Laure Abily, vous êtes secrétaire générale du syndicat CGT CCI Bretagne, pourquoi cette grève mardi et quels sont les problèmes brestois ?
Le mouvement émane surtout de l’Ifac (centre de formation par alternance géré par la chambre de commerce et d’industrie métropolitaine Bretagne ouest), qui compte 200 salariés permanents, mais sur la question des salaires tout le monde est concerné, le siège également, tout comme sur la dégradation des conditions de travail. Nous sommes le deuxième formateur de France après l’Éducation nationale. Avant, pour enseigner à l’Ifac, il fallait être titulaire d’un bac plus trois. Désormais, c’est bac plus cinq minimum, et les salaires n’ont jamais été revus. L’exemple le plus flagrant est celui d’une collègue qui a un bac plus huit et qui touche 1 250 €. Le point est gelé depuis 2010. Les seules augmentations sont individuelles, à la tête du client. Une prime de 150 € devait être versée, elle ne le sera qu’à 80 formateurs sur les 120. Cela crée encore plus de tensions.
Vous évoquez aussi un audit sur les risques psychosociaux ?
On enregistre de plus en plus d’arrêts de travail, des burn-out et des démissions. Le contexte très compliqué n’évolue pas depuis que nous avons eu un audit sur les risques psycho sociaux il y a huit ans. Aucun plan d’action n’est intervenu, on a beau alerter la médecine du travail, plusieurs actions individuelles sont en cours. Il n’y a aucune écoute, il faut que les choses changent.
Où en est la négociation d’une convention collective ?
Depuis un an, les personnes titularisées signent un contrat privé. Avant, nous avions un statut public CCI qui n’évoluera plus. Des négociations pour écrire une convention collective, qui se sont déroulées en visio en raison de la pandémie, n’ont pas abouti. Les présidents de CCI voulaient augmenter le temps de travail, mais pas les salaires, et refusaient le maintien des augmentations de salaires liées à l’ancienneté. L’intersyndicale a refusé de signer la convention collective, faute notamment de grille salariale. On ne voulait pas valider la multiplication des contrats précaires qu’ils proposaient. Le collège employeur veut des négociations en régions, ce qui va entraîner des disparités, alors que nous défendons l’idée d’un texte national pour l’ensemble des salariés des CCI.
Pratique
Manifestation mardi, devant l’Ifac de Brest 465, rue de Kerlaurent, à Guipavas, de 8 h 30 à 15 h.
Source : https://www.letelegramme.fr