• Loctudy-Récit : Naufrage du Bugaled Breizh : ces zones d’ombre qui restent à éclaircir (OF.fr-20/09/21-19h10)

    Loctudy-Récit : Naufrage du Bugaled Breizh : ces zones d’ombre qui restent à éclaircir  (OF.fr-20/09/21-19h10)L’épave du Bugaled Breizh a été renflouée en juillet 2004.

    Le 15 janvier 2004, le Bugaled Breizh, un chalutier de Loctudy (Finistère), coule au large du Royaume-Uni. Dix-sept ans après, de nombreuses questions n’ont pas encore de réponse. La justice britannique se penchera sur ce dossier, à partir du 4 octobre 2021.

    À partir du 4 octobre 2021, la justice britannique se penchera sur le dossier du Bugaled Breizh. Le 15 janvier 2004, ce chalutier de Loctudy (Finistère) coulait au large du Royaume-Uni. Mais plus de dix ans après, de nombreuses questions persistent. Retour sur les grandes étapes de cette affaire, à quelques jours de l’ouverture d’une procédure britannique.

    Le 15 janvier 2004

    Ce jour-là, le Bugaled Breizh, chalutier de Loctudy (Finistère) est en mer, au large du Cap Lizard (Royaume-Uni). Aux dires de nombreux marins-pêcheurs bigoudens, le bateau est l’un des plus solides, l’équipage est très compétent. Juste avant 13 h 30, le patron du Bugaled Breizh, Yves Gloaguen, appelle à la VHF (radio marine) un autre patron bigouden qui pêche à quelques milles de lui. « Viens vite, on chavire ! ». C’est la dernière fois que l’on entend des nouvelles de l’équipage du chalutier.

    Le naufrage fera cinq morts : Yves Gloaguen, Georges Lemétayer, Pascal Le Floch, Patrick Gloaguen et Éric Guillamet. Le jour même, deux corps sont retrouvés, ceux d’Yves Gloaguen et Pascal Le Floch. Un troisième est découvert dans l’épave lors du renflouement, c’est celui de Patrick Gloaguen. Les corps d’Éric Guillamet et Georges Lemétayer n’ont pas été retrouvés.

    Le Bugaled Breizh, sorti de l’eau. 

    La première piste

    Dans l’esprit des marins-pêcheurs bigoudens, bien vite, l’hypothèse qu’un sous-marin soit à l’origine du drame fait son chemin. Mais les premières investigations françaises s’orientent vers un abordage du Bugaled par un cargo. C’est le renflouement de l’épave, en juillet 2004, qui invalide cette thèse : on remarque immédiatement que les deux côtés de la coque sont enfoncés de façon symétrique. Le bateau a donc coulé très vite – en moins d’une minute – entraînant l’implosion de la cale. Il n’est alors plus question d’un abordage.

    Les longues procédures françaises et le non-lieu

    En France, une information judiciaire est ouverte à Quimper (Finistère). Elle se termine en 2008. La procureure conclut à un accident de pêche (une « croche molle »), version donnée par le Bureau Enquête Accident (BEAmer). D’autres rapports d’expertises accréditent cependant la thèse qu’un sous-marin pourrait être à l’origine du naufrage. Les familles font appel de la décision de clore l’instruction. La cour d’appel de Rennes prend le relais. Après avoir exploré la piste d’un sous-marin, elle clôture la procédure par un non-lieu, en 2014. Non-lieu confirmé en 2016 par la cour de cassation.

    L’épave du Bugaled Breizh, transportée au port militaire de Brest. 

    Un dossier aux multiples zones d’ombre

    Dès le début de cette affaire, les incohérences, zones d’ombre et contradictions sont légion. Par exemple : deux canots de sauvetage sont aperçus sur la zone du naufrage. Mais seuls l’un des canots du Bugaled a été largué. On ne saura jamais à qui appartenait le second radeau. Une panne du Cross Gris-Nez empêchera d’avoir accès aux enregistrements des communications du 15 janvier 2004 entre 13 h 53 et 19 h 59.

