• Morlaix (29) -Ils sont Hop ! : pour tous, un même sentiment de gâchis (LT.fr-8/07/20-17h37)

    Les salariés de HOP ! mobilisés pour sauver leurs emplois et le site morlaisienLes salariés de HOP ! mobilisés pour sauver leurs emplois et le site morlaisien

    Encore sonnés par l’annonce de la fermeture de Hop ! et la disparition de 276 emplois, les salariés attendaient de pied ferme leurs dirigeants ce mercredi, à Morlaix. Rencontre avec ces hommes et femmes qui dénoncent un immense gâchis.

    Ils sont les visages de HOP! MorlaixCécile, à la direction maintenance fait partie de ceux qui ont connu la montée en puissance de Brit Air à l’époque. 

    Cécile (Plougasnou), direction maintenance, chez Hop ! depuis 15 ans. « Dans l’entreprise depuis 2005, je fais partie de ceux qui ont connu la montée en puissance de Brit Air à l’époque. On a un bel outil à Morlaix et HOP !, c’est comme une grande famille, il y a des compétences. C’est dommageable de fermer le site alors que les dirigeants prévoient la reprise de l’aérien en 2024 : ils n’essaient pas de maintenir l’activité ici mais on voit bien ce qui se dessine : un ensemble Air-France-Transavia (la filière low cost) et l’abandon du régional. On a un sentiment de gâchis, l’impression d’être sacrifiés sans qu’ils aient cherché à nous préserver. Pourtant HOP !, c’était la continuité du long courrier ».

    L’avenir ? « J’ai quitté Nantes par choix de vie pour venir bosser à Morlaix, je ne ferai pas le chemin inverse ! Pendant le confinement, on nous a dit qu’il faudra faire des efforts, on l’a fait. Le gouvernement constate que nos compétences partent à l’étranger, nous dit qu’il faut désengorger les grandes villes : pourtant on fait exactement le contraire, c’est désolant ! Il y a des menteurs parmi nos dirigeants, nos politiques, mais pour eux, on n’est que des numéros. C’est triste de traiter les gens comme ça ».

    Ils sont les visages de HOP! MorlaixGaël, mécanicien maintenance a été embauché chez HOP ! dans la foulée de son bac pro aéronautique obtenu à Morlaix. 

    Gaël (Plouezoc’h), mécanicien maintenance, Chez Hop ! depuis 13 ans. « Je suis arrivé chez HOP ! en 2007. J’ai préparé mon bac pro aéronautique à Morlaix, au lycée Tristan-Corbière et après quelques petits boulots, j’ai passé la mention en apprentissage puis j’ai été embauché dans la foulée. Je suis à la maintenance au Check C : tant que la compagnie faisait voler des CRJ, on avait notre place… ».

    L’avenir ? « Ce matin, alors qu’ils venaient annoncer la fermeture du site, ils ont évoqué l’idée « d’étudier d’autres propositions » ! On a vite compris que non : ils ont fait un choix sans avoir étudié toutes les possibilités. Ça fait des années qu’on subit des restructurations et il n’y a jamais eu de positif depuis la fusion. Jusqu’à présent, on a toujours gardé un fond d’espoir, mais là, leur discours, c’est de nous démolir. On n’a pas tous la mobilité ».

    Ils sont les visages de HOP! MorlaixMaryse, instructeur chez Hop ! Training : c’est son 4e poste, au fil des reclassements, depuis son entrée dans l’entreprise. 

    Maryse (Morlaix), 47 ans, instructeur Hop ! Training. Chez Hop ! depuis 18 ans. « J’ai quasiment l’âge de Brit Air : je suis arrivée à 29 ans, en 2002, aux moyens généraux, puis à la communication, pendant 5 ans. Au premier PDV (plan de départ volontaire), en 2012, j’ai été reclassée à la sécurité des vols. En 2015, au second PDV, je suis passée chez Hop ! Training, comme instructeur matières générales. Tout cela après beaucoup de formations internes, ce n’est pas facile ».

    L’avenir ? « Si on est vendus, on ne sait pas à qui, on n’a aucune garantie : on ne nous promet rien et on ne sait même pas si on sera dans le prochain PDV ? On est dirigés par des gens qui ne nous connaissent pas, qui n’ont pas l’historique de notre site ! On ne partage pas les mêmes valeurs : pour eux, on ferme Morlaix comme on ferme un bureau à clé, mais derrière il y a 276 personnes qui doivent survivre. Pour travailler où après ? ».

    portraits hop morlaixYves-Marie, contrôleur de production depuis 20 ans. 

    Yves-Marie, 45 ans (Plouégat-Moysan), Contrôleur production. Chez Hop ! depuis 20 ans.

    « On a un sentiment d’injustice. Par rapport à l’histoire du site, et par rapport à notre investissement. On a toujours été réactifs, on a toujours bien travaillé. C’est dur à encaisser. Air France se sert du Covid comme prétexte pour transférer les lignes à Transavia et se séparer de nous ». L’avenir ? « Beaucoup de questions et aucune réponse. Ça s’annonce compliqué pour moi comme pour les autres. On ne sait pas si on va devoir déménager ou se retrouver au chômage. Sachant que le bassin d’emploi de Morlaix est sinistré. En fait on ne sait rien ».

    portraits hop morlaixFrédéric à la maintenance depuis 14 ans.

    Frédéric, 43 ans, à la maintenance chez Hop depuis 14 ans.

    « C’est un grand gâchis de ne plus vouloir utiliser les compétences qui existent à Morlaix. Mais c’était à prévoir. Dans l’histoire industrielle, aucune fusion à trois entités, comme ça a été fait pour créer Hop !, n’a jamais fonctionné. Déjà que c’est difficile à deux… Je crois qu’il y a eu une volonté, qui ne date pas d’hier, de nous faire disparaître. Cette compagnie n’est pas opérationnelle. Toutes les têtes pensantes sont des cadres détachés d’Air France. Or, le court courrier et le long n’ont rien à voir… ».

    L’avenir ? « Je vais sans doute devoir changer de métier, reprendre une formation… Car l’aéronautique, dans ce contexte, ça va être difficile. Il ne faut pas se leurrer. On ne sera pas tous recasés. Il y aura des licenciements. En passant, c’est quand même dingue que ce soit des gens payés 6 000 à 7 000 € par mois qui viennent nous dire qu’il faut être mobile ! J’ai encore un infime espoir, mais ça va tellement vite. Ce sera compliqué de revenir en arrière. C’est très dur à vivre ».

    Ils sont les visages de HOP! MorlaixMarie-Odile, tout juste retraitée de Hop !

    Marie-Odile (Santec), 62 ans, tout juste retraitée de Hop !. « Je suis une ancienne salariée de HOP !. où je travaillais comme agent de planning production du personnel navigant. J’ai pris le dernier plan de départ volontaire en 2018, quand il y a eu 23 suppressions de poste de personnel au sol dans les services support ».

    L’avenir ? « Les départs du PDV ont été effectifs en 2019, puis il y a eu le congé de reclassement. Moi, je suis chanceuse : je suis retraitée depuis le 1er juin ».

    Ils sont les visages de HOP! MorlaixCarole, gestionnaire des ressources maintenance à Paris, et Carole, responsable de la sécurité des vols à Nantes et élue CFDT, venues soutenir leurs collègues morlaisiens. 

    Carole, gestionnaire des ressources maintenance à Paris. « Je suis arrivée en 2006 à Brit Air, d’abord à la comptabilité, puis au CCO (Centre de coordination des opérations). En 2014, j’ai rejoint HOP ! à Paris en pensant pouvoir faire évoluer ma carrière, car il y avait déjà des craintes sur le site de Morlaix qui venait d’essuyer un PDV. Je suis aujourd’hui toujours sur Paris, où je gère Orly et toutes les escales du sud (Toulon, Metz) ».

    L’avenir ? « Le site HOP ! ferme Orly et les vols vers Biarritz et Pau vont basculer chez Transavia : les postes de techniciens escale, dont je gère les plannings d’intervention n’ont plus lieu d’être, le mien non plus. J’ai un sentiment de gâchis, une grande tristesse de voir un site comme celui de Morlaix fermer : on est plus que des collègues ici, ça fait pourtant six ans que je suis partie, mais j’ai toujours le sentiment d’être chez moi ».

     

    source: https://www.letelegramme.fr/

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