• Mali : M5-RFP : DECLARATION SUR LES REPRESSIONS DES 10 ET 11 JUILLET 2020 (https://maliactu.net-11/07/20)

    M5-RFP-1er-juill

    Le Peuple malien et tous les observateurs et amis du Mali témoignent, de façon unanime, que le Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) a situé toutes ses actions dans le cadre de la loi et de la légitimité.

    Après les rassemblements des 5 et 19 juin 2020, le M5-RFP a encore, de façon exceptionnelle, mobilisé le 10 juillet 2020 à Bamako, sur l’ensemble du territoire national et dans la Diaspora, des millions de Maliennes et de Maliens pour dire non à la corruption, à l’impunité, à la malgouvernance, et demander légitimement la démission de Monsieur Ibrahim Boubacar KEITA et de son régime oligarchique et ploutocratique.En effet, face au refus de Monsieur Ibrahim Boubacar KEITA d’écouter le Peuple, le M5-RFP a, en toute responsabilité, appelé nos compatriotes à exercer leur droit constitutionnel de désobéissance civile pacifique décliné en dix (10) points assortis de recommandations fortes pour éviter tout débordement ou violence.C’est ainsi que, déjà depuis la place de l’indépendance, un des éléments infiltrés lourdement armé a été démasqué, protégé et remis aux forces de l’ordre.Par la suite, des manifestants ont pacifiquement occupé la cour de l’ORTM, près de deux (2) heures pendant lesquelles des responsables du M5-RFP, présents sur les lieux, ont rappelé aux militants les consignes de retenue et de non-violence constamment données par le Comité stratégique. Le professionnalisme des forces de sécurité présentes, qui fraternisaient quasiment avec les manifestants a été salué par les mêmes responsables ainsi qu’en témoignent des enregistrements vidéo.C’est alors qu’à la surprise générale, paniqué par ces scènes de fraternisation, le régime de Monsieur Ibrahim Boubacar Keita a envoyé ses éléments de répression avec des consignes claires : réprimer et tuer. Ainsi, avec les premiers tirs à balles réelles, la manifestation pacifique a été violemment dispersée par ces forces de répression.Les morts, les blessés graves, les douilles de balles ramassées sur les lieux confirment la volonté claire et préméditée de tuer de Monsieur Ibrahim Boubacar Keita qui, sans aucun doute, a utilisé des forces parallèles aux forces régulières de sécurité de notre Pays. En témoignent, d’ailleurs, les langues étrangères utilisées par beaucoup d’agents de ces forces, ainsi qu’ont pu le constater de nombreux citoyens.Des responsables du M5-RFP dont Issa Kaou N’Djim, Adama Ben Diarra, Oumarou Diarra et de nombreux militants ont, par la suite, été arrêtés ou enlevés en dehors de toutes règles et au mépris de leurs droits les plus élémentaires.Le Siège du M5-RFP a aussi été attaqué et saccagé par des éléments de répression encagoulés et venus à bord de SOTRAMA, qui ont emporté des documents et matériels, et empêché les militants et responsables d’y accéder.Ces assassinats, arrestations et attaques, loin de démobiliser ou intimider le Peuple malien, le renforcent dans sa conviction que Monsieur Ibrahim Boubacar Keita, ayant déjà la mort de milliers de civils et de militaires sur la conscience en raison des détournements des fonds alloués à l’équipement des Forces de défense et de sécurité, a désormais les mains tachées du sang des victimes innocentes froidement abattues à Sikasso, Kayes et Bamako.Il est aujourd’hui clair que les prétendus appels au calme ou autres mains tendues de Monsieur Ibrahim Boubacar Keita, véritables opérations de communication éculées qui ne trompent plus personne, ne changent en rien la réalité des faits : Monsieur Ibrahim Boubacar Keita doit DÉMISSIONNER.En conséquence, le M5-RFP tient Monsieur Ibrahim Boubacar Keita seul RESPONSABLE des dérives en cours et réaffirme sa ferme détermination à atteindre pleinement son objectif : sauver Mali.Le M5-RFP engage ses militants, partout où ils se trouvent à mettre en application toutes les consignes contenues dans son document intitulé « LES 10 COMMANDEMENTS DE LA DESOBEISSANCE CIVILE » du 10 juillet 2020.Le Comité stratégique du M5-RFP prie pour le repos de l’âme des défunts dont le jeune Fayçal CISSE fauché par balles le 10 juillet 2020, présente ses condoléances aux familles endeuillées et souhaite prompt rétablissement aux blessés.En raison du saccage du Siège de la CMAS, le point de presse du M5-RFP est reporté au dimanche 12 juillet 2020 à 16H30 au siège de la CMAS, pour informer l’opinion nationale et internationale sur l’évolution de la situation.Bamako, le 11 Juillet 2020

    Pour le M5-RFP

    Cheick Oumar SISSOKOIssa Kaou N’DJIMChoguel K. MAIGA

      

    Commentaire de Laurent BRUN,
    Secrétaire de la Fédération CGT des Cheminots
     

      

    En ce moment des manifestations monstres ont lieu au Mali pour la démission du Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita. Les cheminots maliens y prennent part et ils ont besoin de notre soutien. Depuis vendredi des barricades ont été dressées à Bamako, des bâtiments publics sont occupés, il y a des pillages et des affrontements. Ces dernières 48h une répression féroce s’est mise en place, il y’a eu au moins 4 morts, des dizaines de blessés et les opposants sont arrêtés.
    Situation globale : la France intervient militairement contre des groupes jihadistes ou séparatistes du nord. Mais l’Etat malien ne se reconstruit pas. Il laisse la population s’enfoncer dans la misère, ce qui est un terreau fertile pour les extrémistes. L’explosion sociale est une chance de régler politiquement le sujet pour éviter l’exploitation de la misère par les groupes armés. Les revendications du mouvement sont diverses (nationalistes, religieuses, sociales...) mais c’est bien le marasme économique qui provoque la colère. L’histoire de la ligne ferroviaire Bamako Dakar illustre les problèmes.
    Situation du chemin de fer : La ligne Dakar-Bamako a été construite pendant la période coloniale française, notamment pour les besoins d’échanges économiques du colonisateur (amener les productions jusqu’à la mer pour rejoindre ensuite la métropole). Il n’y a pas d’alternative routière.En 1947, la grève des "bouts de bois de dieu" éclate avec la revendication « a travail égal salaire égal » entre blancs et noirs. 20000 cheminots participent au conflit qui dure 5 mois mais finit par faire plier l’administration coloniale. Cette grève marque l’organisation des cheminots maliens.
    Avant privatisation 1 Ar voyageurs et 2 AR fret quotidiens. Cette ligne fait vivre des dizaines de villes et villages.
    2003 : la Banque Mondiale impose la privatisation. Création d'une DSP par l'Etat Malien pour 3 trains par semaine. Les groupes internationaux se succèdent pour l’exploitation de la concession avec une constante : ils ne font aucun investissement.2012 : problèmes sur la voie et le Matériel. Alerte des syndicats et associations. Le mouvement est étouffé par une forte répression syndicale et l’émergence de syndicats favorisés par la Direction de la compagnie.2014 : sur 22 locomotives, seules 3 sont encore opérationnelles.2015 : concession arrêtée. Relance publique d'exploitation mais situation trop dégradée. 2018 : La ligne est à nouveau stoppée. 1200 cheminot sont laissés sans salaire, dans la misère totale pendant plusieurs mois. Ils entament une grève de la faim qui va durer 7 mois et conduire à la mort de plusieurs d’entre eux mais aussi à des drames liés (avortements par manque de soins, impossibilité de payer l’école des enfants, etc.).
     
    Apprenant cette situation, la CGT cheminots déclenche en urgence une collecte de solidarité. 10000€ sont rapidement réunis soit 6 550 000 Francs Cfa. L’argent ne pouvant être envoyé (c’est une zone de guerre), une délégation de 3 cheminots français apportent la collecte sur place, ce qui permet aux 450 familles les plus en difficulté de se remettre un peu à flot.
     
    A l’occasion de cette opération de solidarité, les États du Mali et du Sénégal s’engagent à la relance de la ligne de chemin de fer, mais depuis, il n’y a eu aucun acte concret. La question de la reprise du personnel dans une nouvelle entreprise n’est pas non plus tranchée.
     
    Cette situation ubuesque illustre bien l’inaction de l’Etat malien. La révolte sociale qui le secoue, bien qu’hétérogène, est le produit de cette situation dans tous les domaines (santé, éducation, énergie, eau, logement...).
    Nous pouvons aider nos collègues maliens en adressant des messages de protestation contre la répression et de soutien à la revendication de la réouverture de la ligne Bamako-Dakar avec reprise du personnel :
     
    Ambassade de France au Mali
    cad.bamako-amba@diplomatie.gouv.fr
     
    Ambassade du Mali en France
    paris@ambamali.fr
     
    Merci pour eux.
     
    Laurent Brun, 
    secrétaire de la fédération CGT des Cheminots, le 12/07/20
    « Laurent Brun, secrétaire de la Fédération CGT des cheminots: " Ségur de la sante, une grotesque mascarade" (FB-11/07/20-17h27)14 juillet 2020 : reprenons LA BASTILLE ! (Appel CGT, FSU, Solidaires) -rendez-vous 14 h à République- »
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