    La presse révèlera que le 15 janvier 2004, les Britanniques organisait leur Thursday war : un exercice militaire entre sous-marins de la Royal Navy. Quant à elle, la préfecture maritime de l’Atlantique, indique le 16 janvier 2004 qu’un autre exercice, mené par l’Otan, devait également regrouper plusieurs sous-marins des Marines occidentales le lendemain du drame. Un sous-marin hollandais, le Dolfijn, a d’ailleurs été vu par plusieurs navires à proximité de la zone de recherches, juste après le naufrage. Au cours de l’instruction française, les ministres de la Défense successifs n’ont jamais fait déclassifier les documents de préparation et de bilan de l’exercice de l’Otan.

    Des experts et enquêteurs examinent l’épave du Bugaled Breizh dans le port militaire de Brest.

    Le spectre du sous-marin

    Les familles, mais aussi les professionnels de la mer, sont majoritairement persuadés qu’un sous-marin qui aurait accroché les funes (les câbles du filet) du Bugaled Breizh, est à l’origine du drame. Reste à mettre un nom sur ce bâtiment. Depuis dix-sept ans, plusieurs thèses sont avancées : celle du HMS Turbulent, un sous-marin britannique, dont les positions restent très floues ; mais aussi celle du Dolfijn, le sous-marin hollandais vu à quelques milles du drame le 15 janvier. D’autres soutiennent la piste d’un sous-marin espion qui pourrait être américain, ou russe.

    Les cinq points clés de l’inquest à venir

    Un drame, cinq morts, et toujours pas de réponse satisfaisante pour les familles. Après l’extinction de la procédure française, la justice britannique a rouvert une inquest . Une procédure qui ne vise pas à condamner un coupable, mais à faire la lumière sur des morts suspectes. Trois semaines d’audience auront lieu, à partir du 4 octobre à Londres, avec pour les familles d’Yves Gloaguen, Georges Lemétayer, Pascal Le Floch, Patrick Gloaguen et Eric Guillamet, un dernier espoir d’obtenir la vérité.

    L’audition de l’ex-commandant du HMS Turbulent

    Andrew Coles est un personnage clé des audiences de Londres. Il était le commandant du sous-marin HMS Turbulent au moment du naufrage du Bugaled Breizh, le 15 janvier 2004, et devra répondre aux questions du juge Nigel Lickley. Son témoignage est programmé au 12 octobre 2021. Il n’avait jamais été convoqué en France, malgré la demande de mise en examen formulée par Me Dominique Tricaud, avocat de Thierry Lemétayer, le fils de l’une des victimes.

    49°42 N – 05°10 W

    Cette suite de chiffres est la position exacte du Bugaled Breizh au moment où il chavire. Elle a été donnée, via la VHF, par Yves Gloaguen, patron du Bugaled, à Serge Cossec, patron de l’Eridan, juste avant que le bateau ne sombre. Cette position sera au cœur des débats, puisqu’il s’agira de déterminer si un sous-marin a croisé la route du chalutier bigouden.

    L’épave du Bugaled Breiz, dans le port militaire de Brest.

    Le MOD sera Interested person

    Le Ministère de la défense (MOD) britannique a demandé à être interrested person dans le cadre des audiences londoniennes. Cela lui donne le droit (au même titre que les familles de victimes) de prendre une part active à la procédure et d’interroger les différents témoins appelés à la barre.

    Yves Gloaguen et Pascal Le Floch

    Les corps de ces deux marins ont été retrouvés par des sauveteurs britanniques et ramené sur le sol anglais. C’est pour cette raison qu’une inquest a pu être ouverte, afin de faire la lumière sur les circonstances de la mort de ces deux personnes.

    Images satellites

    Y en aura-t-il ? C’est en tout cas l’espoir du côté des familles de victimes. Elles ont demandé que soient produites des images satellites du port militaire de Devonport le jour du drame. Ces images pourraient en effet infirmer ou confirmer la présence à quai du sous-marin HMS Turbulent, qui assure, lui, qu’il n’était pas en mer. Le juge a nommé une experte, afin qu’elle recherche si de telles images existent.

     

    Anaëlle BERRE

    source: https://www.ouest-france.fr/

     

    « Dimanche 26/09, à Locmaria-Plouzané-Avec l'UPPI , le 150ème anniversaire de la Commune de ParisManifestation régionale à Brest le 28 septembre : psy en colère ! ( Fb.com - 16/09/21 ) »
    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :