Certains demandaient juste de ne pas obliger à la vaccination les adolescents, jugés moins vulnérables au virus. D’autres affichaient leur rejet net du passe sanitaire, la discrimination. C’étaient les mots d’ordre principaux du défilé de ce samedi, le troisième à Brest depuis deux semaines. D’autres aussi manifestaient à visage découvert, tout en estimant être en dictature. Les drapeaux tricolores, parfois munis d’une croix de Lorraine, côtoyaient les gwen ha du et un autre orné d’une tête de mort. Et puis les générations étaient brassées.
Bref, le cortège de manifestants était assez varié et, clairement, au moins aussi important que celui de la semaine précédente, dans le centre-ville de Brest, alors que plusieurs autres villes du Finistère avaient aussi leur propre rendez-vous. Environ 1 400 personnes selon la police. Largement 2 000, en fait, très probablement. Parti à 14 h 15 de la place de Strasbourg, le mouvement a été renforcé, notamment place de la Liberté.
« Liberté », « résistance » et « no pasaran »
La référence à la Seconde Guerre mondiale était aussi très présente dans les slogans, écrits ou oraux : il y aurait, d’un côté, les résistants (eux-mêmes) et, de l’autre, les collabos. Ainsi, « liberté » et « résistance » se taillaient la part du lion dans les clameurs. « Pire que les bruits de botte, le silence des pantoufles », estimait un écriteau. Les « fachos » en ont pris aussi pour leur grade, comme les médias « qui sont menteurs », les laboratoires pharmaceutiques « qui profitent de la crise sanitaire », et le président Macron, appelé à la démission. Notamment depuis les marches de l’hôtel de ville après 16 h, alors que des mariés observaient la scène depuis l’intérieur.
Les propos libertaires tenaient également une bonne place. « Ni pour, ni contre, juste libre », brandissait une dame. « No pass, no pasaran », disait une autre banderole, en référence à la guerre civile espagnole de 1936, ce que la foule a traduit, criant : « Le passe ne passera pas ».
L’ensemble, au son de tambours et accompagné de quelques fumigènes, était plutôt bon enfant et l’après-midi s’est déroulé sans incident. Juste un accident à déplorer : une jeune femme a été blessée à la jambe par une voiture, en bas de la rue de Siam.
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