de 110 000 € et par la Région.

Les profils des personnes accompagnées ont-ils changé ?

Nous avons eu 10 000 personnes de plus en 2020 avec des jeunes et des étudiants. On a vu des personnes pauvres qui arrivaient, avant, à s’en sortir avec de la bidouille. Du jour au lendemain, tout s’est arrêté et elles étaient dans des situations dramatiques. Il y a eu aussi des personnes âgées qui accueillaient leur famille chez elle et des familles dont la cantine des enfants n’était plus accessible.

Combien de personnes sont suivies aujourd’hui ?

Dans certains comités, on est sur le même rythme. On va baisser un peu en 2021, mais ce sera toujours au-dessus des 20 000.

Quels sont les objectifs des prochains mois ?

Travailler sur des questions autour des circuits courts pour que l’on puisse offrir des produits de qualité. La solidarité internationale aussi, qui est très importante. On part en mission au Bénin, en décembre, pour construire un partenariat avec une association béninoise. Il y a aussi un axe sur l’accès à la culture et on veut faire en sorte que les antennes du Secours populaire soient des lieux culturels.

Source : https://www.ouest-france.fr

Auteur : Anthony Rio